Ouep j’aimerais savoir où en est cette maladie concrètement dans les esprits aujourd’hui. L’avantage de l’anonymat sur ce forum, c’est que vous n’êtes pas obligé de mentir pour vous faire beau, contrairement à une conversation réelle. Dites ce que vous pensez, ce que vous faites ou si vous vous en foutez. Et oui, vous avez le droit de ne jamais mettre de capotes et de le dire. Il s’agit d’échanger des opinions, pas de pointer du doigt. Du reste, si ça s’envenime, les règles du forum s’appliqueront. Encore faut-il qu’il y ait du monde qui poste.
C’est en lisant un certain sujet sur ce forum que l’idée m’est venue.
Je considère que la meilleure façon de lutter contre le sida reste de mettre des capotes, et pas d’en avoir. On m’oppose toujours l’excitation du moment. Je peux comprendre, seulement des vies valent plus qu’un moment intense. Même si ça casse le romantisme d’une première fois, d’une excitation rare. Nous ne sommes plus au début de la maladie, nous ne pouvons plus dire que nous ne savons/savions pas. Les parents doivent aussi avoir un discours décomplexé vis-à-vis de leurs enfants, le sexe n’est plus honteux ou caché. Et malheureusement, même si grâce aux trithérapies l’espérance de vie est étendue (mais à quel prix!), il va falloir encore beaucoup de temps et de morts à la recherche.
Il ne me viendrait pas à l’idée de faire l’amour sans capotes lors d’une première rencontre. Dans le cadre du coup d’un soir, c’est encore plus évident pour moi. Bien sûr au bout de quelques temps, après un test commun et de la confiance, je n’en mettrais plus avec ma partenaire. Ce n’est pas que le fait d’avoir passé le test ou d’avoir confiance est un gage d’immunité hein.
Je ne connais pas tant que ça de personnes dans la vingtaine ou célibataires. Mais j’ai l’impression que mettre une capote est parfois difficile pour certains de cette génération, pas un geste naturel. Bien sûr, le plaisir est amoindri avec une capote. Mais il n’y a pas que la pénétration et même si le plaisir est inférieur, il est bien réel pourtant. :oui:
Certains partent du principe que pour peu que t’as l’air clean, tu es clean. Bah non, c’est plus compliqué que ça. Vous pouvez être contaminé sans que votre partenaire porte des stigmates visibles, et il suffit d’une fois. Certains/certaines vont même porter le virus en eux sans qu’il se déclare.
La médiatisation pour le sida puisqu’on parle principalement de cette maladie ne marche plus; cette immense hypocrisie de porter un ruban pendant 1 journée et de faire une simple soirée télévisuelle… [:berk] Je m’attend presque à me faire stigmatiser parce que je n’en porte pas. Cette fierté imbécile… Ca a pris beaucoup de temps à décoller cette étiquette de maladie réservé aux homos, aux drogués. Ou les hémophiles ayant contracté le virus lors de transfusions de sang étaient tous homos et/ou drogués? Si tant est qu’elle ait disparu.
Et puis ces gens des médias si prompts à nous faire la leçon, à se donner bonne conscience à peu de frais… Qu’en est-il à la télé, au ciné? Vous vous rappellez d’un film, d’une série montrant simplement une capote? Ou l’image d’un paquet de capotes traînant dans une pièce? Alors qu’il n’y a plus aucun film, ni série n’ayant pas au moins une scène torride. Y aura forcémment (enfin j’espère) des films cités mais ils seront l’exception, pas un pourcentage notable. Foutue hypocrisie. Alors que l’impact d’une scène avec des acteurs célèbres (puisque les célébrités de tous bords font office de modèles malgré elles) assurerait plus de retombées que bien des pubs. Rien qu’une capote sur table filmée 1 seconde comme élément intégré de la vie.
De là à dire qu’une maladie non ou mal médiatisée n’existe plus…
Si vous êtes encore là après toute cette lecture, déjà merci. Et lisez le bouquin de Didier Lestrade “Act Up, une histoire”, un de ses co-fondateurs. Très intéressant puisque ça remet en perspective non seulement l’association mais aussi le côté social, politique pendant ces années-là. A vous lire.
Edité le 31/07/2010 à 17:45