Commentaires : En 9 mois, ses 176 euros en valent 22 millions : l’ex-secrétaire d'État Cédric O a misé sur la bonne start-up!

Un conflit d’intérêts est une situation d’interférence entre une mission de service public et l’intérêt privé d’une personne qui concourt à l’exercice de cette mission, lorsque cet intérêt, par sa nature et son intensité, peut raisonnablement être regardé comme étant de nature à influencer ou paraitre influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif de ses fonctions.

Cedric O a été secrétaire d’État au Numérique de 2019 à mai 2022.

En juin 2023, Le Conseil d’État a confirmé l’interdiction pour l’ex-secrétaire d’État au Numérique Cédric O de devenir administrateur du groupe informatique Atos, pour éviter tout conflit d’intérêt, comme l’avait déjà décidé la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) en novembre 2022.

Cédric O est membre du Comité sur l’IA générative créé en septembre 2023 par la Première ministre Elisabeth Borne, qui comprend plusieurs responsables de groupes privés experts en la matière. Sa mission est de présenter d’ici six mois « des propositions concrètes » pour adapter la « stratégie nationale » IA de la France.

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@Martin_Penwald

effectivement, il aurait du se retenir, my bad, j’ignorais pour ce poste

Il n’aurait pas dû accepter, on aurait pas dû lui proposer…

Les fondateurs de la startup sont des anciens de Meta et Google, en proposant de donner à Cedric O plus de 17 600 actions pour 1 centime chacune, qu’attendait-il en retour ?

Au vu du réseau qu’il s’est constitué au Secrétariat d’État au numérique et de sa déontologie, on peut vraiment se poser la question…

totalement, je retire ce que j’ai pu dire là dessus, je ne savais pas qu’il bénéficiait de ce poste à ce moment précis.
Il me semble bien qu’il y a à la fois un délit d’initié et un conflit d’intérêt.

Encore une fois, non, pas de délit d’initié : le délit d’initié ne concerne que les entreprises cotées en bourse, parce que n’importe qui peut en acheter des parts à tout moment, et doit donc être protégé de ceux qui bénéficieraient d’informations non publiques pouvant avoir un impact significatif sur la cotation.

Je parlais au sens large, pas strictement boursier : tu as bénéficié d’une information « indue » dans le cadre de ton boulot. Effectivement c’est peut être pas répréhensible, mais tu n’as pas juste eu un conflit d’intérêt dans le sens ou en plus tu as pu favoriser la boite dans laquelle tu venais d’être associé, tu as bénéficié d’une information dès le départ dont tu n’aurais pas du « profiter » en quasi exclusivité

Et quelle est cette information dont il aurait bénéficié indûment selon toi ? Et surtout, en quoi ça constituerait un délit ?

Rien que le fait que ce soit pas lui directement qui ait acheté ces actions mais sa boite de consulting montre qu’il savait que ça puait…

Non, ça c’est juste une pratique très courante quand tu es impliqué dans des entreprises, regrouper toutes tes participations dans une société holding, notamment pour des raisons fiscales : tu n’es imposé et chargé personnellement que sur la rémunération que te verses ta holding, pas sur les plus values, qui sont seulement soumises à l’impôt sur les sociétés, et les plus-values et moins-values peuvent se compsenser à plusieurs années d’intervalle, au lieu de seulement sur la même année. Et ça peut aussi faciliter certaines transactions.

La deuxième société que j’ai créé récemment, j’ai fait pareil, ce n’est pas moi personnellement qui détient les parts, c’est ma première société.

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C’est précisément comme ça que Bernard Arnault, pour ne citer que lui, fait pour ne pas payer ce qu’il doit a la société.
En définitive il paye moins que le petit artisan imposé autour de 20%.
Ça s’appelle gruger et c’est comme ça que l’état de retrouve avec un manque à gagner qui fait qu’il défonce la sécurité sociale et l’éducation par exemple…
Donc on fait quoi dans ces cas la ?

Au minimum il faudrait déchoir de tout prestations sociales ceux qui ne contribuent pas a l’effort collectif. Payer 100% des consultations toubibs, des médicaments, des consultations de spécialiste. Par exemple.
Pour faire sentir le cout de la tricherie…

Même à 1000 balles la consult, tu crois que Arnault il la sent passer?
Le mec il paye mensuellement son médecin perso qui le suit dans ses déplacemenents…

Ce n’est pas la solution, la solution, c’est une flat tax pour absolument tout le monde, pas d’abatement, pas d’exception.
Résultat, personne n’a l’impression d’être entubé puisque tout le monde paye le même %age, et les montages financiers tels que le « génial M. O » n’ont plus de raison d’être.

Bernard Arnault va beaucoup plus loin, avec des montages via des sociétés à l’étranger (dont plus de 300 sociétés établies dans des pays classées paradis fiscaux…) pour échapper aussi en partie à l’impôt sur les sociétés (je ne dit pas que Cédric O ne le fait pas… mais jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le cas), et il utilise des sociétés basées dans des paradis fiscaux pour des dépenses personnelles.

