Et voilà, ils l'ont fait... - Essai nucléaire de la Corée du Nord

ça me rappelle les prémisses de la Première Guerre du Golfe (en 1991). Tout le monde parlait d’un conflit majeur, de pertes énormes pour les Alliés, de la 4ème armée du monde pour l’Irak, etc… Résultat : qqes mois de guerres, des pertes négligeables pour les alliés, une armée irakienne clouée au sol.
La c’est le même topo, sauf que l’armée coréenne est encore plus obsolète que ne l’était l’armée irakienne :neutre:

Ben moi cela me fait peur… et pas pour une guerre. Mais la Corée du Nord manque de soussous. J’ose imaginer s’ils vendaient l’arme sur l’ebay du terrorisme… Un fanatique richissime pourrait s’offrir une de ses saloperies.
[Mode parano off]

[Mode cyber on]
Bon je vais pas tarder a aller manger et parler de la taille des jupes des filles de cet automne.

d9pouces:
Ben … Sauf qu’il ne pouvait envoyer ses armes chimiques que sur des soldats et beaucoup de sables. Eventuellements quelques uns de ses habitants …
Séoul est un peu plus peuplé que le Sud Irakien… en êtres humains, pas en scorpions …

Sauf que les B-2 et les Tomahawk peuvent faire une partie du ménage… Même la France peut contribuer: un ASMP peut dégommer une cible à plus de 100 km… :slight_smile:

Un ASMP c’est déjà une bombe atomique … Ca va être sympa le coin si on doit nettoyer tous les km² de corée avec cette méthode.

Au moins ça évitera les touristes. :paf:

Pas forcément. Il suffit de conserver le système de propulsion et de guidage, et de changer les têtes nucléaires par des charges conventionnelles. C’est d’ailleurs à l’étude actuellement… :oui:

il y a une tres grosse difference entre l’armee irakienne et nord coreenne
la premiere etait faible et mal equipee et la seconde a quand meme 5.782.000 de fanatiques fou furieux pret a tout pour defendre leurs pays et ils sont armes jusqu’aux dents la coree du nord est une immense caserne a ciel ouvert
il quelques jours dans le 38eme parallele des soldats nord coreens etait occupe a faire des doigts d’honneur et a crache en direction des soldats americains et sud coreens :paf:

Toi tu as bien gobé la propagande nord coréenne :paf:
Et puis 5 millions de pékins avec des fusils, ça sert strictement à rien face à une aviation (et une armée) moderne :ane:

pourtant je ne suis pas communiste et j’ai jamais mis les pieds en coree du nord :paf:

non plus serieusement apres ce que les americains ont fait a leurs pays faut pas s’etonner que les nord coreens soit ultra fanatise :confused:

[#ff0000]Quand les Etats-Unis détruisaient un pays pour le sauver
Mémoires de feu en Corée du Nord[/#ff0000]

Par Bruce Cumings

[b][i] Professeur d’histoire à l’université de Chicago ; auteur de Parallax Visions : Making Sense of American-East Asian Relations, Duke University Press, Londres, 1999 et de North Korea, Another Country, The New Press, New York, 2004.

Plutôt que d’une guerre « oubliée », mieux vaudrait parler, s’agissant de la guerre de Corée (1950-1953), d’une guerre inconnue. L’effet incroyablement destructeur des campagnes aériennes américaines contre la Corée du Nord – qui allèrent du largage continu et à grande échelle de bombes incendiaires (essentiellement au napalm) aux menaces de recours aux armes nucléaires et chimiques (1) et à la destruction de gigantesques barrages nord-coréens dans la phase finale de la guerre – est indélébile. Ces faits sont toutefois peu connus, même des historiens, et les analyses de la presse sur le problème nucléaire nord-coréen ces dix dernières années n’en font jamais fait état.

