Retour dans les années 90
En 1996, la SNCF affichait plus de 35 milliards d’euros de dettes. Pour la sauver, la France créa RFF (Réseau Ferré Français) qui assumera une partie de cette dette (20 milliards), s’en suivra une énorme aide de l’Etat, donc du contribuable, qui permettra de ramener la dette à 7,5 milliards d’euros.
L’objectif de l’époque était d’atteindre l’équilibre à l’horizon 1999. En 1998, le ministre communiste du Transport, Jean Claude Gayssot prononce alors ces mots :
“Rien ne se ferait sans la participation et la mobilisation des cheminots, mobilisation nécessaire pour mettre fin à la baisse des effectifs et pour assurer pour la fin des temps les avantages acquis et le régime de retraite.”
On est en plein délire ! Les mots sont lâchés : “défense des avantages acquis”, “défense du nombre de salariés de la SNCF” alors qu’en comparaisons aux autres réseaux la SNCF a urgemment d’une diminution de son personnel et d’accroître leur efficacité… Mais Jean Claude Gayssot ne s’attarde pas sur cela puisque dans sa conscience c’est encore le contribuable qui paiera ces “avantages sociales et le sureffectif”. Dans la foulé, il proposera même un coup de pouce supplémentaire de 5 milliards à RFF de l’Etat.
Enfin, rappelons à monsieur Gayssot, que la grève de 1995 de la SNCF déclenchée par la CGT, FO, SUD et compagnie, et qui avait justement pour but de préserver ces “avantages”, coûta à la France plus de 17 milliards soit plus de 50 000 emplois à toute la France. D’ailleurs, on compte à la SNCF un syndicaliste payé à temps plein pour 160 salariés, un record toute catégorie dont bilan est simple, les contribuables et clients de la SNCF paient au total plus 80 millions d’euros pour entretenir ces syndicalistes à temps plein.
De 1996, à 1998, l’aide publique à la SNCF passera de 7 à 8,5 milliards d’euros, en contrepartie, le gouvernement exigea qu’elle embauche 3 500 personnes de plus que la normal, soit un coût 700 millions de dépenses supplémentaire par an.
Entre les années 1980 et les années 1990, la SNCF affichait en moyenne plus 10 milliards d’euros par an de perte.
Cheminot Routier
Salaire annuel brut 34 000 18 000
Heures de conduite par an 500 2 350
(semaine à 25 heures)
Age de la retraite 50 55 ans (avec les annuités nécessaires)
Sécurité de l’emploi à vie inexistante
Danger du travail faible très important
La retraite
On ne peut plus simple, les “roulants” de la SNCF jouissent de la retraite dès 50 ans et toute année d’activité donne droit à une pension de retraite égale à 2% du dernier revenu signifiant que les 37,5 années d’activité pour les “non-roulants” donne droit à une retraite équivalente à 75% du dernier revenu contre 47% dans le privée.
Comme la SNCF dispose de sa propre caisse de retraite, les comptes sont vites faits, celle-ci dépense 3,7 milliards mais n’encaisse de ses salariés qu’ 1,5 milliards de cotisation. Vous l’aurez tristement compris, la différence entre les deux, 1,7 milliards d’euros par an, elle est à la charge du contribuable. Plus concrètement, chaque français verse donc 30 euros par an pour maintenir le privilégier système de retraite des employés de la SNCF. Merci la CGT !
Le système de santé
A la SNCF il y a une Caisse de prévoyance instituée en vertu des dispositions dun décret du 6 août 1938 qui a fixé le régime spécial dassurance des agents. Elle a été mise en place par décision du Conseil dadministration de la SNCF en date du 18 janvier 1939. Les cheminots peuvent se faire soigner gratuitement sur leur temps du travail dans les 23 centres médicaux régionaux, les 200 cabinets de la SNCF et 15 900 établissements de soins agréés SNCF. La caisse est en relation avec 292 000 professionnels de santé agréés SNCF parmi lesquels les plus grands spécialistes de France.
La plupart des spécialistes des centres médicaux de la SNCF viennent des hôpitaux ou des cliniques privées et sont payés à lheure par la SNCF. Pour un agent de la SNCF tout est gratuit y compris les soins dentaires à condition quil se fasse soigner par les médecins agréés par la Société.
