Le nationalisme n’est pas aussi universel que tu sembles le penser. Il prend des formes très différentes selon les contextes culturels et historiques. Il y a un monde entre le nationalisme traditionnel européen, souvent lié à l’État-nation et à la souveraineté populaire, et le nationalisme hindou en Inde, qui est profondément clivant et identitaire.
Et que dire du Canada, de l’Allemagne, ou des pays nordiques, qui adoptent des approches beaucoup plus internationalistes, fondées sur la coopération, le multilatéralisme et le respect des droits humains ?
Il faut aussi distinguer le nationalisme universaliste français, hérité de la Révolution et fondé sur des principes républicains, du nationalisme identitaire du XXIe siècle, qui repose souvent sur l’exclusion, le repli et la peur de l’autre.
Quant à l’Union européenne, il est évident que sa construction traverse une crise profonde. Elle est minée par les corporatismes, les lobbies, et une technocratie souvent déconnectée des citoyens. Mais croire qu’un pays comme la France pourrait, seule, résoudre ses problèmes structurels me semble illusoire. La mondialisation, l’économie de marché et les rapports de force géopolitiques ne disparaîtraient pas avec un retour à une souveraineté pleine. Et la France, isolée, aurait bien du mal à négocier des accords avantageux ou à peser face aux grandes puissances. L’exemple du Royaume-Uni post-Brexit est parlant : malgré une volonté affirmée de reprendre son destin en main, il peine à retrouver une influence équivalente.
Les défis sont mondiaux — climat, cybersécurité, migrations, intelligence artificielle — se replier sur une logique nationaliste me semble non seulement dépassé, mais contre-productif. Ce n’est qu’un avis, bien sûr, mais je crois qu’on a plus à gagner en construisant des alliances qu’en dressant des frontières.