Commentaires : Le sous-sol béarnais, une source inattendue d'hydrogène blanc?

Un trésor énergétique se cache sous le sol du Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques. Une entreprise spécialisée du domaine vient d’obtenir le droit d’explorer ce gisement très prometteur.

Cette réaction est semblable à la production d’hydrogène par électrolyse, mais sans intervention humaine ou émission de gaz à effet de serre.

Oui, mais les grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités… il faudra veiller à ne pas se précipiter et faire les choses bien. Si les fuites d’hydrogènes (ce qui est commun à toute forme d’extraction) dépassent les 9%, l’effet sur le climat est négatif par rapport aux énergies carbonées.

D’autre part, l’hydrogène, quand il est consommé pour produire de l’énergie, produit de la vapeur d’eau, qui est également un gaz à effet de serre.
Certes, la durée de vie de la vapeur d’eau dans l’air est courte, mais ça c’est dans l’état stable actuel connu. Qu’en serra-t-il lorsque la quantité de vapeur d’eau générée sera plus importante ? Difficile à prédire. Cela pourrait également avoir des influences sur la fréquence et l’intensité des précipitations.

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Exactement, quand on sait que la vapeur d’eau est le premier gaz a effet de serre loin devant le CO2, c’est un comble…imaginez si tout le parc automobile passait aussi a l’hydrogène… le non sens total.
Après sur une installation industriel, je pense que la vapeur serait condensée en sortie pour obtenir directement de l’eau

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Metz bientôt le futur dubai

Pas besoin que tout le parc automobile passe à l’hydrogène, les voitures 100% électriques peuvent aussi générer indirectement de la vapeur d’eau dans certains cas, l’électricité pour les alimenter ne poussant pas encore aux arbres.

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », c’est la loi de conservation de la matière et elle est applicable à toutes les sciences/technologies.

Manifestement ils n’y ont pas encore pensé, ou alors ce n’est pas prioritaire.

La durée de vie de la vapeur d’eau dans l’atmosphère est faible parce qu’elle arrive vite à saturation et condense. En avoir plus ne changerai pas grand chose à ça, simplement ça condenserait un peu plus.

En outre, les apports en vapeur d’eau qui proviendraient d’un (improbable !) passage massif des voitures à l’hydrogène seraient totalement négligeables par rapport aux émissions naturelles de vapeur d’eau.

Par exemple à l’échelle de la France, si on part sur 40M de voitures faisant 15 000 km par an à raison de 1 kg d’H2 (soit 9 litres d’eau liquide après combustion) aux 100 km, ça ferait 54 milliards de litres d’eau évaporés dans l’atmosphère par an. Dit comme ça, c’est sûr, ça parait beaucoup. En fait, c’est minuscule.

Parce que la principale source de vapeur d’eau dans l’atmosphère, c’est l’évaporation des océans, qui se fait au rythme de 16 milliards de litres par seconde. En moins de 4s, les océans envoient donc plus d’eau dans l’atmosphère que ce que ferait tout le parc de véhicules individuels français passé à l’hydrogène en un an.

C’est pour ça que la vapeur d’eau n’est pas problématique directement dans le dérèglement climatique : même si elle est le plus gros contributeur de l’effet de serre (de l’ordre de 90% si je me trompe pas), la hausse des émissions liées à l’activité humaine est absolument négligeable, et donc sans impact significatif.

Il y a par contre un impact indirect, c’est que la hausse de la température moyenne de l’atmosphère peut faire augmenter sa concentration moyenne en eau… Mais là dessus non plus, qu’on en émette un peu plus ou un peu moins ne changera rien à cette augmentation, vu les quantités émises naturellement.

À noter aussi que les voitures thermiques émettent aussi de l’eau, en plus du CO2, même si c’est environ 2 fois moins qu’une voiture à hydrogène : brûler un litre d’essence rejette environ 2.3 kg de CO2 et 1.1 kg d’eau.

Tu sais que si tu vois quelque chose sortir des cheminées de refroidissement des centrales, c’est justement parce qu’une grande part de la vapeur d’eau s’est condensée au contact de l’air extérieur plus froid ? Parce que c’est ça qu’on voit en fait, le nuage qui sort, c’est de la vapeur d’eau condensée (de l’eau liquide donc… sous forme de gouttelettes). Si ça n’était pas condensé, tu ne verrais rien, la vapeur d’eau est un gaz transparent.

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Merci pour ces calculs.

Reste la part d’hydrogène « gaspillée ».
9 % sur toute la chaine d’approvisionnement ce n’est pas tant que ça…

D’autant que, vu la mine d’or sur laquelle se couchent les lorrains, la tentation sera forte de procéder à la hâte.

Au vu de la volatilité de l’hydrogène, il va falloir être prudent, si la France veut montrer que l’environnement est vraiment une priorité, ou bien si elle ne vaut pas mieux que l’Arabie Saoudite…

Oui, clairement les fuites c’est un problème… Elles sont estimées entre 5 et 10% aujourd’hui, ce qui est déjà élevé, et c’est d’autant plus gênant que le PRG de l’hydrogène, déjà élevé à 100 ans, l’est encore plus à 20 ans (en d’autres termes, si on a des émissions d’hydrogène qui ont un impact légèrement inférieur aux émissions de CO2 économisées grâce à la filière hydrogène, on a un bénéfice sur le climat à 100 ans, mais on accélère le réchauffement à 20 ans…).

Une des solutions pourrait être de passer par le méthanol pour limiter les fuites… mais on aurait alors une perte de rendement.

Le mieux finalement c’est de réserver l’hydrogène aux usages où il n’y a pas d’alternative.

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mais en sachant qu’ l’hygrométrie idéale est de 50 grammes d’eau par m2 d’air, ça fait quand même 20 fois plus

Dans un logement… Tu ne peux pas prendre ce taux et rapporter ça à la surface du sol extérieur, ça n’a plus aucun sens car si dans un logement on peut parler par m² en considérant qu’il y a en moyenne une hauteur standard de l’ordre de 2m50, dès qu’on est en extérieur la hauteur n’est plus du tout la même, donc on a des volumes d’air beaucoup plus grand… 50g par m² en intérieur, ça fait en gros 20g par m^3. Du coup en extérieur avec une colonne d’air de plusieurs milliers de mètres, tu n’est plus à 50g par m² mais a plusieurs dizaines de kg…

Et pour l’hygrométrie, il s’agit en outre d’une valeur « instantanée » : 20g par m^3 au moment de la mesure. Tu ne peux pas comparer ça avec un cumul d’émissions sur l’année, puisque la durée de vie de la vapeur d’eau dans l’air est très inférieure à l’année… De l’ordre de quelques jours à peine.

Fondamentalement, si on augmente les émissions de vapeur d’eau, l’impact que ça a n’est pas une augmentation du taux moyen de vapeur d’eau dans l’air, mais simplement une augmentation des précipitations pour éliminer cet « excédent ». Et 54 milliards de litres de précipitations en plus par an à l’échelle de la France, c’est même pas l’épaisseur du trait (c’est ce qui tombe en moyenne en… un peu plus d’1 heure).

J’ai revu mes calculs, dans mes deux messages précédents, je me suis planté d’un facteur 1000… Les émissions d’eau de 40 millions de voitures sur un an ne sont pas 54 000 milliards de litres mais 54 milliards de litre.

Tout à fait, ce qui n’est pas contradictoire avec ce que j’ai répondu plus haut. Pour avoir de l’eau sous forme de gouttelettes, il faut avoir au départ de la vapeur d’eau. Si 100% de la vapeur d’eau était captée et condensée (c’est ce que j’ai compris de l’autre commentaire), alors on ne verrait pas de nuage du tout.

Mais oui, comme tu l’as dit, si ça n’était pas condensé on ne verrait rien, mais ça voudrait dire qu’il ferait tellement chaud que l’on serait probablement en pleine extinction de masse avec un réchauffement climatique extrême ! :hot_face:

L’hydrogène s’échappe en quantité astronomique depuis de nombreuses régions de la planète, la réaction d’oxydation des roches chaudes par l’eau infiltrée y produisant de l’hydrogène. La plupart du temps, la densité des sources est trop faible pour l’exploitation. L’hydrogène s’échappant dans l’atmosphère, et, si il ne se combine pas avec l’oxygène lors des orages permanents sur toute la planète, finira par s’échapper dans l’espace!
L’eau formée par la combustion de l’hydrogène capté pour utilisation ne forme qu’une quantité négligeable de vapeur d’eau comparée à celle produite par l’évaporation des océans, mers et lacs qui est de 503’000 km³ par an!

On est d’accord que même si c’est « propre », ça reste une énergie fossile ! :slight_smile: