Commentaires : Magic Compose : l'IA de Google qui répond à vos messages et SMS, bientôt disponible en France

La fonctionnalité Magic Compose sur Google Messages, l’application de messagerie du géant américain, est en train d’être déployée à l’international, dont en France.

On va assurément dans la bonne direction. Qui dit compose à votre place, dit lit à votre place (parce que sérieusement, pourquoi perdre son temps à lire des réponses (potentiellement) automatiques). Des I.A qui vont donc communiquer joyeusement dans le vide …
Ou l’on pourrait, comme pour les images, imposer un petit marqueur pour différencier les messages qui respectent leur destinataire (i.e que l’auteur a pris le temps d’écrire) des autres. Et alors mettre en place des filtres pour les diriger directement vers la poubelle.
Que de belles promesses nous fait l’avenir (on va pouvoir répondre à 4000 SMS de meilleurs voeux en 3s !!!)

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Si tu considères qu’utiliser les outils de son temps pour gagner du temps est un manque de respect envers le destinataire, alors en poussant le raisonnement jusqu’au bout, le système pour distinguer existe déjà : si tu ne reçoit pas le message par courrier papier manuscrit avec un cachet de cire, c’est que ton correspondant ne te respecte pas (et encore… Il faudrait aussi qu’il te l’amène lui même, et à pied tant qu’à faire) :rofl:

Troll ou mauvaise foi spotted !

Ta comparaison est ridicule @mattS32 même si tu as mis un emoticone , je trouve l’argumentaire de Roger très sérieux et … Argumenté.
Bref … Heureusement nous avons des Android sans Google pour contrer ces poussées technologiques … parfois non désirées !

tu ne t’utilise pas et puis ca s’arrête là, tu m’expliqueras la différence entre « oui » proposé en réponse automatique et « oui » écrit de tes petits doigts…

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Concernant ce mot un peu chargé de « respect », cela dépend de nature de l’échange. Dans un échange d’information pure, je veux bien admettre que c’est parfaitement acceptable. Si ce qui est attendue, c’est strictement une information, que l’information est la seule chose qui importe, que l’information est restituée en retour, alors le procédé n’est pas dérangeant (ex: une demande renseignement à une administration. Si une I.A est à même d’extraire cette info et de la restituer clairement, pourquoi gaspiller le temps d’une personne pour produire cette réponse. Mais d’un autre coté, pourquoi singer une réponse personnalisée ? Même dans ce cas la réponse devrait être encadrée : « Ceci est une réponse automatique à la question que vous avez posée » , sans aucune fioritures. Quelle est la fonction du reste, l’emballage, si ce n’est de tromper le destinataire, de lui faire croire qu’il lui a été accordé plus d’attention que dans les faits).
Mais pour un échange qui va au delà de l’information, quand on s’adresse à quelqu’un, on peut raisonnablement attendre qu’il vous réponde « personnellement ». Le fait qu’il prenne le temps d’une réponse donne pour bonne partie sa valeur à cette réponse (la personne vous a accordé un peu de son temps. Ce n’est pas un détail. C’est une indicateur raisonnable de la qualité de relation que vous avez avec cette personne). Si j’avais un échange soutenu avec une personne et que j’apprenais en définitif après coup que j’échangeais dans les faits avec son secrétaire ou un stagiaire, qu’il se contentait d’imposer son nom à la fin, j’aurais légitimement des raisons d’être un peu remonté. On se serait clairement foutu de ma gueule, quelques soient les qualités de prose du stagiaire, du plaisir que j’aurais eu à le lire).
Ces réponses automatiques ont tout de même pour objet dans ce cas d’usage, soyons honnête, de tromper le destinataire. De lui laisser croire qu’on a un peu plus de considération pour lui que dans les faits. Se contenter de valider une réponse qui n’est pas la sienne, la faire passer pour sienne, c’est tout de même placer cette échange sous un régime d’économie (on va au plus rentable, quitte à mentir, puisqu’on laisse croire qu’on a pris de son temps par respect ou amitié pour l’autre).
Pour répondre à lapin_tfc :

  1. « tu l’utilises pas » : le problème c’est que je ne peux pas choisir de ne pas le subir, de recevoir des réponses potentiellement automatiques, pour lesquelles l’auteur n’a pas pris le temps d’une réponse mais pour lesquelles moi je vais perdre le temps d’une lecture (à moins que j’enchaine sur une réponse automatique … Vertige kafkaïen)
  2. sur le « oui », là on est sur de l’information, un cas d’usage raisonnable. Mais même pour un simple « bonjour » par exemple (qui contient plus qu’une information, une intention). Quelle est la valeur d’un « bonjour » automatique ?
    Pour illustration, en transposant dans le réel :
    Si une personne au boulot s’équipait d’une petite caméra et d’un HP lançant automatiquement un bonjour lorsqu’un collègue reconnu est croisé pour la première fois dans le couloir (pour gagner du temps … utilisons les outils de notre temps, poussons jusqu’au bout : ) ), je veux croire que rapidement on lui expliquerait le sens de la vie. Ca ne passerait pas. Parce qu’on percevrait clairement qu’il s’agit d’un bonjour automatique, qui n’est porteur de rien. Sans valeur aucune. Un « bonjour » automatique dans un mail, si nous avions la certitude qu’il est automatique, nous le recevrions de la même façon, froidement. Et pourtant à l’écran, le bonjour automatique et le bonjour des petits doigts, je le concède, rien ne les différencie.

