Commentaires : Influenceur crypto et escroc, il part avec 4 millions et en fait un tuto

Les cryptos Monero et ZCash sont les deux exceptions. Totalement anonymes, intraçables, Elles devraient être interdites des plateformes d changes crypto.

Ce sera sûrement le cas avec la régulation européenne à venir. Ces deux cryptos contreviennent aux règles les plus élémentaires d identification des flux financiers.

Mais, il y a déjà eu d’autres affaires de vols, sur des cryptos autres que Monero et Zcash, Non ?

Ce ne sont pas les seules.

Avec les autres cryptos, il y a certes une traçabilité des transactions, mais il n’y a pas non plus d’identification des acteurs : n’importe qui peut créer un portefeuille en tout anonymat. Il n’y a que ceux qui utilisent des plateformes en ligne identifiant leurs clients.

La preuve ultime de cet anonymat étant qu’on ne connait toujours pas avec certitude l’identité du créateur de Bitcoin…

Quand on a des millions en crypto , on les convertit en général en FIÂT. Il faut donc une plateforme d exchange. Premier obstacle.

En Europe, en Amérique, au Japon, et dans l immense majorité des autres pays, il y a un KYC. Impossible de convertir 4 millions de dollars de Monero de manière anonyme en FIÂT dollars US.

Et en face, il y a forcément un ou des comptes bancaires. Les comptes bancaires anonymes suisses ou monégasques, c est finit depuis belle lurette.

Le gars dit qu il dispose d une centaine de fausses cartes nationale d identité française, c est qu il a donc ouvert de faux comptes en France ou en Europe zone SEPA, à la fois dans les exchanges cryptos mais aussi dans des banques classiques.

Il y a une incohérence car les CNI sont contrôlées par les banques dans le fichier central national. Donc, CNI fausses ou volées, sont normalement blacklistées à l ouverture du compte bancaire. La banque voit que le numéro ne correspond pas à la bonne identité où est déclarée volée.

L’époque des tout premiers bitcoin ne changeait rien au problème. On pouvait miner, se faire payer en bitcoins de manière anonyme. Mais pour passer en euros ou en dollars, il faut quelqu un qui a les fonds en cash pour la conversion, et la, on sort du cadre des particuliers pour entrer dans des boites de financement et des comptes bancaires ( sauf à aller convertir des bitcoins en lingots d or ou liasses de dollars en valise physiquement dans des établissements anonymes mais ça n existe pas )

Et donc, dans le cas de l escroc cité dans l article, il faut quelqu’un ou un organisme qui a 4 millions en espèces obligatoirement en euros ou dollars à échanger contre les bitcoins.

Ça ne court pas les rues…

Et pas sûr que l excuse « de j ai trouvé 4 millions en petites coupures d euros ou dollars dans le grenier ou la cave de ma maison passe auprès de la banque ou des autorités ou commerçants… :grin: «

En France, il y a MISTER LABOURSE qui a crée il y a quelques mois une crypto bidon et se serait sauvé en Russie avec les fonds de ses investisseurs.

Mais encore une fois, les autorités françaises ne font pas le nécessaire pour identifier et mettre hors d état de nuire tous ces escrocs. Les commissariats de police ne prennent pas les plaintes des victimes et rigolent même. Il y a eu plusieurs témoignages de victimes françaises en ce sens.

Il faut écrire directement au procureur, et en général, la plainte est classée sans suite 10 jours après.

Il faut faire appel à des pros du hacking , même en Russie, et de la sécurité crypto en les rémunérant avec une commission sur la somme retrouvée. Un peu à la manière de détectives privés rémunérés à la commission sur résultat.

Bien plus d escrocs tomberont…

Oui. Mais donc la rupture d’anonymat est bien liée au passage en fiat. Les cryptos, elles, préservent l’anonymat. Pas seulement Monero.