La guerre de Corée passe pour avoir été limitée, mais elle ressembla fort à la guerre aérienne contre le Japon impérial pendant la seconde guerre mondiale, et fut souvent menée par les mêmes responsables militaires américains. Si les attaques d’Hiroshima et de Nagasaki ont fait l’objet de nombreuses analyses, les bombardements incendiaires contre les villes japonaises et coréennes ont reçu beaucoup moins d’attention. Quant aux stratégies nucléaire et aérienne de Washington en Asie du Nord-Est après la guerre de Corée, elles sont encore moins bien comprises, alors que ces stratégies ont défini les choix nord-coréens et demeurent un facteur-clé dans l’élaboration de la stratégie américaine en matière de sécurité nationale. (…)

Le napalm fut inventé à la fin de la seconde guerre mondiale. Son utilisation provoqua un débat majeur pendant la guerre du Vietnam, attisé par des photos insoutenables d’enfants qui couraient nus sur les routes, leur peau partant en lambeaux… Une quantité encore plus grande de napalm fut néanmoins larguée sur la Corée, dont l’effet fut beaucoup plus dévastateur, car la République populaire démocratique de Corée (RPDC) comptait bien plus de villes peuplées que le Nord-Vietnam. En 2003, j’ai participé à une conférence aux côtés d’anciens combattants américains de la guerre de Corée. Lors d’une discussion à propos du napalm, un survivant de la bataille du Réservoir de Changjin (Chosin, en japonais), qui avait perdu un œil et une partie de la jambe, affirma que cette arme était bel et bien ignoble, mais qu’elle « tombait sur les bonnes personnes ».

Les bonnes personnes ? Comme lorsqu’un bombardement toucha par erreur une douzaine de soldats américains : « Tout autour de moi, les hommes étaient brûlés. Ils se roulaient dans la neige. Des hommes que je connaissais, avec qui j’avais marché et combattu, me suppliaient de leur tirer dessus… C’était terrible. Quand le napalm avait complètement brûlé la peau, elle se détachait en lambeaux du visage, des bras, des jambes… comme des chips de pommes de terre frites (2). »

Un peu plus tard, George Barrett, du New York Times, découvrit un « tribut macabre à la totalité de la guerre moderne » dans un village au nord d’Anyang (en Corée du Sud) : « Les habitants de tout le village et dans les champs environnants furent tués et conservèrent exactement l’attitude qu’ils avaient lorsqu’ils furent frappés par le napalm : un homme s’apprêtait à monter sur sa bicyclette, une cinquantaine d’enfants jouaient dans un orphelinat, une mère de famille étrangement intacte tenait dans la main une page du catalogue Sears-Roebuck où était cochée la commande no 3811294 pour une “ravissante liseuse couleur corail”. » Dean Acheson, secrétaire d’Etat, voulait que ce genre de « reportage à sensation » soit signalé à la censure afin qu’on puisse y mettre un terme (3).

L’un des premiers ordres d’incendier des villes et des villages que j’ai trouvés dans les archives fut donné dans l’extrême sud-est de la Corée, pendant que des combats violents se déroulaient le long du périmètre de Pusan, début août 1950, alors que des milliers de guérilleros harcelaient les soldats américains. Le 6 août 1950, un officier américain donna l’ordre à l’armée de l’air « que soient oblitérées les villes suivantes » : Chongsong, Chinbo et Kusu-Dong. Des bombardiers stratégiques B-29 furent également mis à contribution pour des bombardements tactiques. Le 16 août, cinq formations de B-29 frappèrent une zone rectangulaire près du front qui comptait un grand nombre de villes et de villages, et créèrent un océan de feu en larguant des centaines de tonnes de napalm. Un ordre semblable fut émis le 20 août. Et le 26 août, on trouve dans ces mêmes archives la simple mention : « Onze villages incendiés (4) ».

Les pilotes avaient ordre de frapper les cibles qu’ils pouvaient discerner pour éviter de frapper des civils, mais ils bombardaient souvent des centres de population importants identifiés par radar, ou larguaient d’énormes quantités de napalm sur des objectifs secondaires lorsque la cible principale ne pouvait être atteinte. La ville industrielle de Hungnam fut la cible d’une attaque majeure le 31 juillet 1950, au cours de laquelle 500 tonnes de bombes furent lâchées à travers les nuages. Les flammes s’élevèrent jusqu’à une centaine de mètres. L’armée américaine largua 625 tonnes de bombes sur la Corée du Nord le 12 août, un tonnage qui aurait requis une flotte de 250 B-17 pendant la seconde guerre mondiale. Fin août, les formations de B-29 déversaient 800 tonnes de bombes par jour sur le Nord (5). Ce tonnage consistait en grande partie en napalm pur. De juin à fin octobre 1950, les B-29 déversèrent 3,2 millions de litres de napalm.

