Les premiers tests réalisés en France dans le cadre de l’enquête ouverte après le scandale Volkswagen montrent que des Renault Diesel dépassent les normes de pollution mais n’ont pas de logiciel de fraude, ce qui n’a pas empêché l’action de perdre 10% à la Bourse de Paris.
L’annonce en fin de matinée de perquisitions menées par la repression des fraudes dans plusieurs sites du constructeur français a fait dégringoler le titre Renault de 20% en tout juste une heure à la Bourse de Paris, faisant p"erdre plus de 4 milliards d’euros de capitalisation au 2è constructeur français.
L’action a finalement terminé la séance à 77,75 euros, en chute de 10,28%. Par ricochet, PSA Peugeot Citroën, qui a précisé “ne pas avoir fait l’objet d’une perquisition”, a perdu au final 5,05% à 14,01 euros.
Les perquisitions, révélées par la CGT et visant le siège social, le Centre technique de Lardy et le Technocentre de Guyancourt, ont été menées la semaine derniere par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Les premières conclusions rendues par cette commission, présentées jeudi à la presse par Ségolène Royal, ont montré un “dépassement de normes” pour le CO2 et les oxydes d’azote chez Renault et “plusieurs” marques étrangères, qu’elle n’a pas voulu nommer.
En revanche, il n’y a “pas de logiciel de fraude” qui ait été détecté chez les constructeurs autres que Volkswagen, dont Renault.
Ces conclusions sont “encore provisoires”, puisque le laboratoire Utac-Ceram, missionné par la commission, a testé depuis octobre, dans cette première phase, 22 voitures, de huit marques différentes: Renault, PSA, Volkswagen, Mercedes, Ford, Opel, Toyota et BMW.
“Les investigations vont continuer pour atteindre un échantillon de 100 véhicules”, a ajouté Ségolène Royal, et Nissan, Volvo, Suzuki et Fiat, doivent rejoindre le panel.
Selon le député écologiste Denis Baupin, membre de la commission, les dépassements observés sont “au moins d’un facteur 3 à 5” par rapport aux normes, sans toutefois vouloir préciser où se situe Renault.
Pour le député européen Europe Ecologie-Les Verts, Yannick Jadot “Il y a une arnaque, une escroquerie organisée des constructeurs automobiles sur la pollution, sur la consommation automobile” à hauteur de 40%, rappelant que les écologistes dénonçaient ce phénomène depuis “dix ans”.
Le numéro deux automobile mondial Volkswagen avait équipé 11 millions de véhicules diesel dans le monde d’un logiciel spécifique pour déjouer les normes antipollution, mais se défend de tout “mensonge” dans cette affaire.