Non, ce n’est pas la seule. Comme je l’ai dit, il y a aussi le côté recel : si Netflix diffuse en France un truc pour lequel il n’a pas les droits de diffusion en France, lui aussi viole le droit d’auteur (et là c’est plus une question de mesure de protection), et celui qui en profite est donc receleur.
Si tu considères que le géoblocage n’entre pas dans les mesures de protection efficaces. Ce qui n’est pas évident du tout.
Elle est contre au sein de l’UE, car elle considère l’UE comme un marché unique. Ça ne veut pas dire qu’elle est contre en dehors de l’UE.
Et même au sein de l’UE, la position de l’UE, ce n’est pas qu’un français en France doit pouvoir avoir accès aux contenus qu’un diffuseur fournit à un allemand en Allemagne. La législation de l’UE à ce niveau, elle dit jusque que le titulaire d’un service de diffusion dans un pays doit pouvoir profiter de son service quand il se déplace dans un autre pays. Ce n’est donc pas du tout la même chose.
Donc par exemple, moi qui suis abonné à Canal+, je dois pouvoir utiliser myCanal si je vais voir un ami en Espagne. Mais mon ami en Espagne n’a par contre pas le droit de souscrire à un abonnement Canal+ français.
Il y a une réflexion sur le fait de faire un vrai marché unique pour le streaming, avec donc le même catalogue dans toute l’UE pour chaque plateforme. Mais ça risque fort de se heurter à des grosses difficultés sur la gestion des droits… Prenons un exemple : Canal+ a obtenu auprès de Liberty Medias (société américaine) les droits exclusifs de la F1 sur le territoire français. La RTBF a obtenu les mêmes droits exclusifs sur le territoire Belge. Comment l’UE peut-elle imposer à Canal+ de diffuser aussi en Belgique, alors que l’ayant droit ne l’a pas autorisé et que ça violerait l’exclusivité de la RTBF ?
Donc pour moi, l’UE pourrait éventuellement imposer une obligation de diffusion partout pour les contenus dont la plateforme est propriétaire, mais pour les contenus dont la plateforme est seulement titulaire d’une licence de diffusion, ça me parait très problématique.
Ça remettrait en outre fortement en question certaines spécificités nationales… Par exemple, chaque pays à sa propre chronologie des médias. Un film peut ainsi être déjà autorisé à la diffusion en VOD ou en SVOD dans un pays, alors qu’il ne l’est pas encore dans un autre… Il faudrait donc commencer par une harmonisation de la chronologie des médias au sein de l’UE, et rien que ça, ça peut avoir des répercussions énormes (par exemple, Canal+ financera-t-elle toujours autant la production cinématographique si la règle qui leur donne la possibilité de diffuser les films avant tout le monde saute ?).
Pour les utilisateurs, c’est sûr. Rien de neuf à ce niveau, c’est à peu près pareil pour le piratage, les cas d’utilisateurs poursuivis sont extrêmement rares.
Pour les fournisseurs de VPN, ce n’est pas pour rien que quasiment tous sont allés s’installer dans des pays judiciairement peu coopératifs… Ils se doutent bien que installés dans un pays européens, ils auraient sans doute des procès au cul…