« Les seules deux questions à se poser… » - non. La question principale est « est-ce du vol ». Et la réponse est oui.
« les artistes ne méritent pas de toucher un droit ou royalties » - donc ton employeur a le droit de te faire travaailler gratuitement, puisque sinon on ne saurait pas ce que tu peux produire ou pas.
« le téléchargement illégal participe à la célébrité des auteurs et interprètes » - l’équivalent des petites boites de pubs ou de jeux vidéos demandant à des artistes de travailler gratuitement parce que ça leur apporte de la notoriété…
« tous les artistes sont déjà pétés de tunes, de cokes et de putes » - non, moins de 1% arrive à ce niveau. La plupart survivent de chèque en chèque et d’aides.
Non : c’est peu de chose (voir le temps qu’il a fallu avant de juger l’affaire, donc pas prioritaire; et les condamnations faibles) pour l’un des plus gros sites francophones de téléchargement.
Et il s’agit là de montants bruts annuels, là-dessus il y a à payer des charges sociales (cotisations santé, retraite…) et éventuellement l’impôt sur le revenu. On a donc 92.5% des auteurs-compositeurs en France qui touchent moins d’un demi SMIC de droits d’auteur. « tous les artistes sont déjà pétés de tunes » qu’il disait…
Et c’est pas mieux côté artistes-interprètes.
En 2019, les droits versés par la Spedidam ont été de moins de 100€ pour 22% des bénéficiaires, 100 à 1000€ pour 53% des bénéficiaires, 1000 à 5000€ pour 20% des bénéficiaires, 5000 à 10000€ pour 3% des bénéficiaires et plus de 10000€ pour seulement 2% des bénéficiaires. Et j’insiste, ce sont des chiffres à l’année, pas au mois… Et des chiffres bruts. Donc 98% des artistes-interprètes touchent des droits inférieurs à un demi SMIC.
Il n’y a pas le détail par tranche pour l’ADAMI, qui gère aussi les droits des artistes-interprètes. Mais avec 63 M€ de droits à répartir entre 80 000 sociétaires, ça fait même pas 800€ de moyenne par personne…
Ben de fait, l’écrasante majorité des artistes a un boulot à côté, parce que c’est pas avec les droits qu’ils touchent qu’ils peuvent vivre hein… Plus de 50% à moins de 1000€ par an…
Mais forcément dans ces conditions ont peut comprendre qu’ils l’ont mauvaise quand ils voient le piratage. Tout comme l’ouvrier à l’usine l’aurait mauvaise si son patron trouvait une combine pour ne pas le payer tout en continuant à le faire travailler… Et encore plus si des petits malins profitaient de la combine pour se faire de l’argent en refourguant la combine au patron.
La combine en question c’est l’optimisation fiscale des multinationales avec de faux frais pour basculer les bénéfices d’un pays + taxé sur un - taxé.
D’où le « taux mondial » qui est plus juste, surtout quand des pays ont des entreprises avec d’énormes bénéfices alors que le véritable CA n’est fait ailleurs.
Ou alors la combine c’est de demander et ces managers de faire des dossiers sur chaque salarié histoire de lui faire comprendre de se taire et de pas demander d’augmentation s’il ose remettre en cause la moindre règle debile en place.
Sauf que balancer des chiffres décontextualisés (ben oui, si demain je fais une chanson, personne ne l’achètera, je serais dans les -300€ par an mais personne ne la téléchargera non plus). Il faut comparer le comparable et pour ça, l’idéal c’est de voir ce que ça donne pour les société qui ont inclu le téléchargement illégal et le piratage dans leur marketing.
Du coup, exemple 1 : The Witcher 3. Le blockbuster de CDProject est sortit sans aucune protection anti piratage. On est à 40 millions de vente toutes plateformes confondus avec environ 50% des ventes qui ont eu lieu sur PC… là plateforme du piratage. Le jeu est le 13 jeux le plus vendu de l’histoire du jeux vidéo. Pas mal pour un jeu sans protection anti piratage.
Exemple 2 : https://cdn.netzpolitik.org/wp-upload/2017/09/displacement_study.pdf étude de 2015 commandé par la commission européenne montrant une absence de lien entre téléchargement illégal et perte financière (excepté pour les gros blockbuster du cinéma). Après, pour être honnête, je n’ai pas encore lu les 307 pages mais ça avance.
Pour les petits artistes qui n’ont jamais percé, c’est facile d’accuser le piratage d’être la cause de tous leurs mots. En attendant, il y a de très bons artistes qui se sont fait connaitre justement via des bandcamp gratuit et autre (je penserais, notamment, à JUL qui propose d’ailleur toujours du contenu gratuit à ses fans, ou encore Laura Laune qui propose pas mal de choses sur sa chaine Youtube).
" inculpés pour contrefaçon, blanchiment d’argent, mais également pour avoir fait partie d’un gang criminel organisé "
Tout comme nos politiques. Mais eux ne sont jamais inquiétés, à croire que la justice est dans la combine.