@MattS32 : « Mais en plus, est-ce que ça aurait du sens de le faire ? Un artiste humain, il est aussi influencé dans sa création par toutes les œuvres qu’il a vu dans sa vie (et plus généralement, par tout ce qu’il a vécu et appris, pas seulement les œuvres). Donc il devrait lui aussi citer toutes les sources »
Il n’y a nul inspiration de la part d’algorithmes. Pour qu’il y ait inspiration, il faut qu’il y ait création. Là ce n’est pas le cas, même si ça peut en prendre les atours pour l’œil humain. Les seules créations dans cette image, sont celles qui ont permis de générer cette « photo », et qui elles sont bien humaines.
Il aurait été possible de citer les sources qui ont servi de base pour chaque image s’ils n’avaient pas conçu leur outil autrement que comme un système à pirater le contenu en ligne. Et s’il y a trop d’auteurs par image, que ces IA versent l’intégralité de leurs profits à des fonds pour dédommager les auteurs. Ou qu’elles soient simplement sanctionnées ou interdites.
Là c’est du vol, point barre.
@MattS32 : « Encore une fois, non. Tu n’as pas compris comment fonctionnent ces IA. Faire ça comme tu le décris, ça nécessiterait que l’IA conserve toutes les données qui ont servi à son apprentissage et pioche dedans ensuite pour recracher ces données, en les trafiquant un peu. »
Merci pour la condescendance et pour les éclaircissements, mais ça, j’étais au courant. Dans un cas comme dans l’autre, ça revient au même. En plus complexe.
Peu importe le fonctionnement. Il y a du vol de données à la base. Chaque donnée aurait pu être identifiée et nommée s’ils l’avaient voulu (ça aurait tout compliqué certes). Ce qu’ils n’ont pas fait. Et ensuite dans le rendu, on aurait pu avoir : photo basée sur le travail de tels artistes ou groupes. Faire le lien entre le résultat généré et les auteurs véritables est tout à fait possible. Réfléchissez. S’ils peuvent générer un « style », pourquoi en expurger les auteurs ? Surtout que lorsqu’il s’agit d’artistes morts, là d’un seul coup ils se rappellent de leurs noms (Van Gogh, Vinci…), et pour cause, il n’y a pas de droits à verser.
Système neuronal ou pas on s’en bat les breloches. Derrières ces grands mots, ça reste du vol. Point barre.
Au final de ce que je comprends surtout est qu’une « IA » est capable de produire une image qui gagne un concours réputé de photographie.
Donc soit le jury n’a pas été capable de voir que celle-ci est généré par l’IA ou alors ils l’ ont décelé mais l’image leur a procuré plus d’émotions que les autres photos du concours.
Ainsi cela montre bien que l’IA est déjà très performante et est déjà prête à être utilisé par bon nombre de publicitaire, magazines,… cela permet d’économiser sur des dessinateurs, des séances photos qui prennent du temps cher plus les modèles,…
Bref les entreprises vont vite faire les calculs.
« Ces images ont été imaginées par le langage et rééditées entre 20 et 40 fois à travers des générateurs d’images alimentés par l’IA. Je me suis inscrit à ce concours avec cette fausse image pour voir si les compétitions sont prêtes à y accueillir des œuvres assistées. Elles ne le sont pas »,
Et elles le seront encore moins les IA s’améliorent encore, c’est très récent, il y a 1.5 ans les infographistes rigolaient, maintenant ils pleurent.
Et c’est aussi une faute d’avoir abusé des Photoshop et autres, l’œil est trop habitué à voir des choses fausses de base. Même les paysages, j’évite de regarder des catalogues ou des reportages car après quand on va dans les lieux ca ne ressemble pas aux images saturées, retouché,…
@strati33 Une photo qui a été retouchée, trafiquée ou massacrée est d’abord une prise de vue réalisée par une personne. Avec un coup d’oeil, des positionnements, des setups matériels, bref, des connaissances et une expérience en la matière. Ensuite, les « créatifs » s’en mêlent (et le photographe a rarement son mot à dire une fois qu’il a remis les fichiers à son client, initialement des RAW, parfaitement développés aux petits oignons) mais ça reste des personnes qui utilisent des outils qu’ils connaissent sur le bout des doigts.
