Et je dirai même que tous les frais de santé sont gratuits et uniquement publique. Ça amène d’autres problèmes de disponibilité, mais ça reste accessible à tous. Pour les étrangers qui n’ont pas encore de visa permanent, il doit payer une assurance privée pour compenser. Mais dès qu’on a le statut temporaire de demande de visa permanent, on profite du système de santé publique.
Chose particulière, je suis beaucoup moins tombé malade en 13 ans à Québec qu’en un an en France. Je fais moins d’asthme et de migraine ici, et jamais eu de gastro (y a moins de contacts physiques entre les gens, oubliez la perte de temps de la bise et du serrage de main, on se salue chacun à sa place, on va prendre un café ensemble, mais pas la peine de se toucher, donc moins de propagation de virus). Tous les Français que je connais ne sont jamais rentrés en France pour se faire soigner… On se soigne ici.
-Pour le coût de la vie, ça dépend du train de vie de chaque personne. Je ne bois pas d’alcool en dehors des célébrations. Et pour la viande « rouge », je la trouve moins chère, y a peut-être la volaille et encore. Disons qu’y a beaucoup plus souvent de rabais, il faut rapidement laisser-tomber la mentalité de faire ses courses à un seul endroit en une fois. Y a les circulaires toutes les semaines, y a plusieurs épiceries dans un même cercle donc faut pas hésiter d’aller acheter à différentes places pour faire ses courses. Et il faut consommer en suivant les saisons et le plus principalement local, je trouve au contraire que les fruits et légumes coûtent moins chers, mais c’est sûr que si tu achètes des fraises d’Amérique du Sud en décembre, ça va pas être donné. J’achète des kg de fraises l’été que je congèle celles de l’ile d’Orléans sont tellement bonnes ! Et il ne faut pas garder les habitudes de consommations françaises et chercher des produits français, vu que c’est de l’importation, c’est forcément plus cher (sauf chez Top discount à Montréal ! lol)
-Mon jumelé m’a coûté 200 000$ neuf clefs en main, 3 étages (les sous-sols sont aménagés ici), un terrain à l’arrière et à 10 min du centre ville (et à 5 min à pied de la forêt), où j’habitais en France (dans les Yvelines), j’aurais même pas eu un F2 à ce prix-là… Une seule voiture qui effectivement nous coûte moins cher aussi (mais fait moins de km avec un plein). Mais surtout j’ai un meilleur salaire, une meilleure situation que j’aurais jamais pu avoir en France. J’ai étudié et je travaille en informatique, il y a plus de débouchés et d’opportunités ici.
-Pour le fond de retraite, quand tu es résident permanent, tu as un fond de retraite public. Mais même en France, il est vivement conseillé de prendre un autre plan de retraite complémentaire (REER) afin d’avoir une vraie retraite, et tu as le droit de récupérer ce que tu as cotisé en France également quand tu seras à la retraite même au Québec. Je travaille depuis 4 ans au gouvernement, et même avec un fond de pension plus intéressant, je cotise quand même à des REER afin de pas tout mettre dans le même panier et ça permet d’économiser des frais d’impôts dans l’immédiat.
-Effectivement pas de cantine scolaire, ici, ce sont des repas (lunch) préparés pour toute la semaine, c’est ça les coutumes. Donc tu fais des grosses portions le dimanche pour séparer tout ça la semaine, ou tu penses à faire plus de portion le soir pour le lendemain.
Pour la viande, il y a surtout Costco. Mais faut avoir une voiture. Et un gros congélo, c’est de la vente en grosse barquette.
C’est en effet surtout les fruits&légumes importés et le vin qui sont bien plus chers qu’en Europe.
Logique puisque comme indiqué c’est « importé », d’où l’importance de consommer local autant que possible. Et effectivement, y a une habitude de stockage ici, c’est commun d’avoir dans son sous-sol un autre gros congélateur pour stocker pack de viandes, légumes quand c’est en soldes, et garde manger avec toutes les conserves.
Beaucoup de personnes font des marmites de sauce à spaghetti qu’ils vont congeler pour plus tard, des tartes (pâtés) à la viande, au saumon…
Disons qu’y a une bonne gestion de stocks comparativement à des repas en flux tendus en France si on peut dire.
Vu les sommes en jeu, je doutes fort que les deux parents suffisent à payer les études de leurs enfants. Pas plus que les enfants suffisent à payer leur retraite. Ceux qui vont voir si l’herbe est plus verte ailleurs, laisse dernière eux une belle ardoise…
Mes parents ont côtisés toute leur vie pour leur retraite qu’ils n’ont pas eu. Qui en profite après ? Je côtise pour les études d’enfants que j’aurais jamais, qui en profite ? Je côtise pour des soins de santé que je n’utilise pas, qui en profite ? Je côtise pour des transports en commun que je n’utilise pas… Etc. etc., Si tu ne comprends pas le concept d’une société que tout le monde paie pour tout le monde… Donc personne ne laisse d’ardoise « personnelle ».
