Commentaires : Demain, tout fabriquer à la demande instantanément?

Et si de nouvelles techniques d’impression 3D permettaient de tout fabriquer en quelques secondes ? Et si cela transformait en profondeur notre façon de produire et de consommer ?

« Vyomesh Joshi, PDG de 3D Systems »
ex-PDG de 3DSystems…

Juste à activer le bouton de traduction en français et hop :wink:

Pour ma part, j’y suis déjà depuis des années.

Je crée pas mal d’objet en 3D et je l’utilise également pour réparer.

Mon imprimante 3D est devenue si indispensable que je me demande comment j’ai bien pu faire pour vivre sans. C’est vraiment le pied. Et vive les objets durables…

Est ce que c’est pour monsieur tout le monde ? Je dirais que pour l’instant, non.

Pourquoi ? Parce que le bon petit consommateur moyen, bien éduqué par le système commercial et scolaire n’a ni le savoir faire, ni l’envie, ni le temps de fabriquer des objets par lui même.

Dans le cas contraire, il ne serait plus un bon petit esclave du système, ce qui serait très subversif. Mais comme vous allez le voir, ce n’est pas pour demain.

Pour ceux qui veulent se lancer la dedans, en premier lieu, ça demande pas mal d’investissement en temps pour maitriser les logiciels de CAO. Oui, on trouve des objets tout faits par d’autres sur le Web. Mais dans beaucoup de cas, c’est pas fabuleux. Et surtout, c’est pas adapté forcément pour vous. Comme logiciel, je vous conseille FreeCad et OpenScad.

Ensuite, il ne faut pas croire que les imprimantes 3D c’est simple.

Déja, il faut apprendre à les paramétrer correctement. Et ce sont des machines compliquées, il y a beaucoup de réglages et de choses à comprendre quand on veut obtenir de belles choses. Et dans le temps, il se produit pas mal de problèmes de maintenance, il faut apprendre à les réparer. (Ma femme prétends que l’imprimante 3D sers surtout à imprimer des pièces juste pour sa propre maintenance…)

Il faut choisir la bonne matière en fonction de ce qu’on fait. Et cela change les paramètres d’impression. Absolument tout influe sur les réglages, même la couleur du fil et la forme de la pièce. Les différentes matières ont toutes leurs avantages… et pleins d’inconvénient.

Ensuite, il ne faut pas croire que ça sors des objets tout beau, tout finis et sans mettre les mains dans le cambouis. Il y a souvent pas mal de « post processing » à faire. Ebavurage, alésage, découpage des supports, assemblages, etc…

Alors oui, pour ceux qui sont prêts à investir un peu de temps pour apprendre(en fait, beaucoup de temps), après, c’est le saint graal. Vous serez capable de faire VOS objets. Depuis le fait de les imaginer jusqu’à les réaliser…

Sinon, un dernier conseil, ne les laissez pas trop sans surveillance et vérifiez souvent la connectique de puissance. Parce que c’est vite arrivé de mettre le feu à la baraque :wink:

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« Parce que le bon petit consommateur moyen, bien éduqué par le système commercial et scolaire n’a ni le savoir faire, ni l’envie, ni le temps de fabriquer des objets par lui même. »

Pardonnez moi d’avance d’être désobligeant avec vous, mais le fait que beaucoup de gens ne s’impliquent pas dans l’impression 3D comme vous le faîte n’est pas synonyme de « moutons » comme vous le dites.
Nous sommes tous uniques et nos passions sont forcément variées, cette acceptation des différences semble malgré tout exclue de votre schéma cérébral.

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En complément de ta réponse. consommer du matériel d’impression 3D fais aussi de lui un « bon petit consommateur » ^^’

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Bonjour,

Vous utilisez « comme vous le dites » à mauvais escient.
Pour ma part, je n’ai pas interprété les propos de KlingonBrain comme la dénonciation d’un comportement panurgien (comportement calqué sur celui des autres) mais plutôt comme la critique de l’habitude de la facilité et l’absence d’enseignement du goût de l’effort.
Cordialement.

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Le propos de @KlingonBrain est un peu excessif mais il a raison. Nous sommes tous asservis au système qui pousse à acheter tout (et n’importe quoi aussi) pas cher.
Après, pour le moment effectivement, comme il le dit, ce n’est pas pour tout le monde, mais il y aura aussi des progrès la dessus, softs plus simples et imprimantes « ready to use » plus grand public.
Et au niveau industriel, les couts seront toujours supérieurs aux grandes séries actuelles, sauf pour du sur-mesure ou là c’est bien plus flexible, performant et moins couteux qu’un objet fabriqué artisanalement.
Reste que le commerce va surement s’adapter en fournissant des modèles 3D à imprimer chez soi. Au lieu d’acheter un objet dans un magasin, on achètera le « plan » et automatiquement l’objet sortira de l’imprimante quelques minutes après.

