Commentaires : Le CEA abandonne ASTRID, le réacteur nucléaire recyclant le combustible, votre avis sur la question?

Cela signifie que le prix de l’uranium est trop faible pour que cela vaille la peine (financièrement) de le recycler au vu des coûts du « recycleur ».
Si le cours de l’uranium monte, la ressource devient précieuse et son recyclage sera alors générateurs d’économies

Je pense que le CEA doit savoir que la fusion nucléaire est plus proche qu on ne le croit. Si ces c…ds de soit disant ecolos, n avaient pas fermé Phoenix, le probleme des sous produits de fission aurait été resolu depuis longtemps.

Tu crois ce que tu dis ?

Risquée, un gouffre à milliards, lointaine… Qule énergie d’avenir !

2019 : On arrête les investissements parce que la matière première ne coûte rien. De toute façon, si ça devait augmenter on aura le temps de se retourner.

1973 : On consomme du pétrole à gogo parce que ça ne coûte rien. De toute façon, si ça devait augmenter on aura le temps de se retourner.

voilà ce qui arrive quand des gens convoitent des 100 000 000 000 $ , en parallèle ,combien vaut un enfant pour ces mêmes gens ?

A la place nous allons enterrer les déchets

Il y avait peut être un moyen de de recycler les déchets à durée de vie très longues plusieurs millions d’années en déchets à durée de vie plus courte et on abandonne, franchement une réduction de la durée de vie des déchets cela n’a pas de prix.

Je pense qu’à ce stade, on peut même parler d’absence totale de vision. C’est affligeant.

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Oui ou alors ils comptent sur Bill Gates pour le développer: http://www.sfen.org/rgn/reacteur-bill-gates-beneficie-soutien-gouvernement-americain

Cette visions court-termiste est d’autant plus inquiétante, que le coût de développement de cette technologie est à mettre en balance avec :

  • les risques de santé, démultipliés par la prolifération (attendue ou éventuelle ?) des déchets en sous-sol,
  • des coûts de stockage,
  • des coûts de transport éventuellement vers l’étranger)

Bref, l’idée de R&D est justement de parier sur l’avenir, en innovant et pas d’attendre que le voisin ait développé le concept pour jouer les suiveurs. Ce qui est d’ailleurs possible pour un pays dit « en voie de développement » ne l’est pas ou plus pour un pays comme le nôtre.
Enfin, si on équipe à outrance la France en technologies énergivores en électricité, il faudra bien trouver une solution pour couvrir tous les besoins. Les prospectives actuelles à 30 / 50 ans sont-elles optimistes (et réalistes) aujourd’hui ?

Bonjour,

Faire l’effort de rentrer dans les détails techniques pour permettre aux lecteurs de comprendre les enjeux est une excellente initiative. Cependant, il faut bien les maîtriser pour ne pas faire des erreurs. Pour un sujet aussi complexe que le nucléaire, l’idéal est de refaire relire l’article par un journaliste spécialisé ou un expert dans le domaine (IRSN, ASN, CNRS, etc…) avant de le publier.

La première erreur est en tête d’article, lorsque vous évoquez le « recyclage infini »:

Dans les réacteurs français actuels (REP), nous utilisons des noyaux fertiles, très minoritairement présents sur Terre. La surgénération ne consiste pas à faire du recyclage infini comme on pourrait le faire théoriquement avec du verre. Elle consiste à utiliser la fertilité de certains isotopes radioactifs, plus abondants. C’est-à-dire transformer des noyaux fertiles plus abondants en noyaux fissiles, qui permettront la réaction en chaîne. Donc on transforme un noyau fertile en atome fissile qui se casse en deux, et n’est plus exploitable. Ce n’est pas un recyclage infini.
Le principe de la surgénération est détaillé ici:

La deuxième erreur est la suivante: « consommer les stocks accumulés d’uranium 238 et de recycler les déchets nucléaires les plus radiotoxiques »

On classe les produits du combustible usé en quatre catégories:
-l’uranium (235 et 238) restant n’ayant pas été consommé dans le réacteur
-le plutonium qui se forme dans le réacteur pour des combustibles classiques (ou celui restant pour du MOX)
-les actinides mineurs: ce sont les atomes plus lourds que l’uranium produit dans le réacteur (Americium, Curium et Californium)
-les produits de fissions: ce sont les atomes issus des fragments de l’uranium et du plutonium