La conversion en fiat peut se faire anonymement : il suffit que la transaction se fasse en espèces. Par exemple avec quelqu’un qui aurait du cash à blanchir. Ou alors, en passant par des intermédiaires : pour convertir 1 million en cash, il n’est pas forcément bien difficile de trouver 1000 personnes qui acceptent de donner 1000€ contre 10% de commission (tiens il y a eu un cas comme ça récemment pas loin de chez moi, un dealer qui s’était fait arrêté, et des centaines de personnes qui se sont présentées au Trésor pour payer chacun un petit bout de sa caution).
Et il suffit d’organiser les transactions dans des casinos pour les « légaliser » : tu prends une vingtaine de ces complices, tu les fait entrer dans un casino en changeant 1000€ en jetons, tu ressors en échangeant les 20 000€ de jetons contre des vrais euros, et c’est réglé. Et tu répètes ça autant de soirées que nécessaire pour traiter toute la somme, en changeant de casino à chaque fois.

Bien sûr, ça éveillera quelques soupçons, parce que quelqu’un qui gagne autant au casino, c’est anormal. Mais impossible de faire le lien de façon certaine avec le compte Bitcoin, et ça peut tout aussi bien être quelqu’un qui a trouvé une combine pour gagner.

Tu imagines pas le nombre de commerçants qui acceptent des paiements en espèce bien au-delà du plafond légal si tu insistes un peu et propose une petite commission… Y en a même qui arrivent à acheter des voitures en payant en espèces.

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Pour des petites transactions oui, des trucs à quelques k euros mais certainement pas pour des biens immobiliers ou le passage chez le notaire est obligatoire ou des voitures neuves ou l on a affaire à des concessionnaires officiels.

On n écoule pas 4 millions d euros seul en s achetant des iPhone ou des ordinateurs ou consoles de jeux…

Moralité, les cryptos ne servent à rien des qu il faut convertir des millions en FIAT.

Sauf si veut acheter une PS5, un iPhone , un ordinateur et une voiture d’occasion. Super quand on est millionnaire.

**On rentre dans le banditisme et les trafics qui brassent des millions comme la drogue et les armes, etc **

Dans ce milieu, tu risque ta peau au moindre problème , dénonciation ou liquidation physique. Ce n est plus le même registre. Entre être mort ou millionnaire, il vaut peut être mieux bien réfléchir.

Quand au blanchiment avec de multiples personnes, c est totalement utopique et irréaliste. Il faut des dizaines de personnes dans la combine dont chacune peut parler au moindre problème, et il faut aussi les trouver.

Justement, le milieu du trafic de la drogue est bien celui où l on a le plus d exécutions entre truands et trafiquants. C est même devenu normal pour bcp de gens. Tant qu ils s’entretuent entre eux….

Un escroc comme Crypto GOUV n est pas un gars a la tête de multiples réseaux de drogue , d armes et de casinos ou de terrorisme.

Tes propositions sont hors de propos pour un petit escroc dans son coin qui a volé 4 millions d euros à 200 ou 300 personnes en abusant de leur confiance.

Je désapprouve complètement le texte de l’article qui suggère que l’on puisse être « vaguement admiratif » par rapport aux faits d’escroquerie. Abuser de la confiance d’autrui (fut-il imprudent, crédule voire stupide), surtout par cupidité, est je trouve le pire des méfaits. Que ce soit sans fait basiquement ou par des moyens plus sophistiqués, il n’y a aucune mérite à le faire, et cela ne doit générer que du mépris pour ces tristes personnages.

Les cryptos peuvent passer de mains en mains sans passer par une plateforme crypto.
Si tu as 0.01 BTC, je peux par exemple te filer 200€ en cash pour que tu transfères ce BTC vers mon wallet. Alors dans l’affaire, moi je te connais du coup. Mais on peut organiser la transaction sans que je connaisse ton identité réelle.

Et niveau blockchain, tout ce qu’on verra, c’est que ton wallet a transféré les fonds vers un autre. Aucune information sur l’identité des titulaires des wallets (et on ne sait même pas si ce sont des titulaires différents).

Et les fans de cryptos nous vantent aussi régulièrement le fait que ça sera utilisable un jour comme une monnaie classique… Donc tu pourras aller faire tes courses au supermarché avec, et dépenser ainsi tes cryptos de façon totalement anonyme.

Oui, elles peuvent parfois l’être. Selon ce qu’elles feront des cryptos qu’elles ont reçues. Mais elles ne seront par contre pas forcément en mesure d’identifier la tête du réseau.

Le passage en FIAT ne peux pas être anonyme même avec des crypto Monero ou ZCash sauf à faire appel à des circuits de blanchiments d argent.

  • Tu as 4 millions d euros en Monero. Personne ne sait d ou elles viennent mais tu les as bien.