L’adoption de l’impression 3D par le grand public n’a jamais atteint les niveaux prophétisés, et le témoignage de KlingonBrain explique bien pourquoi. Il y a trop de freins pour que ça se généralise chez Monsieur tout le monde.

L’article est intéressant, mais il fait l’impasse sur la chaîne numérique qui permet d’alimenter les imprimantes 3D en contenu. Que ça soit via des logiciels de CAO pour produire des designs spécifiques adaptés à l’impression 3D, ou des scanner pour numériser la pièce à produire (notamment dans le médicale avec les scanners intra-oraux ou intra-auriculaires), le design de pièces 3D nécessite du temps et de l’expérience (pour connaître toutes les contraintes liées au process). Vous pouvez toujours aller chercher des designs sur internet, mais dans ce cas, il n’y a plus vraiment de personnalisation.

Au final, la fabrication additive est beaucoup plus portée par l’industrie, et c’est là que les changements les plus importants sont en train de se produire. Pour qu’elle soit mise en oeuvre, il faut qu’elle soit économiquement viable:

  • soit parce que les procédés classiques sont plus onéreux (l’injection plastique est très économique pour les grandes séries, mais sur les petites et moyennes séries, le prix du moule d’injection est trop pénalisant, et l’impression 3D peut apporter sa pierre à l’édifice, soit en imprimant les pièces directement, soit en imprimant un moule moins résistant mais suffisant pour la quantité de pièces à sortir)
  • soit parce que le design est impossible à fabriquer avec d’autres procédés. Dans ce cas, les exemples d’assemblages complexes remplacés par une seule pièce imprimée en 3D sont nombreux.

Pour la Xolographie, je suis très sceptique. La maîtrise de la chimie avec un seul photo-initiateur pour garantir les priopriétés techniques/fonctionnelles requises n’est déjà pas évidente. Alors pour gérer un mélange avec deux photo-initiateurs qui réagissent à des longueurs d’ondes différentes, ça me paraît très compliqué. Le procédé d’impression basé sur la tomographie comme celui développé à l’EPFL (projection du profil à imprimer sur une cuve de résine en rotation) me parait déjà bien plus simple à mettre en oeuvre.

En tout cas, c’est un domaine dans lequel il est passionnant de travailler.

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Merci pour ce retour. Justement c’est une question que je me pose sur l’acquisition d’une telle imprimante lorsque vous parlez de « réparer ». Mais me suis souvent interrogé sur la solidité de la pièce créée (égal à la pièce d’origine ? moins solide ? plus ?)
Cela vaut-il vraiment le coup ? Avez-vous des exemples pour me faire franchir le pas ^^ ?

Merci pour toutes ces informations complémentaires.
Pour ce qui est des designs sur Internet et de la personnalisation,sont-ils incompatibles ou la personnalisation nécessite-t-elle simplement de mettre les mains dans le cambouis et d’éditer les plans avec un logiciel adéquat ? J’imagine que parmi les logiciels gratuits et libres d’édition 3D, certains n’ont pas une ergonomie trop ésotérique.

Ça va surtout être du cas par cas, certaines pièces peuvent être plus solides car la conception a été revu et amélioré (l’avantage de l’impression 3d personnelle) si la pièce est disponible ou si on possède les compétences pour la créer ou recréer sois même.

Dans d’autres cas la pièce est fatalement moins solide du fait du fonctionnement même des imprimantes 3D par dépôt de matières, les différentes couches pouvant créer un point faible.

Ça va dépendre aussi du plastique utilisé (PLA,ABS, etc…)

C’est vraiment super intéressant et plaisant quand on met les mains dans tout ça :+1:

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Ca va aller la condescendance là ? :face_with_raised_eyebrow:
Dommage que tu torpilles complétement ton commentaire qui aurait pu être intéressant avec une arrogance mal placée.

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pas trop convaincu par l’exemple du magasin de lunettes (sur-mesure & pas de stock).

Déjà pour le côté sur-mesure il y a quoi d’autres ? des bagues, et puis, euh, je cherche sans trouver. Ensuite, dans un magasin de lunettes traditionnel, on va trouver combien de matériaux différents (un plastique ce n’est pas un autre plastique), 50, 100, 150 ? ce qui sera impossible à obtenir comme éventail rentable en stock pour l’impression, donc on parlera de magasin à choix restreint (sans parler qu’assembler des matériaux totalement différent en magasin ça ne se compare pas à une finition d’usine).