La surgénération consiste à réutiliser l’uranium, le plutonium et si possible les actinides mineurs. Mais pas les produits de fission. Hors les produits de fission sont les déchets les plus radiotoxiques à l’échelle de quelques décennies, comme on peut le voir sur le diaporama 9 de ce document:

La troisième erreur est la suivante:
"tout en réduisant nettement la quantité de déchets à vie longue et à haute activité (les plus toxiques). "
C’est une erreur courante qui consiste à penser que seule la période radioactive définit la dangerosité d’un radionucléide. En réalité, c’est beaucoup plus complexe que ça. Cela va dépendre du type de rayonnement émis, de la capacité du radionucléide à se fixer dans l’organisme, etc… Mais les éléments ayant des durées de vie très longues ne sont pas toujours les plus toxiques. par exemple, le combustible classique neuf comporte quasiment exclusivement des isotopes 235 et 238 de l’uranium qui ont des demi-vies de plusieurs centaines de millions d’années. Et pourtant, on peut se tenir à côté d’un assemblage neuf sans problème.
Tandis que lors d’un accident nucléaire, les radionucléides les plus problématiques sont l’iode 131 (période d’environ 2j) et le cesium 137 (période de 30 ans).
La raison est purement physique: à une certaine masse d’un élément donnée, plus la période radioactive est longue, plus le temps qu’il faudra attendre pour que les éléments se désintègrent (et donc émettent des rayonnements) sera élevé.

Bien cordialement,

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Merci @Jean-Camille pour cet éclairage assez complet !

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Edit, je dis: "Dans les réacteurs français actuels (REP), nous utilisons des noyaux fertiles, très minoritairement présents sur Terre. La surgénération ne consiste pas à faire du recyclage infini comme on pourrait le faire théoriquement avec du verre. "
Erreur de ma part, nous utilisons bien des noyaux fissiles dans les REP. Désolé pour la gaffe :wink:

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Un surgénérateur ça reste hyper dangereux (combinaison de plutonium et du sodium). Posez vous la question pourquoi il y en a aucun dans un pays démocratique, tous les projets ont été stoppés depuis bien longtemps…

Il y a que la Russie et la Chine qui peuvent se le permettre avec leur norme de sécurité réduits au strict minimum et leur je-m’en-foutisme en matière d’écologie… on sait d’ailleurs toujours pas ce qui s’est passé exactement et les conséquences de l’accident nucléaire de Nyonoksa en Aout…

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çay vray qu’avoir l’avis du CEA se serait beaucoup plus pertinent et objectif…

Pendant ce temps là le coût des énergies renouvelables ne cesse de baisser et la France passe complètement à côté préférant investir à fonds perdus dans des technologies sans avenir

Et si on integrait le cout de stockage dans les couts complets ?
Mais nos guignols au pouvoir veulent récupérer l’argent pour financer leurs petits bien etre… et leurs fonds de commerce electoraux

Dans 10 ans on enverra nos déchets sur Jupiter, cela coutera moins cher que d’investir dans des réacteurs.

Cet article truffé d’erreurs de la part du journaliste qui n’a rien compris ne donne certainement pas la véritable raison qui a fait abandonner cette solution.
Astrid comme Superphénix ne visait pas à transformer les déchets radioactifs en combustible, mais seulement à rendre fissible les isotopes d’uranium qui ne le sont pas naturellement comme l’U238 et qui est bien plus abondant dans la nature que l’U235, le seul qui soit fissible. Les autres isotopes sont dits fertiles, et le but était de les transformer en fissibles. Dans tous les cas on gardait nos déchets et cela permettait donc d’en produire de plus en plus. La véritable raison se trouve sans doute devant le coût exorbitant de cette usine à gaz a mettre en amont de l’autre usine à gaz réacteur nucléaire au vu de la chute vertigineuse des prix des nouveaux ENR que sont le solaire et sa première dérivée, l’éolien (qui est essentiellement une source solaire indirecte).
Serge Rochain

De toute manière la solution choisie est celle de la pollution… Qui elle ne coûte rien…

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En quoi c’est plus risqué que ce que l’on fait déjà, c’est à dire pas tellement?