Commentaires : Microsoft face au Sénat : l’aveu qui fait vaciller la souveraineté numérique française

C’est un véritable tremblement de terre. Auditionné par le Sénat, Anton Carniaux, directeur des affaires publiques et juridiques de Microsoft France, a admis que les données des Français hébergées en Europe pouvaient tomber dans les mains du gouvernement américain.

Ca alors, bientôt ils vont découvrir que la terre est ronde?

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« Mais cela ne s’est jamais produit », a-t-il précisé.

Si cela c’était produit, est-ce qu’il aurait vraiment le droit de le dire sans risquer de gros soucis avec les États-Unis ?

Ou même, est-ce qu’il serait au courant, ou est-ce que ses collègues américains auraient récupéré les données sans prévenir Microsoft France ?

Typiquement, Brad Smith étant américain, il risquait des poursuites pour trahison dans son pays s’il disait la vérité en Europe, donc c’était vite calculé pour lui.

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Toi tu le sais, moi je le sais, mais a priori, les directions SI des grandes entreprises ne le savent pas (ou plutôt s’en battent les coudes).
Je travaille dans une boite classée OIV et on est sur Microsoft 365, avec du cloud et de l’IA qui vont bien…

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Il y a eu un changement majeur entre 2024 et 2025, c’est la présidence des USA, avec tout un tas d’inquiétants événements qui se succèdent depuis.
On pouvait raisonnablement se dire que les grosses entreprises tech US faisaient tout pour concilier « respect de la loi » et « respect des clients hors marché US ». Ces entreprises ont tout à perdre si elles ne montrent pas un minimum patte blanche en terme de parts de marché. Et je ne pense pas que nos dirigeants soient totalement stupides et que, même s’ils ne sont pas des pro de la tech, ils maîtrisent les arts de la géopolitique et des lois suffisamment pour peser le pour et le contre de technologies américaines.
Maintenant, l’arrivée de Trump au pouvoir change considérablement la donne. Il est question de switch kill sur les puces Nvidia, sur les F35, etc. La dépendance au marché américain dépend justement fortement de la politique appliquée.
Aujourd’hui, le mot d’ordre mondial est globalement simple : fuir les technologies américaines dans les secteurs souverains autant que faire se peut.
La question posée aujourd’hui à Microsoft France est tout à fait légitime par rapport à 2024. L’honnêteté de la réponse apportée confirme bien que les enjeux ne sont pas les mêmes que l’an dernier.

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Ce sont des entreprises privées, dont le travail est de faire des bénéfices : c’est plus que suffisant pour faire n’importe quoi.
Je n’invente rien, ça s’est toujours vérifié : une boîte privée, quelle qu’elle soit, doit faire des bénéfices !
Que ça soit Clubic, La poste ou une autre.

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Ça me laisse toujours perplexe quand je vois nos élites dirigeantes prendre des décisions dont les conséquences sont prévisibles par le citoyen lambda, en faisant juste appel à un minimum de bon sens et de réflexion.
Remettre les données privées de toute la population française à une entreprise d’un pays nationaliste, obnubilé par l’argent et le pouvoir, sans scrupule et intrusif, à une époque où les données privées représentent une richesse plus convoitée que l’or, c’était risqué ? Ça alors, qui aurait pu s’en douter.

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Parce que précisément ce n’est pas une question de « bon sens ». Il ne s’agit pas d’une évidence comme choisir entre une épuisette ou un seau pour transporter de l’eau.

Petit exercice pratique : le raisonnement peut être tenu à l’identique avec une entreprise bien de chez nous.

Remettre les données privées de toute la population française à une entreprise obnubilée par l’argent et le pouvoir, sans scrupule et intrusif, à une époque où les données privées représentent une richesse plus convoitée que l’or, c’était risqué ? Ça alors, qui aurait pu s’en douter.

Il faut être informé des risques et des conséquences possibles pour pouvoir discerner les choses. Et ce n’est pas parce qu’un discours bas du front rejoint un discours éduqué sur le fond qu’il est valide. Une horloge cassée tout ça.

Et au final, il y a toujours un problème avec le fait de blâmer les « élites » qui sont soit élues démocratiquement, soit nommées par des gens élu démocratiquement. Ce qui implique de dire que nos citoyens lambda tout parés de bons sens qu’ils soient votent comme des buses pour des gens qui font à peu près tout le temps ce que le bon sens réprouve. Tu parles de génies.

Je comprends ce que tu veux dire - je pense -, mais on avait des alliés (qui n’étaient pas toujours très cool on est d’accord et franchement des petites s… de temps en temps) qui ont basculé dans un régime autoritaire et anti démocratique et ça c’était pas évident à prévoir. En dehors de ça c’était plus un calcul bénéfice/risque. On peut être en désaccord avec le calcul, penser qu’il n’était pas bon, ne prenait pas en compte toutes les variables, etc. mais dire que c’était une « évidence » c’est un peu caricatural et ça oublie aussi qu’on ne prend pas ces décisions dans le vide. Que ce soit les questions de coût, d’infra existante, de compétences des prestataires, etc. tout ça ne donne pas de solution simple.