Pardonnez moi d’avance d’être désobligeant avec vous, mais le fait que beaucoup de gens ne s’impliquent pas dans l’impression 3D comme vous le faîte n’est pas synonyme de « moutons » comme vous le dites.
Nous sommes tous uniques et nos passions sont forcément variées, cette acceptation des différences semble malgré tout exclue de votre schéma cérébral.

Ce n’est pas ainsi qu’il faut le comprendre.

Réaliser que nous sommes des moutons, c’est juste un constat. Et même si cela nous embête de réaliser ce que nous sommes, cela ne change rien au fait que c’est malheureusement la réalité. Il y a juste ceux qui préfèrent se voiler la face et se raconter des histoires et ceux qui acceptent de voir la réalité en face et d’accepter la frustration quand au fait qu’ils n’ont pas le pouvoir de la changer.

Depuis le plus jeune âge, l’essentiel du temps apprentissage qui nous façonne est complètement dirigé. On décide pour nous de quelles connaissances sont importantes et lesquelles sont inutiles. Nous sommes le produit que le système à décidé de faire de nous.
Et ce système ne cherche pas à produire des individus polyvalents, autonomes et capable de de construire des choses par eux même. Au contraire, le système produit de plus en plus de personnes très spécialisées destinées à juste devenir des pièces détachées interchangeables et jetables dans le système productiviste. Mais aux capacités quasiment nulles en dehors de leur métier, limitant par la même leur capacité de survie en dehors de ce système.

Ensuite, le système commercial par le biais du marketing et de la définition des produits se charge de nous éduquer en tant que consommateur. Et ils font usage de technique de manipulation comportementales très avancées, ce n’est pas juste une légende. Et cela afin que nous remplacions nos objets régulièrement, aussi souvent que cela arrange les industriels. Surtout, que nous renoncions à les réparer et les faire durer. Mais aussi et surtout, à oublier de considérer les qualités réelles des produits ou leur utilité concrète.
Enfin de croire que nous aurons réussi notre vie quand nous aurons coché un certain nombre de cases sur l’échelle des possessions matérielles les plus futiles.

Devenu adulte, le monde du travail fait de notre vie un cadre extrêmement rigide conditionnant notre progression à un conformisme et une servitude occupant une part immense de notre temps. On arrive même à nous faire croire qu’il faudrait travailler toujours plus et toujours plus longtemps. Et cela alors que la productivité de l’homme n’a cessé d’augmenter grâce aux machines et que l’humanité n’a jamais été aussi productive au point de saccager la planète en pillant ses resources. La question est de savoir si nous avons réellement aboli l’esclavage ou si nous lui avons juste trouvé une autre forme et un autre nom.
Même si la corde avec un noeud coulant que beaucoup de gens portent au cou a de jolis dessins, il n’en reste pas moins que c’est un signe de servilité. Si vous ne le voyez pas ainsi, demandez vous si vous avez vraiment le pouvoir de la remplacer par quelque chose d’autre, par exemple de débarquer lundi matin avec une crête punk.

La réglementation, dont le volume augmente de façon constante tends à vouloir régir le moindre de nos faits et gestes et à nous ensevelir progressivement dans un esclavage de complexité, de stress et de démarches. Et bientôt, de système de contrôle en caméra de surveillance, le moindre de nos écart sera peut être bientôt sanctionné. Et on peut craindre le pire avec l’avènement des IA. A quand le QR code pour aller pisser ?

Pour finir, on pourrait croire que la politique nous donne un moyen de décider, mais c’est au final plus une sorte de « prêt à penser » qui réduit nos options à quelques choix prédéterminés. Dont la plupart se réduisent d’ailleurs à « cause toujours » : tu peux toujours voter pour qui tu veut (en fait, pas vraiment), mais il ne se passera rien si tu ne vote pas pour qui il faut. Et le camp gagnant qui décidera d’absolument tout étant toujours et invariablement celui d’une certaine forme de pensée unique, toujours la même. Démocratie ou dictature de la majorité ? Est ce que le fait d’être nombreux à avoir tort donne t’il pour autant raison ?

Bref, au final, il y a assez peu de libre arbitre dans tout cela. Et mon propos n’est pas du tout de juger les gens ni de faire croire qu’il existerait des solutions simples ou une forme de militantisme qui résoudrait les choses de manière miraculeuse, car ce n’est pas le cas.
Mon propos n’est pas non plus de faire croire qu’il suffirait juste de se mettre à l’impression 3D pour résoudre les problèmes du monde, car ce n’est bien évidement pas aussi simple.

