Il y a 20 ans à cet instant précis (01:23:44 heure locale), le réacteur numéro quatre de la centrale électrique de Tchernobyl explosait, après une série de tests non autorisés sur le réacteur en question.
D’abord, une petite explication sur le fonctionnement d’un réacteur nucléaire :
Pour produire de l’énergie, on casse des atomes. En se cassant, ils produisent deux atomes plus petits, et des neutrons. Ces neutrons vont taper d’autres atomes, ce qui les casse, et ainsi de suite (la réaction en chaîne). Le phénomène produit aussi un peu de Xénon 135.
Si on laisse faire, la réaction en chaîne augmente de façon exponentielle, et l’ensemble finit par exploser.
On place donc dans le réacteur du graphite qui absorbe une grande partie des neutrons, pour limiter la réaction en chaîne. Le Xénon 135 en absorbe aussi une partie.
En, fonctionnement normal (+ de 25%), le Xénon 135 est progressivement détruit par le fonctionnement, il ne pose donc pas de soucis. Avec le graphite on régule la puissance du réacteur, en en mettant plus ou moins dans le réacteur.
Les ingénieurs de la centrale, pour gagner des primes et autres promotions diverses, ont voulu faire un test, consistant à utiliser l’inertie des rotors des alternateurs pour faire fonctionner le circuit de refroidissement du réacteur en cas de coupure totale des installations. Pour ce faire, ils ont désactivé le système de sécurité le plus important, qui fait retomber les absorbeurs de neutrons (ici du graphite) dans le coeur du réacteur en cas de surpuissance.
Au début test, ils ont abaissé la puissance du réacteur à 30%, puis l’ont remonté à 50% pour fournir de l’électricité en urgence, puis à la reprise du test il est redescendu à 1 ou 2% à la suite d’une mauvaise manipulation. Cette mauvaise manipulation à causé un empoisonnement du réacteur au xénon 135, absorbeur de neutrons lui aussi, produit en faible quantité mais censé brûler rapidement lorsque le réacteur fonctionne. A 2% de puissance, il n’a pas assez brûlé.
Pour réaugmenter la puissance, les techniciens ont donc sorti ce qui restait des barres de contrôle en graphite, pour limiter au maximum l’absorption des neutrons et relancer le réacteur.
4 secondes avant l’explosion, le réacteur est reparti brutalement jusqu’à 120 fois sa puissance maxi admissible, avant d’exploser faute de graphite pour contrôler son fonctionnement.