Le haut débit dans le limousin n'est plus une utopie

LIMOGES, 16 jan 2005 (AFP) - Le territoire rural du Limousin est en passe de réaliser ce qui, il y a quelques années, était vu comme une pure utopie: fournir l’internet haut débit partout, des hauteurs du plateaux de Millevaches aux confins de la Haute-Vienne en passant par les rives de la Corrèze.

Réunies au sein d’un syndicat mixte, les collectivités territoriales de la région - les villes, les trois Conseils généraux et le Conseil régional - viennent en effet de désigner le groupement Axione-Sogetrel pour construire et exploiter pendant 20 ans un réseau de télécommunications qui couvrira l’ensemble de la région.

Selon Pierre-Eric Saint-André, directeur général d’Axione, “100% des communes, des administrations, 99% des entreprises et 96% de la population”, auront accès au haut débit fin 2006.

Dans le cadre d’une délégation de service public, un “opérateur d’opérateurs”, Dorsal Télécom, va être créé et mettra cette infrastructure, composée de plus de 1.000 km de fibres optiques et d’autres technologies comme le Wimax (haut-débit sans fil) ou l’ADSL, à la disposition des opérateurs de détail.

Car aujourd’hui, les Free, NeufTelecom et autre Tiscali rechignent à investir dans cette région rurale, faiblement peuplée et à la population âgée. “Il y a une carence sur le marché de gros des télécommunications et le dégroupage n’existe pas”, souligne Stéphane Soyez, responsable des technologies de l’information à l’Agence régionale de développement (ARD).

"Nous savions que les opérateurs ne se précipiteraient pas en Limousin, ajoute le président (PS) du Conseil régional, Jean-Paul Denanot. “Et là où l’initiative privée n’existe pas, l’initiative publique doit prendre le relais”, dans un secteur considéré comme vital, insiste-t-il.

“Cas d’école”

Avec Dorsal Télécom, chaînon manquant entre ces opérateurs et les clients, “nous disposons d’un outil neutre, mutualisé qui proposera des services haut débit de qualité, en tout point du territoire au même tarif”, explique Michel Vergnier, député-maire (PS) de Guéret et président du syndicat mixte.

La loi sur l’économie numérique votée en juin 2004 permet désormais aux collectivités, non seulement d’investir dans les infrastructures de télécommunications mais aussi, lorsqu’il y a carence d’opérateur, de devenir opératrices.

Pourtant, monter un tel projet, d’un coût de 86 millions d’euros dont 45% de fonds publics, qui regroupe huit collectivités, n’a pas été simple. Le Conseil général de Corrèze, qui avait un autre projet dans ses cartons, ne s’est par exemple rallié que tardivement au syndicat mixte, lancé en mars 2002.

“La Corrèze a compris que seule, elle ferait moins et plus cher”, poursuit Michel Vergnier.

Pour Patrick Vuitton, délégué général de l’Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel (Avicca), c’est là que réside toute l’originalité de ce projet. “C’est la première fois en France qu’un syndicat mixte réussit à fédérer les différentes collectivités au niveau régional”, affirme-t-il.

Le projet Dorsal est d’ailleurs cité en exemple. “Nous sommes un cas d’école et on nous regarde avec intérêt”, se réjouit le président de la Région.


C’est une très bonne nouvelle pour les zones rurales.

Ola !!! Riker serait il train de changer le thème de ses posts??? :slight_smile:

Blague à part, c’est une très bonne chose pour le limousin.

Toutefois cela m’étonne un peu: alors qu’en campagne on supprime des bureaux de poste, on cherche maintenant à y faire passer le net?? :heink: