Parce que l’énergie propre, ça n’EXISTE PAS. Même d’origine renouvelable, elle pollue, parce que sa forme naturelle n’est pas celle sous laquelle on la consomme, et il faut donc fabriquer des « usines » pour la transformer : fabriquer des éoliennes, des panneaux solaires, des centrales hydrauliques, etc… tout ça ça a un impact négatif sur l’environnement. Et si la consommation est 3 fois plus élevée, il faut en construire 3 fois plus…
Prenons l’exemple de la France. 40% du parc automobile en VEB, RTE estime que ça fera un appel d’énergie de l’ordre de 50 TWh sur le réseau. 10% de la consommation annuelle actuelle. Avec des VEH, ça ferait 150 TWh. On est plus du tout dans le même ordre de grandeur, et les aménagements à faire pour absorber ça ne sont plus du tout les même…
Et ce d’autant plus que l’un des points sur lequel RTE compte énormément pour absorber ça, c’est l’utilisation des VE comme stockage, pour absorber les pics de production en stockant dans les batteries et absorber les pics de consommation en tapant dans les batteries. Beaucoup plus compliqué à faire avec des VEH (à moins d’avoir une coûteuse station hydrogène à domicile, ce qui est prélevé dans ton véhicule le soir au moment du pic de consommation ne pourra pas y être réinjecté la nuit au moment du creux…), mais aussi beaucoup plus coûteux, du fait du mauvais rendement… D’ailleurs, pour les fermes de stockage d’énergie, tous les opérateurs de réseau électrique sont en train d’investir massivement dans la batterie… Ils regardent aussi un peu l’hydrogène, mais plus dans une optique de diversification (en vendant l’hydrogène produit) que dans une optique de stockage.
Ensuite, il y a aussi tout simplement le problème du coût. Trois fois plus d’énergie nécessaire, ça veut dire un coût d’utilisation au kilomètre trois fois plus élevé. Avec en plus un coût à l’achat qui a peu de chances d’être inférieur (TOUS les composants d’une VEB se retrouvent dans un VEH, avec juste une batterie plus petite, mais avec en plus tout le système hydrogène) et un coût d’entretien et un risque de panne qui sera inévitablement supérieur (puisque s’ajoute le système hydrogène, qui nécessite de l’entretien et introduit des risques de pannes), l’équation n’est économiquement pas viable, sauf dans les cas où le temps de recharge est vraiment un problème incontournable. Ce n’est pas le cas dans l’automobile pour au moins 95% des usages…
L’article parle quand même surtout de camions, plus que de voiture hein…
La Corée du Sud est un acteur de poids dans le domaine du transport maritime, où l’hydrogène a du sens. Politiquement, en investissant dans l’hydrogène, ils espèrent aussi faire leur place dans le ferroviaire, l’aérien et le transport routier. Mais dans l’automobile, on voit bien que le constructeur national croit beaucoup plus au VEB qu’au VEH : il investit au bas mot dix fois plus dans les premiers, et sa production de VEB est au moins 20 fois plus élevée que sa production de VEH.