Au sein de l’armée de l’air américaine, certains se délectaient des vertus de cette arme relativement nouvelle, introduite à la fin de la précédente guerre, se riant des protestations communistes et fourvoyant la presse en parlant de « bombardements de précision ». Les civils, aimaient-ils à prétendre, étaient prévenus de l’arrivée des bombardiers par des tracts, alors que tous les pilotes savaient que ces tracts n’avaient aucun effet (6). Cela n’était qu’un prélude à la destruction de la plupart des villes et villages nord-coréens qui allait suivre l’entrée de la Chine dans la guerre.

Larguer trente bombes atomiques ?
L’entrée des Chinois dans le conflit provoqua une escalade immédiate de la campagne aérienne. A compter du début novembre 1950, le général MacArthur ordonna que la zone située entre le front et la frontière chinoise soit transformée en désert, que l’aviation détruise tous les « équipements, usines, villes et villages » sur des milliers de kilomètres carrés du territoire nord-coréen. Comme le rapporta un attaché militaire britannique auprès du quartier général de MacArthur, le général américain donna l’ordre de « détruire tous les moyens de communication, tous les équipements, usines, villes et villages » à l’exception des barrages de Najin, près de la frontière soviétique et de Yalu (épargnés pour ne pas provoquer Moscou et Pékin). « Cette destruction [devait] débuter à la frontière mandchoue et continuer vers le sud. » Le 8 novembre 1950, 79 B-29 larguaient 550 tonnes de bombes incendiaires sur Sinuiju, « rayant de la carte ». Une semaine plus tard, un déluge de napalm s’abattait sur Hoeryong « dans le but de liquider l’endroit ». Le 25 novembre, « une grande partie de la région du Nord-Ouest entre le Yalu et les lignes ennemies plus au sud (…) est plus ou moins en feu ». La zone allait bientôt devenir une « étendue déserte de terre brûlée (7) ».

Tout cela se passait avant la grande offensive sino-coréenne qui chassa les forces de l’ONU du nord de la Corée. Au début de l’attaque, les 14 et 15 décembre, l’aviation américaine lâcha au-dessus de Pyongyang 700 bombes de 500 livres, du napalm déversé par des avions de combat Mustang, et 175 tonnes de bombes de démolition à retardement qui atterrirent avec un bruit sourd et explosèrent ensuite, quand les gens tentèrent de sauver les morts des brasiers allumés par le napalm. Début janvier, le général Ridgway ordonna de nouveau à l’aviation de frapper la capitale Pyongyang « dans le but de détruire la ville par le feu à l’aide de bombes incendiaires » (objectif qui fut accompli en deux temps, les 3 et 5 janvier 1951). A mesure que les Américains se retiraient au sud du 30e parallèle, la politique incendiaire de la terre brûlée se poursuivit : Uijongbu, Wonju et d’autres petites villes du Sud, dont l’ennemi se rapprochait, furent la proie des flammes (8).

L’aviation militaire tenta aussi de décapiter la direction nord-coréenne. Pendant la guerre en Irak, en mars 2003, le monde a appris l’existence de la bombe surnommée « MOAB » (Mother of all bombs, Mère de toutes les bombes), pesant 21 500 livres et d’une capacité explosive de 18 000 livres de TNT. Newsweek en publia une photo en couverture, sous le titre « Pourquoi l’Amérique fait-elle peur au monde ? (9) ». Au cours de l’hiver 1950-1951, Kim Il-sung et ses alliés les plus proches étaient revenus à leur point de départ des années 1930 et se terraient dans de profonds bunkers à Kanggye, près de la frontière mandchoue. Après trois mois de vaines recherches à la suite du débarquement d’Inch’on, les B-29 larguèrent des bombes « Tarzan » sur Kanggye. Il s’agissait d’une bombe nouvelle, énorme, de 12 000 livres, jamais utilisée auparavant. Mais ce n’était encore qu’un pétard à côté de l’arme incendiaire ultime, la bombe atomique.

