Commentaires : Une batterie au CO2 pour stocker l'énergie verte ? C'est l'Energy Dome (et ça arrive vite)

La start-up Energy Dome a mis au point une batterie au CO2 capable d’utiliser le dioxyde de carbone pour stocker de l’électricité éolienne et/ou solaire. De quoi, peut-être, apporter une réponse concrète à l’épineuse question du stockage des énergies renouvelables qui demeurent intermittentes.

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"Puis le gaz est comprimé sous forme liquide, et la chaleur générée lors du processus de compression est stockée.

Pour l’étape suivante, celle qui permet de générer et de distribuer de l’électricité, le CO2 liquide est chauffé et reconverti en un gaz venant alimenter une turbine, qui produit alors de l’énergie."

ça promet un rendement du tonnerre dis donc ! Un peu comme l’hydrogène en fait…

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Super, c’est mieux que l’hydrogène et ça ne contient pas de terres rares, on dirait que les Italiens ont trouvé une bonne solution. :smiley:

Intéressant. L’inconvénient est que ça n’a pas l’air de stocker sur de longues périodes. En hiver, l’énergie issue du solaire est déjà au moins divisée par 10, et si l’efficacité du stockage est de 50% cela signifie qu’il ne restera pas grand chose ne serait-ce qu’en journée puisqu’il faudra stocker pour la nuit avec de grosses pertes.
Vivement la fusion.

Hmmmm ! Je ne pense pas que ça fonctionne comme ça !
Comment est stocké la chaleur ? A mon avis c’est le fait de compresser pour stocker de l énergie et décompresser le gas pour la récupérer, la chaleur générée sera perdue.

Ce type de procédé ressemble fortement aux stockages utilisant la gravité : avec des moteurs on soulèves de gros blocs de béton, pour récupérer l énergie on les laisse Tomber . Les USA et les chinois sont dessus.

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Les batteries mécaniques (utilisant la gravité) ont un fort rendement. Par contre je laisse imaginer la quantité de matière et les coûts de maintenance si on utilise des matériaux tels que le béton. Il me paraîtrait plus efficace de stocker de l’eau dans des réservoirs. De l’hydroélectrique quoi.

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L’intérêt du béton c’est justement d’avoir moins de matiere qu’avec de l’eau. Les STEP stockent beaucoup d’énergie, mais avec des lacs énormes, de gros volumes de matière pour les barrages, les galeries d’amené si elles doivent être renforcées, les conduites forcées…

Par contre avec le béton c’est peut être plus intéressant de faire de l’inertiel (masse en rotation) plutôt que du gravitaire.

Un peu comme d’habitude. On sait ce que ça produit mais on ne connait rien de l’énergie consommée pour chauffer, compresser…

Je suis assez heureux de voir que la créativité est à l’œuvre. On voit un foisonnement de pistes qui sont explorées. Il ne faut rien s’interdire. Après les contraintes techniques et économiques vont procéder à une sorte de sélection naturelle. Qu’en restera-t-il ?

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Et heureusement que de nombreuses pistes sont explorées, sans donner dans le dogmatisme comme on le voit souvent ici, dans le genre « ça c’est très bien et ça, ça ne l’est pas ». ^^

Le critère le plus important à mon sens pour le stockage d’énergie électrique, direct (batteries typiquement, mais aussi, on en entend peu parler, super-condos), ou indirect (hydrolique, mécanique, etc…), c’est le rendement.

Ensuite c’est les matières utilisées.

Avoir et suivre des pistes, c’est bien, mais si l’une d’elle mène à des pertes considérables d’énergie lors du processus, faut en chercher d’autres.

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La densité énergétique (nombre de kWh stockés par kg/litre) est plus importante que le rendement pour faire du stockage. Celle des batteries reste encore faible.

Ensuite effectivement, il y a les matières utilisées, notamment celles qui permettront d’avoir une technologie géopolitiquement indépendante.

Le moyen de stockage le plus utilisé aujourd’hui, l’eau en stockage gravitaire, a une densité de stockage qui excède rarement les 2 Wh/litre (il faut déjà une hauteur de chute de 900 mètres pour atteindre cette densité). Sur certaines installations, ça tombe à à peine plus de 0.5 Wh/litre.

Par contre, c’est un moyen de stockage qui a un excellent rendement, qui peut dépasser les 80% sur les installations les plus performantes.

C’est ce rendement élevé, associé à un coût relativement faible, qui en fait la solution privilégiée, clairement pas la densité de stockage.

Les batteries « neuves » ont une densité 100 fois supérieur, pour un rendement du même ordre. Des batteries de VE en fin de vie ont une densité 50-80 fois supérieur, toujours avec un rendement du même ordre, mais un coût d’installation supérieur.

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Solution privilégiée, ça dépend pour qui, et pas pour du stockage longue durée.

Par les gestionnaires de réseau d’électricité.

Au niveau mondial, les STEP c’est près de 160 GW de puissance installée (l’équivalent de 2.5 fois la puissance de toutes les centrales nucléaires françaises), et une capacité de stockage d’au moins 5 TWh (j’ai pas trouvé le chiffre mondial, mais rien qu’en UE, on a 4.7 TWh de capacité en stockage).

Il n’y a pas un seul autre mode de stockage qui atteigne ne serait ce que 10% de cette capacité…

Oh que si… Les réservoirs des STEP, ils stockent plusieurs milliers de GWh dont une bonne part sur plusieurs années.

Grand Maison par exemple, en France, a une réserve de l’ordre de 300 GWh (dont 30 GWh reconstituables à partir de la réserve basse, si on vide la réserve haute de plus de 30 GWh il faut compter sur les apports naturels pour la reconstituer, mais la réserve n’est quasiment jamais descendue en dessous de 100 GWh depuis… 1992 (date de la dernière vidange complète du réservoir). On peut donc considérer qu’il y a dans la retenue 100 GWh qui sont stockés depuis 30 ans…

En théorie et en l’absence de contraintes réglementaire imposant une vidange totale de temps en temps (en France, les visites décennales peuvent désormais se faire par robot sous-marin), la seule limite à la durée du stockage dans une STEP, c’est la durée de vie du barrage de la retenue haute et l’évaporation naturelle de cette retenue (qui en pratique est souvent plus que compensée par les apports naturels par les précipitations…).

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Si vous voulez des infos supplémentaires sur un projet similaire. Suivre le lien. C’est beaucoup mieux expliqué. Déjà on comprend que le rendement est autour de 70%. qu’il est très intéressant niveau capacité de stockage. Qu’il fait intervenir tres peu de ressources chèro

L’intérêt du béton c’est justement d’avoir moins de matiere qu’avec de l’eau

Si vous connaissez le sujet, ça m’intéresse : le stockage gravitaire via du béton utilise moins de matière que les STEP? (à capacité égale). Je ne compte pas l’eau car on n’a pas à la fabriquer! J’ai du mal à visualiser la taille des blocs de béton pour avoir une quantité significative d’énergie.

C’est en comptant l’eau que ça utilise moins de matière. Parce que l’eau, même si on n’a pas à la fabriquer, il faut quand même un sacré espace pour la stocker, donc ça peut être problématique…

Le béton étant entre 2 et 3 fois plus lourd que l’eau, il stocke 2-3 fois plus d’énergie dans le même volume.

Après, c’est évident qu’on ne peut pas faire du gravitaire béton de capacité comparable à ce qu’on peut faire avec de lacs entiers, parce que ça serait beaucoup trop complexe à gérer (le fait que l’eau est un fluide qui s’écoule, ça simplifie vachement les choses, surtout en montagne ou en plus on peut assez facilement atteindre de grandes hauteurs de chutes sans construire de grosses structures artificielles… sachant que la quantité d’énergie est directement proportionnelle à la hauteur de chute…) et beaucoup trop coûteux à construire.

Le béton est intéressant pour des petites installations, de quelques centaines de kWh à quelques centaines de MWh, là où l’eau permet de faire facilement des installations de plusieurs dizaines de GWh quand l’environnement le permet, mais est moins intéressante pour des petites installations ou dans des zones avec très peu de relief naturel (donc ou même une installation à l’eau serait 100% artificielle) : pour une même capacité, une installation utilisant du béton occuperait alors entre 2-3 fois moins de surface pour une même hauteur, et 2-3 fois moins de hauteur pour une même surface.

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Et l’alternateur qui produit l’électricité n’a pas de terre rare.

« la chaleur générée lors du processus de compression est stockée » va falloir expliquer avec quoi il compresse car le co2 pour le mettre à l’état liquide il faut qu’il soit soumis à de très forte pression et ou im stockent leur"chaleur "

J’ai trouvé cet article, qui est plus détaillé : Innovation : une startup italienne développe un stockage original d’électricité à base de CO2

La compression est effectuée avec un turbocompresseur, pour atteindre 60 bars. La chaleur est stockée dans des sels fondus.

Pour produire l’électricité, les sels fondus sont utilisés pour réchauffer le CO2 liquide et provoquer son évaporation, ce qui permet d’entrainer la turbine.

À priori ils ont déjà un démonstrateur fonctionnel en Sardaigne avec une puissance de 2.5 MW et une capacité de 4 MWh avec un rendement de 75-80% et là ils ont un projet au Danemark pour du 20 MW stockant 200 MWh.

Par contre du fait qu’ils réutilisent la chaleur de la compression pour l’évaporation, via les sels fondus, c’est forcément du stockage court terme (bon de toute façon, ça a pas grand intérêt de faire du long terme avec des capacités aussi faibles), à moins qu’ils aient prévu une autre source de chauffage (mais c’est alors forcément le rendement qui en prend un coup) ou que ça puisse aussi marcher en laissant évaporer le CO2 sans le chauffer (donc forcément avec une puissance plus faible, la détente sera plus lente, apportant moins de puissance pour entrainer la turbine).

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