Kickstarter: le renouveau du jeu vidéo ?

Cela fait quelques semaines maintenant que tout le monde en parle, le prochain jeu de Double Fine, le studio de Tim Schaffer (Monkey Island, Grim Fandago, Brütal Legend, Psychonauts…) est financé via Kickstarter (clôture ce soir). Et pourquoi on en parle ? Parce que le père Schaffer avait besoin de 400 000$ pour son projet et qu’il a atteint les 3 millions (oui oui millions) de dollars pour son jeu. Presque 8 fois plus (7.5 fois plus pour les enc*leurs de mouches :ane: ).

Kesaco Kickstarter ? C’est comme My Major Company, sauf qu’on ne retire aucun bénéfice de la vente du jeu, uniquement des goodies proposés par le quémandeur en fonction de combien vous donnez.

Vous vous souvenez de ce que Gabe Newell de Valve souhaitait il y a quelques années, lorsqu’il disait qu’il voulait que les joueurs financent les jeux vidéo et qu’ils en tirent des bénéfices ? Eh bien ce n’est pas encore ça mais les joueurs financent directement le jeu…

Et là, Brian Fargo, co fondateur d’inXile studio (Hunted: The Demon Forge) vient de lancer son Kickstarter lui aussi pour financer un projet qui fait fantasmer beaucoup d’adeptes de post-apo: Wasteland 2 qui est la suite du jeu qui à posé les bases pour Fallout.

Bon le père Fargo vise les 900 000$ (le projet coûte 1 000 000$ au total, mais il assure pouvoir apporter les 100 000$ manquants) et à l’heure actuelle, il est déjà à 175,481$. Cela laisse rêveur…non ? Oui…ça fait rêver les joueurs, moins les éditeurs qui pour le coup se font court-circuiter comme des malpropres (qu’ils sont d’ailleurs aujourd’hui).

Est-ce le début d’une nouvelle mode ou bien d’une pratique éphémère ? Est-ce que ce n’est pas une pratique risquée pour le joueur ou bien pour le développeur ?

De mon point de vue, le risque est énorme à la fois pour le studio et à la fois pour le joueur.

Déjà pour commencer on peut supposer raisonnablement que si Tim Schaffer a obtenu autant de fonds, c’est grâce à sa réputation. Perso, j’imagine mal John Romero réussir à financer un Daïkatana 2 via Kickstarter (quant à Peter Molyneux… :ane: ).

Et pour le joueur ? Il finance un jeu qu’il va devoir acheter (oui ceux qui donnent ne se voient pas offerts une copie du jeu) qui pourra être très bon comme très mauvais.

Le point positif, c’est que dans cette configuration le joueur à le choix de financer un genre de jeu (Point & Clic, RPG, FPS etc…) qu’il affectionne et du coup, cela peut conduire au renouvellement de certains genres délaissés par les grands AAA du moment et l’absence d’éditeur permet de s’assurer qu’il n’y aura aucune interférence dans le développement.

Mais il faut aussi voir le coté didactique de la chose: les joueurs se retrouvent à la même position qu’un gros éditeur. Ils financent une prise de risque.

  • Si le jeu se vend au final et qu’il est bon, pas de problème.
  • Si le jeu ne se vend pas mais qu’il est bon, le prochain Kickstarter pourrait être moins fructueux.
  • Si le jeu est mauvais et qu’il se vend, les éditeurs pourraient considérer le studio comme potentiellement rentable pour rejoindre leurs escarcelles.
  • Si le jeu est mauvais et qu’il ne se vend pas, le studio peut mettre la clé sous la porte.

Au final est ce que ce genre de financement de projets est une bonne idée ? A vous de me le dire :ane:
Edité le 13/03/2012 à 19:47

C’est “amusant” de voir que les anciens grands noms du jeu vidéo se voient obligé de passer par ce genre de système pour arriver à sortir les jeux qu’ils veulent eux et pas les jeux que veulent les éditeurs d’aujourd’hui.
Comme quoi y’a un vrai décalage entre deux qui font des jeux parce qu’ils aiment ça ou ont une idée bien précise et ceux qui font des jeux pour en tirer toujours plus de brouzoufs ^^

Après malheureusement le succès d’un jeu dépend principalement de sa campagne marketing, et c’est peut-être ça qui coûte le plus cher :paf:

Si, au-dessus de 15 $ (ou € jsais plus), le joueur aura sa copie à la fin du développement, ce qui me semble normal.

Sinon, oui quelques projets de ce genre, ça peut marcher, mais si ça se généralise ça reste à voir, car déjà pour attirer les investisseurs, il faut avoir de la visibilité, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde, en plus les investissements risquent de “s’éparpiller”.

Sinon dans le fond, ça a l’air d’être une bonne chose, Les développeurs seront ainsi bien plus concentrés sur la satisfaction des joueurs que sur celle d’un éditeur complètement désintéressé du jeu.
Edité le 13/03/2012 à 20:47

En tous cas, ça marche: Wasteland 2 est déjà à 250K$…

Ce n’est pas vraiment ce que l’on ressent quand on lit Gamasutra ou Developpers online… Ils font les daubasses de manière plutôt volontaire parce que c’est là que se trouve l’argent, il ne faut pas croire. Même comportement qu’un éditeur qui n’a pas envie de claquer 10 millions dans un jeu ou il n’y a plus de public.