Le 9 juillet 1950, deux semaines seulement après le début de la guerre, le général MacArthur envoya au général Ridgway un « message urgent » qui incita les chefs d’état-major (CEM) « à examiner s’il fallait ou non donner des bombes A à MacArthur ». Le général Charles Bolte, chef des opérations, fut chargé de discuter avec MacArthur de l’utilisation de bombes atomiques « en soutien direct aux combats terrestres ». Bolte estimait qu’on pouvait réserver de 10 à 20 bombes au théâtre coréen sans que les capacités militaires globales des Etats-Unis s’en trouvent affectées « outre mesure ». MacArthur suggéra à Bolte une utilisation tactique des armes atomiques et lui donna un aperçu des ambitions extraordinaires qu’il nourrissait dans le cadre de la guerre, notamment l’occupation du Nord et une riposte à une potentielle intervention chinoise ou soviétique comme suit : « Je les isolerai en Corée du Nord. En Corée, je vois un cul-de-sac. Les seuls passages en provenance de Mandchourie et de Vladivostok comportent de nombreux tunnels et ponts. Je vois là une occasion unique d’utiliser la bombe atomique, pour frapper un coup qui barrerait la route et demanderait un travail de réparation de six mois. »

A ce stade de la guerre, toutefois, les chefs d’état-major rejetèrent l’usage de la bombe car les cibles suffisamment importantes pour nécessiter des armes nucléaires manquaient, ils redoutaient les réactions de l’opinion mondiale cinq ans après Hiroshima et ils s’attendaient que le cours de la guerre soit renversé par des moyens militaires classiques. Le calcul ne fut plus le même lorsque d’importants contingents de soldats chinois entrèrent en guerre, en octobre et novembre 1950.

Lors d’une célèbre conférence de presse, le 30 novembre, le président Truman agita la menace de la bombe atomique (10). Ce n’était pas une bourde comme on le supposa alors. Le même jour, le général de l’armée de l’air Stratemeyer envoya l’ordre au général Hoyt Vandenberg de placer le commandement stratégique aérien en alerte « afin qu’il soit prêt à envoyer sans retard des formations de bombardiers équipés de bombes moyennes en Extrême-Orient, (…) ce supplément [devant] comprendre des capacités atomiques ». Le général d’aviation Curtis LeMay se souvient à juste titre que les CEM étaient parvenus auparavant à la conclusion que les armes atomiques ne seraient probablement pas employées en Corée, sauf dans le cadre d’une « campagne atomique générale contre la Chine maoïste ». Mais puisque les ordres changeaient en raison de l’entrée en guerre des forces chinoises, LeMay voulait être chargé de la tâche ; il déclara à Stratemeyer que son quartier général était le seul qui possédait l’expérience, la formation technique et « la connaissance intime » des méthodes de largage. L’homme qui dirigea le bombardement incendiaire de Tokyo en mars 1945 était prêt à mettre le cap de nouveau sur l’Extrême-Orient pour diriger les attaques (11). Washington se souciait peu à l’époque de savoir comment Moscou allait réagir car les Américains possédaient au moins 450 bombes atomiques tandis que les Soviétiques n’en avaient que 25.

Peu de temps après, le 9 décembre, MacArthur fit savoir qu’il voulait un pouvoir discrétionnaire concernant l’utilisation des armes atomiques sur le théâtre coréen, et, le 24 décembre, il soumit une « liste de cibles devant retarder l’avancée de l’ennemi » pour lesquelles il disait avoir besoin de 26 bombes atomiques. Il demandait en outre que 4 bombes soient larguées sur les « forces d’invasion » et 4 autres sur les « concentrations ennemies cruciales de moyens aériens ».

Dans des interviews parues après sa mort, MacArthur affirmait avoir un plan permettant de remporter la guerre en dix jours : « J’aurais largué une trentaine de bombes atomiques (…) en mettant le paquet le long de la frontière avec la Mandchourie. » Il aurait ensuite amené 500 000 soldats de la Chine nationaliste au Yalu, puis aurait « répandu derrière nous, de la mer du Japon à la mer Jaune, une ceinture de cobalt radioactif (…) dont la durée de vie active se situe entre soixante et cent vingt années. Pendant soixante ans au moins, il n’aurait pas pu y avoir d’invasion terrestre de la Corée par le nord ». Il avait la certitude que les Russes n’auraient pas bougé devant cette stratégie de l’extrême : « Mon plan était simple comme bonjour (12). »

La radioactivité du cobalt 60 est 320 fois plus élevée que celle du radium. Selon l’historien Carroll Quigley, une bombe H de 400 tonnes au cobalt pourrait détruire toute vie animale sur terre. Les propos bellicistes de MacArthur paraissent insensés, mais il n’était pas le seul à penser de la sorte. Avant l’offensive sino-coréenne, un comité dépendant des chefs d’état-major avait déclaré que les bombes atomiques pourraient s’avérer être le « facteur décisif » qui stopperait l’avancée chinoise en Corée. Au départ, on envisageait éventuellement leur utilisation dans « un cordon sanitaire [pouvant] être établi par l’ONU suivant une bande située en Mandchourie juste au nord de la frontière coréenne ».

