Attendu par les Européens et toute l’industrie spatiale internationale, le décollage inaugural d’Ariane 6 a eu lieu ce 9 juillet. Un lancement sans anicroches, et une grande réussite qui vient couronner les efforts et justifier les années de retard. Une dernière phase de vol, servant de démonstration en orbite, n’a toutefois pas pu aboutir.
Merci pour cet article de qualité !
Ce lancement etait stressant mais quel bonheur de voir a nouveau une Ariane prendre son envol. Vivement la suite et curieux de voir ce que le new space europeen va nous proposer dans les annees a venir.
Je me souviendrais toujours du décollage d’Ariane 5 pour le satellite Hélios 2. J’étais au première loge avec la Légion, que de souvenir
« une démonstration qui tourne court » deux heures de séquence, alors qu’on applaudit à tout rompre un starship qui en est à 3 protos détruits , un premier lancement totalement foireux, 107 raptors dont chacun font deux fois la puissance d’ariane 6 cramés juste « pour tester » parce que budget no-limit.
là on a un tir proto, après un seul essai statique, qui décole à la perfection, réussi du réallumage, livre sa cargaison principale de 10 sat, les deux derniers étant des cerises sur le gâteau conçu pour étudier la rentrée athmosphérique donc la « mort programmée » de la fusée.
je trouve qu’on ne salue pas assez l’exploit et la qualité - surtout en comparaison des méthodes concurrentes.
enfin, sauf erreur, un tir inaugural totalement nominal et qui lâche 10 sat exactement à l’altitude dite tout en réussissant deux allumages post lancement, je crois que c’est une première mondiale.
Comparer ce qui est très différent (un vol proto Starship, c’est fait pour, et on le répète à chaque fois, révéler ce qui ne marche pas) et des techniques de développement très différentes, c’est dommage. Ariane 6 faisait là son tir inaugural, elle fera bientôt son premier tir opérationnel : Starship n’en est pas encore là, il n’a d’ailleurs pas encore visé l’orbite.
Il n’y a pas eu qu’un seul essai statique.
Et la fin n’était pas là que pour étudier la rentrée atmosphérique. Je vous conseille d’écouter au besoin le direct et la conférence de presse post-lancement, au sein desquels les soucis de la fin de la mission n’ont pas été mis sous le tapis par les responsables : ce n’est pas un artefact journalistique mais bien un problème. Comme écrit dans l’article, cela ne remet pas en cause la réussite du lancement ni la suite du programme. Fermer les yeux et affirmer qu’on fait mieux que tout le monde, ce serait un article très, très biaisé. On en trouve sur internet, ce n’est pas le genre de la maison.
Par contre les autres lanceurs comparables ne manquent pas. Vulcan par exemple (ULA) qui a parfaitement réussi sa mission inaugurale en janvier dernier avec une mission lunaire.
Je pense qu’il voulait dire que l’expression « qui tourne court » est un peu exagérée, c’est une réussite à… disons 95%…
Moi aussi cette expression m’a un peu parue inappropriée.
Mais peut-être qu’on a pas la même définition de « tourner court » (= peu ou prou synonyme d’échec pour moi).
Si on se fie à ce qu’a raconté musk, starship devrait déjà avoir colonisé Mars…
Donc ça va 4 ans de retard après une pandémie de deux ans et une crise majeure en Europe.
SpaceX et Arianespace ne fonctionnent pas de la même façon, ce genre de comparaison n’est pas valable.
C’est comme dire qu’un projet en cycle en V est mieux que de l’agile, parce que le produit fini arrive d’un coup et fonctionnel.
Sauf que l’agile (la méthode spacex) permet aussi d’itérer, apporter la valeur par incrément, et bénéficier des retours terrain pour améliorer le produit avant qu’il soit terminé.
Ca dépend des cas d’usage, les 2 ont leurs avantages.
