Son décollage le 21 juillet dernier n’était pas le dernier moment de suspense dans la (déjà longue) carrière du nouveau module russe Nauka. Son arrivée sur la station spatiale internationale
aujourd’hui s’est heureusement bien passée, après un transfert en orbite qui n’a pas manqué d’incidents.
Merci de cette excellente nouvelle qui prouve que la technologie russe n’a rien à envier à celle de la NASA.
Alors …
La technologie Russe n’est pas sans faille non plus.
Le module Nauka a rallumé ses propulseurs une fois arrimé à l’ISS.
Et bien entendu, ce n’était pas du tout prévu, vous vous en doutez bien.
Résultat des courses, un changement d’attitude de 45° (quand-même) de l’ISS, un allumage des moteurs de Zvezda et Progress pour redresser et les moteurs de Nauka qui ont bouffé tout leur carburant (j’ai sans doute oublié des détails, ce n’est qu’un très rapide résumé).
Quand ça veut pas, c’est jusqu’au bout.
Tweet de la NASA par rapport à ce soucis :
L’altitude joue, c’est sûr… Mais surtout la vitesse de rentrée. Je ne peux garantir que 100 du module est désintégré, mais les particules et éventuels tout petits bouts restants tombent, pour leur part, dans un coin du Pacifique loin de toutes les routes de navigation. Cela reste le plus « propre » que l’on puisse faire aujourd’hui.
je crois que tu n’as pas bien lu le début de l’article
En général il reste toujours quelques petits morceaux surtout si l’engin était doté de propulseurs, auquel cas en général des morceaux de réservoirs résistent à la désintégration. Le facteur le plus important c’est la vitesse ( ~28.000 km/h dans ce cas).
Je comprends bien mais je voulais dire qu’après plusieurs dizaines d’années d’un régime communiste ils ont toujours su tenir le cap face à la NASA. Et les échecs, certes, se comptent des deux côtés. Là ce n’est qu’un désagrément qui a été, heureusement, corrigé.
C’est pas tant le poids que la densité ou les matériaux résistants
Dans le cas d’un cargo comme ici (même avec Pirs sur le dos) il se désorbite très précisément en visant une zone dans le Pacifique. C’est relativement précis, mais pas autant que lorsque c’est un véhicule type capsule qui rentre et traverse l’atmosphère avec des astronautes : on sait alors être précis à moins de quelques kilomètres d’écart.
Les trajectoires des objets en orbite sont intégrées dans de grands catalogues, certains publics d’autres non, mais en tout cas on ne manoeuvre pas sans faire attention à une potentielle collision, surtout au départ de l’ISS ! Donc même si la rentrée atmosphérique est prévue plusieurs jours après le départ d’un module, sa trajectoire est très précisément calculée.
- Des fois, oui, un objet peut rester longtemps (quelques jours, semaines, mois) en orbite « actif » après son départ de l’ISS. Certains satellites éjectés de la station sont actifs plusieurs années.
- Ces chutes sont programmées oui, et tous les grandes agences les observent, qu’elles soient prévenues ou non.
- Il reste beaucoup de place, mais au passage de certaines altitudes il y a des « zones à risques » qui sont très surveillées.
Tout à fait sans compter que le niveau de richesses entre les USA et la Russie n’est pas comparable surtout depuis les lourdes sanctions misent contre la Russie depuis sa reprise de la Crimée. les Russes font malgré tout du bon boulot avec les moyens du bord.
« J’ai glissé, chef ! »
Ne serait-ce pas un des plus graves incidents que la station ait connus ?
C’était quand même chaud !
Un petit article sur les suites éventuelles de ces incidents serait bienvenu, car chez un de vos confrère/concurrent ont peut lire quelques interrogations que je n’ai pas vu évoquées ici.
Exemples :
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… certains instruments à bord sont prévus et optimisés pour ne fonctionner qu’en l’absence de gravité. Un allumage de ce genre crée une gravité artificielle faible, mais suffisante pour endommager certaines pièces. …
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La perte d’altitude n’est pas un énorme problème pour la station, si celle-ci ne dure pas.
Il y a au contraire eu beaucoup d’articles catastrophistes sur ce quasi non événement, tourné en drame par certains commentateurs du Net. Elle a fait tourner la station de 45°, c’était inattendu et… C’est presque tout. La NASA a fait une très bonne conférence pour expliquer ce qui s’est passé.
Il y aura des inspections sur les jointures des panneaux solaires pour être certains qu’il n’y a pas de dégâts mais les agences spatiales n’en attendent aucun.
Et enfin, il n’y a eu aucune perte d’altitude.
Eric, merci pour les précisions !
Je suis allé voir l’article source du site que je citais :
L’article parle d’attitude, et ça a été retranscrit en altitude !
Pas de bobo donc, n’empêche que si l’incident s’était produit lors de l’approche du module, vers les 200 ou 300 mètres de l’ISS ?
Ah oui là, on en aurait peut-être plus entendu parler
Mais il y a toujours une solution de secours, comme de prendre le contrôle « en manuel » ou de reculer un peu le temps que la situation se calme. C’est l’idée même des vols habités, il peut y avoir 2 ou 3 trucs de suite qui fonctionnent très mal et il y a quand même derrière des systèmes pour rattraper le truc.
Le site http://www.stuffin.space/ permet de se faire une idée de ce qui tourne au dessus de nos têtes.