Commentaires : L'UE octroie 3 milliards d'euros à douze États membres pour une "industrie des batteries"

Coca-Cola pour le coup c’est pas une référence, ils installent des usines dans tous les pays où le Coca-Cola est de consommation courante (en France, il y en a 6, dans le monde plus de 800).

Parce que fabriquer du Coca-Cola, ça ne nécessite pas beaucoup de main d’œuvre (donc coût de production peu sensible au coût du travail local), alors que par contre transporter des tonnes de flotte sur des longues distance, ça ça coûte très cher… C’est pour ça aussi que toutes les grandes chaînes de fast-food finalisent leur Coca en boutique. Ça évite le coût du transport de l’eau.

Mais oui, les consommateurs Suisses sont beaucoup plus patriotes dans leurs achats. Tout comme les allemands. Tu met un lave-vaisselle Miele et un Samsung avec strictement les mêmes fonctions dans un MediaMarkt, même si le Miele est 50% plus cher il se vendra plus que le Samsung. Et contrairement aux français qui se sont rués sur les produits étrangers et ont flingué tous seuls leurs emplois… Tu met un aspirateur Samsung et un Rowenta équivalent mais 20% plus cher dans un Darty, c’est le Samsung qui va se vendre le plus…

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Bizarrement l’Allemagne a une industrie nettement plus compétitive et partage pourtant l’euro…

Les choix de délaisser l’industrie, pourtant centrale à tout pays souhaitant un minimum de souveraineté …et d’emplois a été fait depuis trop d’années. Ca change ENFIN depuis que Macron est là, mais on ne rattrape pas 30 ans en 4. Il faut continuer à réduire les taxes de production qui font qu’une usine en France est largement plus taxée que la même en Allemagne, Italie, etc. Une fois que l’on sera revenu a égalité ça sera plus facile de garder nos talents et remettre notre économie en état. Une partie du chemin a été fait mais on est encore loin du compte…

C’est fou parce qu’avec nos excellentes écoles d’ingénieurs notre industrie serait un super débouché pour des métiers passionnants et beaucoup d’innovations. Mais les choix de Chirac, Sarko ou Hollande ont été ailleurs, au hazard le « service » alors qu’il est encore plus facilement délocalisable que l’industrie.

Complètement d’accord avec ce que disait @Proutie66 « Tant qu’on se tapera nous même, à sous noter nos produits, à préférer ailleurs, on sera dans cette merde. » : nous sommes les premiers responsables par notre consommation, arrêtons déjà le French bashing aussi injustifié que toxique pour notre économie.

Et produire locale, avec nos normes de qualité, sera doublement positif pour l’environnement… sans même parler de l’impact sur les emplois et les taxes associées qui financent notre santé, nos écoles, etc.

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[Edit : je répondais à @KlingonBrain, je ne sais pas pourquoi ça ne l’a pas pris]

Je bosse dans l’industrie et je ne suis absolument pas d’accord avec ta vision de l’usine ultra robotisée qui n’emploi plus personne. C’était le modèle d’il y a 10 ans.

C’est au contraire l’inverse aujourd’hui : on traverse de plus en plus de crises en tous genres (environnementale bien sûr mais aussi sanitaire, migratoire, etc.) et les usines ont de plus en plus besoin d’agilité et de flexibilité dans un environnement devenu complètement imprévisible (ce que l’on appelle le monde « VUCA »).

En parallèle de ça les clients veulent de plus en plus de sur mesure, des petites séries voire des productions à l’unité qui là encore obligent à repenser toute la chaine d’approvisionnement, avec notamment des cycles plus cours …et souvent plus locaux !

Les machines sont totalement incapables d’une telle flexibilité, pour encore un moment. Et c’est justement là où il faut de super ouvriers et ingénieurs qui bossent main dans la main.

Il n’y a pas assez de robots en France et même si on est enfin en train d’accélérer, mais l’avenir sera plus aux usines reconfigurables qu’à des grandes séries standardisées. Et pour l’instant la robotique est très limitée là-dessus. Sans l’humain au cœur de l’usine elle ne risque pas d’être efficace pour se réinventer en permanence autour des besoins
clients… Avant que l’IA soit capable de cela on a un peu de temps ^^

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Bien sûr et tout cela à un coût qui se répercutera dans le prix avec la fameuse question finale : Est-ce compétitif vis à vis de l’Asie ou pas ? Alors que le consommateur Européen est clairement dans la tendance du " moins cher " !