  • Tu veux te faire plaisir et profiter de la vie et les transformer en euros. La, il faut un organisme , uNe plateforme de conversion , qui va te donner 4 millions d euros en échange des Monero.

  • Ces 4 millions seront obligatoirement versés sur un compte bancaire et donc, à ton nom.

  • Automatiquement, tu as une enquête TRACFIN sur le dos, et du trésor public. On te demande déjà d ou viennent les 4 millions meme en Monero. Tu seras poursuivi par l’administration si tu ne peux pas justifier l origine légale et honnête de ces 4 millions.

Il faut voir la chose exactement comme si tu trouvais un véritable trésor de 4 millions en or dans la forêt du coin. Tu seras forcément obligé d en justifier l origine, de payer les droits, etc

La légende de sortir 4 millions petit à petit pour échapper aux signalements bancaires et TRACFIN est tenace et totalement fausse. Elle marchait peut être dans les années 70 et 80 mais y a bien longtemps que ça ne fonctionne plus avec le traçage informatique et la surveillance des banques avec diverses alertes.

Tout dépôt supérieur de 1000 euros en espèces sur ton compte bancaire chaque mois pendant plusieurs mois fait l objet d un signalement de la banque.

Tu ne peux rien acheter, une bien immobilier déclenchera un contrôle, une voiture neuve haut de gamme aussi, des bijoux , etc…

Donc avoir 4 millions d euros et vivre avec un SMIC mensuel pour échapper aux contrôles, c est sans intérêt.

Et avec la loi sur la limite des paiements en espèces empêche de vraiment profiter d une importante quantité d argent. 1000 euros, c est très peu. On peut arroser un ou deux commerçants comme le dit MattS mais certainement pas un notaire ou un concessionnaire automobile officiel ou un grand bijoutier de la place Vandome.

Sauf que c’est pas comme ça que marche la justice… Tu peux finir un jour avec un billet de 20€ dans ton portefeuille qui a servi dans du trafic de drogue. C’est pas pour autant que tu peux être considéré comme coupable de ce trafic, ni même comme complice…

C’est pareil avec les cryptos, même si le traçage est plus facile. Celui qui se retrouve avec dans son portefeuille un bout de BTC qui un jour a été dans un portefeuille suspect ne peut pas être considéré comme coupable ou complice des délits suspectés du portefeuille original. Il faut des preuves plus tangibles que ça…

Sauf que ce que tu dis ne marchera pas pour une somme un minimum conséquente. Personne n échange 4 millions en espèce de grès à grès avec un détenteur de cryptos.

Déjà, connais tu des particuliers qui ont 4 millions en espèces en euros ou dollars disponibles chez eux ? Des trafiquants peut être, des vendeurs de drogue, d armes, et c’est à peu près tout.

C’est la garantie de finir en prison ou avec des maîtres chanteurs qui te tiennent.

200 euros, ça n a rien à voir avec 4 millions. Et s il faut s amuser à répéter des milliers de fois la transaction tous les mois pour que ça reste dans les clous, tu seras déjà mort que tu n auras pas terminé d écouler tes 4 millions…

Il ne faut jamais faire de conversion de grès à grès de cryptos en FIAT avec des particuliers. Cf, un français qui a finit en garde à vue parce certains de ses BTC qu ils détenaient étaient issus d un trafic de malwares aux USA.

Il s est retrouvé en détention provisoire en France pour ses bitcoins qui venaient de trafics aux USA. Le truc à ne surtout pas faire.

La presse française en a parlé il y a 6 mois environ. Il a été accusé de complicité de trafic de malwares avec les USA.

Un gars de l envergure de Crypto GOUV , petit escroc malin qui approche des réseaux de blanchiment d argent qui ont les liquidités financières pour traiter 4 millions d euros se fera plumer à 9 chances sur 10 ou dénoncer directement à la justice parce qu il refuse les conditions des blanchisseurs.

Qui dîne avec le diable doit avoir une très longue cuillère……

Non, c est totalement faux. Cet article prouve le contraire ( payant du Parisien )

L’article étant payant, je ne peux pas le reproduire en entier ici, je cite le passage le plus critique sur le risque de transactions de grès a gres avec des particuliers ou des mafias:

« Pisté par la Sécurité intérieure des États-Unis

Ils ont été tracés par les enquêteurs et proviennent d’une rançon versée à un gang dont le logiciel malveillant est très connu : il s’agit de Defray777 qui a attaqué plusieurs entreprises et collectivités les mois précédents. Jérôme, lui, dépose ses 28 Bitcoins sur une plate-forme légale, ce qui donne l’alerte.

