Commentaires : Nucléaire : l'EPR de Flamanville vient de franchir un cap décisif

On y presque avec l’EPR de Flamanville. Il va enfin pouvoir donner la pleine mesure de ses capacités !

https://clubic.com//actualite-591421-nucleaire-l-epr-de-flamanville-vient-de-franchir-un-cap-decisif.html

Ne vous inquiétez pas, la facture va augmenter :hugs:.

https://www.numerama.com/sciences/2137915-rte-alerte-les-francais-ne-consomment-pas-assez-delectricite-et-cest-un-probleme.html

C’est ce que dit RTE dans son document. « Un surdimensionnement pérenne du parc de production par rapport à ses débouchés en France et dans le reste de l’Europe engendrerait un surcoût » aux alentours de 7 %, voire 10 % pour ce qui est du coût du système électrique, en €/mégawattheure (MWh, soit la quantité d’énergie produite ou utilisée sur une heure).

Moi j’ai une idée.

On fait baisser les factures (il parait que les coûts de productions ne représente qu’une petite fraction de cette dernière…).

La France en consomme donc plus (=augmentation de la demande).

Et comme ça, on a chaud, et on paye moins cher.

Mais évidemment, ça ne doit pas être aussi simple.

Ne pourrait-on dès lors pas exporter ce surplus aux pays voisins ? Hélas, non : les autres nations européennes sont aussi confrontées à un trop-plein, surtout en énergie renouvelable (solaire ou éolien), au moment où l’on voudrait trouver des débouchés à l’extérieur. On a donc un double souci, à la fois sur la demande intérieure et la demande extérieure.

Autre idée à la con: on vend ce surplus trèèèèèès cher aux ricains qui sont parai-t-il en manque de jus pour leur délires de Stupidité Naturelle (IA) (vu qu’ils aiment nous e*****r avec les énergies) via un cable sous-marin (mais est ce faisable ?).

Pour le surplus, il suffit que les écolos laisse construire des STEP. Pendant les periodes de surplus, on remplis les STEP.

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Un problème de paperasse, donc ?

Tu imagine le nombre ou la grosseur des STEP pour stocker le surplus du parc nucléaire à plein régime ?
De plus on utilise justement déjà des STEP pour lisser la production des centrales nucléaires en France, genre une vingtaine.
La solution c’est sûrement ce que pourtant plein rejettent : plus de véhicules électriques, mais aussi plus d’électrification en général comme le chauffage/eau chaude, et un réseau en grille connecté, avec les ER aussi.
Vendre notre surplus à des pays qui produisent encore à base d’hydrocarbure et charbon en Europe.

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Alors non, il « suffit » pas. Parce qu’il n’y a pas tant que ça d’endroits qui sont compatibles avec l’installation d’une STEP de forte puissance, ce qui nécessite soit une grosse hauteur de chute, soit des très gros débits… En gros, faut débiter 200 m^3/s si tu as 1000m de hauteur de chute (une bonne approximation, c’est que si tu as x m^3/s et y m de chute, tu as de l’ordre de x*y/100 MW), mais si tu n’as que 100m de hauteur de chute, faut débiter 2000 m^3/s (ce qui doit à peu près correspondre au débit de la Seine à Paris en crue trentennale). Pour tenir ne serait ce qu’une heure à un tel débit, il faudrait donc deux bassins de 7.2 millions de m^3 (en fait, encore sensiblement plus, parce que en réalité tu peux pas vider complètement les bassins en opération normale). De l’ordre de 6000 piscines olympiques.

Et parce il en faudrait un sacré paquet pour encaisser des dizaines de GW pendant plusieurs heures…

Techniquement, ça serait envisageable, avec des lignes CCHT on sait transmettre de fortes puissances sur des longueurs importantes sans trop de pertes (on fait déjà des lignes CCHT de plus de 2000 km).

Économiquement, par contre, ce n’est même pas la peine d’y penser aujourd’hui.

Non, ce n’est évidemment pas aussi simple.

Dans le coût de production et de distribution de l’électricité, il y a une part qui est effectivement fixe et indépendante de la consommation (donc qui fait augmenter le prix de vente au kWh si la consommation baisse), mais il y a aussi toujours une part variable, qui dépend de la quantité produite.

Donc produire plus impliquera forcément toujours des coûts de production et de distribution plus élevée.

Donc nécessitera que les consommateurs payent plus : même si tu payes moins cher le kWh, la facture totale sera plus élevée, sauf pour ceux qui justement n’augmenteront pas leur consommation.

