Comme je l’avais dit il y a peu et ce n’est même pas se vanter, les éructations de Musk sur Twitter finiraient par avoir une lourde incidence sur Tesla.
Musk, d’entrepreneur talentueux de la high-tech, est devenu un gros beauf repoussoir grâce à Twitter. Une machine à s’auto saborder. Si son nouveau visage peut plaire aux quelques fachos et lobotomisés de service, on assiste à un véritable suicide en ligne pour sa clientèle Tesla. Des gens cultivés, instruits, plus ouverts et intelligents que la moyenne qui désormais ne dépenseront plus un dollar pour cette tête de c…
Musk n’a plus qu’a essayer de sauver les meubles, en se faisant discret, très discret. Mais en est-il capable ?
C’est totalement gratuit, ça, partir du principe que les propriétaires de Tesla sont forcément les meilleures personnes que compte la société.
Et accessoirement, s’ils étaient si instruits et si intelligents, pourquoi ne se rendraient-ils compte que maintenant de tout ce qui cloche dans les façons de faire de Musk ?
Je ne pense pas. Les critères de différenciation de Tesla sont au départ basés sur des codes de personas élitistes, concernés et ouverts aux préoccupations écologiques. Après c’est un point de vue, forcément, mais je pense que lorsqu’on ne souhaite pas polluer son environnement et qu’on s’en donne les moyens, ça fait un tri de gens concernés par le monde auquel ils appartiennent, un critère de choix. Plutôt que de rouler en 4x4 à essence pour aller chez Fauchon. Ça change tout.
De là à dire que ce sont les meilleures personnes que compte la société, il y a un pas que je ne franchirai pas. Toujours est-il que la clientèle Tesla, plutôt urbaine et diplômée, est aux antipodes des déclarations actuelles de Trump*.
OK c’est pas politiquement correct, mais dire que c’est gratuit est au moins aussi gratuit que d’affirmer le contraire. C’est un avis qui peut être taxé de superficiel, peut être, là oui.
(* Musk : Lapsus révélateur, que je choisis de laisser )
Acheter maintenant ? Non c’est probablement une erreur car elle est toujours très largement surcotée. Une valorisation stratosphérique pouvait faire sens si l’entreprise avait une perspective de monopole, mais ce n’est plus le cas du tout. L’action va donc encore baisser, et de beaucoup.
Les constructeurs traditionnels la rattrapent et les comparaisons font mal. Par exemple (je prends Renault au hasard, mais c’est pareil avec GM, BMW etc.) : Renault 45M$ de CA avec 155k employés - Tesla 20M$ de CA avec 100k employés. Cela veut dire que le revenu par employé est beaucoup plus faible chez Tesla que chez Renault donc que Tesla ne sait pas produire des voitures aussi bien qu’un constructeur installé.
Cependant, Renault n’est valorisé qu’à 10M$ contre 38 fois plus pour Tesla. Alors certes Renault est « punie » mais un facteur 38 ne se justifie absolument pas.
Il y a quand un point à prendre en compte aux États-Unis : la bagnole étant un symbole social extrêmement important, une Tesla, une Prius ou une Volvo sont considérées comme des voitures d’affreux gauchistes élitistes des côtes. C’est ainsi que le gros beauf raciste républicain va étiqueter les conducteurs de ces voitures (et malheureusement, je ne caricature pas). Ce qui implique que ce type ne fait pas partie de la clientèle de Tesla.
Or, c’est à ce type que Musk s’adresse depuis quelque temps en ciant sur lesdits gauchistes élitistes.
Maintenant que de nombreuses marques ont une offre plus ou moins équivalente à ce qu’offre Tesla, et vu le mépris affiché de Musk pour cette prétendue ”élite” qui, il est vrai, est sensible aux arguments écologistes, on peut raisonnablement penser que lorsque viendra le moment de changer de voiture, elle ne se tournera pas vers une Tesla, Tesla qui ne sera pas considérée par les amateurs de gros pick-ups ”virils”.
Un investisseur va probablement prendre ces éléments en compte, et ça explique assez facilement la baisse de l’action : Musk est en train de s’aliéner une partie de sa clientèle.
Là les investisseurs se rendent tous compte que Tesla ne réponds pas aux attendus et qu’ils ont peu d’avenir.
L’autopilot n’en est toujours pas un après 8 ans et ne sera pas le truc rêvé.
Tesla a une gamme vieillissante et met un temps fou à sortir un nouveau modèle. Déjà 3 ans pour le Cybertruck…
Un constructeur automobile historique met moins de 18 mois à concevoir et sortir un modèle (et je suis gentil, chiffres de Peugeot il y a 15 ans). Et plusieurs sont développés simultanément. Tous se sont mis aux VE.
Plus ça va, plus je me dis que Musk a acheté Twitter pour faire diversion, pour avoir un bon prétexte pour vendre des actions Tesla sans les faire trop chuter. Il doit savoir que l’action en verra plus jamais cette folle valorisation.
Ce n’est pas faux, des classements et études ayant montré qu’alors que l’indice de fiabilité des Tesla est très bas, l’indice de satisfaction de leurs propriétaires est au contraire au plus haut. Comment expliquer un tel paradoxe, si ce n’est précisément par un certain aveuglement ?
En fait, j’ai déjà remarqué cette attitude dans d’autres domaines que l’automobile. Je crois que les gens veulent tout simplement se convaincre que leur achat les satisfait totalement, qu’ils refusent d’être déçus sur l’un ou l’autre point, et ce n’est jamais qu’une forme de déni.
C’est sûrement un peu ca, mais je pense que c’est SURTOUT le fait que Musk est jugé trop fantasque (pour rester courtois) par les marchés qui commencent a ouvrir les yeux sur sa manière de « gérer » ses affaires (vendre des actions Tesla pour financer Twitter, c’est mal passé auprès des actionnaires )
)