En juillet 2021, le département de la Sécurité intérieure des États-Unis (Homeland Security) contacte le parquet de Paris à propos de ce dépôt de cryptomonnaies de Jérôme. Il est finalement arrêté quelques mois plus tard. En garde à vue, il n’est pas capable de justifier la provenance de tout son argent, et vu qu’il communique principalement sur des applications chiffrées et parfois avec des interlocuteurs ayant pour pseudo Ransom (rançon en français), l’affaire semble entendue. « J’étais contacté, mais je n’ai pas fait de transaction avec eux et je n’ai jamais eu conscience que je récupérais de l’argent sale, assure l’ex-millionnaire«

Je ne sais pas les connaissances que tu as en cryptos, mais elles me semblent très basiques ( sans agressivité aucune )

Il y a une différence entre avoir été soupçonné et être reconnu coupable.

Le fait de détenir des cryptos qui ont été entre les mains des trafiquant, ça peut être suffisant pour soupçonner. Pas pour condamner.

Il ne s’agit pas là d’une question de connaissance en crypto (je sais qu’on peut tracer précisément tout le trajet de n’importe quelle fraction de Bitcoin depuis qu’elle a été minée jusqu’à aujourd’hui), mais d’une question de droit et de justice : le simple fait d’avoir en main une unité de monnaie qui a été dans le passé entre les mains d’une personne malhonnête est insuffisant pour être reconnu comme complice. C’est valable avec les monnaies physiques, ça l’est tout autant avec les cryptos, même si les cryptos peuvent permettre un traçage plus précis de la vie d’une fraction monétaire. Il en faut plus que ça.

Dans le cas présent, et qui n’a malgré tout pas (pas encore ?) été reconnu coupable à priori (en tout cas, rien ne le dit dans la partie lisible de l’article), il y a notamment en plus de l’historique des fonds un problème de volume qu’il ne parvient pas à justifier (on parle de 20 millions, pas de quelques centaines ou milliers comme ça serait le cas en répartissant l’opération sur de nombreux « blanchisseurs », sommes qui passent totalement inaperçu et/ou sont plus faciles à justifier… d’autant que ces blanchisseurs ne changent pas forcément tout de suite leurs cryptos en cash… et restent anonymes tant qu’ils ne le font pas… et je rappelle que si les cryptos évoluent comme le souhaitent bon nombre de cryptos fans, il n’y aura plus trop de raison de faire du change en fiat…) et des suspicions basées sur les communications de la personne, qui laissent penser qu’il ne pouvait ignorer qu’il faisait du blanchiment.

Tiens, regarde un peu le cas de Toni Musulin… On le soupçonne très fortement d’avoir un pactole d’argent volé de plus de 2 millions d’euros en liquide qui l’attendait bien caché à sa sortie de prison. Depuis il a été arrêté une ou deux fois avec des fortes sommes d’argent liquides, mais sans jamais être poursuivi et condamné, parce qu’il n’y a jamais eu moyen de prouver que ces sommes venaient de ce pactole…

L’article date de Mars 2022. Le suspect ne peut pas avoir été déjà jugé. Par contre, il est sous contrôle judiciaire, tout son argent a été saisi, il a interdiction de toucher de près ou de loin aux cryptos, ne peut plus travailler dans l informatique, se retrouve au RSA, etc, etc . Il n a plus rien et ne peut plus rien faire sauf aller bosser chez Mac Do. Dur pour un ex millionnaire.

Il n est pas encore condamné mais sa vie est pourrie tant que le procès va durer et ça peut durer des années comme ça.

Tout ça pour un échange de crypto de grès à gres. Certains disaient plus haut que cette méthode était infaillible ou efficace pour brouiller les pistes…

Moralité de l histoire a éviter à tout prix car pour moi ça revient à faire le coup de l inconnu qui te passe une valise à l aéroport pour la prendre avec toi dans l avion sans savoir ce qu il y a dedans. Les autorités l ouvrent et hop, découvrent ce qu il y a l intérieur.