Et je supporte arianespace, mais ici cette comparaison entre leur modèle (ou celui de n’importe quel autre industriel du spatial) et celui de spacex n’est pas valable. Parce que certe le 1er vol Ariane 6 est un succès, mais avec 4 ans de retard, et un cout de conception qui n’a probablement rien à envier à ceux du starship.
D’un côté on fait du jus de cerveau pour tout valider, tester, simuler avant le 1er vol.
De l’autre on « crame des moteurs », on voit ce qui a marché et a déconné, et on adapte en conséquence.
Sauf que spacex c’est une boite privée. S’ils dépassent leur calendrier (que déjà à l’époque personne ne prenait au sérieux, le fameux « elon time »), c’est à eux de gérer les impacts. Via des contrats avec la Nasa (et pourtant avec 2 ans d’avance et des coûts par vol inférieur à ceux que proposent ULA, leur concurrent) ou ce que rapporte Starlink, ils y arrivent.
Ils pourraient encore prendre 10 ans de « retard », à part le plaisir de râler et d’essayer de montrer que les ricains font pire, quel est le problème ?
Alors que pour Ariane, le décalage a été (en partie) financé via nos impôts. Que ce soit les financements du CNES ou de l’ESA, ou ensuite des différentes institutions européennes qui utiliseront Ariane 6, dont on sait déjà qu’un vol coûtera environ 3 fois plus cher que celui d’une falcon 9 (100 millions VS ~30), nous payons ces retards d’une façon ou d’une autre.
L’indépendance n’a pas de prix.
Et la différence entre Spacex et l’ESA, c’est que l’un a des comptes publics, pas l’autre, qui peut dire ce qu’il veut concernant le coût réel d’un lancement.
J’ai jamais dit le contraire.
Mais faut arrêter de vouloir justifier nos retards, que nous payons, par ceux du voisin d’en face, qu’il assume seul.
Ce ne sont pas des justifications, ce sont des faits, Ariane 6 n’est pas en retard par une mauvaise gestion, mais par un concours de circonstances hors de toute prévision possible.
« Parce que certes le 1er vol Ariane 6 est un succès, mais avec 4 ans de retard, et un cout de conception qui n’a probablement rien à envier à ceux du starship. »
Strictement impossible.
même avec les 4 ans de retard, le budget misérable de 3.8Mds n’a pas explosé
Tu ne peux comparer les couts de deux usines ( parmi les plus grandes du monde), bientôt 3 pas de tirs complets crées ex-nihilo, déjà 117 raptors cramés ( l’équivalent du tir de 10 ans consécutifs de tir d’ariane 6 ou un siècle d’ariane 5 …) + une 40 aine déjà fabriqués pour le prochain vol avec un mince espoir de récupération, des corps de fusées complets ( j’ai cru comprendre 25 partiellement ou totalement construits pour le deuxième étage ???) avec de l’ingé qui bosse sur simulation et finit par pondre une seule fusée.
je suis dev moi aussi, la méthode agile a bon dos et d’ailleurs on est sacrément redescendu de nos petits nuages sur l’agile depuis quelques années.
La sponso de l’US army, de la nasa, et de starlink est un secret de polichinelle, la différence se compte probablement en plusieurs dizaines de milliards… par an.
la méthode agile a bon dos et d’ailleurs on est sacrément redescendu de nos petits nuages sur l’agile depuis quelques années.
Je n’ai jamais cherché à savoir exactement ce que ça voulait dire, mais je me rappelle de pubs pour la méthode agile, et j’ai toujours considéré que c’était juste un mot à la coin.
Tiens, j’avais vu quelqu’un qui avait fait une estimation d’un lancement de Starship avec les chiffres donnés par SpaceX et M. Elon, et c’était dans les 2 milliards par lancement. Si c’est juste, ça voudrait dire qu’on en est déjà à 8 milliards pour une fusée qui n’a encore rien amené en orbite.
Après, vu que Artemis lll dépend de Starship, l’argent du contribuable va continuer à couler à flot, mais ça risque de coûter la peau des gonades.