Après ça, eh bien je vais tenir exactement le même discours que pour les écrivains (pris au sens large) : si on est envahi par toutes ces IA, les photographes (même les amateurs) vont avoir de plus en plus de mal à revendiquer la paternité de leurs images. Le doute va finir par être partout…
Une œuvre d’art, quel que soit le moyen de la produire, est un proposition qui vise a provoquer l’émotion chez le spectateur. Il me semble que c’est bien le cas de cette « photographie » car je la trouve touchante. Et visiblement je ne suis pas le seul puisqu’elle a gagné le concours. Par conséquent, quoiqu’on en dise, même l’artiste, il s’agit bien d’une œuvre d’art. Et par un mise en abime remarquable, qui fait à mon sens aussi partie de l’œuvre, elle correspond à la description mélancolique qu’en a donné l’artiste « de faux souvenirs du passé, qui n’ont jamais existé, que personne n’a photographié ».
Il me semble qu’il a donc tord de refuser le prix car il a produit une œuvre d’art remarquable. À moins qu’on considère que ce refus fasse également partie de l’œuvre…
Le moyen technique utilisé pour réaliser une œuvre n’a pas beaucoup d’importance. Que ce soit une vraie photographie argentique, du collage de papier journal, des images stock assemblées et retouchées avec photoshop etc. etc. ce n’est pas ce qui compte. Les « photographies » de Marilyn d’Andy Wharhol ou les « dessins » de Roy Lichtenstein pour ne citer que ces deux exemples célèbres sont bel et bien des œuvres d’art.
Vous omettez le travail des artistes humains qui a été volé pour arriver à ce résultat. C’est un système de vol et de travestissement sophistiqué via l’IA. Demande à @MattS32.
Non, justement, dans un cas comme dans l’autre, ça ne revient pas au même. Dans un cas (conservation des données sources brutes pour les ressortir quand y en a besoin), on a effectivement un fonctionnement qui peut être considéré comme tu plagiat, car la nouvelle image est bien produite en partant d’une image originale et en la retravaillant de diverses façons.
Dans l’autre cas, réseau de neurone qui se construit à partir des données brutes, sans les conserver, puis qui répond à des sollicitations, on mime le fonctionnement d’un cerveau. Or on ne demande pas à un humain qui peint un tableau de citer tous les tableaux qu’il a vu auparavant et tout ce qu’il a appris… Or c’est bien tout ça qu’il l’a amené à un état lui permettant de créer ce tableau. Considère-t-on par exemple que tous les peintres pointillistes ont copié le premier à avoir adopté ce style ? Ben non. Pourtant, le fait est que c’est bien le cas, ils ont pas tous eu l’idée de ce style en même temps, il y en a un qui a commencé, et les autres après avoir vu ses œuvres ont commencé à produire leurs propres œuvres dans le même style…
Ce qui me fait marrer à l’avance, c’est lorsque des toiles seront « peintes » par IA…parce que j’imagine à l’avance les commentaires des critiques d’art qui la jugeront et se mettront à parler de la profonde sensibilité de l’artiste qui a su capter l’indéfinissable émotion émanant de son sujet, et l’exprimer d’une manière à la fois si subtile et si concrète que même le commun des mortels ne peut que la saisir dans son entièreté.
« Je me suis inscrit à ce concours avec cette fausse image pour voir si les compétitions sont prêtes à y accueillir des œuvres assistées. Elles ne le sont pas »
Je suis totalement pas d’accord, il a gagné avec cette « fausse » image!
