Commentaires : Quelques jours après son arrivée, la sonde Hope nous a transmis sa toute première image de Mars

@blackalf @Eric BOTTLAENDER Il se trouve que fullmetal n’a pas tord il n’y a là aucune tecnologie émirienne, en réalité les EAU n’innovent pas d’un point de vue technologique, et la maîtrise spatiale ne s’acquiert pas en pilotant un projet, même financièrement, elle s’acquiert à partir du moment ou chercheurs,professeurs, industries partagent un savoir et des moyens permettant de reproduire à domicile mais aussi d’innover, et il n’est pas gênant de le noter. D’ailleurs il ne me semble pas insultant non plus de le souligner, il s’agit de faits. Honnêtement votre réaction est surprenante et un peu décevante du point de vue des contres-arguments.

Ce n’est absolument pas pour cet argument que son message a été supprimé, ce n’est pas faute de le répéter.

Par contre il est factuellement faux de dire que les EAU n’ont pas de maîtrise spatiale et n’ont fait qu’acheter ce projet. C’est faux. Ils ont participé à toutes les étapes de développement, ont intégré les instruments aux EAU, ils ont depuis environ 10 ans une expertise satellitaire grandissante au MSRBC. L’équipe d’environ 200 personnes qui s’occupe de la sonde aujourd’hui aux EAU contrôle la sonde, ce n’est pas que du « pilotage de projet ». Allez lire Espace et Exploration qui a consacré une interview à la responsable scientifique de Hope, allez écouter les 2h de direct lors de l’insertion en orbite au cours desquels ils ont bien rappelé leur participation puisque visiblement vous ne me croyez pas, mais dire qu’il n’y a aucune technologie émirienne dans cette sonde, c’est faux.
Il y a des chercheurs et des ingénieurs de talent aux EAU, et oui un savoir faire ça s’apprend. L’un des objectifs de Hope, qui a été défini entre 2014 et 2016, est justement de mobiliser les jeunes diplomés du Golfe à rejoindre le grandissant secteur spatial plutôt que de partir à l’étranger, pour montrer qu’ils peuvent compter. L’argument n’est pas de dire qu’ils ont tout fait tout seuls, car ce n’est pas vrai : il s’agit de partenariats et personne ne nie que la sonde a été assemblée aux Etats-Unis (même si elle est partie aux EAU à la fin), ou lancée au Japon. Mais dire qu’ils ont acheté sur étagère et uniquement piloté financièrement le projet est tout aussi faux. A titre personnel je suis d’ailleurs fasciné de voir pourquoi les gens refusent de croire que les Emirats aient pu y arriver.

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Je comprend votre point de vue, les équipes de EAU y ont beaucoup travaillé, je n’en doute pas, ni même que cela fasse naître une opportunité pour certains ingénieurs, chercheurs. Pour ma part, j’ai eu l’occasion de travailler plusieurs années avec une grande entreprise française à la construction de raffineries, je connais assez bien la situation des EAU. Il semblait en effet important pour MBZ de devenir une puissance aérospatiale avec à la tête de son équipe, une femme. C’est une opération qui fonctionne sur beaucoup de points, mais on ne peut pas devenir une puissance aérospatiale en 6 ans, c’est surtout de ça que plus ou moins maladroitement, les gens que vous trouvez fascinant veulent désigner. Il ne suffit pas d’envoyer un satellite, ou une sonde avec succès pour faire parti de ce cercle très fermé. Il faut être capable d’inventer les technologies qui permettent cette prouesse. Cela demande du temps et beaucoup de gens, des générations qui se succèdent pour créer un système complexe qui allie la recherche, l’industrie, l’innovation, l’enseignement. Il faut être en mesure de travailler à la conception de technologies dans des domaines vraiment très divers et cela prend du temps. Beaucoup de temps et une énergie considérable. Je souhaite à leurs universités d’être reconnues internationalement pour leur expertise dans le domaine, sincèrement, mais il ne faut pas être dupe, ni de la stratégie de communication de MBZ, ni du fait que les autres nations auront toujours des difficultés à accueillir positivement ces nouvelles, quand on connait la corollaire entre les technologies spatiale et l’armement.

A ce niveau là, on est dans « votre ressenti » qui se télescope un peu avec les faits. Je n’ai pas la prétention de savoir comment ça se passe dans le secteur pétrolier, mais je connais un peu le secteur spatial. Il est tout à fait possible en six ans (et six ans, c’est juste sur ce projet, l’agence des UAE existait déjà avant) de qualifier beaucoup de monde et d’acquérir de l’expérience pour être une puissance aérospatiale. Le critère d’ailleurs n’est pas de faire mieux que tout le monde, ni d’inventer de nouvelles technologies. Le critère ici était d’envoyer un véhicule autour de Mars, et les UAE l’ont fait. Ce n’est pas une question de générations et de générations d’ingénieurs. Sans quoi les gens qui bossent chez SpaceX ou Blue Origin d’ailleurs n’arriveraient jamais à réaliser quoi que ce soit.
Je vous laisse avec cet article qui montre différents domaines d’expertise que les émirats ont acquis et mis en place pour Hope, notamment la propulsion ou les systèmes bord.

Je vous remercie pour votre lien. Je suis d’accord pour spaceX ou d’autres d’ailleurs, mais ce que j’essaie de dire c’est que précisément ces expériences ne sont possibles que dès lors qu’elles s’appuient sur une nation qui est une puissance aérospatiale, c’est à dire que les générations d’ingénieurs sont déjà passés, la masse critique est déjà atteinte, à tous les niveaux et permet de la transmission de savoir, des collaborations internationales, etc. Il y a une différence entre une nation comme les USA capable d’héberger des projets comme spaceX, ou ce projet-ci, et les EAU qu’il est (selon moi et visiblement d’autres^^) un peu prématuré d’appeler une puissance aérospatiale malgré ce succès. Si demain, la Mongolie souhaite développer un modèle de sonde pour, par exemple, faire des recherches sur la composition d’une comète, sur laquelle il faut imaginer des moyens pour atterrir, elle ne se tournera pas vers les EAU au même titre que les USA ou la Chine, mais je cherche ici à donner des éléments d’explications à l’incompréhension à laquelle vous faisiez référence dans votre message et cet exercice est limité. Je suis tout à fait capable de faire un fondant au chocolat (tout seul) car j’ai appris à suivre les bonnes recettes, mais je ne suis pas une puissance patissière pour autant, pour terminer sur une note humoristique.