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Notre nucléaire a pris tant de retard (et les coûts explosés) à causes de lubies « écolo ».

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Ne pas perdre de vue que les problèmes de surproduction non consommée provient uniquement des sources non pilotables , c’est à dire l’éolien et le solaire . Tout le reste est parfaitement controlable .

Ah bon? Écolos qui ont été au pouvoir quand exactement ?

Euh non, on n’ajuste pas la puissance d’un réacteur nucléaire dans la minute en tourant un potard.

Mais le pilotable inutilisé, ça fait aussi augmenter son coût de production. Si un réacteur nucléaire a un facteur de charge de 70%, l’électricité qu’il produit est plus chère au MWh que s’il est à 80% de facteur de charge. Même si le coût total de la production est quand même plus élevé dans le second cas.

Tiens @MattS32, toi qui connais bien ces sujets. Que pense tu du pilotage de la demande (façon usine qui ne fonctionne que pendant les surplus) ou les solutions consistant à miner du BTC (en admettant que le Bitcoin soit un actif qualitatif, ce n’est pas le sujet je parle uniquement de faisabilité technique). Et notamment le problème de la rentabilité avec des usages intermittent. Et pour élargir encore le sujet, la capacité de production d’hydrogène aussi. On voit tout et son contraire sur ces sujets, je me demandais ton avis.

Le pilotage de la demande, c’est quelque chose qui va absolument devoir être développé dans les années à venir, avec le développement du solaire et de l’éolien.

Historiquement, ça existe dans une certaine mesure depuis longtemps, d’une part avec les grosses industries qui ont des contrats d’effacement, d’autre part avec certaines offres type HC/HP, ou feu-EJP et ses successeurs pour les plus petits consommateurs. Mais c’était historiquement essentiellement un dispositif d’urgence (l’effacement en cas de surconsommation) et d’incitation (EJP et cie) plus qu’un véritable pilotage.

On commence à avoir des choses qui s’approchent plus d’un véritable pilotage via les opérateurs d’effacement, dont certains pilotent notamment les chauffages électriques, et via certains opérateurs de recharge de voitures électriques (essentiellement sur les parkings d’entreprises, avec une gestion pilotée de la recharge de la flotte en dehors des heures de service).

Et ça va forcément se développer avec l’augmentation du nombre de VE, qui constituent une mine d’or (bon, le terme est peut être un peu exagéré) pour les opérateurs de réseau électrique : il y aura en permanence une grande capacité de batterie connectée au réseau, et en la pilotant ça donne la possibilité à la fois de gérer une surcapacité (on augmente la vitesse de charge de la batterie virtuelle) et une surconsommation (on tape dans la batterie virtuelle). Le tout avec un rendement exceptionnel (ça peut dépasser les 80%, voire 90%, même le gravitaire n’arrive pas à un tel niveau), et une capacité vraiment gigantesque. 1 millions de voitures de 50 kWh connectées au réseau électrique, ça fait un réservoir de 50 GWh de capacité mobilisable quasi instantanément dans un sens ou dans l’autre, avec une puissance de l’ordre d’au moins 10 GW… En comparaison, la plus grosse STEP, c’est environ 30 GWh de réserve et 1.2 GW de puissance absorbable et 1.8 GW restituables, avec un délai de mobilisation de l’ordre de 5 minutes pour passer de 0 à -1.2 ou +1.8 GW, le double pour passer d’un extrême à l’autre.

Les opérateurs électriques vont petit à petit proposer des offres adaptées à ça, avec des contrats pour rémunérer ceux qui participent à ce système (l’électricité réinjectée dans le réseau à partir des batteries sera « remboursée » plus cher que son prix d’achat) et des interfaces permettant aux clients de définir les contraintes à respecter (pour garantir par exemple qu’il y a x% de réserve dans la batterie à telle heure, ou pour indiquer ponctuellement qu’ils ne participent pas parce qu’ils ont besoin d’avoir leur batterie pleine). Je pense d’ailleurs qu’on a raté une occasion de bien anticiper la chose : le législateur aurait dû imposer que touts les bornes dédiées soient pilotables, via un protocole standard.

Pour l’hydrogène, je n’y crois pas en tant que carburant automobile. Trop d’inconvénients pour trop peu d’avantages par rapport à une batterie. Par contre, il y aura de toute façon des gros besoins en hydrogène, donc oui, l’hydrogène fera sans doute partie de l’équation pour l’équilibrage du réseau, mais surtout dans le sens augmentation de la consommation, pas dans le sens réinjection dans le réseau. Dans le même ordre d’idée, il y a aussi les carburants de synthèse, qui pourront aussi être utilisés pour moduler la consommation à la hausse.