La Chine en ligne de mire
Quelques mois plus tard, le député Albert Gore (le père d’Al Gore, candidat démocrate malheureux en 2000), qui s’opposa par la suite à la guerre du Vietnam, déplorait que « la Corée [fasse] détruise peu à peu la virilité américaine » et suggérait de mettre fin à la guerre par « quelque chose de cataclysmique », à savoir une ceinture radioactive qui diviserait la péninsule coréenne en deux de façon permanente. Bien que le général Ridgway n’ait pas parlé de bombe au cobalt, après avoir succédé à MacArthur en tant que commandant américain en Corée, il renouvela en mai 1951 la demande formulée par son prédécesseur le 24 décembre, réclamant cette fois 38 bombes atomiques (13). Cette demande ne fut pas acceptée.

Début avril 1951, les Etats-Unis furent à deux doigts d’utiliser des armes atomiques, au moment, précisément, où Truman révoquait MacArthur. Si les informations concernant cet événement sont encore en grande partie classées secrètes, il est désormais clair que Truman ne destitua pas MacArthur uniquement en raison de son insubordination réitérée, mais parce qu’il voulait un commandant fiable sur le terrain au cas où Washington décide de recourir aux armes atomiques. En d’autres termes, Truman se débarrassa de MacArthur pour garder ouverte sa politique en matière d’armes atomiques. Le 10 mars 1951, après que les Chinois eurent massé de nouvelles forces près de la frontière coréenne et que les Soviétiques eurent stationné 200 bombardiers sur les bases aériennes de Mandchourie (d’où ils pouvaient frapper non seulement la Corée, mais les bases américaines au Japon) (14), MacArthur demanda une « force atomique de type Jour J » afin de conserver la supériorité aérienne sur le théâtre coréen. Le 14 mars, le général Vandenberg écrivait : « Finletter et Lovett alertés sur les discussions atomiques. Je pense que tout est prêt. » Fin mars, Stratemeyer rapporta que les fosses de chargement des bombes atomiques sur la base aérienne de Kadena, à Okinawa, étaient de nouveau opérationnelles. Les bombes y furent transportées en pièces détachées, puis montées sur la base, seul le noyau nucléaire restant à placer. Le 5 avril, les CEM ordonnèrent que des représailles atomiques immédiates soient lancées contre les bases mandchoues si de nouveaux contingents importants de soldats chinois se joignaient aux combats ou, semble-t-il, si des bombardiers étaient déployés de là contre des positions américaines. Le même jour, Gordon Dean, président de la Commission sur l’énergie atomique, prit des dispositions pour faire transférer 9 têtes nucléaires Mark IV au 9e groupe de bombardiers de l’aviation militaire, affecté au transport des bombes atomiques. (…)

Les chefs d’état-major envisagèrent de nouveau l’emploi des armes nucléaires en juin 1951 – cette fois, du point de vue tactique sur le champ de bataille (15) – et ce fut le cas à maintes autres reprises jusqu’en 1953. Robert Oppenheimer, l’ancien directeur du Projet Manhattan, travailla sur le Projet Vista, destiné à évaluer la faisabilité de l’usage tactique des armes atomiques. Au début de 1951, un jeune homme du nom de Samuel Cohen, qui effectuait une mission secrète pour le département de la défense, étudia les batailles ayant conduit à la seconde prise de Séoul et en conclut qu’il devait exister un moyen de détruire l’ennemi sans détruire la ville. Il allait devenir le père de la bombe à neutrons (16).