L’UE se trompe d’objectif et de timing : il est bien trop tard pour se mettre au niveau des Asiatiques dans les batteries. Les moyens importants c’est dans la pile à combustible qu’il fallait les mettre, car c’est la technologie où l’on peut encore créer de la valeur, la filière hydrogène.
Si par miracle une batterie européenne voyait le jour, elle serait inévitablement construite en Asie ou en Inde: c’est la logique mortifère de la mondialisation (défendue par nos hommes politiques sauf 1), qui recherche les plus bas coûts possibles et s’assied sur les emplois et les émissions …

Perdre une bataille se résume à deux mots: « trop tard » (comprendre trop tard et réagir trop tard, …) Mc Arthur.

Non, ça date de bien avant, de Pompidou et Mitterand :wink:


Le bilan de l’échange France - UE est vers 3 milliards d’euros par an (source : « En 2017, la France a versé environ 16,25 milliards d’euros et en a reçu 13,5 milliards »).
C’est rien par rapport au budget annuel de l’État (250 mld) ou au déficit (vers 95 mld ces dernières années; le covid la fait exploser en 2020, année exceptionnelle donc).
D’autres pays européens avec l’euro ou une monnaie aussi forte s’en sortent très bien.

Clairement non, l’UE n’est pas responsable de la situation française.
C’est plus simple : si même les Français n’achètent pas de produits français, qui le fera?

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Bizarrement l’Allemagne a une industrie nettement plus compétitive et partage pourtant l’euro…

Il n’y a absolument rien de bizarre à cela.

Selon le type d’activité d’un pays et son niveau économique le cours idéal pour la monnaie peut être totalement différent.

Si l’Euro convient si bien à l’Allemagne, ce n’est pas non plus un hasard.

Pour convaincre les allemands de rentrer dans l’Euro, la France a accepté que l’Euro soit basé sur leur règles monétaires, d’ou une monnaie qui se comporte logiquement de manière un peu similaire au Deutchmark en terme de cours.

Les choix de délaisser l’industrie, pourtant centrale à tout pays souhaitant un minimum de souveraineté …et d’emplois a été fait depuis trop d’années. Ca change ENFIN depuis que Macron est là, mais on ne rattrape pas 30 ans en 4. Il faut continuer à réduire les taxes de production qui font qu’une usine en France est largement plus taxée que la même en Allemagne, Italie, etc. Une fois que l’on sera revenu a égalité ça sera plus facile de garder nos talents et remettre notre économie en état. Une partie du chemin a été fait mais on est encore loin du compte…

Macron ne fait que répéter les mêmes erreurs que ses prédécesseurs et notamment celles de Sarkozy. Mais à la puissance 10.

Méthode coué, investissement public mal choisi, endettement à tout va, destruction des acquis sociaux.

Ca fera illusion à coup de comm’ jusqu’au jour ou les marchés trouveront que notre endettement commence à sentir le sapin. Après, c’est le scénario argentin.

@smover

Je bosse dans l’industrie et je ne suis absolument pas d’accord avec ta vision de l’usine ultra robotisée qui n’emploi plus personne. C’était le modèle d’il y a 10 ans.
C’est au contraire l’inverse aujourd’hui : on traverse de plus en plus de crises en tous genres (environnementale bien sûr mais aussi sanitaire, migratoire, etc.) et les usines ont de plus en plus besoin d’agilité et de flexibilité dans un environnement devenu complètement imprévisible (ce que l’on appelle le monde « VUCA »).
En parallèle de ça les clients veulent de plus en plus de sur mesure, des petites séries voire des productions à l’unité qui là encore obligent à repenser toute la chaine d’approvisionnement, avec notamment des cycles plus cours …et souvent plus locaux !

Non, c’est juste que l’industrie de production de masse à quitté la France. Parce que notre pays a complètement raté le virage de la robotisation.

Ce que vous rencontrez en France, c’est une industrie qui se « nichifie » en faisant du semi artisanat pour survivre en profitant des miettes que ne couvre pas l’industrie de masse.

Mais en faisant cela, on s’éloigne d’une production efficiente pour les masses.

Réalisez que si on produit de l’unitaire ou de la petite série, on est forcément à des couts de revient plus élevés, voir bien plus élevés que la production de masse de très grande série.

Si vous étudiez la construction des produits du marché de masse, vous verrez au contraire que la personnalisation n’est qu’apparente. De nombreux produits qui paraissent différents sont en réalité construits sur une base identique et standard. En gros, le produit pose la coque A, la coque B ou la coque C sur une même mécanique.

Pas compliqué et parfaitement gérable par une chaine de production robotisée.

Les machines sont totalement incapables d’une telle flexibilité, pour encore un moment. Et c’est justement là où il faut de super ouvriers et ingénieurs qui bossent main dans la main.

Au contraire, la machine est la seule et unique manière de produire une très grande flexibilité sans perdre en efficacité de production.

Après, il y a des stades d’automatisation. Si on prends l’exemple de l’imprimerie, on peut suivre l’évolution depuis les moines copistes, puis la presse de gutemberg, puis les presse à caractères de plomb, puis les presses offset à plaques, puis les imprimantes gros volumes qui servent maintenant pour les petites et moyennes séries et qui ont la capacité d’imprimer quelque chose de différent à chaque page.

Il n’y a pas assez de robots en France et même si on est enfin en train d’accélérer,

Cela ne risque pas d’arriver. Et il suffit de voir ce qui arrive aux projets d’automatisation, comme « la ferme des 1000 vaches ».

La situation de l’emploi est devenu si tendue en France que tout projet d’automatisation efficient se heurtera aux syndicats et au vandalisme.

Voila aussi pourquoi les usines modernes ne sont pas en France et ne seront pas en France.

Pour y arriver, il faudrait changer les mentalités et notre vision pour cesser d’opposer automatisation et travail humain. Avec notre mentalité sur le travail qui date du moyen âge, c’est pas gagné.

mais l’avenir sera plus aux usines reconfigurables qu’à des grandes séries standardisées.

Au contraire, je pense que ce n’est pas l’avenir. C’est un dévoiement nuisible de l’activité humaine dont on reviendra.

Par exemple, quel intérêt de tuer les hommes au travail pour produire 10000 modèles du même bien ?

Cela alors qu’on peut produire 3 ou 4 modèles excellents et bien standardisés pour un prix bien plus intéressant ?

Meilleur coût, moindre travail humain, efficience.

Et croyez le ou non, mais les Chinois ont parfaitement compris cela pour leur marché intérieur.

Et pour l’instant la robotique est très limitée là-dessus. Sans l’humain au cœur de l’usine elle ne risque pas d’être efficace pour se réinventer en permanence autour des besoins

Bien au contraire, il faut prendre conscience que la machine est le seul vrai vecteur de personnalisation capable d’un minimum d’efficience.

Exemple, une brodeuse à commande numérique.

Autre exemple, ne pièce définie en CAO définie par un programme paramétrique. Il suffit d’entrer les paramètres et l’imprimante 3D sors la pièce personnalisée de manière bien plus efficiente qu’un ouvrier.

Je vous engage également à regarder de quoi sont capables les machines outil modernes avec des changeurs d’outils automatiques.

clients… Avant que l’IA soit capable de cela on a un peu de temps ^^

Pas besoin d’IA pour faire de la personnalisation, la programmation classique suffit.

L’Europe a bon dos quand les choses ne marchent pas comme on veut.

La France a largement les moyens d’imposer en partie sa vision à l’union européenne.
Et évidemment qu’elle tire aussi des avantages économiques d’être dans la zone euro.

Une France seule vs les US ou la Chine, elle pèse rien d’un point de vue économique.
Si les 27 se mettaient finalement d’accord sur qq points clés, on aurait rien à envier aux 2 autres.

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https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:12008E123&from=FR

C’est plus simple : si même les Français n’achètent pas de produits français, qui le fera?

Il ne faut pas jeter la pierre aux français sur ce point. Je peux te dire que dans les autres pays c’est pareil. Au portugal, il y a depuis longtemps une incitation forte de l’état à faire acheter des produits locaux aux gens, par de la comm, un label sur les produits, des reportages télé (« on aime nos produits »), etc… , et cela marche un peu, mais cela a des limites. Si le produit est clairement mieux pour le prix, le portugais achètera chinois. Même le japonais, réputé très nationaliste finit pas acheter de la hifi made in china.
Il faut que le consommateur s’y retrouve sur le produit, à minima. Je pense que c’est largement faisable, clairement nombre de produits « made in france » sont de meilleure qualité que ce qui se fait généralement à l’étranger, mais le fait que les gens « bashent » eux-mêmes leur propre pays, ça n’aide pas. Encore une fois, c’est la mentalité des gens qu’il faut changer !

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Est ce que l’Europe réfléchit aux batteries amovibles ?
Le frein de l’autonomie des batteries pourrait devenir secondaire si au lieu de devoir s’arrêter pour charger longuement, on s’arrêtait pour enlever une batterie vide et prendre une déjà chargée.

Il y a certains constructeurs qui font ça, mais ça coute extrêmement cher en infrastructures pour une solution qui deviendra inutile au bout de quelques années à cause de la chute rapide du prix des batteries et l’augmentation de la vitesse de charge.

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heuuu…
« En même temps, il y a une réalité. Les produits d’importation sont bien moins cher que tout ce qu’on pourrait produire en France. Aucune industrie ne peut survivre dans notre pays. »

Bon constat, un peu extrême (on peut survivre, se développer ou passer le stade de l’ETI c’est autre chose) (en tant que chef d’entreprise œuvrant pour des industriels, je confirme la tendance en tout cas)

"A cette réalité, une cause, un choix de nos élites il y a des années. "

premier modulo « de nos élites » non : que le peuple et les syndicats ont contraint à adopter, grosse nuance, ils ont aussi fait avec ce que le contexte social post 45 puis post 68 permettait de faire, ainsi que la présence d’un gouvernement parfaitement élu comportant pour partie des communistes au pouvoir.

« Celui du Franc fort, puis de l’Euro »
Ce n’est pas l’Euro ni l’adoption d’une monnaie forte qui a plombé le pays, ça c’est la thèse UPR, elle ne résiste pas deux secondes aux faits ou à l’analyse, elle n’explique pas que la Pologne explose industriellement, que l’industrie italienne se maintienne, que l’allemagne fasse des excédents budgétaires étatiques, et tous avec la même monnaie, pas du tout.

On bat notre coulpe depuis 45 et notre défaite lamentable, suivi d’un trauma auto flagellatoire, on oublie que la france pré-14 et pré-39 était l’allemagne d’aujourd’hui : le plus puissant pays d’Europe, produisant 4 voitures de luxes sur 5 dans le monde, les plus grands avions du monde à elle seule et ainsi de suite.
On a choisi une voie low-cost dans tous les domaines sauf les sacs à main et on a méthodiquement flingué notre image, ce n’est pas un choix des élites de lancer la 4L ou la 2CV, d’appeler « luxe » une DS qui faisait la moitié de la taille des classe S de l’époque, et de multiplier les grèves industrielles.

" avec pour perspective l’abandon de l’industrie pour les services."
ça oui, c’était une erreur, mais encore une fois quand tu considères dès 45 que ton industrie est la proie de la CGT/FO, que ton coût horaire effectif ne pourras plus jamais être compétitif, tu sais que tu devras convertir tes ouvriers en ingé ou en secrétaire…

ne rejetons pas sur les autres, ici « nos élites » ce que nous avons méticuleusement imposé nous même comme des grands.

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@philouze complètement en phase. Dans l’usine où je bosse j’ai été choqué en y arrivant il y a 15 ans en passant devant la porte d’un syndicat qui affichait fièrement : « en route vers les 32 heures » ! Ces gars-là sont les premiers fossoyeurs de nos industries mais l’état aurait dû lutter pour montrer par A + B que ce genre de théorie fumeuse ne tient pas. Le focus depuis 4 ans sur la réindustrialisation est notable, mais le plus dur c’est de lutter contre de telles théories. C’est heureusement possible mais ça se fait sur le terrain et ça prend du temps.

C’est d’autant plus dommageable que le rôle des syndicats devrait être central pour faire avancer l’entreprise, or en France ce n’est quasiment que l’inverse. Et bien évidemment ils devraient aussi représenter les chômeurs, pour trouver les bons compromis, et ne pas satisfaire parfois une clientèle minime (temporairement) privilégiée au détriment de tous…

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@KlingonBrain je bosse dans une usine sur les sujets « industrie du futur » (comme on aime les appeler en France) et j’échange avec beaucoup d’industriels au quotidien. Je ne vais pas vous répondre sur tout, il y a trop de disaccords et c’est systématique, ça prendrait trop de temps et vous m’avez l’air tellement fermé que je ne vous convaincrais de toute façon pas. Quelle vision négative de tout, c’est triste ! Mais l’échange peut être intéressant pour d’autres lecteurs du forum alors je fais tout de même l’effort. Chacun pourra se faire son avis :slight_smile:

Concernant Macron c’est loin d’être de la méthode coué, même si bien sûr il y a aussi une importante part de communication et cela fait partie de son rôle. L’image de la France à l’international s’est carrément redressée comme terre d’attractivité pour les investissements étrangers, alors que les levées de fonds explosent et battent des records chaque année. Agnès Panier-Runacher entre autres a fait du super boulot, mais ce n’est bien sûr que mon avis.