De façon très simplifiée, ça consiste à remplacer la méthode traditionnelle consistant à avoir un cahier des charges et à livrer un produit fini x années plus tard, par une liste de fonctionnalités vivante, qu’on revoit très régulièrement en fonction des retours du client (à qui on livre le produit petit à petit au fil de son évolution) et de l’évolution de son besoin.
C’est une méthode qui peut avoir des avantages quand elle est bien utilisée et dans un domaine où c’est pertinent de le faire.
Ça se prête notamment plutôt bien au logiciel, parce que souvent tu peux couvrir 80% du besoin en 20% du temps, donc ça permet de livrer rapidement au client un truc utilisable, et de le finaliser par la suite (et là, il y a un risque de mauvaise utilisation de la méthode, le client qui décide que finalement les 80% lui vont bien et qui du coup reste sur sa version pas finie, ce qui va provoquer de la frustration chez les utilisateurs…), plutôt que de lui livrer au bout de 2 ans un truc qui ne correspond finalement plus tout a fait à son besoin parce qu’il a évolué…
Je ne pense pas par contre que ça soit très pertinent dans le spatial, pour deux raisons :
- d’abord, le besoin final il évolue peu au cours du développement,
- ensuite, autant dans le logiciel faire des petites itérations n’induit quasiment pas beaucoup de surcoût, parce que les tâches que tu multiplies (build, livraison…) sont fortement automatisables, autant troquer du temps de cerveau d’ingénieur et de calculateur contre le brûlage de centaines de tonnes de ressources, ça me parait vraiment pas une approche raisonnable dans le monde d’aujourd’hui… Surtout quand les fans du boss le présentent comme le mec qui veut et va sauver la planète
Il y a une grande " complaisance" avec tout ce que touche Musk.
Certains ont joyeusement collé le mot « développement itératif » pour « pardonner » les échecs de Starship. Alors que c’est du développement ce qu’il y a de + normal. Mais comme c’est Musk il faut trouver un coté cool, même si ça doit commencer à lui coûter cher ces feux d’artifices
Soyez certain que chez les Californiens ils ont du faire aussi quantité jus de cerveau pour tout valider, tester et simuler avant chaque « vol ».
Il n’y a pas de méthode spécifique à SpaceX. Si Ariane6 s’était plantée, est ce qu’on aurait que c’était normal et que c’était du développement " itératif" ??
SpaceX boite privée, et ArianeGroup aussi non ?
SpaceX a quand même la réputation d’avoir reçu beaucoup d’argent de la Nasa, et même de surfacturer les vols institutionnels pour la Nasa et USarmy. Quelque part c’est aussi financé par les impôts, mais des Américains
Non. C’est SpaceX qui décrit son développement tel quel, et non, ce n’est pas du développement tout ce qu’il y a de plus normal (ou du moins, traditionnel). Ariane 6, puisque vous reprenez ce parallèle (qui pourtant est plus que douteux entre les deux lanceurs) ne suit pas du tout la même philosophie, dans le sens ou aucun exemplaire n’a été construit spécifiquement pour être détruit, tel que c’est pourtant le cas pour Starship. Ce dernier n’embarque rien, aucune charge utile, n’a pas visé l’orbite. Les premiers exemplaires ont bel et bien été lancés pour tester les évolutions technologiques retenues (et cela remonte d’ailleurs aux tests de 2021 avec les ratés de l’atterrissage à la verticale du Starship).
Il y a une méthode spécifique à SpaceX, ou du moins à cette nouvelle vague d’entreprises qui utilisent le développement itératif. Elle nécessite d’avoir les reins solides, d’autres y ont tout perdu (comme Astra). Après vous pouvez choisir (comme d’autres) de ne pas la voir, de ne pas écouter SpaceX, ni les journalistes spécialisés, ni les ingés de SpaceX ou ceux d’Arianegroup. Vous passerez à côté de nombreux trucs mais qu’importe.
Et pourtant, si, SpaceX a bien un modèle de conception différent. Affirmer l’inverse, c’est juste montrer votre ignorance du sujet.