Les systèmes de mules avec des petites sommes ne fonctionnent pas mieux car les BTC ou autres cryptos vérolés seront détectés également et les autorités remonteront à la tête du réseau et feront tomber une bonne partie de celui ci, même avec 0,1 BTC. C est comme si on retrouve chez toi ou sur toi 50 kgs de cocaine ou 50 grammes, dans les deux cas, c est arrestation et direction tribunal.

Par ailleurs, l’UE n’autorisera jamais l anonymat des transactions cryptos dans l UE, ni leur possession anonyme.

Des lois dans ce sens sont votés au parlement européen actuellement. Aucune possession de Wallet anonyme autorise, aucune transaction de crypto anonyme autorisé ( donc exit Monero et ZCash ), etc

Certains utilisateurs français de Binance ont eu leur compte gelé pendant un mois et ont dû refaire un KYC très poussé avec de multiples documents à fournir , bien plus complet qu au départ.

Donc, notre CryptoGOUV et ses 4 millions volés n échappera pas forcément à la justice, aussi malin soit il.

Sur des montants très élevés, et sans doute avec une conversion en fiat via une plateforme à un moment donné…

Rien à voir avec le cas que je décrit, où on commence par découper le montant en petites sommes de quelques centaines ou milliers d’euros, sommes qui ensuite ne sont pas immédiatement converties en fiat par ceux qui les ont récupérées (c’est tout l’intérêt de la division en petites sommes justement, pouvoir ensuite les « immobiliser » en crypto pendant un moment, en plus de réduire les montants à des sommes plus discrètes… le même principe que pour le blanchissement d’argent classique).

Quelqu’un qui aurait seulement 1000€ en BTC venant d’un trafic de drogue, même en le convertissant en fiat via une plateforme, il ne subirait pas une procédure aussi lourde que celle subit par le gars dans ton exemple… Parce que la lourdeur de la procédure est à la hauteur du rôle soupçonnable dans le trafic, et forcément celui qui se retrouve avec des millions, on va supposer qu’il est bien plus haut dans l’échelle que celui qui se retrouve avec 1000€…

Justement, non, les deux cas ne sont pas pareils… 50 kg, c’est arrestation, garde à vue, détention préventive en attente de justement, et lourde condamnation. 50 grammes, c’est garde à vue, puis sans doute relâché à l’issue de la garde à vue, avec une convocation future devant le juge et une condamnation bien plus légère à la clé…

Les transactions crypto sont DÉJÀ anonymes. Seules les transactions faites via une plateforme ayant pignon sur rue ne le sont pas. Ça sera peut-être interdit dans le future. Mais pour l’instant, c’est autorisé.

Ce qui n’empêchera pas les gens malhonnêtes d’en avoir… Tout comme les gens malhonnêtes font déjà plein de choses qui ne sont pas autorisées…

Je mets l article complet du Parisien car je pense que ça intéressera des lecteurs de ce fil. S il y a un problème, les modos peuvent me le dire, je le retirerai mais je ne pense pas que ça pose de problème. Cette histoire est largement sous médiatisée en France alors qu il s agit d une première:

La chute de Jérôme, 24 ans, millionnaire en cryptomonnaies accusé de blanchir des bitcoins rançonnés

Geek solitaire et fin connaisseur des cryptomonnaies, Jérôme a bâti une fortune de 19 millions d’euros… qui vient d’être saisie. Ce Francilien soupçonné d’avoir blanchi des rançons d’un gang de pirates informatiques clame qu’il est innocent.

![Jérôme est entré sur le marché en 2014, il avait alors 16 ans. En 2017, il était devenu millionnaire.

Jérôme est entré sur le marché en 2014, il avait alors 16 ans. En 2017, il était devenu millionnaire. (Illustration) AFP/DANIEL MIHAILESCU

Par Florian Loisy et Damien Licata Caruso

Le 3 mars 2022 à 06h00

Petit sweat, casquette. Avec son look streetwear d’adolescent, Jérôme (le prénom a été changé), 24 ans, marche dans Paris aux côtés de son père dans le plus banal anonymat. Aucun signe extérieur de richesse. Et pourtant, celui qui n’avait que 16 ans lorsqu’il a commencé ses premiers investissements sur la Toile en 2015 est rapidement devenu multimillionnaire en cryptomonnaies : « Je suis monté jusqu’à 28 millions d’euros en 2021 avant de redescendre à 19 millions », se rappelle cet habitant des Hauts-de-Seine.