Comme je vous l’ai dit je bosse dans une usine et je connais bien les théories et mises en pratiques des plateformes. Evidemment qu’il y a des socles communs, mais il n’empêche qu’il faut bâtir dessus et autour des produits de plus en plus disparates.

Concernant l’usine de demain vous avez tort. Rien que la transition environnementale impose de plus en plus de revenir à des modes de production plus qualitatifs à tous les niveaux, y compris dans la gestion des hommes et des femmes, et d’aller vers une relocalisation près des clients.

Aujourd’hui effectivement la Chine a pleins d’usines standardisée, qu’ils rasent et remplacent lorsqu’il faut changer de production, le tout avec des ouvriers exploités. Ça n’a aucun sens à terme.

On va vers des usines reconfigurables, et je ne parle pas que de reconfigurer la programmation d’une machine, mais de former en temps réels les personnels pour s’adapter à des demandes de plus en plus volatiles …et de reconfigurer là encore le plus vite possible l’outil de production et la chaine d’approvisionnement. Et ça l’IA en est incapable pour un moment, alors que l’adaptabilité est apanage du genre humain.

L’usine est une ruche passionnante où on s’éclate sur pleins de projets et où l’intelligence collective permet des succès incroyables. C’est tout sauf le truc horrible que vous décrivez ^^

Une voiture, un avion, un jean, une pièce d’acier travaillée pour un client… on est de plus en plus dans du personnalisé en petite série, voire à l’unité, et cela va continuer justement pour éviter de produire du standard qui ne satisfait que rarement vraiment ses clients. Les nouvelles technos industrielles le permettent et l’efficience peut être excellente tout en ayant un impact environnemental très faible. Mais surtout on a des unités de production résilientes capables de s’adapter à des changements de demandes clients majeurs et des crises multiples comme on en traverse de plus en plus. Et aujourd’hui c’est devenu la priorité, la covid en est encore un bel et tragique exemple. Parce qu’une usine ultra efficiente mais capable de ne faire qu’un seul produit, quand le marché change elle est morte. Alors que si l’usine est conçue pour être reconfigurable l’histoire n’a rien à voir…

Le local a de beaux jours devant lui, et la crise actuelle a permis de montrer justement à quel point c’était …vital.

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Mais quelle vision négativiste !

Voilà ce que j’explique à mon équipe : « Vous n’avez jusqu’à preuve du contraire qu’une seule vie. Votre boulot est l’endroit où vous passez le plus de temps, alors il est de votre responsabilité de vous trouver un boulot qui vous plait, qui vous épanoui. Et si ce n’est pas le cas chez moi, partez, cherchez ce qui vous éclate …et réalisez-vous ! »
Tout n’est jamais parfait bien évidemment, et c’est une question d’équilibre, mais chacun est libre de changer, de se chercher et de se trouver dans autre chose s’il n’est pas satisfait de ce qu’il fait.

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je bosse dans une usine sur les sujets « industrie du futur »
ça prendrait trop de temps et vous m’avez l’air tellement fermé que je ne vous convaincrais de toute façon pas
Concernant l’usine de demain vous avez tort.

C’est juste que je ne partage pas du tout votre vision, mais je pense qu’expliquer pourquoi est mieux que d’user de ce type d’argument (dont je pourrais user aussi, mais ce serait sans intérêt).

Concernant Macron c’est loin d’être de la méthode coué, même si bien sûr il y a aussi une importante part de communication et cela fait partie de son rôle. L’image de la France à l’international s’est carrément redressée comme terre d’attractivité pour les investissements étrangers, alors que les levées de fonds explosent et battent des records chaque année. Agnès Panier-Runacher entre autres a fait du super boulot, mais ce n’est bien sûr que mon avis.

Monter des startup qui crament du pognon, c’est très facile, obtenir des industries qui donneront du boulot à la grande masse en France, c’est une autre paire de manche.

