Les ajustements du GIEC ne changent pas grand chose (on parle de 0.4°C au pire, ici, pas d’1.7°C). Le réchauffement climatique ne fait plus aucun doute (sauf chez certain gogo, mais bon).
Le “pic” pétrolier correspond au moment où la quantité de pétrole extrait a atteint le niveau des réserves (connues). Ce pic, dans cette définition, a été atteint en 2006. Bien sûr, vu qu’il y a des prospections continues, on trouve d’autres réserves et donc on “repousse” ce pic. Sauf que toutes les réserves faciles d’accès ont été trouvées (d’après les experts des groupes pétroliers), et donc toutes les nouvelles réserves sont plus compliquées et chères à extraire. On a donc une double peine: il faut plus d’énergie et d’investissement pour extraire moins de pétrole. Le prix du pétrole dans ces conditions ne peut qu’augmenter, Total et BP ne font pas dans l’humanitaire, ils doivent faire des bénéfices pour pouvoir investir dans les nouvelles exploitations. Ce n’est pas pour rien qu’ils sont en train de basculer vers les énergies renouvelables…
Il ne faut pas confondre la production de pétrole avec l’augmentation de la production. Depuis les années 2010 env, la fracturation hydraulique/sable bitumeux permet d’extraire beaucoup de pétrole (c’est l’effet en rouge dans ton graphique), mais le coût d’extraction est rédhibitoire (EROI de 3 à 5 pour les meilleurs gisements), la quantité disponible faible (gisement qui s’épuise en 5 ans). D’ailleurs beaucoup d’entreprise se sont cassé les dents dessus et ne survivent que grâce à la dette, sans parler des conséquences écologiques.
Comme quand il faut tirer des dizaines de km de lignes électriques enterrées pour raccorder des fermes éoliennes/solaires qui produisent si peu ?
Là je te rejoins complètement. Si c’est pour faire ça, c’est stupide, ça ne fait qu’augmenter les dépendances et réduire l’efficacité. Le solaire dans toutes les études de rendement est souvent mis en face d’une centrale nucléaire. Dans ces études, ils comptent:
- L’intermittence du solaire comme une contrainte qu’il faut corriger (ce qui est faux)
- Le coût d’immobilisation de capital (qui est aussi une aberration, il faudrait aussi le compter ces les solutions concurrentes alors)
- Le coût en énergie de fabrication du silicium ultra pur (ce dont les PPV n’ont pas forcément besoin mais qui est bien moins cher car mutualisé avec la microélectronique).
Toutes les études qui font cela sont fausses et trompeuses (dont notamment celle que tu cites). Il faudrait dans ce cas compter le transport du combustible, du béton, du sable dans le nucléaire et aussi la fabrication du camion et du robot qui fait l’entretien de la centrale, puis de démantèlement, etc… dans le cas du nucléaire et/ou du pétrole (en remplaçant la centrale par la raffinerie).
Je reste convaincu que pour le “bruit énergétique moyen”, le nucléaire est la seule solution viable (et surtout avec les centrales à regénération). Mais, à part en Russie, les états sont frileux à investir car ça a mauvaise presse, alors que ces centrales ne produiraient quasiment plus d’actinides radioactifs à longue période comme déchets.
Le solaire ne présente un EROI intéressant que s’il est local et “bufferisé” par un équipement (la voiture électrique) qui sert au départ à une autre fonction.
Aujourd’hui la bonne solution c’est des panneaux PV chez soi ou au travail (pas de lignes HT) qui charge un VE. Dans ce cas, le PV a un EROI d’environ 10. Le VE fournit la bufferisation pour 0, voire améliore le rendement (quand les VE pourront fournir leur énergie en retour aux bâtiments) car l’énergie sera locale et ne devra plus parcourir les lignes HT et les transformateurs (et donc les pertes associées). Dans les études que tu cites, le “capital immobilisé” compte pour 25% du coût énergétique “comptabilisé”. Ils estiment que payer 1000€ pour l’achat/installation des PV correspond à x kWh d’énergie, et donc que l’on doit ôter cette énergie de celle produite dans la vie du panneau.
Pourquoi pas, mais dans ce cas, il faut compter pareil pour la centrale nucléaire, ou la raffinerie et le seuil de rentabilité n’est plus à 8 comme sur le graphique, mais à 1 (si on compte tout, alors l’investissement est rentable dès qu’il produit plus que ce qu’il a coûté)
De même, ils comptent 25% pour la “bufferisation” qui n’a aucun sens avec une source intermittente (sauf à vouloir l’utiliser quand je veux), sans parler du prix de l’électricité utilisé pour leur calcul.
Le coût d’entretien qu’ils citent est aussi complétement aberrant (de l’ordre de 10%), sachant que de tous les systèmes de production énergétique, les PPV sont ceux qui demandent le moins d’entretien (pas de pièces mobiles, pas de lubrifiant, de démontage régulier, etc…).
Le calcul de la production PV qu’ils donnent est donné pour un ensoleillement de 3h! pic (en suisse) ou 1300kWh/m2 sur la durée de vie des panneaux. Mes 12 panneaux m’ont déjà fourni 6MWh depuis les 3 ans que je les ai, soit déjà plus que ce qu’ils ont calculé (en gros, sur 20 ans, durée de garantie des panneaux, ça donnerait 3300 kWh/m2)
Bref, en étant plus honnête, sur leur 2660 kWhe/m² donné comme coût énergétique, il faut enlever 420 (pour l’énergie investie dans le capital) et 350 (pour la bufferisation), et là, comme par magie, le produit du PV qu’ils ont estimé à 2200 kWhe/m2 (et qui devrait être à 4000kWhe/m2) devient très supérieur au 1890kWhe/m2 qu’il aurait coûté à produire, donnant un EROI réel à 2.12, ou un EROI total à 1.5 (en incluant tout, capital et bufferisation, donc qui doit être > 1 pour être rentable).
Le EROI des PPV ne fait qu’augmenter (coût de production en baisse avec la production de masse, moins d’énergie requise et la plupart des usines qui les produisent utilisent leur propres produits pour fondre et purifier le silicium, donc moins de dépendances au charbon et au pétrole). Le prix kWh du PV depuis 2016 est moins cher que le kWh nucléaire, or on trouve maintenant des PPV à 0.5$/Wc (alors que l’on était à 0.9$/Wc en 2016)