Devenu prêteur en crypto sur des plates-formes dédiées à cette fonction, il émargeait en moyenne à 80 000 euros mensuels, lorsqu’il a été arrêté par les policiers, en décembre.

« Je n’imaginais pas ce qu’il faisait devant son ordinateur »

Le père de Jérôme découvre alors que son fils est un homme d’affaires : « Je lui demandais même souvent de lâcher son écran pour aller se chercher un métier, je n’imaginais pas ce qu’il faisait devant son ordinateur, je croyais qu’il jouait. »

Mais aujourd’hui, cet argent, composé de différentes cryptomonnaies dont des Bitcoins, est aux mains de la justice. Car Jérôme est soupçonné d’être membre d’un gang qui opère un rançongiciel ( « ransomware » en anglais), ces voleurs qui effectuent des cyberattaques sur des entreprises et des collectivités. Après s’être introduits dans leurs systèmes informatiques, ces [hackeurs ] dérobent les données et chiffrent tout, bloquant ainsi tout accès aux serveurs et aux ordinateurs de la structure attaquée. Les assaillants demandent alors une rançon aux victimes en échange d’une clé de déchiffrement.

Les entreprises payent dans 20 % des cas, et toujours en cryptomonnaies, selon les études menées par les assureurs spécialisés. La France est le 3e pays le plus visé au monde, selon le dernier baromètre du ransomware de la société de cybersécurité ANOZR WAY.

Jérôme est, lui, suspecté d’être lié aux rançons demandées par le groupe Defray777/RansomExx à Soprema, Vallourec, Atlantic, une école d’ingénieurs et[ la Mutuelle nationale des hospitaliers]. Il est interpellé le 7 décembre 2021. « J’étais éberlué, je ne m’y attendais pas du tout », relate Jérôme, encore marqué. Et après avoir passé quatre jours en garde à vue, il a été mis en examen avant d’être remis en liberté, sous contrôle

« Je n’ai rien à me reprocher, alors j’ai collaboré pleinement, j’ai même donné tous mes codes d’accès sans lesquels les policiers n’auraient jamais pu accéder à mes comptes en crypto, rappelle-t-il. Et ils m’ont saisi tout mon argent : 19 millions d’euros répartis sur plusieurs comptes. Alors qu’ils ne s’intéressaient qu’à 4 Bitcoins (entre 130 000 et 180 000 euros selon le cours) qui seraient issus d’une rançon. C’est totalement injuste. » Son avocat Me Manuel Abitbol vient d’ailleurs de demander la main levée de la saisie. En vain.

Son « premier million » à la fac

« Des personnes comme lui, avec une petite mise de départ, devenues millionnaires grâce aux cryptomonnaies, il y en a des milliers, ça n’a rien de suspect, tempête Me Manuel Abitbol, son avocat. On lui reproche aussi d’avoir opacifié ses transactions. Mais c’est le principe même des cryptomonnaies. Dans ce cas, il faut légiférer et interdire la crypto en France. »

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Jérôme pointe aujourd’hui à Pôle emploi : « Mon contrôle judiciaire m’interdit toute activité en lien avec les cryptomonnaies, mais c’est justement ce que je sais faire le mieux, soupire le jeune homme. J’y ai passé mes jours et mes nuits non-stop ces dernières années. »

Ce geek s’est intéressé très jeune à la finance. « J’avais 16 ans en 2014 et après m’être bien renseigné, j’ai investi 10 000 euros en crypto, c’était tout l’argent de mes étrennes », confie-t-il. « Cela provenait aussi du décès de sa mère », précise le père de Jérôme. Mineur, il doit passer par des particuliers qui souhaitent se débarrasser de leur Ethereum (une des cryptomonnaies) qu’il rachète en leur donnant du cash de la main à la main.

« Je continuais mes études en parallèle, car pour les rares personnes à qui j’en parlais, la crypto, ça n’avait rien de sérieux », souligne-t-il. En 2017, en plein milieu de sa 2e année de droit, « j’ai obtenu mon premier million d’euros en monnaie virtuelle ».

