Il ne s’agit en aucun cas d’intégrisme.
Mais il y a des mots d’origine étrangère qui sont considérés comme corrects aujourd’hui, et ce sont le plus souvent des mots qui désignent des choses qui nous viennent de ces pays et pour lesquels on n’a donc pas créé de mot en français.
Mais « ampérage » et « voltage » sont bien référencés comme des anglicismes d’usage incorrect par la plupart des ouvrages, en particulier ceux qui traitent d’électricité et d’électronique (mais aussi par exemple le Larousse ou Wikipedia). Parce que ce sont des mots anglais qui ont été importés récemment pour désigner des choses pour lesquels il existe depuis très longtemps un mot français.
Tu remarqueras d’ailleurs que la liste que tu cites, même si elle n’est bien évidemment pas exhaustive, ne reprend ni voltage ni ampérage, alors qu’elle référence par contre des termes beaucoup moins courants…
Parler de voltage ou d’ampérage pour désigner la tension et l’intensité, c’est du même ordre que les clampins qui te sortent des « cette soirée était awesome » ou qui te mettent des « anyway » de partout pour remplacer des « de toute façon », voire comme signe de ponctuation. Sauf que ces clampins font exprès d’utiliser ces mots pour se donner un genre alors que les 3/4 de ceux qui disent voltage/ampérage c’est juste par pure ignorance…
En plus les termes tension/intensité sont beaucoup plus clairs sur ce que ça représente physiquement, ce qui aide à comprendre comment ça fonctionne… Là encore, si les gens comprenaient un peu mieux ce que représentent physiquement les choses plutôt que d’utiliser bêtement des unités dont ils ignorent le sens, ça nous éviterait des aberrations comme les kW/h qu’on voit à tout bout de champ au lieu des kWh…
énergie = puissance * temps, puissance (électrique) = intensité * tension, c’est autrement plus clair et facile à comprendre que joulage = wattage * secondage, wattage = ampérage * voltage, et ça permet de faire facilement des analogies, qui sont la base de la compréhension de la physique… Par exemple ici, on peut facilement comprendre l’analogie entre intensité et débit d’eau (l’intensité électrique étant d’ailleurs bien physiquement un débit de charges électrique) et entre tension et hauteur de chute (la encore, c’est évident quand on se rappelle que la tension est une différence de potentiel), ce qui permet de comprendre qu’une turbine hydraulique va produire une puissance proportionnelle au débit d’eau multiplié par la hauteur de chute.
Alors que si on parlait de métrage cube par secondage et de métrage de chute, l’analogie avec l’ampérage et le voltage sauterait pas franchement aux yeux…