STMicroelectronics a présenté, lundi, quatre capteurs d’image de 5 mégapixels dotés d’une technologie hybride qui pourrait bouleverser les codes de la vision industrielle, avec en point de mire l’automatisation.
Une grosse majorité des capteurs fonctionnent aussi bien en rolling shutter qu’en global shutter. Le premier mode est préféré pour plusieurs raisons: il y a un transistor de moins dans la chaîne de capture (le transistor de transfert de charge après l’exposition) ce qui entraîne, automatiquement, une baisse du niveau d’électrons de bruits, donc une meilleure sensibilité. Les « gros » capteurs, c’est à dire ceux qui ont des pixels > 2µm, ont quasiment tous une version global shutter simplement parce que la taille du pixel (et du puit d’électrons issus des conversions photon/electrons) est suffisamment grande pour que l’avantage du rolling shutter soit insignifiant.
Au final, ce n’est pas une innovation, car ce qui fait qu’une image est exploitable, c’est d’avoir assez accumulé de photons/électrons pour que le bruit soit insignifiant dans le signal. Même si les pixels IR sont en RS, ils ne vont pas accumuler plus de photons que les pixels RGB (disons, au rendement du filtre de couleur près) sur la même scène. Si le fait de capturer plus vite la scène suffit à l’IR alors la même scène pourra être capturée avec la même durée d’exposition en RGB et donner une image exploitable (peut être un peu plus bruitée).
L’intérêt du système, c’est de pouvoir éclairer la scène en IR (et de faire une exposition plus courte sur l’IR) que sur le RGB, sans perturber l’humain qui est insensible aux IR.
Evidemment que non. Lorsque 'une boite européenne avance sur quelque chose, il faut évidemment que quelqu’un explique que « non, ce n’est pas une innovation ».
Le bashing, toujours.
Incroyable quelle que soit l’information qu’on vous donne, dès que c’est une bonne nouvelle pour l’UE il faut immédiatement que vous vous autoproclamiez spécialiste et que vous expliquiez que tout le monde le fait depuis longtemps.
Mais qui êtes-vous finalement et surtout de quel pays êtes vous l’esclave pour en permanence essayer de nous faire passer pour des plouc nous autres européens ?
Non, là du coup, tu fantasmes. Ce n’est pas une innovation parce que Pyxalis (Français) l’a déjà fait avant avec ses HDPyx. Qpixel (Chinois) aussi, à l’époque CMOSIS (maintenant AMS) aussi. Même Sony (Japonais) l’a tenté. Bref, c’est vieux comme idée. L’autre problème, c’est que l’article ne décrit pas l’intérêt de cette techno, à savoir l’éclairage en IR pour des expositions très courtes et donc sans motion blur et l’image RGB pour l’utilisateur et/ou l’IA. Il se base sur un détail technique qui n’a rien d’innovant en soi.
Je travaille dans la mise en œuvre des capteurs d’images. Une grosse partie des capteurs qui sortent sont d’abord montés sur des kit d’éval qui permettent d’évaluer leurs performances et de développer les codes (sur FPGA) pour l’exploitation des capteurs. Nous développons une grosse partie de ces kits d’éval. Et nous sommes français. Il n’y a aucun bashing dans mes propos, au contraire. La technologie du pixel des 1940 provient d’une boite française (Pyxalis en l’occurrence). Leur capteur sont fondus par ST qui est le seul, en Europe, à pouvoir le faire. « L’innovation » d’utiliser un pixel vert comme IR dans la matrice Bayer est issue de Photonis, français et néerlandais (maintenant Exosens) qui l’avait testé, en premier sur leurs capteurs « Kameleon » (dont nous avions développé les kits d’éval). À l’époque, Photonis achetait des wafers à CMOSIS et les transformait elle même. Le fait de faire du RS ou du GS est très vieux, le coût du transistor supplémentaire par pixel n’est pas rédhibitoire et il est souvent mis, même s’il n’est pas documenté.
L’innovation de ST ici, c’est de pouvoir faire une double exposition (ce qui existe déjà sur de nombreux capteurs lorsqu’ils font du HDR), mais avec les 2 modes différents (des pixels en RS d’autres en GS). L’utilité est limitée (vu que les pixels recevront peu ou prou la même quantité de lumière), sauf s’il y a éclairage dans la bande de fréquence IR. À noter également, que la matrice RGIB implique qu’il ne peut pas y avoir de filtre IR devant la caméra, et donc les pixels R, G, B vont recevoir une partie conséquente de la lumière IR ce qui va donner des images roses, les arbres seront blancs/roses, etc… C’est très probablement ok pour des capteurs automobiles (on se fout de la qualité des images, c’est pas pour faire de la photo).