Commentaires : La mode de tout filmer et photographier ne gâche-t-elle pas le plaisir du moment et de l'instant présent?

Il n’y a qu’à voir quand ils font les feux d’artifice à Disneyland le nombre de gens qui filment du début à la fin (pas juste donc avoir une petite vidéo souvenir) les bras bien tendus avec leur téléphone presque de la taille d’un iPad et gênent les autres…

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Au théâtre ou en concert, les smartphones sont devenus un fléau, de nombreux artistes les bloquent avec des systèmes spécifiques. Avec Yondr par exemple qui consiste à mettre les portables sous scellé (utilisé par Florence Foresti, Madonna…).

Rien de pire en spectacle que d’être perturbé par une flopée d’écrans qui flinguent tout. Pareil au musée, on se croirait à Disneyland. Le pire que j’ai vu, c’était à un enterrement, là ça devient abject. Il faudrait leur coller des amendes.

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Le pire pour moi est lorsqu’il y a un accident sur la route ou l’autoroute, systématiquement les gens s’arrêtent et filment et plus aucun véhicule ne roule. Parfois les gendarmes sévissent mais pas assez

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Vécu cet été, la famille qui nous dit : « mais vous êtes sûr que vous étiez bien en vacances à cet endroit ? Pourquoi vous n’avez pas posté de photo ? »
Le pire c’est que ce sont les mêmes qui disent : « Tu pars en vacances avec 10 Kg de matériel photo, mais pourquoi faire ? »
Et la réponse est : « Je vais faire des images qui, je l’espère, méritent mieux que l’écran d’un smartphone ou la compression des RS, elles finiront au pire dans un livre ou au mieux sur les murs ».

Beaucoup de gens vivent au travers du capteur et de l’écran de leur smartphone, c’est affligeant.

Je vois beaucoup de gens faire des dizaines d’heures de vidéos et des milliers de photos, je me demande bien ce qu’ils en font et à quoi ça leur sert, plutôt que de profiter du moment.

Une catastrophe … J’ai remarqué aussi le phénomène au cinéma, les gens se filment en selfie pendant les premières minutes du film pour poster ça sur tiktok.

Un truc drôle que j’ai entendu il y a peu : « je vais à un concert bientôt, il faut que je m’achète l’iPhone 15 pour filmer en meilleure qualité » … Et là j’ai pensé : « Dommage qu’on ne puisse pas s’acheter un cerveau pour mieux profiter du spectacle » …

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c’est la mode du consumérisme qui détruit la planete.
il faudrait réorientier vers des voyages virtuels sur google earth par exemple qui emmeterais moins de co2.
la mode des rs d’aller a l’autre bout du monde juste pour prendre des selfies franchement c’est plus tenable.

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Ce qui m’amuse personnellement, c’est que beaucoup de gens croient être à part, être des individualistes qui ne font pas partie d’un troupeau quelconque…et au final ils font tous les mêmes choses. paf

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Et le pire, c’est qu’on ne regarde même pas les photos qu’on a prises, c’est juste pour envoyer aux proches.

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Sardou chantait : « Elle en aura besoin plus tard, comme des cailloux dans sa mémoire… ».

Il parlait d’accumuler des souvenir divers mais le principe reste le même : nous sommes tous sensible au passage du temps et au fait que la mémoire est une chose… disons, fluctuante.

Les photos nous rassurent, nous ancrent dans l’instant présent, en tous cas dans nos têtes. Elles nous donnent l’impression que nous n’oublirons pas, et que nous ne serons pas oubliés.

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Je vais rejoindre Bizbiz sur ce point (peut être une question d’âge : / ). Même si en mouvement premier j’aurais clairement envie de charger tous ces neuneus qui selfient à la chaine, ces photos, films, quelques soient leur qualité font souvenir.
En concert par exemple, je suis un peu triste pour ceux qui sortent leur extension (parfois en plus pour te la mettre dans ton champs de vision), mais il existe « grâce » à eux des images d’un concert sublime auquel j’ai assisté il y a plus de dix ans, et la mémoire seule ne permet pas d’en restituer la portée. C’est bien en regardant ces vidéos sur Youtube que j’en reviens au frisson initial (l’idéal serait que chaque concert soit capturé par un gérant de la salle et mis à dispo si l’artiste le souhaite avec le son console).
Et pour les quelques voyages que j’ai pu faire, armé de mon appareil photo avec lequel j’ai shooté à tout va (aucun selfie. Personne en fait hors des inconnus de passage), de parcourir ces fils d’images me permet de revenir à ces expériences magnifiques. Et cette expérience est sans commune mesure avec celle bien floue et divergente qu’on peut faire avec sa mémoire fuyante.

Réponse simple à la question : oui

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tu ne t’es jamais que les émotions qui découlent du partage sont plus fortes que le produit lui même ou le paysage de l’instant ?

ce que je constate par exemple, c’est que lors que des gens vont a la plage, l’enthousiasme est plus faible que lorsqu’ils montrent aux autres qu’ils y sont et qu’on leur dit : tu as de la chance

Hmm, j’ai beau y réfléchir et je n’arrive pas à trouver un exemple où le partage de contenu (photo, vidéo) a entraîné chez moi plus d’émotion que de vivre l’instant présent. Mais il s’agit là peut-être d’une différence générationnelle ou d’une question de personnalité.

