Commentaires : Une usine inaugurée en Allemagne pourrait révolutionner le marché de l'hydrogène vert

Est-ce que l’éolien remplace le pétrole ?

En partie, oui. Mais pas totalement. Même chose pour l’hydrogène.

C’est pas parce qu’on sait faire, même depuis longtemps, que ce n’est pas complexe. Faire voler un avion de plus de 100 tonnes ou envoyer une sonde sur Mars, c’est complexe aussi, même si on sait faire.

En terme de complexité, un VEH a TOUS les éléments d’un VEB (y compris la batterie, même si elle est 50 fois plus petite). Et des éléments en plus. C’est donc inévitablement plus complexe.

On sait, mais on ne le fait pas. Ce qui veut donc dire soit qu’on ne sait pas si bien que ça, soit que ce n’est pas adapté à cet usage, quelle qu’en soit la raison (limite technique, coût…).

Une fois que tu as goûté à la recharge « en temps masqué » pendant que tu dors, que tu bosses, que tu fais tes courses, etc… difficile de voire le fait de devoir passer systématiquement en station comme un avantage…

Le rendement à la centrale, on s’en fout plus ou moins dans la comparaison VEH/VEB : si on exclu l’hydrogène produit à partir d’hydrocarbures, très polluant, et l’hydrogène blanc, dont il n’est pas encore prouvé qu’il est disponible et exploitable à grande échelle, l’hydrogène est produit à partir d’électricité. Donc dans la chaîne qui va de l’énergie primaire jusqu’à la roue de la voiture, le rendement de la production électrique est commun aux VEH et aux VEB. La différence étant que sur un VEB tu peux espérer amener jusqu’à 70% de ce qui sort de la centrale à la roue, alors que sur un VEH tu pourras t’estimer heureux quand tu auras réussi à en amener 35%…

Et même si on pourrait éventuellement estimer que les gens s’en foutent du rendement, il y a un point dont il ne s’en foutront clairement pas : s’il faut deux fois plus d’énergie en sortie de centrale pour faire la même distance, le coût de revient au km sera au moins deux fois plus élevé, sauf à supposer que les acteurs de la filière hydrogène s’assoient sur leurs marges ou soient largement subventionnés…

Et justement, le Mirai prouvent que l’hydrogène n’est absolument pas adapté à ce critère… Non seulement la Mirai 2 a un poids à peu près équivalent à celui d’une électrique de même dimensions extérieurs, mais en plus, et c’est ça le pire, si on juge à « service rendu » égal, donc en se basant sur les dimensions intérieures (la Mirai 2, malgré sa taille, n’a que 4.5 places et un coffre de Yaris, non extensible par rabattage de la banquette arrière) et non les dimensions extérieures, la Mirai 2 est plutôt à quelques centaines de kg de plus qu’une électrique…

Et du coup des voitures plus petites roulant à l’hydrogène, c’est quasi inenvisageable. Il n’y a tout simplement pas la place dans une citadine pour mettre tout le système. Par contre sous le plancher d’une citadine, on peut sans problème caser une batterie pour lui assurer les 200-250 km d’autonomie dont a besoin une telle voiture… On fait des électriques de moins de 4m de long et d’à peine plus d’une tonne. En hydrogène pour l’instant on a rien en-dessous de 4m70 et 1.9 tonnes.

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le H² vert est nécessaire pour la décarbonation du H2 gaz naturel et charbon actuel, de toute façon, même avec le rendement déplorable qu’on lui connait.

de toute façon, le dernier gros faiseur, Toyota, vient de reconnaitre que son projet était un four total.
C’est donc terminé, que la commission installe ou pas des pompes à foison, c’est mort.

Même s’ils sont réacs, énervés, agissent souvent contre leurs intérêts, lors d’un achat neuf impliquant et à iso-tarif, quasiment personne n’achète un produit 4 ou 5 fois moins performant économiquement que le reste, surtout si sur tous les autres points il est moins bon.

la filière H² est donc condamnée, depuis une décénnie dans l’automobile, aujourd’hui dans les petits camions et les livraisons régionales, demain dans les camions longue autonomie, après demain dans les navires et ainsi de suite.
Pour chacune de ces étapes, ça ne tient qu’à une génération de batterie.