Des milliers de villages anéantis
Le projet nucléaire le plus terrifiant des Etats-Unis en Corée fut probablement l’opération Hudson Harbor. Cette opération semble avoir fait partie d’un projet plus vaste portant sur « l’exploitation ouverte par le département de la défense et l’exploitation clandestine par la Central Intelligence Agency, en Corée, de la possibilité d’utiliser les armes nouvelles » (un euphémisme désignant ce qu’on appelle maintenant les armes de destruction massive). (…)

Sans recourir aux « armes nouvelles », bien que le napalm ait été très nouveau à l’époque, l’offensive aérienne n’en a pas moins rasé la Corée du Nord et tué des millions de civils avant la fin de la guerre. Pendant trois années, les Nord-Coréens se sont trouvés face à la menace quotidienne d’être brûlés par le napalm : « On ne pouvait pas y échapper », m’a confié l’un eux en 1981. En 1952, pratiquement tout avait été complètement rasé dans le centre et le nord de la Corée. Les survivants vivaient dans des grottes. (…)

Au cours de la guerre, écrivit Conrad Crane, l’armée de l’air américaine « provoqua une destruction terrible dans toute la Corée du Nord. L’évaluation à l’armistice des dégâts provoqués par les bombardements révéla que sur les 22 villes principales du pays, 18 avaient été au moins à moitié anéanties. » Il ressortait d’un tableau établi par l’auteur que les grandes villes industrielles de Hamhung et de Hungnam avaient été détruites à 80 %-85 %, Sariwon à 95 %, Sinanju à 100 %, le port de Chinnamp’o à 80 % et Pyongyang à 75 %. Un journaliste britannique décrivit l’un des milliers de villages anéantis comme « un monticule étendu de cendres violettes ». Le général William Dean, qui fut capturé après la bataille de Taejon, en juillet 1950, et emmené au Nord, déclara par la suite qu’il ne restait de la plupart des villes et des villages qu’il vit que « des gravats ou des ruines couvertes de neige ». Tous les Coréens qu’il rencontra, ou presque, avaient perdu un parent dans un bombardement (17). Winston Churchill, vers la fin de la guerre, s’émut et déclara à Washington que, lorsque le napalm fut inventé à la fin de la seconde guerre mondiale, personne n’imaginait qu’on en « aspergerait » toute une population civile (18).

Telle fut la « guerre limitée » livrée en Corée. En guise d’épitaphe à cette entreprise aérienne effrénée, citons le point de vue de son architecte, le général Curtis LeMay, qui déclara après le début de la guerre : « Nous avons en quelque sorte glissé un mot sous la porte du Pentagone disant : “Laissez-nous aller là-bas (…) incendier cinq des plus grandes villes de Corée du Nord – elles ne sont pas très grandes – ça devrait régler les choses.” Eh bien, on nous a répondu par des cris – “Vous allez tuer de nombreux civils”, et “c’est trop horrible”. Pourtant, en trois ans (…), nous avons incendié toutes (sic) les villes en Corée du Nord de même qu’en Corée du Sud (…). Sur trois ans, on arrive à le faire passer, mais tuer d’un coup quelques personnes pour régler le problème, beaucoup ne peuvent pas l’encaisser (19). »

La Corée du Nord tenterait, sans raison, de s’équiper en armes de destruction massive, tandis que l’opposition de Washington à cette stratégie relèverait de l’innocence originelle. Pourtant, depuis les années 1940, les Etats-Unis ont eux-mêmes utilisé ou menacé d’utiliser ces armes en Asie du Nord-Est. Ils sont la seule puissance à avoir eu recours à la bombe atomique, et leur dissuasion repose sur la menace de les employer de nouveau en Corée.[/b][/i]

SOURCE : http://www.monde-diplomatique.fr/2004/12/CUMINGS/11732

les americains sont des dingues quand tu pense qu"au vietnam ils ont utilise du napalm et du defoliant :frowning:

Oui, mais la guerre a pas mal changé depuis la guerre de Corée et le Viet-Nam… Les charges héroïques à la baïonette c’est plus ce que c’était… :paf:

Plus sérieusement, c’est pas parce que t’as 6 millions de soldats potentiels que tu peux arrêter une armée qui dispose d’une supériorité technologique écrasante… Il suffit d’envoyer quelques flottilles de l’US navy, de la Royal Navy, de la Marine Japonaise pour transformer ces 6 millions de soldats en petits tas de cendres…