Par contre, les milliards que les grands patrons français ne paient pas en passant par le Luxembourg actuellement, mais dont aucun grand média ne parle, ça oui, l’ardoise, ils la laissent bien aux Français, mais on va rediriger le regard vers d’autres…
C’est beau l’autopersuasion à coup de cas particulier…
Ça me rappelle la directrice de mon école qui était fière que plus 30% de ma promotion s’était barrée à l’étranger et qui faisait les gros yeux lorsque l’on avait aborder la question (encore tabou à l’époque) du remboursement de la pantoufle ! Depuis le ton à beaucoup changé, puisque l’on ne parle plus de rayonnement mais d’hémorragie. Sauf que c’est 20 ans trop tard, le modèle français étant à l’agonie, les frais de scolarité s’envolent…
Je dirais plutôt que tu fais un aveuglement volontaire du fonctionnement d’une société, ce ne sont pas des exemples personnels, mais une explication du fonctionnement de la société. Tout le monde paie pour tout le monde, il n’y a donc pas d’ardoise personnelle laissée. Pour qu’il y ait une ardoise personnelle, il faudrait que ce soit chaque personne qui paie ses propres frais de scolarité.
Mais ça finit en dialogue de sourd.
C’est un avenir probable. Si les étudiants se barrent, mécaniquement la France ne pourra plus financer leurs études. En contrepartie, ils devront s’endetter comme c’est le cas dans de nombreux pays.
Et non quand tu quittes la France en tant qu’expat tu n’as plus de droit à la SECU, mais en revanche ceux qui n’ont pas la nationalité Française ont le droit à la PUMA (tu dois le payer dans tes impôts), ce pays est si généreux
Peut être que les gens se barrent de France comme tu dis car l’avenir y sera très sombre. Moi c’est mon cas.
Oui, mais si tu dois rentrer en catastrophe en France, tu retrouveras très vite ta carte vitale (il suffit d’être résident permanent), donc bon…
Oh mais, je ne me fais aucune illusion, on est pris dans le cercle vicieux de l’individualisme. Du moment que tu arrives à t’épanouir, pourquoi pas… Mais en ce qui me concerne, j’ai conscience d’être une espèce en voie de disparition : élu local (menacé), pompier volontaire (en danger), ingénieur de l’armement (en danger critique d’extinction) !
Non, c’est l’absence de débouché en France qui est le déclencheur en général.
Je me suis lancé dans le dév de jeux vidéo au début des années 2000s : l’époque où tout a coulé en France. Quand on m’a offert une position dans un studio à l’étranger assez connu et qui a fait plein de jeux auxquels je jouais plus jeune, j’ai sauté sur l’occasion.
Pareil dans pleins de domaines. Pas d’équivalent français aux GAFA, à Tesla, à SpaceX etc. Ca fait très longtemps que les labos de nos universités manquent de moyen, tout ce qui est techno a atteint un pic dans les années 60s et 70s, mais depuis…
Pour le jeux vidéo, je peux comprendre, surtout si tu as une affinité spéciale avec un studio. Mais pour le reste, tu es plutôt mal renseigné, car il y a largement de quoi faire, toute proportion gardée (on n’a pas la taille des Etats-Unis). Si tu es plein d’idées et d’énergie, il ne tient qu’a toi de faire en sorte que le défaitisme de ceux qui fuient à la première difficulté ne se transforme pas en prophétie autoréalisatrice…
Pour les jeux vidéo, oui on peut dire que le Québec est devenu l’El Dorado du jeu vidéo. Un de mes amis qui était aussi dans ce domaine est venu me rejoindre après bon nombres de CDD en France… Il a fait ses études dans l’école sup de jeux vidéo à Valencienne, puis a écumé la France pour trouver un bon emploi dans son domaine (game designer), mais que ce soit Ubisoft ou autres, c’est toujours des CDD le temps des projets…
Après quelques semaines de recherches ici, il a eu un CDI, les compagnies d’ici ne comprenaient pas le fait d’enchaîner des contrats (CDD), ici, c’est assez rare, ou alors la personne n’est pas qualifiée, alors qu’en France c’est beaucoup trop courant ce qui créé de la précarité… quand ma femme était en France, même si elle était la meilleure technicienne de son plateau téléphonique, c’était CDD sur CDD… Cette précarité n’est pas vivable à moyen terme.
On est tous deux en informatique, et dès notre arrivée on a eu plusieurs demandes d’entretien avec que des CDI à la clé, c’est les compagnies qui se battent pour t’avoir…
En contrepartie, même s’il est plus facile de licencier, ça reste très marginal et faut vraiment le vouloir…
Élément à savoir également, il y a moins de vacances qu’en France, c’est 3 semaines minimum (avant c’était 2), au bout de 5 ans d’expérience (l’expérience étrangère peut compter si dans le même domaine) tu en as une 4e. Pas de RTT. Le temps de travail peut être de 35 - 37,5 - 40 heures par semaine. Mais y a des congés maladie qu’on peut prendre à la volée en cas de besoin, et on ne perd jamais de jours fériés (si ça tombe un samedi, c’est repris un vendredi, si dimanche, le lundi), il y en entre 8 minimum (13 suivant l’employeur). Tu peux cumuler ton over pour te faire des jours de congés en plus ou te le faire payer évidemment si ton emploi te permet d’en faire.