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Il convient de mentionner que trois pays sont actuellement à l’avant-garde en ce qui concerne la technologie et l’économie de l’hydrogène

Le Japon est probablement le marché de l’hydrogène vert le plus avancé au monde. Il a été le premier à approuver la stratégie de base pour l’hydrogène (2017). Cette stratégie prévoit de diversifier les sources d’hydrogène, de jouer un rôle de premier plan dans le développement des technologies de l’hydrogène, d’éduquer le public, de renforcer la coopération régionale et d’investir dans le développement d’une chaîne d’approvisionnement internationale, en raison de la rareté des ressources en matières premières du pays.

Corée du Sud : le gouvernement a adopté une feuille de route pour l’économie de l’hydrogène, dont les objectifs sont d’augmenter la production de véhicules électriques à hydrogène, de porter à 1 200 le nombre de stations de ravitaillement et d’accroître l’offre de piles à combustible, afin de parvenir à terme à une réduction du prix de l’hydrogène.

Australie : la stratégie fédérale sur l’hydrogène a été adoptée à la fin de l’année 2019 et divise en deux étapes le chemin à suivre pour créer un écosystème de l’hydrogène. La première met l’accent sur l’évaluation des besoins en infrastructures de la chaîne d’approvisionnement, l’accélération des projets pilotes et de démonstration prioritaires, la construction de centres de démonstration de l’hydrogène et la poursuite de leur développement. Au cours de la phase suivante, les travaux se concentreront sur la mise à l’échelle des projets afin de répondre aux besoins nationaux et aux exportations.

Ou pas …

Non en effet et il n’en a jamais été question car ce n’est pas applicable au secteur de la mobilité, alors que l’hydrogène oui. Donc non, ce n’est pas la même chose.

Si l’hydrogène remplace le pétrole, alors l’éolien le remplace aussi.

Et dans les faits, il le remplace même déjà plus que l’hydrogène, surtout en tant qu’énergie primaire… À ma connaissance l’hydrogène ne remplace le pétrole comme énergie primaire que pour l’alimentation en électricité d’un petit village africain de 300 personnes…

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ça c’était en mai, du coté pensée magique chez toyota, les premières fissures apparaissent "mais on lâche rien hein ! "

edit : il faudrait d’ailleurs arréter de dire « toyota » car on sait que le board pète un câble depuis au moins 5 ans sur ce dossier. C’est encore et toujours Aikio Toyoda en personne, qui maintenant agit plus dans l’ombre via un représentant, qui est responsable de ce four historique.

Oui, il le peut, mais seulement partiellement en tant que production d’énergie primaire renouvelable, mais pas en tant que vecteur énergétique comme l’hydrogène, décarboné évidemment. C’est sûr qu’en comparant sans cesse les choux et les carottes, tu trouveras toujours quelque chose à répondre hein.

L’hydrogène est un gaz, pas une énergie. Le pétrole, le méthane etc sont aussi des vecteurs énergétiques mais pas des énergies à proprement parler. L’expression « énergies fossiles » n’est donc pas scientifiquement correcte. Le but, c’est de remplacer un vecteur polluant par un autre, mais décarboné. Si on avait pu mettre des éoliennes sur les camions, ça se saurait. Une pile à combustible avec quelques kg de H² pour créer de l’électricité en temps réel, c’est quand même plus pratique. Quant aux batteries (je te voir venir), c’est très polluant à fabriquer car aux dernières nouvelles, ça ne pousse pas encore aux arbres.

Encore une fois, l’hydrogène et le pétrole sont des vecteurs énergétiques mais pas de l’énergie primaire, les batteries non plus d’ailleurs puisqu’il faut les recharger régulièrement. J’ajoute qu’elles ont peut-être un meilleur rendement mais elles sont beaucoup trop lourdes ou inadaptées pour certaines utilisations.

Si tu veux aller sur le continent africain avec ce sujet, pas de souci :

Non. Le pétrole est bien classé dans les énergies primaires. On ne le fabrique pas.

L’hydrogène est soit une énergie primaire, pour le petit village alimentée par une source naturelle d’hydrogène, soit un vecteur dans 99.99% des cas aujourd’hui.

Et c’est bien pour ça qu’il ne peut pas être considéré comme un vrai remplaçant du pétrole : partout où l’hydrogène remplace un produit pétrolier, c’est en fait le couple hydrogène + source d’énergie primaire qui a servi à le produire (et ça, dans 28% des cas, c’est le pétrole… et dans 99% des cas un combustible fossile) qui remplace le pétrole, pas l’hydrogène seul.

Sauf si les hypothèses de certains sur la disponibilité d’hydrogène blanc en quantités massives se vérifient, là on pourra parler d’un véritable remplaçant du pétrole.

