NEW YORK, États-Unis - Un regroupement américain de spécialistes de la santé exige la retraite du clown Ronald McDonald, la célèbre mascotte de la chaîne de restauration rapide qui symboliserait la malbouffe.
Composée de plus de 550 groupes et professionnels de la santé, l’organisation appelée Corporate Accountability International a fait publier, mercredi, une pleine page d’annonces dans six journaux américains, dont le Chicago Sun-Times et le New York Metro pour que cesse la publicité pour cette sorte de nourriture auprès des enfants.
Selon ces opposants, il est temps que le bonhomme aux cheveux rouges et à la salopette jaune, qui a maintenant 48 ans, tire sa révérence. Ronald McDonald encouragerait les enfants à se nourrir d’aliments néfastes pour la santé, menant à l’obésité et au diabète. Le titre de l’annonce publiée dans les journaux se lisait comme suit: Ordre des médecins: arrêtez la publicité de la malbouffe destinée aux enfants.
Le groupe Corporate Accountability International, qui a déjà fait campagne contre la mascotte du cigarettier Camel dans les années 1990, comptait se présenter jeudi à l’assemblée générale de McDonald pour demander à Ronald de rentrer chez lui.
L’entreprise allègue de son côté qu’elle est fière des produits qu’elle offre et que le clown Ronald enseigne aux enfants à être actifs. Lors de son assemblée générale l’an dernier, le géant de la restauration rapide avait dû se défendre contre les attaques du groupe tout en affirmant qu’il n’avait pas l’intention de se départir de leur mascotte au large sourire.
Dans une lettre aux journaux adressée au président-directeur général de McDonald, Jim Skinner, le groupe Corporate Accountability International lui a demandé de tenir compte de leurs préoccupations et de cesser la publicité destinée aux enfants encourageant la consommation d’aliments comportant un taux excessif de sel, de sucre, de gras et de calories, que ce soit par Ronald McDonald ou par toutes sortes de jouets.
La responsable du département de création chez McDonald, Marlena Peleo-Lazar, a rejeté ces commentaires, les jugeant non-fondés et a qualifié Ronald de force du bien.
Le clown le plus populaire au monde a pourtant connu des débuts modestes avec son nez fabriqué d’un verre de papier et sa perruque blonde. Avant d’être une statue, il a été un humain incarné par Willard Scott en 1963. Il servait des hamburgers et des frites aux enfants en se déplaçant sur un hamburger magique. Le personnage était décrit comme étant gauche et hyperactif.
Dix ans plus tard l’entreprise uniformise son maquillage et son comportement, de sorte que les comédiens qui le personnifiaient présentent une image uniforme.
En 2004, McDonald a voulu donner une nouvelle vie au clown en faisant de lui l’ambassadeur d’un style de vie équilibré. Il s’entraînait en vue des jeux Olympiques dans des publicités. Il a porté des vêtements de travail, des habits de cérémonie, il est entré dans le vrai monde. On l’a présenté comme un clown actif, jouant au soccer, sautant dans un cerceau, tout en encourageant les enfants à aller visiter le site Happymeal.com. Il n’était plus question de frites et de hamburgers.
Alors que les autres clowns se fanaient Ronald persistait. Il a même été immortalisé en peluches de collection, il participe à la parade de la Thanksgiving à New York et il trône au sommet dans le monde des mascottes.
On l’a également associé à des causes humanitaires comme les manoirs Ronald McDonald qui hébergent les parents d’enfants hospitalisés.
Selon le porte-parole de Corporate Accountability International, Nick Guroff, il s’agit là d’une forme de charité déguisée qui sert surtout à faire la promotion de leurs hamburgers.