De toute façon, personnage antipa(té)tique qui vient avec une « photo IA » … pour se foutre de la gueule de l’IA et du concours photo …
Peu importe. Bravo, tu es un expert en deep learning, mais ça ne change rien. La méthode est plus complexe, mais là ce que je dis, c’est que c’est du vol. Et que vous le vouliez ou non, quand l’IA vole des artistes, elle peut (ou aurait pu) les identifier.
La réponse du type « c’est généré sur tout ce qu’il y a sur le web » , vaut pour des données généralistes. Genre distinguer un chat d’une chaise. Là OK. Mais quand l’IA donne des infos spécifiques ou qu’elle sort une image avec la patte d’un artiste précis, là c’est une autre histoire. Et l’IA se distingue quant elle utilise des données distinguables, donc identifiables.
Bien sûr, il faut sortir d’une vision autistique et cloisonnée des choses. Identifier ce qui fait la particularité d’une œuvre.
Inutile d’insister avec lourdeur à m’expliquer les réseaux neuronaux artificiels avec des liens vers le CNRS, c’est pas le propos.
Prend ce que je dis comme une image, au sens métaphore bien sûr.
Les critique auront probablement raison. Sauf que les « artistes sensibles » se seront fait pillé leur travail qui permettra à la machine de donner ce résultat.
ce que vous dites est du n’importe quoi !!
Comme si tous les artistes n’avaient pas des modèles, des courants artistiques, musicaux. Surtout que notre mode de vie tant vers ça, l’uniformisation, la fadaise des couleurs en moins de 50 ans la couleur disparait au profil du gris, blanc, noir dans notre quotidien !
L’ia quand elle génère une photo, part d’une feuille blanche et a en mémoire ce qu’elle a vu, apprit comme tout humain, et surtout comme l’humain qui la crée !!
L’humain toujours le même recommencement, le train quelle folie ! le téléphone, internet, etc et maintenant l’IA… l’humain ne supporte pas le changement ! une image faite par une IA peut être une oeuvre, l’IA apprends mais elle reste la mains de son créateur. la véritable IA n’existe pas encore !!
Bonjour le respect, la finesse d’analyse et l’intelligence…
Un peu de curiosité et de culture ? Je ne parle pas de celle des patates. Même si elle ne s’improvise pas non plus à grand coups de clichés fallacieux balancés sur un ton péremptoire et malpoli.
Il y a des plagiaires humains. D’ailleurs certains se font attaquer et sont condamnés en justice. En quel honneur l’IA échapperait à toutes règles et droit ?
Je n’ai pas dit qu’elle doit échapper à toute règles. Mais qu’il n’y a pas de raison de lui imposer des règles plus strictes… Or toi c’est clairement ce que tu appelles de tes voeux, une tolérance zéro vis à vis de l’IA qui aurait appris avec des œuvres existantes, alors que côté humain, il n’y a pas un seul artiste dont la sensibilité ne soit pas bâtie sur toutes les oeuvres (et tout le reste) qu’il a vues dans sa vie.
Quand Signac a fait des œuvres en utilisant le style pointilliste de Seurat, il me semble pas qu’on l’ait traité de plagiaire… Alors pourquoi traiterait-t-on de plagiaire une IA qui aujourd’hui produirait une œuvre dans le style pointilliste de Seurat ?
Et je parle même pas des « grands génies » dont les œuvres ont été en fait en grande partie faites par des anonymes… Qui reproche à Michel-Ange de ne pas avoir cité les dizaines d’apprentis qui l’ont assisté dans la réalisation de ses œuvres ? Qui reproche à Hergé de ne quasiment jamais avoir cité les petites mains qui ont parfois dessiné quasiment l’intégralité de planches qu’il a signé ? Qui reproche à la tripotée de groupes de la vague disco d’avoir pompé ce style muscial, dont on ne sait même pas trop vraiment attribuer l’origine exacte ?
