Que ce soit sur un VE ou un VT la partie électronique est celle qui souffre le moins. Un point partout.
Non, c’est faux.
Je fais partie d’un club de mécanique. De nos jours, les pannes électroniques sur les véhicules, c’est monnaie courante.
En pratique vous avez bien plus de chance de tomber en panne à cause d’un transistor d’allumage que d’une bielle cassée dans le moteur.
Et je peux vous parler de pleins d’anecdotes à ce sujet, du genre la panne électronique qui fait tout s’éteindre (y compris les phares) une nuit sur l’autoroute sous une pluie battante. Et je ne parle même pas encore d’un VE…
En revanche un moteur s’use par les mouvements.
Mais l’électronique, ça s’use aussi. Particulièrement l’électronique de puissance.
Et pas seulement les composants. Avec le temps et les vibrations, les soudures des circuits imprimés peuvent avoir leur lot de problème. Et particulièrement avec les soudures sans plomb.
Si vous ne me croyez pas, allez voir sur les forums qui parlent des problèmes des trottinettes électriques, vous comprendrez que tout n’est pas aussi rose sur le plan de la fiabilité que vous l’imaginez.
Sur un moteur électrique en gros t’as un axe entrainé par un aimant. Voilà.
Dit comme ça, cela parait simple. Le problème, c’est que c’est une vulgarisation très simplifiée. La réalité est beaucoup plus complexe.
C’est un peu comme si on disait du moteur thermique que c’est juste un axe entraîné par des pistons. De fait, les pannes viennent rarement de ça. Mais plutôt de tout ce qu’il y a autour.
Quand vous étudiez la gestion des flux magnétiques dans un moteur de véhicule électrique, vous comprenez que c’est vraiment très complexe. Et que leur alimentation et leur pilotage n’est pas simple du tout.
Concrètement, allez voir à quoi ressemblent les cartes électronique qui pilotent les moteurs des Tesla, vous comprendrez que vous sous estimez la complexité des VE.
Sur un thermique tout s’use car tout est en mouvement, tout frotte, tout chauffe, tout doit être lubrifié / étanche. La qualité des matériaux joue tout comme l’assemblage et la conception. Et je ne te parle pas du respect de la mécanique (notamment la montée en température) et de l’entretien qu’on lui accorde.
Sauf que les composants électroniques subissent aussi une forme de mouvement : Celui des électrons. Et également un effet thermique : celui induit par le courant électrique.
Le courant produit également de l’électro-migration qui abîme les structures des circuits et produit des « whiskers » pouvant entrainer des pannes avec le temps.
Il faut savoir également que certains composants produisent également un effet vibratoire, même s’il ne se voit pas à l’oeil nu. Par exemple, les selfs et les condensateurs ne sont immobiles qu’en apparence. Ils produisent des vibrations qui peuvent avoir raison de leur connections avec le temps. Pour info, j’ai réparé une panne de ce type il y a seulement quelques jours sur l’alimentation d’un moniteur.
Enfin, dans une automobile, les soudures des composants subissent les vibrations transmises par le mouvement du véhicule. Et la connectique subit l’humidité.
Et pour finir, je rappellerais que la fiabilité de l’électronique est très dépendante du prix des composants qu’on y met. Tant qu’on ne parle que de véhicules haut de gamme comme des Tesla, on ne peut pas savoir à quoi ressemblera la fiabilité du véhicule « tout venant » qu’on produira à bas cout dans quelques années pour le tartempion de base.
Même un moteur de mobylette demande plus d’entretien que celui d’un sèche-cheveux.
Pour le raisonnement, on va admettre que votre postulat est vrai (on va dire que vous avez acheté un excellent sèche cheveux). Sauf cela n’est vrai que parce qu’on met dans les sèches cheveux des moteurs électriques universels qui sont extrêmement simples et dont le pilotage peut se résumer à un simple interrupteur.
Sauf qu’on ne met jamais ce genre de moteur dans un véhicule électrique. Et que d’autre part, les puissances n’ont vraiment rien à voir.
Une meilleure comparaison serait de comparer votre mobylette à une trottinette électrique ou à un scooter électrique.
Et il suffit de parcourir les forums pour voir toutes les pannes qu’on peut voir sur une trottinette électrique. Et je doit dire qu’il y a de quoi halluciner. Entre les mosfet explosés, les soudures qui lâchent dans les batteries à cause des vibrations, les contrôleurs qui se sont mangé du « back emf » dans les descentes et l’humidité qui affecte les cartes.
Et savoir diagnostiquer et réparer cela, ça demande bien plus de connaissances que pour bricoler ce bon vieux Peugeot 103 que les ado savaient transformer en fusée…
Pourtant, si vous considérez uniquement le moteur, celui d’une trottinette est d’une très grande fiabilité. Bien plus que celui d’un sèche cheveux puisque qu’il est « brushless ».
Parce qu’il faut comprendre que la fiabilité d’un ensemble, ça s’évalue en considérant l’ensemble de la chaine de fonctionnement et non pas seulement un élément isolé.