Monsieur,
Aujourd’hui, vous avez présenté votre demission au 1er Ministre.
Malgrè le haut niveau de votre fonction et de vos responsabilités envers la Nation, il semble que ce ne soit pas pour les raisons habituelles tel qu’un désacord de fond avec vos supérieurs ou une grave maladie.
Non, la rumeur prétend que c’est parce que vous avez menti après avoir profité à fond d’un système que la plupart des grands Etats de ce monde ne permettent pas ou plus.
Mr Arkeo m’ayant permis d’en discuter longuement avec d’autres personnes, je ne m’étendrais pas sur ce point connu de tous.
Vous êtes sans doute victime. Le 1er Ministre a d’ailleurs dans l’urgence proposé de nouvelles modalités contre ce qui vous a attiré ces ennuis.
Mais là n’est pas la raison de la présente.
Vos amis prétendront qu’il est dommage de perdre un homme de votre valeur. Je prétend que votre geste ne masque pas votre opportunisme ni votre misérable opinion de la charge que vous occupiez.
Quelques uns de vos prédécesseurs ont eu, en des circonstances similaires, le courage d’affronter la vindicte populaire pour continuer à mettre en oeuvre leurs projets politiques. L’un d’entre eux, pour un malheureux million de franc prété, s’est même donné la mort, meurtri d’avoir failli à une certaine idée que le peuple se fait de l’élite qu’il choisit et entretient.
Non, Vous n’êtes pas de cette trempe, monsieur. Vous partez comme un laron débusqué. Tres vite. Sans doute pour espérer, comme tous les aguerris de cette stratégie, laisser le moins de trace dans la mémoire de ceux qui veillent.
Bon vous semble, monsieur. Mais je note que l’unanimité des commentaires à propos de votre attitude, semble indiquer une méfiance durable envers votre personne.
Je vous souhaite de souffrir le moins possible de cette ambiance. Sincèrement.
Votre âge, vos méthodes et la rapidité exceptionnelle de votre ascension dans votre carrière au sein de hommes de pouvoir me permettent néanmoins de croire que je n’ai aucune raison de m’inquiéter sur votre capacité à revenir retrouver rapidement une si confortable situation dont vous avez profité jusqu’à présent.
Je vous dois tout de même un mérite, monsieur: avoir choisi, jusqu’à présent et à l’inverse de quelques un de vos collègues aussi compétents, de rester en France plutôt que de vous glisser dans l’anonymat durablement lucratif du personnel technocratique européen.
C’est, paradoxalement, une marque de courage et d’abnégation à mes yeux. A moins que la vraie réussite sociale et financière reste malgrè tout Paris.
Bonne chance et profitez de votre temps libre pour faire prendre connaissance de cet article du “Monde” à notre Président, histoire de lui rappeler que vous n’êtes pas seul responsable de cette navrante affaire médiatique.
Veuillez recevoir, Monsieur , l’expression de mes salutations distinguées
LeMajor
:edit pour correction de fotes d’aurtografes [:matleflou]