Et la suite n’aura rien à voir avec la Guerre en Irak. Le but pour les USA ne sera pas d’installer une “démocratie” et de sécuriser les puits de pétrole… Mais juste de faire des destructions suffisantes pour renvoyer Kim Jong Il au 18e siècle… :neutre:

faudra plus que des frappes aeriennes pour faire plier kim machin chose
surtout que la Corée du Nord possède les atouts nécessaires pour survivre à une attaque nucléaire. Ce pays miné par la pauvreté cacherait plus de 15 000 installations souterraines: hangars d’avions, usines d’armes et abris anti atomique. ect… :confused:

de toute facon les americains ne bougerons pas a cause de la chine
car ils savent tres bien que si les usa bombarde la coree du nord les chinois
riposteront aussitot en bombardant la coree du sud et le japon :o

ca y est c’est comfirme a l’instant la corée a bien procédé à son essai, les avions renifleurs ont détéctés des particules radioactives au dessus de la corée du nord. :o

Quel est l’intérêt? Le pays sera sous surveillance, dès qu’un char sortira de son hangar il se prendra un tomahawk dans la poire, dès qu’un missile sera tiré, y’aura 50 “bunker buster” pour aller défoncer l’éventuel site SAM souterrain… Idem pour les avions. Stocker des Fishbed sous terre, c’est bien, mais c’est pas très utile. Déjà que la valeur de cet avion est déjà proportionnel au niveau de kérosène des réservoir… :paf:

Effectivement, la Corée du Nord peut commencer à jouer les méchants, mais c’est sûr qu’ils perdront. En cas d’escalade, y’aura peut-être effectivement la Chine et les USA qui se lanceront tête baissée, pendant que le Parlement Européen décidera. Enfin, ne décidera pas, voulais-je dire…
Bref, nous serons neutres, et après que la Chine et les USA se soientvitrifié la gueule, l’Europe sera la première gigapuissance du monde moderne… :whistle:

sauf que ce pays est tellement ferme que meme la cia ne sait pas ce qui s’y passe alors pour faire des frappes aeriennes il faut des renseignement precis mais comme les nord coreens on tout planquer sous terrea plusieurs dizaines de metres les ricains pourront remballer leurs drones :o

? Ca doit coûter la peau des fesses alors qu’on a le SCALP qui joue très bien son rôle …

faible et mal équipée, l’armée irakienne ? elle était pourtant bien plus moderne que l’actuelle armée nord-coréenne :neutre: et les fanatiques fous furieux, … j’attendrais de voir à ta place. pour leur chef, je veux bien te croire, mais pour le troufion de base, c’est un autre problème :wink:

pourquoi tu fais pas l’experience toi meme tu vas la bas en touriste et quand tu est a pyongyang tu brandis un drapeau americain et tu gueule i love america
pour voir leurs reactions :paf:

tu as rien a perdre au pire dans les secondes qui suit le trouffion te vide son chargeur dans le buffet ou bien il t’expedie au goulag aussi sec casser des cailloux :o en plus les costumes rayes sont a la mode la bas :MDR

ne compte pas sur moi pour t’acompagner je suis pas suicidaire moi :ane:

j’avais lu un (long) texte d’un gars qui était aller en touriste en corée du nord, bah ça m’as pas donner envie d’aller y passer mes vacances :paf:

le seul hotel pour touriste de Pyongyang est sur une ile, entouré de barbelé et de gardes :paf: … interdiction de sortir sans être accompagné par les deux guides officiel (ils n’ont pas le droit d’être seul avec des occidentaux) … camescope et appareil photo interdit (confisqué à la douane s’il faut) … d’ailleurs les douaniers ne savaient pas que faire de son baladeur MP3 (heureusement pour lui, il avait précharger dessus l’hymne national nord coréen, ça aide ;)) …
pour le reste, tu apprécies ce qu’on te montre, et c’est tout …

mardi 17 octobre 2006, 11h06

Corée du Nord: Pyongyang accuse l’Onu d’avoir déclaré la guerre

SEOUL (AFP) - La Corée du Nord a averti mardi qu’elle considérait comme une “déclaration de guerre” les sanctions décrétées à l’ONU, au moment où Washington lançait une vaste offensive diplomatique afin de rallier Séoul et Pékin à une application sans faille de ces mesures.

Dans la première réaction du régime stalinien après la résolution onusienne, mise à part celle de l’ambassadeur à l’ONU, un porte-parole des Affaires étrangères indique: “il va sans dire que la résolution … ne peut pas être interprétée autrement que comme une déclaration de guerre contre la RPDC (République populaire démocratique de Corée) car elle s’est fondée sur le scénario selon lequel les Etats-Unis tiennent à anéantir le système socialiste à la coréenne centrée sur les masses populaires”.