Par exemple, lors d’un concert, l’émotion se vit car ton regard peut divaguer là où tu as envie, parce que tu ressens dans tes tripes les vibrations de la musique, parce que tu ressens l’effervescence autour de toi des autres spectateurs. Pour moi, ce sont des sentiments impossibles à transmettre via une vidéo. D’ailleurs, quand je regarde un concert sur la TV, j’ai pas la même magie que quand je le vis dans une salle de concert!

C’est pareil pour la plage, j’ai beaucoup plus d’émotions à nager dans les vagues avec mes filles, à les aider à faire du body board dans les vagues ou à faire un château de sable plutôt que partager des photos. Mais j’imagine que ça serait certainement différent si je n’avais pas d’enfant/pas de femme.

Et très sincèrement je n’éprouve aucun plaisir à afficher mon bonheur via des photos et des vidéos, limite je trouve cette attitude malsaine, un peu comme une espèce de vantardise déplacée. Je le fais avec ma famille proche, et pour eux: pour leur donner des nouvelles, partager des photos des petits enfants aux grands parents.

Enfin, quand je lis ton commentaire, notamment

On est en plein dans la société de consommation où la réussite passe par le regard des autres plutôt que son propre regard! Tu l’écris toit même : la satisfaction passe par le message renvoyé par les autres qui disent « tu as de la chance ». Je trouve cela triste.

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Dans le cas où ces photos numériques perdurent jusqu’à ce moment …

Il y a quelqu’un comme ça dans ma famille, il vit si totalement dans le regard des autres qu’il n’est satisfait que quand quelqu’un envie ou admire ce qu’il a et ce qu’il fait.

Et quand l’envie et l’admiration se tarissent, il fait autre chose pour les relancer. Typiquement, changer de voiture simplement parce que plus personne ne regarde celle qu’il a. Bref, sa satisfaction ne dure jamais bien longtemps.

C’est mon beau-frère et c’est pour ça que nous ne nous sommes jamais entendus, il est incapable de concevoir que je puisse être satisfait de ce que j’ai et que je me fiche totalement de ce qu’en pensent les autres…c’est ma vie, ce n’est pas eux qui la vivent à ma place. ^^

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Plein de photos comme archive mémoire c’est très bien
Mais pas pour partager sur les réseaux
J’efface peu sur le moment, Je les regarde après 5 ans et j’efface celles qui ne sont pas pertinentes
L’album photo reste l’objet le plus précieux de la maison
Donc Attention à la politique de sauvegarde

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Bof ! Autrefois, on devait se coller la séance diapo des grand-parents qui revenaient de vacances. :sob:

On est en plein dans la société de consommation où la réussite passe par le regard des autres plutôt que son propre regard! Tu l’écris toit même : la satisfaction passe par le message renvoyé par les autres qui disent « tu as de la chance ». Je trouve cela triste.

Pourquoi trouver triste que qqn soit heureux ? qui plus est d’une manière qui n’est pas comme la tienne ?

n’est il pas malsain de vouloir imposer aux autres la manière dont ils doivent être heureux ? Je doute par ailleurs que le fait de montrer que l’on soit dans un concert ou a la plage soit l’affichage d’une quelconque réussite. Ce n’est aucunement un accomplissement de faire du divertissement. Il faudrait plutôt le voir comme un garçon qui montrerait a ses copains dans la récré : regardez, je fais un dessin et il est cool

Selon moi, cette question est une question pour l’épreuve de philosophie du Bac !
J’aimerais en voir un corrigé, donc une synthèse de la part des professeurs afin de savoir ce qu’en pense notre jeunesse. Mon pauvre point de vue de quarantenaire est le suivant.
Je ne ferai jamais totalement confiance en l’informatique ni en l’IA (AI pour les anglophones) je stocke sur SSD, sur disque dur, et j’ai encore un bon vieux lecteur graveur de DVD, qui adaptation à l’évolution obligeant, permet la lecture et la gravure de Bluray et de MDisk (qui se conservent 1000 ans paraît-il) pour la transmission de mon amour pour l’informatique à mes enfants de bientôt 5 et 9 ans.

Pardon si je me fais mal comprendre. Je trouve triste que quelqu’un prenne de la satisfaction à partager une vidéo/photo plutôt que de vivre pleinement les choses. Je ne trouve pas ça triste parce que c’est différent de ma façon de concevoir les choses.

En concert, je ne vois pas comment on peut profiter et filmer en même temps. Au restaurant gastro, prendre ses plats en photos, c’est un peu casser la parenthèse d’un moment d’exception. S’arrêter tous les 10 mètres dans une rando pour faire des photos, c’est ne pas réussir à profiter des sensations offertes par la nature.

Certes, je pousse le trait, j’exagère, mais celui qui a déjà vécu cette pleine conscience de l’instant présent comprends ce que j’écris. Celui qui vit au travers de son écran de smartphone n’a probablement pas encore connu cette sensation, sinon il comprendrait aussi!

Si je peux me permettre une analogie, c’est comme avoir des enfants. Tant que tu n’en as pas, tu ne peux pas comprendre ce que c’est d’en avoir, tu peux imaginer, mais c’est souvent loin de la réalité.

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