Commentaires : L'enquête sur le crash de Vega C est terminée ! Mais pas le bras de fer entre Européens

Les résultats techniques ne laissent pas de place au doute, c’est le col de tuyère du deuxième étage de Vega C qui a condamné le vol en décembre dernier. Mais les choix du maître d’œuvre industriel italien Avio font débat, au niveau industriel comme à celui des agences. Inquiétant, avant d’envisager le retour en vol en 2023…

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Ariane 6 très en retard ? 3 ans de retard. L’Europe avait 20 ans de retard sur L’Union soviétique et les E.U. lorsqu’elle inaugura 40 ans de succès. On affaire à des paniquards qui n’ont jamais géré de projet industriel de cette grandeur.
Les carnets de commande sont pleins pour trois ans.

N’oublions pas qu’Ariane 6 ce n’est pas seulement une fusée mais :

  • un nouveau système industriel de production de fusée
  • un nouveau pas de tir
  • une nouvelle organisation de lancement
    tout ça pour diminuer les coûts.
    L’Europe n’a pas cessé depuis le début de s’adapter au marché.

Quant à la fusée réutilisable :

  • personne, pas même les entreprises des E.U. n’ont vu venir SpaceX.
  • Celle-ci était proposée au début du programme Ariane 6, mais vu les investissements et vu que les Allemands veulent dépenser le moins possible (il proposait une Ariane 5 améliorée) on a abouti à l’Ariane 6 d’aujourd’hui.

Ariane 6 est très en retard, plus de 3 ans et demi (sur un programme qui devait durer 6 ans hein). C’est une amélioration sensible et relativement nouvelle pour remplacer Ariane 5… Elle a été conçue pour s’adapter au marché de 2014 en baissant les coûts de 50% (c’est devenu 40% ensuite, et on verra quand elle sera en service). Le calendrier a été tellement bien géré qu’Ariane 5 termine ses vols plus de 6 mois avant l’entrée en service de son successeur. On ne le souhaite à personne, mais si Ariane 6 rate son vol inaugural, le fameux « accès à l’orbite » tombe à l’eau.

Surtout, l’Europe prend plus de temps à mettre en place Ariane 6 qu’Ariane 1. Pratiquement 10 ans (et dans tous les cas plus que 9) pour un lanceur qui tiendra sans doute ses promesses grâce à l’absence de concurrence européenne, au naufrage politico-industriel russe et à la mise au ban de la Chine. Il y a beaucoup de contrats et il faut s’en féliciter… Mais beaucoup de contrats institutionnels d’abord, complétés par la commande géante d’Amazon avec Kuiper. Heureusement que Kuiper est en retard aussi, sans quoi le client serait en train de pâlir : Arianespace s’est engagé à la signature en 2022 à les envoyer à partir de 2024 sur une Ariane 6 version 64+, qui n’existe pas aujourd’hui. Les satellites commerciaux que l’on a vu partir vers SpaceX ne sont pas rares aujourd’hui, et même pour les télescopes (comme Euclid), Falcon 9 fera le job.

Parlons aussi du réutilisable : oui en 2014 lors de la décision finale Ariane 6, les résultats finaux de SpaceX étaient inconnus… Mais le choix d’une modularité vers du réutilisable eut été intéressant, et surtout l’effort pour mettre en place des démonstrateurs rapides et performants a été pris à la légère. Depuis la mise en place de Callisto (FR/AL/JAP) et Thémis (AG/CNES/ESA) il est question de « développement rapide et agile », de « Grasshopper à l’européenne », de « changer la culture pour aller vite ». Cela fait 8 ans que lesdits démonstrateurs sont en travaux, et il serait étonnant que Callisto vole avant 2024. Grasshopper, le programme de SpaceX, a volé et s’est terminé en 3-4 ans.

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« plus de temps à mettre en place Ariane 6 qu’Ariane 1 »
Tout est dit. Immobilisme, coûts faramineux, Décisions lentes … Ariane1, Maitrise d’oeuvre et d’ouvrage Française.