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Oui des entreprises privées font tous pour faire du bénéfice, c’est leur raison d’être.
De la à dire que c’est suffisant pour faire n’importe quoi…
C’est comme de dire que les voitures peuvent rouler à 130, c’est plus que suffisant pour rouler à 130 dans les villes…
La possibilité ne fait la réalité, y a un truc qui s’appelle le bon sens. En plus qu’appelles tu privé ? une entreprise qui appartient 100% à l’état est privé dans les faits… et elle peut aussi faire n’importe quoi, une administration 100% état peut faire n’importe quoi et la elle n’est pas une entreprise privé… C’est d’ailleurs plus ou moins l’objet de l’article qui remets en cause des choix stratégiques de l’administration… La question sommes nous obliger d’utiliser des brics microsoft ou autres pour faire un cloud souverain ?
Je pense que le but du post n’est pas de généraliser, mais les raccourcis sont nombreux et finissent par être dangereux.

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« le pays scandinave a récemment annoncé l’intégration de technologies open source dans ses services publics afin de remplacer Microsoft. »

Cette démarche existe depuis longtemps en France : Le socle interministériel de logiciels libres est un ensemble de logiciels libres préconisés par l'État français depuis 2013.

Quel est la réalité terrain, quelle collectivité a basculé vers les outils open source ? Sur mon domaine d’activité, depuis 5-10 ans les petites ont fait le saut par partie, les grandes beaucoup moins.
Dans les faits, très souvent l’utilisateur connaissant ce logiciel veut y rester. ce qui pose la question : Ont-il un gain réelle à être sous le logiciel payant ?
Mais il y a des cas parfois ou le responsable, qui n’utilise pas le dit logiciel, apprécie trop d’être inviter et mis à l’honneur par la grande entreprise privée… Le pire est le discours bien français qui dit que la méchante entreprise privée, qui donne à son client ce qu’il attend, achète le décideur… C’est vrai que ce dernier est forcément sous emprise et perds tout discernement pour juste être inviter à un show une fois l’année… m’enfin…

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Et voilà, l’Amérique alliée, gentille et bienveillante d’avant Trump… vous me faites bien rire…
Moi j’ai côtoyé les DSI de grosses boites françaises depuis des années et c’étaient, (à de rares exceptions près qui avaient les moyens intellectuels de penser par eux même) de purs idéologues Microsoft.
« C’est le marché, c’est la norme, blabla… » mais mon con, c’est toi qui le fait le marché (si t’avais le moindre début de couilles).
Comme toute idéologie, elle est à l’épreuve du réel : combien de fois j’ai vu des DSI choisir sans la moindre hésitation ou questionnement, une solution horriblement plus coûteuse (on parle de x10), moins performante et piétinant à la fois le bilan carbone (x200 dans un dernier exemple - je peux détailler pour ceux que ça intéresse, c’est très facile à comprendre), la souveraineté des données personnelles et de l’entreprise, « mais c’est Microsoft, donc c’est ce qu’il faut en entreprise… »
Pendant ce temps, la com de l’entreprise en fait des caisses sur la RSE, le RGPD bla-bla…
C’est pour ça que je parle d’idéologie : on ne réfléchie plus, on est né avec certains réflexes implantés dans le cerveau et il n’y a plus rien à faire.
Et ceux qui pensent se challenger en choisissant Google Workplace ! Ils sont persuadés d’être de courageux rebels ! :rofl: #NOCOMMENT

Et pour en revenir à nos politiques, qui effectivement découvrent l’eau chaude 10 ans après… quelqu’un pense ici qu’ils peuvent être plus malins et plus courageux que les DSI de grosses boîtes françaises ? Encore #NOCOMMENT

Depuis quelques jours que d’anciens collègues m’envoient cet article sur l’air de « ha mais tu avais raison en fait ? » … j’arrête pas de me dire que c’est l’arrivée de Trump qui génère cette prise de conscience. Vos commentaires me le confirme assez clairement ! C’est hallucinant.

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Une entreprise d’état, peut se faire sanctionner, mais une entreprise privée, elle, disparaît, si elle se trouve en difficulté.
Y a pas photo : les entreprises privées, font ce qu’elles veulent, quitte à raconter n’importe quoi, pour se dédouaner.
Du « bon sens » chez un patron du privé : jamais vécu. Il ne pense qu’à l’argent.

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Il ne faut pas me tenir responsable si tu es incapable de distinguer excuses et compréhension. J’aimerais t’aider hein, mais encore faut il le vouloir. Mais bon on est dans la caricature des discutions de comptoirs là avec les mêmes distinctions que certains acteurs (ici toi) n’arrivent pas à opérer : excuses/explications, moralisme/science, etc.