On à déjà pu constater dans les années 2000 le peu de résultat des startup en France dans la mesure ou les conditions de notre pays ne se prêtent guère au développement de vraies industries.

Bref, les politiciens d’aujourd’hui ne font que répéter les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs, d’abord par manque de connaissance de ces milieux et par la fascination naïve qu’ils ont de l’entrepreneuriat.

C’est ce qu’on appelle mettre la charrue avant les boeuf. La réalité, c’est que si tu ne peux pas produire en France, tu ne peux pas produire en France. Il faut d’abord remédier à ce problème avant tout.

Concernant l’usine de demain vous avez tort. Rien que la transition environnementale impose de plus en plus de revenir à des modes de production plus qualitatifs à tous les niveaux,

Sauf que la production automatisée est bien meilleure en terme de qualité que la manufacture à base d’humains. Un robot n’a pas d’état d’âmes, il n’arrive jamais bourré ni en mauvaise forme. Son bras ne tremble jamais. Et aucun humain n’arrive à son degré de précision et surtout, de régularité.

Si par transition environnementale vous entendez « normes qui changent tout le temps », donc production à modifier en permanence, c’est un des raisons pour laquelle notre pays est mort, parce que sa vision idéologique déconnectée des réalités économiques tends vers le manque d’efficience totale.

Car non, la transition environnementale n’implique pas de faire n’importe quoi. Et ceux qui pensent modifier les choses du jour au lendemain rêvent.

On ne peut pas produire de manière efficiente dans un pays incapable de la moindre planification doté d’une législation qui change au gré du vent. Les industriels français s’épuisent à suivre les changements incessants.

Nos dirigeants, que ce soit au niveau politique comme au niveau industriel n’ont pas appris la culture de l’automatisme. Ils sont incapables de penser dans le sens qu’il faut pour en faire un usage efficace.

Aujourd’hui effectivement la Chine a pleins d’usines standardisée, qu’ils rasent et remplacent lorsqu’il faut changer de production,

Sauf qu’une usine construite pour un produit représente la forme la plus efficiente de production. Et sa rentabilisation par cycle construction-exploitation-recyclage est également la vision la plus productive qui convient le mieux aux biens de très grande production.

le tout avec des ouvriers exploités.

Nous acceptons l’importation sans conditions venant de pays qui n’ont pas les mêmes normes sociales. Ajouté au taux de change défavorable pour notre industrie, il est impossible de lutter.

On va vers des usines reconfigurables, et je ne parle pas que de reconfigurer la programmation d’une machine, mais de former en temps réels les personnels pour s’adapter à des demandes de plus en plus volatiles …et de reconfigurer là encore le plus vite possible l’outil de production et la chaine d’approvisionnement. Et ça l’IA en est incapable pour un moment, alors que l’adaptabilité est apanage du genre humain.

Mon opinion est que c’est une erreur totale.

D’abord parce que l’humain n’est en réalité pas très souple. Il est même plutôt médiocre à ce jeu la. Quand on modifie en permanence une tâche, on obtient une belle quantité d’erreurs et des problèmes de qualité. Faites un peu de contrôle qualité, vous comprendrez que l’idéal, c’est juste de virer l’homme de l’usine.
Et je ne crois pas au fait de former les gens en permanence pour modifier la production, car cela produit une lassitude à long terme
Enfin, si vous avez raison sur le fait que l’homme est meilleur qu’un automatisme « basique » quand il s’agit de changer de tâche, il est en revanche très loin des capacités des automatismes plus avancés.
Pour ma part, je n’oppose pas les deux formes d’automatisme. Le futur sera fait d’automatisme efficients pour les grandes productions et d’automatismes plus souples pour les petites. A l’image de la cohabitation entre imprimantes et presses offset dans l’imprimerie en fonction des volumes.
Je vois le futur de l’automatisation reconfigurable comme totalement adaptable de manière logicielle. Mais la dessus, je n’en dirais pas plus.

L’usine est une ruche passionnante où on s’éclate sur pleins de projets et où l’intelligence collective permet des succès incroyables. C’est tout sauf le truc horrible que vous décrivez ^^

C’est une vision qu’on trouve souvent en haut de l’échelle, chez les cadres qui ont une bonne paye et un travail peu fatiguant. Beaucoup plus rarement en bas, dans les milieux ouvriers qui font les tâches les plus pénibles et qui ont le plus grand mal à boucler leur fin de mois. Et encore mois chez les sous traitants des sous traitants.
Pour cette raison, je pense que l’automatisation quasi totale, au moins pour tous les biens les plus utilisés, c’est le futur pour les conditions de vie du genre humain.

Il ne faut pas perdre de vue que le but, c’est de produire du bonheur humain, pas de produire pour produire.

Et si on veut parler d’environnement, il faut réaliser que cela passe par une production plus utile, mieux standardisée, plus durable, plus réparable et mieux pensée. Pas juste de l’obsolescence programmée et du green washing en mode « achetez la nouveauté (soit disant)plus verte en jetant tout vos biens ».

Une voiture, un avion, un jean, une pièce d’acier travaillée pour un client… on est de plus en plus dans du personnalisé en petite série, voire à l’unité, et cela va continuer justement pour éviter de produire du standard qui ne satisfait que rarement vraiment ses clients.

Une erreur courante est de se focaliser sur ce qu’on pense être le besoin du client en oubliant… qu’ils ne sont pas toujours prêts à en payer le prix. Par définition, un client veut toujours l’impossible, à un prix impossible, avec un délai intenable. Et il ne sera jamais content du résultat.

Mais surtout, il faut prendre plus de recul pour voir le problème d’une façon plus globale, c’est à dire au niveau de la planification d’une nation. Au contraire, je pense que les biens « standards » conviennent très bien à la majorité des usages quand il sont suffisamment bien pensés. Et c’est une des raisons du succès industriel de la Chine.

Produire des petites séries ou de l’unité est totalement inefficient en matière de cout. Et c’est encore plus vrai quand il faut mener de nombreux tests de validation du point de vue contrôle qualité.

Et puisque vous parlez d’écologie, un bien qui n’est pas standardisé est difficile à faire durer, ne fut ce que par l’absence de pièces de rechange.

La production à l’unité, c’est réservée à des niches, à des besoins particuliers ou aux plus riches qui ont les moyens de payer le surcoût important de ce type de production.

Mais surtout on a des unités de production résilientes capables de s’adapter à des changements de demandes clients majeurs et des crises multiples comme on en traverse de plus en plus. Et aujourd’hui c’est devenu la priorité, la covid en est encore un bel et tragique exemple. Parce qu’une usine ultra efficiente mais capable de ne faire qu’un seul produit, quand le marché change elle est morte. Alors que si l’usine est conçue pour être reconfigurable l’histoire n’a rien à voir…

Le local a de beaux jours devant lui, et la crise actuelle a permis de montrer justement à quel point c’était …vital.

En même temps, il ne faut pas perdre de vue qu’on ne peut pas produire localement, en petite série, avec des hommes de manière efficiente face à une grosse production mondiale automatisée dans des pays à bas cout.

Le meilleur exemple, c’est la production de masque. On a fustigé à juste titre la production délocalisée. Et incité des français à se lancer.
Le problème, c’est que malheur à ceux qui l’ont fait… car beaucoup se sont bien ramassés. Maintenant que la production chinoise de très gros volume est montée en volume, les masques français peinent à se vendre car ils sont trop chers.

Mais quelle vision négativiste !
Voilà ce que j’explique à mon équipe : « Vous n’avez jusqu’à preuve du contraire qu’une seule vie. Votre boulot est l’endroit où vous passez le plus de temps, alors il est de votre responsabilité de vous trouver un boulot qui vous plait, qui vous épanoui. Et si ce n’est pas le cas chez moi, partez, cherchez ce qui vous éclate …et réalisez-vous ! »

Il faut être réaliste, dans le contexte actuel, ce n’est possible uniquement que pour ceux qui sont jeunes ET qui font parti des profils relativement recherchés, donc qui ont eu la chance de pouvoir faire un bon cursus.
Celui qui est né dans une famille en bas de l’échelle, qui n’a pas pu faire de longues études parce que les conditions familiales ne s’y prêtaient pas, cette personne aura une marge de manœuvre très réduite en la matière, encore plus dans la situation actuelle.

J’espère que ça évitera aux chinois de nous vendre les batteries de 2ème choix à prix d’or. Le problème c’est que les clients commencent à se rendre compte qu’il y a un problème qualité sur la capacité réelle. Le problème c’est que rien n’alerte le client si la consommation électrique réelle ne correspond pas à l’énergie tirée des batteries.