C’est donc bien un cas particulier : logiciel professionnel coûteux dont les étudiants ont besoin pendant leurs études. Ça n’est pas tous les logiciels pro. Et encore moins tous les logiciels. Et encore moins toutes les œuvres piratables.
Le principe d’une formation est de préparer la personne à ce qu’il fera en entreprise.
Donc par définition, tous les logiciels utilisés en entreprise sont susceptibles de faire partie d’un cursus de formation… ou d’un autre.
En outre, ça n’est même pas le cas de TOUS les logiciels professionnels coûteux comme tu le prétends : beaucoup d’éditeurs proposent des licences à bas prix, voire gratuites, aux étudiants, en partenariat avec les établissements scolaires.
Simple démonstration du pragmatisme des éditeurs. Le piratage dans les écoles est un énorme avantage pour eux. Donc… ils le légalisent 
Quand j’étais en prépa, j’avais une version « Student » de Maple, vendue 10 fois moins cher que la version standard. Avec quelques limitations./
Plus tard, quand j’ai fait mon école d’ingé en informatique, j’avais un accès MSDNAA, qui en me connectant avec l’adresse mail fournie par mon école me donnait accès à toute la gamme pro de Microsoft, Office, Windows, mais aussi Visual Studio, MSSQL, etc…
Chez JetBrains, éditeur d’une série d’IDE très populaires, il y a des version Edu de ces IDE, avec quelques limitations, mais gratuits pour les étudiants.
Et après, quand tu va monter ta boite, tu va payer tout ça au prix fort. Et tu pourra pas faire autrement parce que tu aura été formé avec ça (et t’amuse pas à pirater, le concurrent te dénoncerait illico).
Alors que pendant les études, le piratage et/ou licences à bas prix auront fait disparaître la notion de prix de la tête des gens … au détriment des logiciels libres.
En tout cas, très bonne stratégie pour les éditeurs. Pour nous, c’est moins sûr…
Parce que si ils font payer, ils se font pirater, et parce que les gens se sont mis en tête que si c’est sur mobile, ça doit être moins cher, donc ils refusent catégoriquement de lâcher 50€ pour un jeu sur smartphone (alors qu’ils y passeront souvent bien plus de temps que sur un jeu à 50€ sur console…).
Sauf que le piratage sur smartphone et tablette, cela représente une petite minorité de gens, donc pas de quoi empêcher de dormir un éditeur.
Rappelons que les appareils sont vérouillés et que les déverouiller n’est pas à la portée de tous.
Ajoutons que l’installation de logiciels piratés sur un smartphone présente de TRES gros risques, même pour un connaisseur.
Et provoquer chez l’utilisateur des comportements qui ne relèvent plus du loisir et du plaisir de jeu, mais bel et bien de l’addiction, le tout associé à de l’espionnage, toutes les actions étant trackées pour ensuite être analysées et étudiées pour voir comment en tirer un maximum de revenus. Tu ne peux pas faire sur ce modèle un jeu pointu ciblant une petite minorité de joueurs. Ça ne sera jamais rentable.
Il est tout à fait juste de souligner la différence fondamentale entre marché de grand public et marché de niche (80/20 du paretto).
Pour autant, peut t’on forcément en déduire que le piratage n’a aucun intéret positif dans une stratégie commerciale sur un domaine moins grand public ?
Le problème d’un marché de niche, c’est sa viralité assez basse. Un peu de piratage peut aider à soutenir un peu la popularité.
Tout comme si tu veux faire une chaîne de TV financée intégralement par la pub, il faut faire du TF1, pas du Arte. Si tu fais du Arte en voulant te financer intégralement par la pub, tu fais faillite en 6 mois.
Encore une fois, mon propos n’est pas de dire que l’idéal est le 100% gratuit, ni que ce modèle peut convenir à tout.
Mon propos est de souligner comment les éditeurs de logiciels ont développé des stratégies pour exploiter les aspecte positifs du piratage. Et cela, tous modèles de licence confondus.
Ce qui n’empêche pas qu’il y a bien des différences entre la façon de l’exploiter dans un « free to play », une licence payante classique ou un logiciel libre.
À part les jeux gratuits de la semaine sur l’Epic Game Store, qui sont un cas particulier (le but est de promouvoir l’Epic Game Store, donc Epic achète des licences aux éditeurs de ces jeux, pour eux c’est bien des ventes qui se font…), les licences distribuées gratuitement, c’est quand même surtout des fonds de catalogue et des vieux jeux qui ont terminé leur carrière commerciale depuis un moment hein…
Depuis que j’ai joué à pong, je ne me souviens pas d’une période ou l’on offrait des jeux pour faire de la promotion. Et encore moins de façon massive.
Et oui, ces jeux dont la plupart ne sont pas si vieux ne rapportent vraisemblablement plus. C’est exactement le problème que j’ai décrit plus haut. Plus il existe d’oeuvres, plus le « fond de catalogue » devient du même coup important.