Il n’est absolument pas question de réponse automatique, mais simplement de suggestions de réponses. Partant de là, tout l’argumentaire basé sur l’automatisme suppose du dispositif est caduque. Et ce n’est pas une simple « validation d’une réponse qui n’est pas la sienne », puisque l’IA propose plusieurs choix et s’adapte en fonction des choix successifs et des réponses saisies manuellement. Ce n’est dont pas comparable à un simple automate de réponse.

Ce n’est en fait qu’une évolution de ce qui existe depuis des années (avant même les smartphones), l’autocompletion qui suggère des mots au fil de la frappe en fonction des mots précédents. C’est simplement étendu à la suggestion de phrases complètes plutôt que du mot à mot.

Et il est évident que les suggestions de réponse ne pourront être utilisées telles quel que pour des messages essentiellement « informatifs » comme tu dis, l’IA ne pourra pas produire des réponses à des messages personnels… Si tu me demandes si je suis arrivé à destination ou si mes vacances se sont bien passées, elle saura suggérer des réponses suffisantes (mais c’est quand même bien moi qui choisirai sur le fond : ce n’est pas l’IA qui va décider si je réponds que oui ça c’est bien passé ou l’inverse, l’IA ça simplement suggèrer des réponses correspondant aux deux cas). Si tu me demandes de te raconter, l’IA saura me faire des suggestions basiques, mais qui devront être complétées pour répondre, le réponse étant trop personnelle.

Quand aux « bonjour » automatique (et vraiment automatiqus pour le coup), on en reçoit déjà régulièrement, sans que ça ne choque personne… Mais oui, je trouverai débile le mécanisme que tu suggères, et qui n’est pas comparable à des suggestions de réponse…

Ce qui est surtout débile, c’est la progression de la fainéantise des gens. J’ai vu récemment dans un article une jeune fille qui disait ne plus téléphoner à ses amies parce qu’elle perdait du temps à demander comment ça allait et autres formules de politesse, elle ne communiquait donc plus que par sms.

Voilà de toute évidence une personne qui une fois adulte aura bien du mal à nouer de vrais contacts, avec une attitude pareille.

Il ne fait donc aucun doute que via les I.A, de plus en plus de gens communiqueront de manière totalement impersonnelle et ce n’est bien entendu pas le meilleur moyen de rapprocher les gens, que du contraire.

Je lis et j’intègre bien que tu écris (j’en modulerais mes propos). Ce que tu décris c’est un usage raisonnable de l’outil. Mais est ce réellement la cible, l’usage majoritaire sinon stricte qu’il en sera fait ?
Car pour un usage conscrit à de l’information, le gain me semble quasi nul.
« Si tu me demandes si je suis arrivé à destination ou si mes vacances se sont bien passées, elle saura suggérer des réponses suffisantes » : dans ces deux cas, est ce qu’un oui ou non ne suffit pas, ne constituent pas déjà la réponse suffisante? Pourquoi utiliser l’I.A pour produire de l’emballage ? Alors je peux entendre qu’avec une interface homme-machine efficace, une réponse plus construite prévaudrait naturellement. C’est l’archaÏsme de l’interface qui nous pousse à la réponse synthétique. Mais ayant intégré les limitations de l’interface, on accepte je crois parfaitement une réponse synthétique (comme un simple émoticon). Et elle répond au besoin de faire remonter l’information.
Le caractère vertigineux des agents conversationnels c’est tout de même de pouvoir produire une illusion très supérieure. Je vois mal l’ensemble des utilisateurs s’interdire d’en faire usage.
Et lorsque tu écris qu’il ne s’agit là que d’une extension du mécanisme de complétion par mots complets déjà existant, y a t il seulement une personne (hors un artiste) pour avoir composé un message sur la base stricte des mots proposés ? A un moment ou un autre, l’utilisateur fait valeur son pouvoir de choisir un autre mot, il ne délègue pas tout. Or ici, même si deux-trois propositions, la délégation est totale : il valide une des trois propositions, il a réduit son arbre de décision de 30 à 3 (hors cas idéal où il prend la peine d’en éditer une … mais ce cas usage sera t’il répandu ? Car il ruine finalement le gain, qui est un gain de productivité). Il accepte donc ce qu’il refusait dans le cas de la complétion. Il baisse son niveau d’exigence, pour lui, et pour les autres (ceux qui se coltinent la réponse).
Mais bon, je suis peut être juste trop vieux pour ces choses là … Visiblement, car ce n’est pas le premier usage de l’I.A se profilant qui me chagrine.