Quant au fait d’expliquer l’état de « notre pays » par une cause unique, c’est suffisamment prétentieux et simpliste pour ne pas mériter plus de discussion.

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Idem, et en fait la question de l’hébergement des données est maintenant secondaire, car l’utilisation de l’IA et sa non maitrise par les entreprises a deja fait partir les donnés de pas mal d’entreprise un peu partout dans le monde et c’est un carnage a mon avis :slight_smile:

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Sachant que personne n’a écrit ça, j’ai l’honneur de vous décerner le prix de l’homme de paille 2025. Félicitations ! Partant de la, il n’y a quasi aucun intérêt à discuter du reste.

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Encore un qui a tout vu et qui sait tout…
C’est extrêmement facile de juger une situation à rebours à un instant T. Si tu penses être le seul à connaître les tenants et les aboutissants de la situation, surtout sur ce site, comment dire…
Bon, déjà, on ne parle pas d’entreprise, on parle de souveraineté de données sur nos territoires européens. Il y a une grosse nuance. Il se trouve que même si Microsoft ne veut pas, il devra. Ca n’a l’air de rien comme nuance, mais c’est toute la problématique actuelle. On ne parle pas de logiciels propriétaires, ou d’écosystème, etc.
Même si l’état français fait des choix alternatifs, ça ne garantit en rien une sauvegarde de la souveraineté de nos données parce qu’il y a toujours d’autres intervenants. Il suffirait d’un seul maillon dans la chaîne pour que ça saute.
Et c’est exactement le cas ici : relis l’article. Le cloud souverain est géré par Orange et Capgemini. La partie technologique par microsoft. On est dans le même cadre que le Kill Switch des puces Nvidia ou supposés des F35. Ou encore les backdoors Huawei (techniquement, il y a pas vraiment de différence en fait).

Ensuite, les solutions moins onéreuses et plus performantes, etc. c’est souvent très limité, à grande échelle. Il faut tenir compte de l’inertie du changement matériel à l’échelle d’un pays, tenir compte de l’interopérabilité sur cette période et la rétrocompatibilité sur plusieurs années, puis former tous ceux qui utiliseront ces nouveaux systèmes… Ca coûte souvent beaucoup plus cher sur le temps que l’infrastructure en place ou la maîtrise d’un intervenant déjà installé. A l’échelle d’individus ou d’entreprises (à relativiser selon la taille), ce n’est absolument pas la même donne qu’à ce genre d’échelle.

Je ne nie pas le lobbying existant, ni les « arrangements » qui peuvent exister, mais il faut prendre du recul plutôt que de la jouer « vous me faites bien rire »…

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Pourtant, il l’a dite la vérité, même que ça met à mal la confiance qui avait été établie avec Microsoft. S’il était tenu de mentir pour le profit des US, il aurait affirmé que non, MS ne transmet rien. Et il suffisait dz ne pas prévenir les clients quand une requête de cette nature est exécutée.

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Le seul qui semble bardé de certitudes cnest toi avec tes ex collegues qui érigent des totem a ta prédiction là.

J’ai bossé dans quelques endroits avec des implications directement liée avec cette problématique. T’as toutes les solution qu’eux n’ont pas, on a bien compris. En attendant, m365 et Azure, t’as RIEN qui rivalise. Point barre.

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Je ne vois pas de raison d’arrêter. Surtout qu’il n’y a ni leçon de morale, ni certitude puisque j’explique précisément que c’est difficile d’en avoir sur ce sujet :rofl:

Ben alors on vole ses métaphores ?

Quelques petites précisions et corrections (c’est la séquence "on apprend en s’amusant):

  • la phrase n’est pas « jusqu’à la ça va » (peut importe ce que ça peut vouloir dire dans un français à peu près correct), mais « jusqu’ici tout va bien ».
  • et c’est issue de l’introduction du film La Haine de Mathieu Kassovitz sortit en 1995
  • l’homme en question tombe d’un immeuble de 50 étages, en oubliant ce paramètre tu vides la métaphore de son sens, puisque l’idée c’est de montrer le contraste en l’évaluation de la situation présente en ignorant tout du contexte et de la trajectoire

C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de cinquante étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Mais l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage.

Ah la culture. Quel bel objet.

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Son témoignage mets certes déjà à mal Microsoft (ainsi que GCP et AWS qui subissent la même loi américaine), mais ça reste une simple parole.

Qu’est-ce qui te permet d’affirmer avec certitude que la réalité n’est pas pire ? Surtout si ça se passe sans qu’il la filiale française de Microsoft soit mise au courant ?

L’article le dit, il est fort probable que si ce genre d’extraction de données se fasse, ça soit dans le secret complet et que la loi US contienne une procédure bâillon pour empêcher l’entreprise de prévenir ses clients.