Non, ce que je voulais dire simplement, c’est juste que les compétences qu’il faut pour tirer parti de l’impression 3D et plus globalement de la logique DIY sont totalement à l’opposé de la culture et des compétences que l’on donne au plus grand nombre. Puisque pour cela, il faut être polyvalent. Et ma conclusion, c’est juste que cela n’arrivera pas de sitôt, parce qu’absolument aucun des lobbys qui ont du pouvoir dans notre société, qu’ils soient politiques, marchands ou industriels n’a le moindre intérêt à ce que cela change.

Voila pourquoi ces techniques resteront pour longtemps l’apanage d’une minorité de démerdards.

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« Sur le plan industriel, l’impression 3D va considérablement simplifier les méthodes de production, permettant de réaliser de vastes économies d’échelles, y compris pour les industries les plus exigeantes. »

Et je pense que la révolution apportée par l’impression 3D est vraiment axée sur ce point là

Ca va aller la condescendance là ? :face_with_raised_eyebrow:
Dommage que tu torpilles complétement ton commentaire qui aurait pu être intéressant avec une arrogance mal placée.

Tu prends des cadres dynamiques bien diplômés qui bossent dans une grande société, tu les met dehors de leur boulot du jour au lendemain, tu verra que la plupart ne sauront pas réparer leur voiture, ni leur machine à laver.

Si je suis arrogant par le fait de décrire cette réalité, alors il ne me reste plus qu’a assumer le fait de l’être.

Merci pour ce retour. Justement c’est une question que je me pose sur l’acquisition d’une telle imprimante lorsque vous parlez de « réparer ». Mais me suis souvent interrogé sur la solidité de la pièce créée (égal à la pièce d’origine ? moins solide ? plus ?)

En règle générale, quand on répare une pièce, on ne la refait pas à l’identique. Et cela pour diverses raisons. D’abord parce que l’impression 3D et l’injection plastique sont deux procédés différents qui n’ont pas les mêmes contraintes. Ce qu’on peut faire facilement avec l’un, on ne le fait pas facilement avec l’autre. Et inversement.
Donc en générale, quand on refait une pièce, on la re-conçoit et on l’améliore au passage.
Sur le plan de la solidité, l’impression 3D est moins résistante que les pièces injectées à épaisseur égale. Mais cela n’empêche pas d’obtenir au final des pièces beaucoup plus solide par le contrôle de leur dimensionnement.
Après, c’est toujours du cas par cas en fonction de la pièce, de l’espace dont on dispose.
Il faut également savoir que l’impression 3D peut se combiner à plein d’autres techniques, que c’est juste une technique parmi d’autres dans la besace du DIY et non quelque chose d’universel qui fait tout.
Par exemple, on peut utiliser sa pièce imprimée en 3D et faire un moulage au sable pour la « transformer » en pièce en métal en utilisant une mini forge.

Cela vaut-il vraiment le coup ? Avez-vous des exemples pour me faire franchir le pas ^^ ?

Alors, mon conseil, ne vous posez pas de questions, lancez vous, achetez en une. Après tout, ça ne coute que 250€.

Amusez vous, passez y un peu de temps, votre imagination fera le reste. Vous trouverez par vous même tout ce que vous pourrez en faire.

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Le fait d’énoncer une réalité est une chose, mais il y a une façon de le faire.
Enfin bref, ce sujet n’est pas là pour parler de la politique de notre monde actuel, ni d’ailleurs pour se justifier sur son point de vue.

Personnellement, une machine de fabrication additive (si vous avez lu l’article, vous savez de quoi je parle) m’intéresse, par contre, arriver à choisir le bon modèle semble assez compliqué, d’autant que les quelques articles et / ou chaînes parlant d’impression 3d se focalisent beaucoup sur l’impression d’objets décoratifs (enfin, c’est du moins l’impression que j’en ai) et ce n’est pas le point qui m’intéresse.

Dans mon cas, ce serait surtout pour réaliser des objets « utiles », voir des pièces mécaniques (dans les limites des contraintes que peuvent supporter les matériaux utilisés évidemment).
Le principal soucis que je vois vient de la précision des machines (« grand public ») actuelles.

« que 250€ ».

Pour pas mal de monde c’est déjà une belle somme.
Et 250€ pour l’imprimante, mais tout ce qu’il faut à côté ?

C’est à dire, le fil, les éventuels produits supplémentaires, les pièces de rechange ? ane

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