“Les recettes de cuisine ne peuvent, en tant que telles, bénéficier de la protection de la propriété littéraire et artistique. En effet, il est souvent jugé qu’elles empruntent au fonds de l’art culinaire, qui ne peut faire l’objet d’aucune appropriation. Toutefois, si une recette ne peut être protégée, la divulgation d’un secret de fabrication peut être sanctionnée, comme la reproduction du texte d’une recette, si ce dernier se caractérise par l’originalité de sa composition ou dans son expression. Autres éléments indispensables d’une bonne fiche de cuisine, les photographies ou dessins de préparations culinaires, couverts habituellement par le droit d’auteur, leur agencement et leur composition présentant un caractère original. Etiquettes, cartes des vins et autres formes de bouteilles se trouvent être également protégeables par le droit d’auteur, le droit des dessins et modèles ou encore le droit des marques. La gastronomie souffre d’une absence évidente de reconnaissance pleine et entière par le droit d’auteur, injustice compensée en jurisprudence par le recours au régime de la concurrence déloyale, en particulier pour réprimer les abus des éditeurs ou des producteurs.”