Commentaires : La reconnaissance faciale, testée dans des lycées de Nice et Marseille, désapprouvée par la CNIL

J’imagine pourtant déjà la scène, un bunker ultra sécurisé dont le coeur peuplé de serveurs est sous surveillance publique H24 et l’entrée ne peut être autorisée que par un vote publique des citoyens. Toute entrée non autorisée amène la destruction de tout le matériel présent. Pour l’installation du matériel, une distro linux minimale et certifiée inviolable par analyse mathématique est installée ne présence du peuple, le logiciel open-source est scruté et le hash vérifié par des dizaines d’ingénieurs tirés aux hasard dans la population, … J’écris une histoire au hasard mais le principe est là, le but est de créer tout un système inviolable aux ordres de la population, ou bien auto régulé par un algorithme encore une fois open-source.

On appelle cela une utopie de monde parfait.
L’histoire démontre qu’il y a une constante dans les utopies, c’est que les choses ne se passent jamais comme la belle théorie parfaite l’avait prévu sur le papier. Par conséquent, cela se termine toujours de manière imprévisible, pour ne pas dire toujours très mal.
La plupart du temps d’ailleurs, parce qu’un groupe humain à récupéré le contrôle de l’utopie à son profit en asservissant les autres.
On pourrait souligner que les historiens, les philosophes, les politologues et les romanciers d’anticipation ont déjà traité maintes fois de ces thèmes et de toutes les raisons pour lesquelles cela ne fonctionne pas.
De plus, une telle utopie ne peut mener qu’a la rupture de l’équilibre des pouvoirs qui est la base de l’existence de la démocratie.

Bref, c’est une utopie dangereuse.

une distro linux minimale et certifiée inviolable par analyse mathématique est installée ne présence du peuple, le logiciel open-source est scruté et le hash vérifié par des dizaines d’ingénieurs tirés aux hasard dans la population,

Sur le plan technique, je peux vous certifier qu’en l’état actuel de la science, on est absolument incapable de garantir mathématiquement l’inviolabilité d’un système d’exploitation et des logiciels qui y tournent.
Et quand bien même nous y parviendrions, cela ne garantirait pas pour autant que ces systèmes serviraient l’intérêt du peuple.

Il ne suffit pas d’aligner les spécialistes pour obtenir un système parfait et encore moins de pouvoir affirmer que ce qu’il fait est dans l’intérêt du peuple.

Un exemple ici : https://www.sciencedaily.com/releases/2016/06/160627160941.htm
Des chercheurs découvrent un moyen potentiellement plus simple d’enrichir de l’uranium (et donc de fabriquer une bombe atomique).
Que se passerait-il si l’on trouvait une méthode encore plus simple et qu’un déviant pouvait créer une bombe atomique dans son garage ?

Non.
Il y a une excellent série qui montre à quel point c’est plus complexe que vous ne l’imaginez.
Les recherches de laboratoire que vous mentionnez ne changent pas grand chose. Il s’en faudrait de beaucoup pour que cela devienne accessible à de simples individus.

On peut aussi ajouter l’édition génomique déjà à portée de tous. Quand l’IA s’en mêlera et que créer une bactérie ou un virus pourra se faire grâce à un langage de programmation spécialisé, attention aux dérives !

La encore, même si on disposait des outils dont vous parlez, ce n’est pas pour autant qu’il serait facile pour les hommes de créer un virus ou une bactérie mortelle.

Et même si on pose l’hypothèse que vous auriez raison, ce sont d’abord les états qu’il faudrait craindre bien avant les simples individus.

Des systèmes de surveillance de masse ne feront que rendre inexpugnable d’éventuels cinglés qui arriveraient au pouvoir. Or l’histoire démontre que ces bien de ces délinquants la qu’il faut se méfier : des Hitler, Staline, Mao ou Pol Pot ont fait bien plus de morts que ne pourrait en faire un cinglé à qui on donnerait une bombe nucléaire.

Le but est de détecter ce qui sort de l’ordinaire, donc un mec maquillé ou inconnu par la caméra en fait partie. Les algos pourront surveiller la forme du corps, la démarche, comparer ça à toutes les personnes qui vivent ou se trouvent dans un quartier ou un bâtiment, retirer ceux qui sont partis bosser, la voiture, sa plaque et ses mouvements récents, les vêtements portés seront comparés à ceux portés auparavant, … .

Et si le gars commet un attentat sur le chemin de son travail ? voir sur son lieu de travail ? La vérité c’est qu’il n’existera jamais de solution fiable pour empêcher tous les risques, à moins de créer un monde ou aucun individu ne pourrait avoir de contact physique avec un autre individu. Voila qui serait un monde bien terrifiant.

Et le grand danger d’un système qui se baserait sur la détection de tout ce qui sors de l’ordinaire, c’est qu’il engendrerait la peur de se comporter de manière inhabituelle. En chassant de fait tous les comportements anticonformistes, un tel monde ne sera ni plus ni moins… qu’une prison pour les gens honnêtes.

Car ce sont les gens honnêtes qui vivront dans cet enfer de soupçon permanent.

As-tu déjà eu recours à « la vidéosurveillance » ? Moi oui, à plusieurs reprises (quand j’habitais Marseille). Et jamais ça n’a été utile. Soit il n’y a pas de caméra (forcément, le voleur de sac il a repéré les coins safe, toi non, tu es honnête, n’est-ce pas ?), soit quand il y en a, elles ne sont pas enregistrées.
Ou, si elles le sont, l’angle n’est pas bon, la qualité est trop mauvaise pour que l’on puisse identifier quoi que ce soit (normal, la vidéosurveillance a un coût, pris sur les fonds publics, donc on achète du chinois à 2 balles au moins disant).
Soit même si tu es verni, et qu’on voit bien ton agresseur, les services de polices ouvriront une enquête après avoir rédigé un PV bourré de fautes. Ledit PV servant principalement comme PQ dans les toilettes dudit service une fois que tu as déserté les lieux. Je n’ai pas les chiffres, mais je parie que le taux de résolution des vols avec agression ne dépasse pas 1% (et encore, parce que je suis d’une nature optimiste).

Alors si ça ne sert pas à te protéger… Il n’y a qu’une seule autre justification: te fliquer. Merci, mais non merci.