Et vu qu’un jeu d’aventure étant l’un des genres les moins couteux à développer, n’importe quelle ancienne “légende” aurait pu en financer un en “auto-financement” puis avec un coup de pouce d’un éditeur de seconde zone.

Le problème étant que le jeu d’aventure était devenu marginal pendant longtemps (Chez les gros joueurs mais, chez le joueur occasionnel, c’est un genre encore bien vivace). Il ne faut pas croire mais il y a eu de gros jeu d’aventure qui ont eu des succès très mitigés (Grim fandango, joli four) jusqu’à l’arrivée des moyens jeux d’aventure de Pendulo<-Je dis cela parce que je suis hermétique aux jeux “comiques” (pareil pour les films, séries…) :o

Pour revenir au sujet. Je suis mitigé. Déjà c’est du mécénat et cela a pour principe d’orienter le choix artistique, ludique des jeux. Grosso modo, on passe d’une dictature d’un éditeur qui était évitable en partie vu que la plupart des jeux sont développés en bonne partie sur fond propre à une dictature des joueurs qui, EUX, ne voudront financer réellement que le jeu qui les intéresse dans le type précis et dans le gameplay précis.

Bref, il y a un risque non négligeable d’avoir juste des saveurs d’autrefois pour les gros projets avec des graphismes HD avec encore moins de cojones qu’actuellement sauf dans les genres marginaux et encore.

Pas sur que l’on soit gagnant mais, au moins cela satisfera certains.


[Petit exemple de jeu par "mécénat" ou plutôt par vote.](http://www.endlesspace.com/) Edité le 14/03/2012 à 05:54

Depuis quelques mois, l’alpha funding est la nouvelle tendance. Pour le moment j’y trouve mon compte avec Driftmoon et UnEpic, mais sur le long terme ca me fait peur. Les joueurs-actionnaires qui auront le pouvoir de décision sur la création d’un jeu ? :peur:

Dans l’absolu, on ne verra pas grand chose de plus. Les dévelloppeurs indés font déjà des jeux de niche et cela depuis des dizaines d’années donc les jeux existent. Le public aussi mais pas le grand public sauf cas particulier genre Minecraft
Par contre, il est vrai qu’il manque un palier intermédiaire: Indépendant à budget relativement élevé et c’est plus ou moins là que l’on pourrait retrouver les projets Kickstarter ou ceux par les business angels ou autres (le phénomène n’est pas nouveau mais il est devenu plus médiatique actuellement).
Edité le 14/03/2012 à 07:36

La politique de Double Fine n’est pas si mauvaise que ça. Faire des “petits jeux” Xbox Live Arcade pour pouvoir rester à flot et financer plus tard de plus gros projets.
Edité le 15/03/2012 à 11:39

Je sais. Larian Studio fait la même chose. :smiley:

Comme cela était prévisible, le système commence déjà à atteindre ses limites quand je regarde les forums sur les différents projets.
Les grands noms ont quasiment tout pris sur des projets souvent “insignifiant” sans maquettes en dehors du blabla marketeux.

Par contre, de bons gros projets avec des maquettes et des plans biens définis se font rembarrer sous les prétextes fallacieux genre “Ce sont des inconnus.” ou “J’ai déjà donné xx dollars sur les plus gros…” ou “le projet est trop original”

Magnifique de prévisibilité.
Edité le 20/03/2012 à 07:47

Ben vouais c’est pas le métier des joueurs de financer ce genre de choses, c’est un métier quoi qu’on en dise. L’euphorie de départ dépassée… ca retombe.

A côté de ça en France on lève des fonds pour des projets très ambitieux. [:shy]

Oh puta1n… pas des jeux Facebook… :pfff:

Au delà du fait que ce soit des jeux Facebook , c’est surtout la tronche des jeux, des concepts ultra originaux. :paf:

Lever 500 000 € pour un casse brique faut le faire. :pt1cable:
Edité le 20/03/2012 à 15:36

:pfff: n’importe quoi

Perso je verrais bien GSC GameWorld utilisé ce système pour terminé Stalker 2, au dernière nouvelle ils cherchaient de l’argent pour pouvoir le terminé

500 000 euros pour faire un tetris et une copie de zuma ? Mais de qui se moque-t-on ?

Tu te rappelles la bulle internet et les centaines de millions de dollars balancés dans des projets totalement bidons?? Bah, c’est le retour de la vengeance. :paf:
Il ne reste plus qu’à attendre l’explosion même si j’ai un doute qu’elle se fasse réellement vu que le JV est devenu réellement un loisir bouche trou pour une grande partie de la population.

Sinon, pour revenir à Kickstarter et Stalker 2, je crois qu’ils ne peuvent y accéder vu qu’il est limité à certains pays. D’ailleurs, certains jeux prometteurs se sont faits kickés à cause de cela et pourtant il est d’origine australienne. :frowning:
Edité le 21/03/2012 à 07:47

Vouais enfin le social gaming visiblement ca marche pas si bien que ca… la preuve avec l’éditeur spécialisé dans les merdes sur facebook qui perd du fric à gogo…

Non, ça marche. Il y a des millions de joueurs mais peu qui veulent dépenser. Les business angels se touchent en fantasmant sur le potentiel de ce marché mais, à priori, cela ne décolle pas.

C’est le même cas de figure qu’avec la bulle internet ou pas mal de sites étaient passés payant ou en limitation et qui se sont vautrés.

Bah non, financièrement ça marche pas, vu que ça décolle pas :ane: