Déjà pourchassée par Blue Origin pour l’attribution de la fabrication du système d’alunissage habité à SpaceX, jugée partiale, la NASA connait d’autres déboires, cette fois avec la fabrication des combinaisons spatiales xEMU.
De toute façon personne n’a jamais cru réellement à cette date de 2024 pour le retour sur la Lune, c’était un effet d’annonce pour faire le buzz auprès des médias qui se délectent de ce type d’annonce. On appelle ça du marketing. Y a qu’à voir déja le retard de la SLS (problème de moteur et autres) pour s’en convaincre.
De toute façon depuis l’après Apollo, c’est une règle, tous les programmes spatiaux ont des années de retard et des budgets qui explosent.
Le bureau d’inspection générale de la NASA a ainsi annoncé que ces dernières ne pourraient pas être prêtes avant… avril 2025
Si elles ne sont pas prêtes en 2021 c’est qu’elles sont jamais été prête avant.
N’importe quel personne ayant du bon sens n’irait pas faire des sauts de cabris sur la Lune avec pour unique protection ces « combinaisons ».
Je vais peut être poser une question con, mais pourquoi ne pas réutiliser les combinaisons de 1969 ?
Quelle inflation depuis Apollo 1 Millard la salopette. Sérieusement avec le covid qui à cru qu’ils tiendraient les délais soyons logique.
Il y a 27 différentes entreprises qui travaillent sur cette combinaison, chacune sur des parties différentes. Ca dure depuis des années, pour près d’1 milliard de dollars…
Ca me semble être le principal problème ici, une mauvaise administration qui ne cherche ni l’efficacité ni la rapidité.
La nasa semble maintenant essayer de s’éloigner de cette logique, mais encore beaucoup de projets en cours sont gérés ainsi.
Ils étaient meilleurs il y a 52ans auparavant.
étonnant…
je dirais pour reprendre l’auteur, magique…
SpaceX a proposé son aide
Ce n’est pas du tout une question idiote et la réponse n’est pas si évidente en réalité.
En 1969, les premiers astronautes ont utilisé la combinaison A7L, rapidement remplacé par un modèle améliorée A7LB (appelé Apollo). C’est ce dernier modèle qui a servi aux 15 autres astronautes ayant posé le pied sur la Lune. Ce modèle amélioré permettait un meilleur confort pour les astronautes (comme… un système de refroidissement pour éviter que les astronautes ne transpirent trop ou de meilleurs isolants contre les radiations).
Concrètement, c’est une tenue conçue pour fonctionner dans des environnements à faible gravité avec un torse souple, les chevilles et les genoux à mobilité dite « naturelle » (bon, sur le papier, il suffit de voir comment se déplacer les astronautes sur la Lune pour se rendre compte que c’était loin d’être facile).
Par la suite, les autres combinaisons (appelées EMU) ont été développé dans le cadre de la navette spatiale et pour les stations spatiales. Les besoins (et priorités de la combinaison) n’étaient plus les mêmes. EMU pour « Extravehicular Mobility Unit » qui concrètement signifie que la combinaison peut être optimisée comme un « lego géant » selon le besoin. Ces combinaisons ont été conçues pour le travail en gravité zéro qui exige une mobilité surtout pour le haut du corps. Au fil du temps, ce sont les modèles EMU qui ont été améliorés avec la même logique.
Donc quand le gouvernement US a souhaité que ses astronautes reposent le pied sur la Lune, la NASA n’avait aucune combinaison à jour et suffisamment polyvalente. Sachant qu’on s’imagine bien que cette fois-ci, l’idée est d’y rester plus longtemps que quelques heures, voir d’établir une potentielle base.
Donc « oui », dans la théorie, un astronaute de la NASA pourrait réutiliser une combinaison Apollo. Sauf que c’est loin d’être sécuritaire car les astronautes ne sont plus entraînés pour ce type de combinaison, elles sont « archaïques » d’un point de vue technologique (sans pour autant être incompatible avec un module moderne) et pas adaptés pour un long séjour ou travail sur place.
C’est pourquoi, la NASA travaille avec des partenaires privés sur la conception de nouvelle combinaison. Et comme tout produit de précision qui prend plusieurs années voir décennies de R&D / prototypage / production, on prend toutes les précautions possibles parce que personne n’a envie d’un drame dans l’espace (ou sur la Lune).
Au contraire, la NASA est réputée pour bien gérer ses projets, surtout avec les partenaires industrielles issues du privée, car la NASA est un organisme public dont la vocation n’est pas ni la rentabilité ni la production de masse. Sa valeur principale est « Qualité » (fiabilité, durabilité, compabilité).
Ils sont présents à toutes les « portes de contrôles » du processus et n’ont aucun problème à exclure un partenaire qui se montrerait trop « permissif ». Alors oui, cela coûte cher, mais pour un programme spatial, ce n’est rien.
Une combinaison spatiale se doit de protéger son occupant à l’optimal et pour lui permettre de réaliser ses tâches dans un ensemble de missions définis (et la capacité à prendre des décisions d’urgence). La vie de l’occupant n’a « pas de prix » et cela prend du temps (et de l’argent) de former un astronaute, sans compter que ce sont des profils très spécialisés. De plus, dans l’espace, on réfléchit à un niveau d’écosystème.
Si la combinaison a des problèmes, l’astronaute sera en difficulté, la station / module / navette sera aussi en difficulté, et il n’y a aucun moyen rapide pour l’extérieur d’intervenir. Ce qui signifie que le pire scénario est la perte de l’appareil que l’astronaute contrôle ou maintient. Et ça… c’est bien plus qu’un milliard de dollars.
La station ISS est un bon exemple de la qualité de travail des agences spatiales. C’est un « patchwork » de modules de plusieurs générations entre elles qui est aussi un casse-tête aussi de gestion et maintenance. Mais à la base, comme MIR d’ailleurs, c’était des stations dont la durée de vie était de 5-8 ans. Or ISS a plus de 20 ans maintenant, tout en restant à un niveau encore suffisamment fiable (avec des ajouts et mises à jour entre des systèmes vraiment différents). La NASA (et les autres centres spatiaux) savent bien que l’ISS est en fin de vie et aurait dû être abandonnée (comme MIR) mais sans solution alternative, on la maintient (avec pour le moment, 2028 comme date butoire). Concevoir une nouvelle station prend du temps et est très coûteux. La Chine l’expérimente à la dure, la Russie veut aussi une nouvelle station spatiale. En attendant (et en parallèle), mieux vaut capitaliser sur la vie des astronautes et leur capacité à réaliser la maintenance de la station.
Étrangement tu n’as pas cité un des plus gros problème ,l’absence de pression.
Ici une expérience qui aurait pu très mal finir sans l’intervention suicidaire d’un collègue
15 secondes suffisent pour s’évanouir et pendant ce temps le sang et l’eau entre en ébullition pour faire gonfler le corps,une fois vaporisé les liquides vont geler à cause de la température très basse.
L’absence de gravité est le cadet de leur soucis.
Donc avant de penser au confort , je pense plutôt que n’importe qui de sensé n’irait pas « courir » sur la Lune sans une combinaison indéchirable.
Combinaison qui n’a jamais existé.
Parfaitement en accord avec le fait qu’il est crucial de maintenir une pression opérationnelle dans la combinaison. Mais ma réponse était pour répondre avant tout à la différence entre les combinaisons « lunaires » et les combinaisons actuelles.
Ce problème a été vite pris en charge par les agences spatiales (russes et américaines à ce moment là) et donc les combinaisons spatiales puisque c’est ce qu’on appelle le syndrome Leonov (du nom du cosmonaute russe ayant réalisé la 1ère sortie spatiale, et qui a vécu une belle décompression durant cette sortie…).
Effet de cette décompression :
- augmentation rapide de la température corporelle entraînant aussi une forte transpiration (inondant son casque et l’empêchant de bien s’orienter)
- dilatation de sa combinaison, entraînant de grande difficulté à se mouvoir.
La NASA estime qu’un astronaute sans combinaison mourrait en moins de 90 secondes (et s’évanouirait au bout de 15 secondes). Un astronaute se consolera en se disant qu’il sera au moins inconscient lorsque son sang entrera en ébullition ou que ses poumons exploseront (gonflement)…
Avec une combinaison spatiale dont les matériaux sont aussi plus flexibles et résistants (multi-couuches), sauf « énorme déchirure/perforation », il restera conscient pendant plusieurs minutes le temps de colmater la brèche. Ce cas n’est jamais arrivé heureusement.
Par d’ailleurs, l’un des critères pour les nouvelles combinaisons de la NASA est l’ajout d’une membrane intermédiaire à contre pression mécanique (MCP). Ce qui augmente énormément le temps pour l’astronaute de réagir puisque la pressurisation subsiste en cas de perforation. En image, c’est un peu comme une combinaison souple et hermétique que portera l’astronaute (avec sa combinaison extérieure - le scaphandre).
Ou une bonne couche de scotch (cf: For all mankind).
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Merci pour cette belle explication !
Peut être que les combinaisons sont un ensemble de technologies très diverses et variées qui oblige a un nombre important d’entreprises ?
Exemple au pif :
- une entreprise pour la visière par soleil (parce que c’est spécial quand même)
- une entreprise pour le casque
- une entreprise pour des moteurs (qui font circuler du fluide pour tempéré les astronautes)
- une entreprise pour les instruments de communication
- une entreprise pour les capteurs de survie
- une entreprise pour le stockage de l’oxygène
- une entreprise pour le stockage énergétique
- une entreprise qui fait les bottes
- une entreprise qui fait un tissu de carbone
- une entreprise qui fait un tissu exterieur
- …
Regarde une voiture c’est bien de centaines d’entreprise dedans.
Tu peux faire un contrat avec une entreprise et qu’il y ait X entreprises sous-traitante, que ça soit la NASA qui soit le maître d’oeuvre est plutôt signe d’une volonté d’une qualité contrôlée.
Je pense que les défis à la quelle font face les administrations sont rarement simple et les solutions trouvées sont souvent mal comprise. Sans une bonne information/connaissance on parle souvent à côté (moi compris peut être).
@twopheek : Hollywood n’as pas voulu leur prêter.
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Cette combinaison n’existe pas.
D’après ce site Les combinaison spatiales - Spacesuits
La combinaison A7-L se compose tout d’abord d’un sous-vêtement en Nylon contenant un système de refroidissement constitué de très fins tuyaux en plastique contenant de l’eau froide appelé « Liquid Cooling Garment » (LCG). Ce sous-vêtement est encore utilisé aujourd’hui (mais il est équipé d’un système de ventilation) car on n’a pas encore trouvé de meilleure solution pour rafraîchir l’atmosphère de la combinaison pressurisée et maintenir le confort de l’astronaute lors des EVA.
L’astronaute enfile ensuite une combinaison pressurisée constituée de trois couches : un tissu en Nylon percé d’alvéoles (gores) servant à évacuer le surplus d’oxygène lors des mouvements du corps évoqués précédemment, une couche en Néoprène recouverte de Nylon pour maintenir la couche pressurisée et une couche extérieure en Nylon pour éviter que les couches intérieures ne se distandent. Venait ensuite un feuillet isolant très léger constitué de cinq couches de Mylar aluminisé entrelacés avec quatre couches de Dacron pour offrir une protection contre la chaleur, puis deux couches de Kapton (un Nylon modifié) pour renforcer la protection thermique et une couche de Beta qui est une fibre de verre ignifugée enduite de Teflon. Enfin, le tissu superficiel était fabriqué en Teflon blanc et offrait une protection contre l’abrasion et l’usure mécanique.
Aucune protection digne de ce nom contre les déchirures.
Même les valves de pression ne sont pas protégés.
La moindre petite chute est c’est la mort assurée.
Le porteur de la combinaison n’aurait pas le temps de faire quoi que ce soit en plus de l’absence d’aisance pour y parvenir et pire si la déchirure se fait dans son dos.
Quand bien même une autre personne aurait le temps de lui porter assistance ,il lui faudrait utiliser un nécessaire de réparation étrangement absent des fournitures.
Le plus ahurissant:
Si cette combinaison un peu trop pressurisée contrariait assez bien la démarche et les mouvements des astronautes, elle ne les empêcha nullement d’essayer de sauter ou d’effectuer de petits bonds à la surface de la Lune au gré de leur humeur, au risque parfois de trébucher sur le sol comme Aldrin et d’autres en firent l’expérience et qui reçurent un avertissement du Capcom car en cas d’accident, l’hôpital le plus proche était à 400000 km et 3 jours de voyage ! Même Armstrong expérimenta l’impesanteur en essayant de faire de grands bons (depuis l’échelle du LEM en sautant trois échelons ou sur le sol) mais compris vite qu’il risquait de tomber en arrière et arrêta ses « expériences ».
Analyse de cette vidéo
Il saute de l’échelle sans aucune protection.
Il roule avec un buggy sans aucune protection.
Il court et saute sans aucune protection tout en chantant.
Rien que sur cette photo, on peut voir à droite (près du pied gauche) une roche
Qui de sensé irait sauter et courir sur la Lune en l’absence de protection?
Aux USA, les projets de la NASA sont tributaires du budget qui varie selon le vent politique. Ainsi des projets sont annulés puis réhabilités. Cela concerne aussi les projets où des agences spatiales étrangères y participent. Les autres agences spatiales Européennes dans une certaine mesure, Chinoise et Russes se tiennent aux projets votés selon les possibilités financières. Ce qui est indispensable pour la planification, certains projets se déroulant sur une dizaine d’années.
Je ne mettrais pas ma main à coupée puisque que je ne travaille pas directement dans ce domaine (les combinaisons spatiales), mais lors d’un échange public lors d’un échange entre le public du Planétarium de Montréal et du personnel de l’Agence spatiale canadienne (dont le siège se trouve à côté de Montréal), il m’a bien semblé comprendre que les combinaisons spatiales actuelles protégeaient suffisamment l’astronaute même en cas d’une perforation légère. On ne parle pas d’un projectile qui aurait transperser toute la combinaison, ou de la visière évidemment. On parle d’un incident avec un outil ou d’un accrochage.
Le schéma que tu nous présentes est celui de l’A7LB (intégrant 18 couches de protection). D’après le site web que tu nous as partagé, sur la page des combinaisons A7L/A7LB et en regardant celle la combinaison EMU, les deux intègrent bien une série de couches. Il est même indiqué pour l’EMU :
« Le but de la combinaison spatiale (Space Suit Assembly ou SSA) est de protéger l’astronaute des conditions sévères qui règnent dans l’espace : de l’absence d’air, de la chaleur, du froid, des rayonnements et des impacts de météoroïdes et autres débris. Elle comprend concrètement deux vêtements : un sous-vêtement de corps pour le confort (LCVG) au-dessus duquel l’astronaute porte la fameuse combinaison pressurisée blanche comprenant une succession de couches isolantes et de couches protectrices (TMG). »
Pour Amstrong (combinaison A7L), le problème n’était pas de perforer ou déchirer sa combinaison à travers ses bonds, mais parce que se retrouver allongé au sol avec ce type de combinaison aurait été bien difficile pour se redresser. Amstrong et Aldrin avaient des missions à réaliser sur la Lune dont certaines étaient bien de « sauter ».
Le fait de faire de petits bonds n’est d’ailleurs pas forcément plus rapide ou efficace que de marcher mais c’est parce que c’est le moyen le plus confortable compte-tenu de la combinaison (quasi-impossibilité de plier les genoux). C’est pourquoi aussi, Amstrong a « sauté » de son échelle. Il contrôle bien sa chute car il utilise avec ses bras les rembardes de l’échelle.
La combinaison A7L est bien plus que résistante pour résister à une chute sur une roche, surtout que comme la gravité est bien plus faible, on est 6x plus léger que sur Terre. Reste que la combinaison pèse 14 kg (72 kg sur Terre) mais empêche surtout une grande latitude de mouvements. Il faut s’imaginer que c’est comme porter une armure médiévale (20 kg) et se retrouver à terre. Oui, on peut se relever seul, mais quelle galère…