Cette nouvelle déclaration vindicative a suscité un avertissement à la rapidité surprenante de la part de la Chine, pourtant fidèle alliée du régime nord-coréen. “Le plus important maintenant est que toutes les parties concernées s’abstiennent de faire quoi que ce soit qui puisse aggraver les tensions”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Liu Jianchao.

Pyongyang a de plus averti qu’il serait “implacable” à l’encontre de tout pays qui pourrait violer sa souveraineté dans le cadre des sanctions. “(…) nous infligerons des coups implacables, et sans hésiter, à quiconque tenterait de violer notre souveraineté et notre droit à survivre sous le prétexte de mettre en oeuvre la résolution du Conseil de sécurité”, selon le porte-parole nord-coréen cité dans une dépêche de l’agence officielle KCNA.

L’allusion vise clairement “l’inspection de toute cargaison à destination ou en provenance de Corée du Nord” exigée par l’ONU afin de vérifier si elles ne contiennent pas des matériels liés à des armes des destruction massive. Cette clause a suscité les craintes de la Chine et la Corée du Sud, évoquant des risques de conflit à grande échelle. Mardi, Pékin a affirmé qu’il allait appliquer “sérieusement” la résolution de l’ONU mais a averti qu’il tiendrait compte de ses “règles commerciales et de ses lois nationales”.

Le communiqué de Pyongyang intervient au moment où des activités suspectes détectées en Corée du Nord ont relancé les craintes d’un nouvel essai nucléaire. “J’ai reçu des informations à ce sujet, mais je ne peux pas révéler les détails”, a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères Taro Aso. A Séoul, un responsable gouvernemental cité par l’agence Yonhap a également dit avoir détecté des signes suspects mais souligné qu’il ne pourrait s’agir en fait que d’activités militaires sans lien avec un essai.

“Nous nous attendons à tout, mais nous sommes très prudents quand il s’agit d’analyser les renseignements relatifs à la Corée du Nord”, a-t-il souligné sous couvert d’anonymat. Selon la chaîne de télévision américaine NBC, des satellites espions américains ont détecté des activités humaines et des mouvements de véhicules près du site où Pyongyang avait fait exploser sa première bombe atomique le 9 octobre.

Un responsable du renseignement américain a toutefois indiqué qu’il n’y avait aucune preuve qu’un essai soit imminent. Le régime de Pyongyang avait déjà averti qu’il pourrait procéder à un nouvel essai, faisant savoir que cela dépendrait de l’attitude des Etats-Unis.

Les spéculations sur la possibilité d’un nouveau test interviennent au moment où Washington lançait une offensive diplomatique visant à assurer la mise en oeuvre effective des sanctions de l’ONU. Le négociateur américain sur le nucléaire nord-coréen, Christopher Hill, est arrivé mardi matin à Séoul. “La Corée du Nord va payer très, très cher ce genre de comportement irresponsable”, a déclaré l’émissaire. “Ce que nous devons faire, qui est de travailler très dur avec nos partenaires et alliés à la mise en oeuvre de la résolution 1718 du Conseil de sécurité de l’ONU”, a-t-il poursuivi.

M. Hill, qui avait fait une halte à Tokyo, prépare une rencontre tripartite prévue jeudi dans la capitale sud-coréenne entre la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice et les ministres japonais des Affaires étrangères Taro Aso et sud-coréen Ban Ki-moon, prochain secrétaire général de l’ONU. Mme Rice doit également se rendre à Tokyo et Pékin. La mission diplomatique américaine vise à rappeler leurs “obligations” aux voisins de la Corée du Nord, notamment Pékin et Moscou, les prévenant que l’Iran “observe” leur réponse au défi de Pyongyang, a indiqué lundi Mme Rice.

Toujours sur le front diplomatique, le Premier ministre russe Mikhaïl Fradkov était mardi à Séoul pour des entretiens avec le président sud-coréen Roh Moo-hyun.

Bah après la crise des missiles de cuba, la crise des missiles Nord-coréens.

La Chine joue un double jeu… mais pour quel côté jouent-ils vraiment? tel est la question