Le numéro 1 comprend tous les fonctionnaires, tous les larbins officiels de la piété luthérienne en Danemark, le ministre de l’intérieur étant leur pape infaillible.
BLOY, Journal, 1899, p. 302.
C. Arg. et pop. La carte représentant le valet. Le roi sur neuf n’osa plus enjamber, le larbin reparut (LARCH. 1872, p. 163).
,Planque à larbin. Bureau de placement(RIGAUD, Dict. jargon paris., 1878, p. 269). ,,Suce larbin. (...) Bureau de placement de domestiques. Les bureaux de placement, tels qu'ils existent maintenant, nuisent à ceux qui se font servir, et à ceux qui servent
(VIDOCQ, Voleurs, t. 2, 1836, p. 106).
REM. 1. Larbinage, subst. masc. Manière d’être qui ne convient qu’à un larbin. Nous n’aimons pas, Pampille et moi, ce qu’on appelle le confort moderne [des hôtels] (…) le larbinage suisse, anonyme et effrayant, qui vous traite cérémonieusement, avec une indifférence parfaite (L. DAUDET, Vers le roi, 1920, p. 86). 2. Larbinisme, subst. masc. a) Attitude, mentalité de larbin. (Dict. XIXe et XXe s.). b) Au fig. ,Manière de penser et d’agir vile`` (FRANCE 1907). 3. Larbinier, -ière, adj. et subst. a) Adj. Relatif au larbin. Des larbins, mes enfants, des larbins! et de l’uniforme! je veux dire de la livrée! une véritable garde du corps, une milice larbinière (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 41). b) Subst., arg. Complice d’un cambrioleur. C’est le larbinier qui va préalablement en reconnaissance pour préparer le vol (VIRMAITRE, Dict. d’arg. fin-de-s., 1894, p. 160).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1827 « mendiant » (GRANDVAL, Vice, p. 105), sens isolé; 2. 1829 « domestique » (Mém. d’un forban philosophe p. 177 [ici, fém.]); 3. 1872 « homme servile » (GONCOURT, Journal, p. 905). Orig. obsc. (FEW t. 23, fasc. 119, p. 59b). Peut-être altération, avec agglutination de l’art. déf., de l’arg. habin « chien » (ca 1460, GREBAN, Mystère des actes des apôtres, éd. 1537, 1540 ou 1541, l. 8, fo 104 vo ds SAIN. Sources arg. t. 2, p. 372; ca 1566, RASSE DES NUDS, Jargon ds Romania t. 83, p. 310, s.v. sabre; v. aussi SAIN. op. cit. t. 2, p. 383), lui-même var. de hapin « id. » (1725, Vice puni ds SAIN. op. cit. t. 1, p. 333) dér. de happer « attraper par la gueule » (FEW t. 4, p. 382a et t. 22, fasc. 138, p. 6b; ESN.). À rapprocher, pour l’évol. sém., de hubineux « catégorie de gueux qui prétendaient avoir été mordus par des bêtes enragées et faire un pèlerinage à Saint-Hubert » (1561 RASSE DES NUDS, Abbuz ds Romania t. 83, p. 304), hubins « id. » (1628 Jargon de l’argot réformé ds SAIN. op. cit. t. 1, p. 225), hubin « chien » (1728, Jargon…, ibid. t. 1, p. 196, note 3), lubin « domestique » (1821, ANSIAUME ds ESN.). Fréq. abs. littér. : 93. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 10. - QUEM. DDL t. 7 (s.v. larbinisme). - SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 228, 270, 285, 293, 311. - SPITZER (L.). Deux notes arg. Fr. R. 1944, t. 18, pp. 17-19.