Non, vous me prêtez des intentions. Je pense qu’en l’état, l’IA doit être cadrée (c’est le minimum) et que si ça n’est pas possible, ça doit être interdit. D’ailleurs c’est ce qui va se passer pour pas mal d’IA. Et c’est tant mieux. Le vol et le pillage est inhérent aux IA génératives qui sont actuellement mises en avant. C’est un fait. Ces trucs toxiques n’ont strictement rien à foutre dans la sphère publique.
Et si on obligeait les concepteurs de ces IA d’avoir une démarche éthique (pas de vol, citer les sources, demander les autorisations… ) et bien ils fermeraient à peu près tous boutiques.
Tu appelles ça du vol et du pillage. C’est en fait de l’inspiration. Comme le font les humains depuis la nuit des temps dans tous les domaines…
Tiens, je t’invite à lire cet article, qui date de 2014, et qui part d’une célèbre citation de Picasso : les bons artistes copient, alors que les artistes géniaux volent… Phrase aujourd’hui souvent attribué à Jobs, dont certains savent qu’il l’a piquée à Picasso, et dont bien peu savent que Picasso l’a lui même piqué à d’autres avant lui…
Cet article fini par en arriver à ce constat : Créer = Copier + Transformer + Combiner… Soit exactement ce que tu reproches à l’IA de faire, 8 ans après sa publication…
Et si on obligeait les artistes à ne connaître aucune oeuvre d’un autre artiste, hé bien il n’y aurait plus le moindre artiste…
Tu crois vraiment que Picasso aurait fait du Picasso s’il n’avait pas tout une connaissance de nombreuses œuvres antérieures aux siennes ? Non. Clairement pas. Un artiste, ça n’est pas quelque chose qui apparait spontanément. C’est un esprit nourrit par les créations antérieures.
Vous confondez inspiration et plagiat. Du coup votre raisonnement est complètement biaisé et inepte. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?
C’est simple, l’inspiration consiste à faire référence à un autre artiste, tout en ayant son propre style. C’est souvent perçu comme un hommage pour l’artiste inspirant. Le plagiat consiste en une appropriation manifeste du style ou du travail d’autrui. Et ça si on est un humain, une personne physique ou morale, ça conduit devant le tribunal avec des amendes et dommages à verser aux victimes. Dans chaque activité, il y a des critères définis.
Les procès dans les secteurs créatifs ou liés sont très courants : écriture, design, création graphique, industrielle, composition, musique… Notamment quand il y a une utilisation publique ou une exploitation commerciale
L’IA n’a pas d’identité ou de style propre, pas de ressenti, pas d’intention. Elle pille.
Geluck et Devig ont-t-il été trainés au tribunal quand ils ont fait Les Aventures de Scott Leblanc, dans le style Hergé (style repris par énormément d’autres auteurs de BD d’ailleurs, c’est le courant qu’on appelle la ligne claire) ?
Tous les musiciens qui font un style de musique sont-ils trainés au tribunal par le premier à avoir créé ce style ?
Non, pour qu’il y ait plagiat, il faut bien plus qu’une similitude de forme, il faut en général qu’il y ait à la fois similitude de fond et de forme, pas juste l’un ou l’autre.
Le « style », donc la forme, c’est d’ailleurs sans doute ce qui est légalement le moins protégé en fait… Bien plus que le fond. Je peux dessiner une BD avec un scénario original et le style de Hergé, comme l’ont fait énormément d’auteurs de BD pendant les 50 dernières années, les ayants droits d’Hergé ne me tomberont pas dessus, parce qu’ils savent bien qu’ils n’auront aucune chance. Alors que si je reprends le scénario d’un Tintin, ou même simplement le nom des personnages, mais avec un style radicalement différent, ça ratera pas…
Tiens d’ailleurs, à propos de Tintin…
Le petit garçon au milieu, il s’appelle « Tintin Lutin ». Ce dessin date de… dix ans avant la naissance d’Hergé.