Non. Ce qui est énorme, ce n’est pas des 3200 km² par satellite (8 cellules par satellite), c’est le nombre de satellites qu’il faudrait pour atteindre une surface par satellite aussi petite… 168 000 satellites pour couvrir toute la planète avec cette densité. Soit au bas mot 4 fois plus que ce qui est prévu.
Donc soit la couverture ne dépassera pas 25% de la surface de la planète (et je parle en couverture physique, pas en couverture commerciale… la seconde étant plus petite que la première, ou au mieux égale, puisque les satellites ne sont pas fixes et peuvent sortir des zones de couverture commerciale…), soit la surface couverte par un satellite sera encore plus grande que ces 3200 km²…
Je pense que tu surestimes l’échelle que représente des centaines de km² (ça expliquerait aussi pourquoi tu considères que 400 km² c’est énorme). Ce n’est pas si grand que ça… La zone de front en Ukraine par exemple, ça se compte en milliers de km². Pas en centaines.
Couper sur une échelle de quelques centaines de km², c’est à l’échelle d’une grande ville de quelques centaines de milliers d’habitants.
Sauf que ça, tout d’abord ça nécessite des licences radio locales. Ensuite, ça va se heurter strictement au même problème que les réseaux mobiles actuels : la rentabilité. Parce que poser une antenne relais dans une zone ou tu as 1 habitant tous les 100 km², ça n’est pas rentable, que ton antenne soit connectée par satellite ou par hertzien terrestre comme dans les réseaux mobiles actuels en zones peu dense n’y changera pas grand chose… Les zones blanches des réseaux mobiles, c’est avant tout à cause de ça, bien plus qu’à cause de la difficulté à ramener le réseau « par le sol »… Ou alors les « micro zones blanches », des zones sans réception à des endroits théoriquement couverts, à cause d’obstacles au sol… Mais là du coup le réseau hybride marchera pas mieux, puisque le terminal mobile dépendra toujours de la visibilité de l’antenne relais.
Même 200 km plus bas qu’Iridium, ça reste 100 à 1000 fois plus loin qu’une antenne relais de téléphonie mobile. Et donc ça nécessitera toujours une puissance de transmission beaucoup plus élevée, même si la distance est en partie compensée par la visibilité plus directe de l’antenne, quasi sans obstacle
Mais un bon gros cumulo nimbus, ça reste un obstacle non négligeable, et les témoignages confirment que par mauvais temps, les performances de Starlink se dégradent significativement, avec même des coupures : How Starlink Performs In Bad Weather (Real User Opinions)
Et ça c’est avec une grosse antenne et de la puissance (et d’ailleurs ça c’est aussi un vrai problème pour couvrir les zones reculées et qui fait que dans ces zones un abonnement devra être partagé pour tout le village : les zones reculées qui n’ont pas de réseau fixe ou mobile, elles n’ont souvent pas non plus de réseau électrique, elles dépendent d’un petit groupe électrogène ou de quelques panneaux solaires et les appareils consommateurs doivent être évités…). Pas avec une antenne qui tient dans un smartphone et doit préserver son autonomie…
Les chiffres de consommation font peur à voir : How Much Power Does Starlink Use? - Starlink Hardware
20W sans aucune activité réseau pour le modèle de base, jusqu’à 75W quand il y a de l’activité… Et 45W au repos et 150 en pic pour le modèle hautes performances…
Même en divisant ces chiffres par 10, ça serait encore beaucoup trop pour un smartphone… Et ça arriverait tout juste au niveau d’une box fibre récente (10 millions de personnes qui utilisent un Starlink hautes performances au lieu d’une fibre classique, c’est un réacteur nucléaire de surconsommation)…
Ça n’a juste strictement rien à voir hein… Wagner c’était surtout un moyen de pouvoir commettre impunément des crimes de guerre en disant « c’est pas moi », mais ça n’a jamais remplacé l’armée russe hein…