Le minage du BTC, oui, ça peut aussi le faire. Même en tournant que aux heures de pointe, la rentabilité doit pouvoir être assurée, grâce au faible coût de l’électricité à ces moments là, qui pourrait compenser l’amortissement moindre du matériel. Mais il faudrait être certain que les mineurs jouent le jeu, et pour ça je ne vois que deux solutions : la première ça serait que le minage soit fait directement par les producteurs d’électricité publics (et là en plus ça facilite encore un peu plus la rentabilité), ou que les mineurs privés participant à l’opération voient leur électricité facturée TRÈS cher en dehors des périodes de surcapacité, pour être sûr qu’il ne soit pas rentable pour eux de miner avec l’électricité du réseau en dehors de ces périodes.

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A mon avis, ce n’est pas qu’une question d’argent… Les gens ont besoin de leur batterie pour rouler, aussi.

Une solution serait un interrupteur permettant de renvoyer ou pas, si besoin, le jus à RTE.

Quand au minage du BTC ou autres cas d’usages similaires, il vaut mieux pour EDF/L’État laisser faire les particuliers et les boites privées, ce qui évitera d’avoir construit de fermes pour des prunes si cette bulle éclate.

Hollande a été élu avec les écolo et a fait en fonction de leurs doléances.
Sinon, que Sodium réagisse au sujet de Super Phoenix, c’est cocasse.

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Merci @MattS32 pour tes interventions toujours complètes :slight_smile:

Comment ça chauffage pilotés ? Par essence il me semblait que c’était quelque chose de difficile à piloter (puisque lié aux conditions météo, avec une corrélation inverse aux productions renouvelables).

Et pour les entreprises, j’ai souvent entendu dire que mettre à l’arrêt une usine était plus couteux que de payer l’électricité. Est-ce que tu as des exemples de pilotage réussit ? Est-ce que la robotisation des usines n’est améliore la situation ?

J’en parlais pour stocker le surplus moi, et alimenter des usines ensuite. Est-ce que la production d’hydrogène serait compatible avec une gestion intermittente ? Et quelles sont aujourd’hui les capacités de production / utilisation ? Je suis surpris de surtout entendre parler de l’extraction d’hydrogène plutôt que de production, j’ai toujours conçu ça comme un stockage d’énergie efficace.

Intéressé de connaitre ton point de vue sur Exaion à ce propos. QUi est exactement dans cette ligne. Et pour étendre un peu le sujet, quid de serveurs / supercalculateurs qui fonctionnerait par intermittence ? Beaucoup de calculs dans le monde scientifique n’ont pas de contraintes horaires. Est-ce qu’on a des études sérieuses sur la rentabilité du matériel dans ce cadre ?

Ah ça t’inquiète pas, l’énergie est déjà tellement cher en France que personne ne mine :joy:. Mais, bon évidemment ça sous entend un plan Bitcoin qui pose d’autres questions, mais plus généralement je trouve intéressante la question de la puissance de calcul indexé sur l’énergie disponible.

Au quotidien, très peu de gens ont besoin de toute leur batterie… Le kilométrage quotidien moyen d’une voiture en France, c’est de l’ordre de 30-40 km. Donc à partir du moment où tu as 50% de batterie la matin, l’écrasante majorité des gens auront tout ce qu’il faut pour leur journée.

C’est l’idée quand je parle d’interface permettant au client de fixer des contraintes. Le client indique combien il veut dans sa batterie à telle heure quand il va débrancher la voiture, et ensuite l’opérateur charge/décharge comme il veut tant qu’il respecte cette contrainte.

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Il y a quand même une petite marge de pilotage, en modulant de quelques minutes ou quelques dizaines de minutes les déclenchements pour que tout le monde ne déclenche pas en même temps. L’impact sur le confort thermique en faisant ça est négligeable, pour ne pas dire insensible, mais ça peut permettre de lisser un peu la consommation.

Comme je l’ai dit, pour les usines actuellement c’est plutôt de l’effacement en cas d’urgence que véritablement du pilotage. Donc ça se produit quand vraiment le réseau est en forte surconsommation et qu’il y a un danger pour la stabilité du réseau, dans ce cas là RTE/Enedis peut demander à couper l’alimentation de certaines grosses usines, qui ont des contrats spécifiques qui autorisent ça, avec quelques minutes de préavis. Ça existe depuis une bonne cinquantaine d’années.

Et oui, ça peut leur coûter cher d’arrêter l’usine (en fait, ils ne l’arrêtent pas forcément : certaines ont des groupes électrogènes qui prennent le relais dans ce cas), mais en contrepartie elles payent leur électricité beaucoup moins cher toute l’année. Et ces coupures pour effacements restent assez rares.

Lors du dernier appel d’offre qu’a fait RTE sur ce sujet, ils ont retenu 170 offres pour un total de 2800 MW sur le premier semestre 2026, donc en moyenne on est sur du 16 MW par offrant, c’est pas du petit consommateur.

J’ai pas d’exemple concret d’usine qui procède à ça, mais je sais qu’il y en a notamment dans l’industrie de l’acier qui est très consommatrice. Je serai pas surpris aussi que désormais que les gros datacenters orientés calculs, notamment pour l’IA, participent aussi à ce genre de dispositifs, car ils sont généralement de toute façon équipés en groupe électrogènes, et ils peuvent aussi assez facilement moduler leur puissance consommée en désactivant des nœuds ou en réduisant les fréquences de fonctionnement. Perdre 2h sur un entrainement de modèle de plusieurs semaines, c’est pas forcément bien grave par rapport aux économies que ça peut engendrer sur les factures d’énergie. Tu as d’ailleurs bien identifié aussi ce cas :slight_smile:

Oui on est d’accord, on parle de la même chose, « stocker le surplus », c’est bien une « augmentation de la consommation » :slight_smile:

Aucune idée sur les capacités de production actuelles, à part qu’elles sont pas bien grande par rapport au besoin qui existe sur l’hyrogène : le très très gros, genre bien plus de 90% (Vinci disait plus de 99% il y a deux ans), de la production d’hydrogène est encore fait aujourd’hui par crackage d’hydrocarbures (vaporeformage par exemple), donc y a vraiment la possibilité de développer la production par électrolyse, y a de quoi utiliser la production.

L’extraction, je pense qu’on en parle beaucoup parce que ça fait facilement le buzz façon « ruée vers l’or », et avec un petit côté « énergie gratuite » (ce qui est bien évidement faux, l’extraction ayant un coût), mais ça reste ultra marginal : la production d’hydrogène par électrolyse n’est déjà qu’une petite fraction de la production à partir d’hydrocarbure, et l’extraction n’est qu’une petite fraction de la production par électrolyse.

Pas très efficace en fait… Entre le rendement de l’électrolyse, les pertes liées à la compression, les fuites… ça donne au final un assez piète mode de stockage, avec beaucoup, son plus gros atout étant surtout la possibilité de le transporter. Et c’est encore pire si on l’utilise effectivement comme « stockage » de l’électricité, donc si on l’utilise pour ensuite produire de l’électricité, puisqu’on ajoute encore une bonne dose de perte dans l’opération de production d’électricité avec l’hydrogène.

C’est pour ça qu’à mon avis il faut plus l’envisager comme une industrie pouvant moduler sa production en fonction des surcapacités de production que comme un moyen de stockage de l’électricité : le très gros de l’électricité utilisée pour produire de l’hydrogène lors des surcapacités ne sera pas restituée au réseau lors des surconsommations.

Ça j’ai pas trop suivi. Ça a été créé après mon départ d’EDF, j’en ai très peu entendu parler jusqu’à récemment avec les bruits sur le rachat par des américains. Mais dans l’idée, je trouvait ça pas mal qu’un producteur d’électricité face du HPC pour optimiser l’utilisation de sa capacité de production.

Par contre je me demande si ce rachat est lié au fait que les négociations impliquant EDF pour le rachat de l’activité HPC d’Atos l’année dernière ont capoté. Peut-être que EDF s’est du coup désintéressé du HPC. Mais là on est sur un tout autre sujet :sweat_smile:

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Lolilol, à part ce fameux EPR, les investissements dans de nouvelles centrales se sont arrêtées en 1992, donc ça laisse pas mal de marge entre avant et après Hollande, qui n’a d’ailleurs pas fait grand-chose concernant l’énergie au final. Et ce n’est même pas un homme politique de gauche donc ça n’est pas vraiment comme si on allait se jeter devant le train pour sauver son bilan.

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On transforme le surplus en hydrogène, que l’on peut stocker et vendre comme on veut, quand on veut et a qui on veut, sans avoir à brader

C’était ma question suivante : pourquoi tu en sais aussi long. J’ai la réponse.

Un grand merci, ça me fait de quoi penser et fouiller si je veux mieux comprendre :blush:.