Malgré tout, Jérôme ne profite pas de cet argent. Il reste dans la maison familiale dont il a hérité avec son petit frère, à la mort de sa mère. Son père, fonctionnaire en charge de l’entretien des routes, assure financièrement leur quotidien. « Du coup, j’ai été très joueur, spéculateur à l’extrême, reconnaît l’ex-étudiant. J’ai eu la chance que les cryptos explosent ces dernières années, notamment avec le Covid, quand les gens ont eu peur de l’effondrement du système réel. »

Vacances à Dubaï, montre de luxe…

« Mais quand j’ai approché les 30 millions, j’ai commencé à perdre, donc je me suis calmé, j’ai placé une grosse partie de mon argent sur des plates-formes où les gens qui veulent investir se fournissent en liquidité, détaille-t-il. Du coup, rien qu’avec les intérêts que je touchais de ces plates-formes, je gagnais environ 80 000 euros par mois. »

En 2020, il commence à se renseigner sur la manière de sortir ces cryptos et s’en servir. Il s’offre ainsi des vacances à Dubaï, achète depuis sa chambre un lingot d’or en ligne. « C’était une opportunité, je trouvais ça incroyable, j’étais dans une telle euphorie », sourit-il. Il s’offre sur un site spécialisé une Rolex estimée à plus de 30 000 euros. « C’est la mode, dans la communauté il y a beaucoup de collectionneurs de montres, confie-t-il. C’était mes premiers plaisirs. J’envisageais ensuite d’investir, dans des commerces ou de concrétiser tout cela. J’avais même pris rendez-vous avec un avocat fiscaliste pour sortir tout cet argent. C’était juste avant qu’on ne me saisisse toute ma fortune… »

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En effet, Jérôme ne passe pas souvent pas la « Bourse » classique des cryptos, il préfère le gré à gré. « J’ai fonctionné comme ça depuis le début quand j’étais encore mineur, et vu les grosses sommes que j’échange parfois, cela évite de faire fluctuer les cours », plaide-t-il. Sauf que début janvier 2021, il acquiert 28 Bitcoins (environ 900 000 euros) en les échangeant avec ses Monero. Et parmi les 28 Bitcoins, 4 sont « sales ».

Pisté par la Sécurité intérieure des États-Unis

Ils ont été tracés par les enquêteurs et proviennent d’une rançon versée à un gang dont le logiciel malveillant est très connu : il s’agit de Defray777 qui a attaqué plusieurs entreprises et [collectivités] les mois précédents. Jérôme, lui, dépose ses 28 Bitcoins sur une plate-forme légale, ce qui donne l’alerte.

En juillet 2021, le département de la Sécurité intérieure des États-Unis (Homeland Security) contacte le parquet de Paris à propos de ce dépôt de cryptomonnaies de Jérôme. Il est finalement arrêté quelques mois plus tard. En garde à vue, il n’est pas capable de justifier la provenance de tout son argent, et vu qu’il communique principalement sur des applications chiffrées et parfois avec des interlocuteurs ayant pour pseudo Ransom (rançon en français), l’affaire semble entendue. « J’étais contacté, mais je n’ai pas fait de transaction avec eux et je n’ai jamais eu conscience que je récupérais de l’argent sale, assure l’ex-millionnaire. Sinon, je n’aurais pas échangé mes Monero qui sont intraçables avec des Bitcoins qui le sont. Je n’aurais pas déposé non plus cet argent sur une plate-forme officielle. Et surtout, je n’aurais pas donné mes codes d’accès aux enquêteurs. »

Laissé libre dans l’attente de son procès

Contacté, le ministère de l’Intérieur n’a pas souhaité commenter une affaire en cours, surtout aussi sensible puisque Jérôme serait le premier « rançonneur » arrêté en France. « L’enquête débute seulement et aucun complice ou coauteur n’a encore pu être identifié car tout se déroule dans le darknet, avec des comptes anonymisés », a d’ailleurs justifié le parquet, qui souhaitait que le suspect soit placé en détention provisoire.

Libre, mais désormais sur la paille, Jérôme, considéré par la justice non seulement comme un receleur mais aussi comme un membre à part entière d’un gang de rançonneurs, attend la fin de l’enquête avant de pouvoir avancer ses arguments lors d’un procès qui ne devrait pas se tenir avant de longs mois…