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Bon, je me suis sans doute mal exprimé. Je comprends bien que « primaire » c’est parce qu’on ne le fabrique pas, mais ce n’est pas de l’énergie pour autant d’un point de vue scientifique, comme le rayonnement solaire par exemple. Ce sont des technocrates qui l’on classé comme tel, au même titre que le méthane ou le charbon, c’est pour ça que j’ai écrit ce que tu as cité. Ton baril de pétrole, à moins d’y mettre le feu, il ne dégagera aucune chaleur par rayonnement infrarouge, c’est en ce sens que le pétrole est un vecteur énergétique, c’est ce que j’ai voulu dire, un peu comme pour une lampe à pétrole pour avoir un rayonnement lumineux.

L’énergie d’un moteur thermique, c’est une explosion dans un cylindre, mais sans bougie pour l’essence et sans compression pour le diesel, même si le pétrole est classé dans les « énergies » primaires, ça ne peut pas marcher.

Pas besoin que le H² soit blanc pour parler d’un véritable remplaçant du pétrole, parce que même si on ne fabrique pas le pétrole, on doit quand même le transformer dans des raffineries avec de la véritable énergie, il y a très peu d’usages de pétrole brut, donc « primaire » ou vecteur, peu importe.

Si, c’est bien une source d’énergie scientifiquement. L’énergie en elle-même n’est pas intéressante; c’est le changement possible de niveau d’énergie qui est intéressant. Jusqu’à atteindre la limite. de l’entropie.

Non.

Une source d’énergie oui, de l’énergie non.

Tu peux développer?

Même raffiné, ça reste une source d’énergie primaire : l’énergie qu’on extrait des dérivés pétroliers raffinés n’est pas celle qui a été utilisée pour le raffinage. Le raffinage sert à faciliter l’utilisation, à la rendre moins polluante, etc… Il ne sert pas à stocker de l’énergie : l’énergie qu’on extrait d’un litre d’essence est bien heureusement très supérieure à celle qu’on a utilisé pour extraire et raffiner le pétrole nécessaire pour obtenir ce litre d’essence !

Alors que pour l’hydrogène, il s’agit bien de stocker de l’énergie. L’énergie qu’on extrait d’un kg d’hydrogène est sensiblement inférieure à celle qui a été nécessaire pour le produire.

Si c’est de l’énergie décarbonée, où est le problème? Je croyais que de toutes façons les réserves de pétrole n’étaient pas illimitées, donc à un moment donné, faudra bien passer à autre chose, non? Sinon, la neutralité carbone est impossible, c’est comme ça que je le comprends. Le nucléaire est une partie de la solution.

Le problème c’est qu’aujourd’hui à plus de 99% de l’énergie carbonée (99% de l’hydrogène est produit à partir de pétrole, gaz naturel ou charbon, et le 1% restant l’est à partir d’électricité, qui n’est faiblement carbonée que dans 40% de la production). Donc on est trèèèèèès loin d’avoir une filière hydrogène décarbonée…

Et comme en plus le rendement est souvent dégueulasse, tu te retrouves aujourd’hui avec un marketing vert collé sur un produit qui dans la majorité des cas n’est pas moins carboné que ce qu’il remplace…

Et ce rendement dégueulasse fait aussi que même quand l’énergie primaire est faiblement carbonée (il n’y a pas à ce jour de source d’énergie primaire totalement décarbonée), le passage par l’hydrogène donne un résultat final plus carboné que le passage par d’autres solutions, et pour un coût supérieur…

Et c’est pour ça qu’on te dit que l’hydrogène ne s’imposera probablement que là où il n’y a aucune alternative. Parce qu’il est intrinsèquement inefficace et complexe. L’automobile en est le parfait exemple : alors que l’hydrogène était largement en avance sur les autres alternatives il y a 20-30 ans (et déjà bien avant, au XIXème siècle, la première pile à combustible a été créé avant la première batterie rechargeable…), aujourd’hui il est complètement largué.

Quelle différence ? Scientifiquement, on ne peut exploiter que des différences de niveau d’énergie.

Tu as développé à l’origine? Non ? Donc non.

Une énergie fossile est un terme générique pour désigner une énergie produite à partir d’un combustible fossile, lequel est un composé chimique riche en carbone. Ce sont les hydrocarbures, comme le pétrole. Bien sûr qu’on ne peut exploiter que le différentiel énergétique si tu veux l’appeler comme ça, mais ça ne se fait pas tout seul. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Je ne m’attendais pas à une autre réponse, merci.