Le principe de la holding en France, quand on ne va pas plus loin, ça ne permet pas d’échapper à l’imposition personnelle : dès lors qu’on se rémunère via la holding, cette rémunération est chargée et imposée au taux normal. Et ce qui reste dans la holding, ça appartient à la holding, on ne peut pas l’utiliser personnellement (sinon, c’est de l’abus de bien social, même si on est propriétaire à 100% de la holding). Ce qui est logique, tant que l’argent n’est pas reversé à une personne physique, il reste à la disposition exclusive de la société, et c’est donc bien l’impôt sur les sociétés qui doit s’appliquer, et une fois que ça devient de l’argent personnel, il est imposé au titre de l’imposition des personnes physiques (et au passage, il aura même été imposé deux fois : une première fois à l’IS, une seconde à titre personnel quand les dividendes sont versées).

Par exemple, si il a vendu la moitié des parts qu’il avait dans Mistral AI pour environ 10 millions d’euros, ces 10 millions d’euros vont impliquer le paiement en 2024 de 2.5 millions d’euros d’impôt sur les sociétés. Et si sur les 7.5 millions restants il se verse 500 000€ de dividendes, ces 500 000€ seront soumis à 45% de charges sociales (sauf les 300 premiers euros dans son cas, négligeable…) et le reste sera soumis soit à l’impôt sur le revenu progressif soit au prélèvement forfaitaire de 12.8%.

Et ce type de montage est loin d’être l’apanage des plus aisés : toute personne qui détient des fonds de placement (même les 100€ sur une SICAV quelconque que ton conseiller bancaire t’as fait placer sur une assurance-vie pour faire date) est dans une telle situation. Car c’est exactement comme ça que ça marche aussi quand on a des parts dans un fond de placement : on n’est pas imposé sur les plus-values réalisées par le fond sur ses investissements (par contre, le fond paye de l’impôt sur les sociétés dessus), et on n’est imposé personnellement que lorsqu’on est rémunéré par le fond (versement de dividendes) ou lorsqu’on fait une plus-value en revendant ses parts (et là aussi, si Cédric O vend des parts de sa société, il sera imposé dessus…).

D’ailleurs même quand tu détiens en direct des actions d’une société, c’est le même principe : tu n’es pas imposé personnellement sur les bénéfices de la société (mais elle l’est de son côté), tu n’es imposé que quand la société te verse des dividendes où quand tu fais une plus-value en revendant tes parts.

Ça me semble difficilement envisageable, imposer les faibles revenus à 20 ou 30% ça serait intenable pour eux…

Par contre il faudrait effectivement revoir globalement l’ensemble de la fiscalité directe pour qu’il y ait une réelle progressivité du taux d’imposition effectif, ce qui n’est pas le cas actuellement, à cause des trop nombreuses niches fiscales qui permettent de le réduire quand on a les moyens…

Dans un premier temps, comme nettoyer tout ça serait assez complexe, on pourrait par exemple commencer par fixer un taux minimum d’imposition effective, empêchant de trop réduire son imposition via des niches fiscales.

Et en excluant éventuellement de ce dispositif certaines réductions d’impôt qui ne relèvent clairement pas de l’optimisation fiscale (essentiellement la réduction d’impôt pour don à des associations d’utilité publique, qui pour moi ne relève pas de l’optimisation, dans la mesure où au finale ça coûte quand même plus cher de faire le don que de ne pas le faire et payer l’impôt).

Je te laisse imaginer, quelque chose qui permettrait, au hasard, de faire changer tes 146 balles en 22 millions d’euros alors que tu es juge et partie en ce qui concerne l’IA en france ? juste ça ?

Quand on accuse, il ne faut pas juste « imaginer », il faut des preuves hein…

Quelles actions réalisées par Cédric O auraient pu lui permettre d’anticiper que Mistral AI trouverait 9 mois plus tard des investisseurs prêts à mettre 400 millions pour 20% de la boîte ?

Et accessoirement, ces actions éventuelles constitueraient plus un conflit d’intérêt (il agit dans un de ses postes pour favoriser ses intérêts dans un autre), pas un truc comparable à un délit d’initié (il connaît une information ayant un impact sur la valorisation et que les autres ne connaissent pas)…

Quand au conflit d’intérêt, une enquête est justement ouverte. Ce qui ne veut pas dire qu’il y a forcément eu un conflit d’intérêt, mais que des vérifications vont être faites pour savoir s’il y en a eu un ou non.

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je trouve la coïncidence plus que troublante, ça me suffit pour ne pas garder ma position initiale - mais je ne te force pas à faire de même.

Je l’ai déjà dit : si quelqu’un m’apporte une info de nature à remettre en cause mon point de vue, je le fais sans hésiter, j’évite de tomber dans la « cascade d’engagement » , je ne dois rien à ce mec, et j’ai un gros doute sur le hasard de sa fortune.

j’ignorais le poste qu’il occupait à l’époque, ça me suffit pour juger tout ça un peu trop énorme.

Y’a enquète, c’est elle qui tranchera, je pense effectivement qu’il y a un gros soucis, mais tu as aussi parfaitement raison sur le fait que je ne devrais pas être affirmatif dans la qualification des faits.

Je comprends le principe que tu défends, mais ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de preuves a l’instant t, qu’il faut se voiler la face et supposer qu’il est inocent, surtout quand des éléments convergent, que le bon sens et l’histoire indiquent également la même direction.
Alors oui, il faut des preuves pour condamner.
Mais un faisceau d’éléments douteux, ça doit quand même questionner fortement.