Le Rapport annuel 1998 de la Caisse de Prévoyance nous montre des ressources totales de 1,4 milliards d’euros. Mais en regardant plus attentivement on trouve une contribution de la SNCF de 500 millions d’euros.
En clair, les salariés de la SNCF jouissent d’une santé d’une qualité d’une moitié supérieur au prix qu’il la paie. Et indirectement c’est encore les contribuables qui passent combler les creux.
Le comité d’entreprise
Le Comité dentreprise de la SNCF coûte 92 millions d’euros à lannée. En fait il y a 27 CE régionaux qui versent au CCE (Comité Central dEntreprise) une part importante. Et cest le CCE qui gère ensuite le parc immobilier de la SNCF et les vacances des cheminots. Le patrimoine peut être évalué à soixante-six centres de vacances et douze maisons familiales, à quoi sajoutent les campings.
Les généreuses prîmes
Prime de fin dannée, prime de la gratification de vacances et la gratification annuelle dexploitation, cest-à-dire un surcroît de rémunération de lordre de 7,70 %), à quoi s’ajoutent des « primes de travail » de la filière concernée, des indemnités pour heures supplémentaires, des allocations de déplacement (non imposable), des primes supplémentaires pour conduite de TGV, des primes de parcours, etc… Les conducteurs ont même exigé, et obtenu, une prime spéciale de congé afin de compenser la perte des primes de conduite pendant
leurs congés. La SNCF, c’est pays où tous les rêves syndicalistes se réalisent… mais toujours aux frais des autres.
Les transports gratuits
Les agents de la SNCF en service dispose de voyages illimités en 1er et 2ième classe , suivant leur rang, y compris dans les pays avec lesquels la France a passé des accords, soit la plupart des pays européens. Leur famille, dispose de 18 voyages annuels gratuits, au delà, ils paient seulement un quart du prix.
Les retraités de la SNCF disposent d’un permis pour un nombre de voyages gratuits par an, voyages qui incluent l’épouse.
Bilan financer
La SNCF fait 12,2 milliards d’euros de déficit annuel (équivalent 3 fois et demie le budget de la justice ou encore une année de SMIC pour 650 000 personnes, ou bien 490 euros que chaque français doit payé par an à la SNCF, enfin c’est aussi 1% du PIB !)
Au total, on compte 35 milliards d’euros de dette (SNCF + RFF) dont aucun plan de remboursement n’est aujourd’hui prévu, si ce n’est comme toujours en faisant appel au portefeuille des citoyens.
Comparaison avec l’étranger
Une échelle des productivités européennes
Classement Pays Nombre de voyageurs transportés par agent.
1 Espagne 13 159
2 Pays Bas 13 125
3 Danemark 9 231
4 Suisse 9 075
5 Allemagne 8 903
6 Royaume-Uni 7 200
7 Suède 5 836
8 et dernière France 4 837
Réforme ?
Les opérateurs ferroviaires publiques suédois comptaient en 1980, 37 500 agents pour 12 milles Km de rails, en 1995, les mêmes opérateurs comptaient 17 500 agents pour 11 milles Km.
En 1994, les 2 entreprises ferroviaires allemandes, fusionnent dans un nouvelle entreprise de droit privée, 3 ans et des réformes plus tard. La Deutsche Bahn affiche une hausse de 10% de sa fréquentation, une réduction de 25% de ses effectifs et une productivité salariale en hausse de 50%. Au final, ces réformes ont permis de faire économiser, aux contribuables allemands, 8,2 milliards d’euros par an.
Propagande et désinformation
Quel est le pays où il s’est produit, ces dernières années, le plus d’accidents de Chemin de fer ? La Grande Bretagne ? Perdu ! C’est la France.
Nombre de tué dans les accidents impliquant des trains
Pays 1990 1991 1922 1933 1994 1995 1996 1997 1998
Royaume-Uni 78 68 39 40 42 28 25 48 36
France 188 122 203 171 150 129 136 117 138
Même si la France compte 50% de voyageurs en plus sur son réseau que la Grande-Bretagne, vous remarquerez que même multipliant par 1,5 le nombre de tués britannique on n’atteint toujours pas les taux français.
A la SNCF, on a un Crédit Lyonnais tous les deux ans et cela depuis 20 ans. A lexception du « Rapport interdit » sur la SNCF de Christian Julienne paru en 1996 et de quelques articles, personne nen parle. Est-ce quon peut continuer à cacher aux Français cette réalité au nom du service public ?