Commentaires : La start-up Varda Space veut fabriquer des objets en orbite pour les ramener sur Terre

Profiter de l’impesanteur en orbite basse pour produire des objets aux propriétés uniques avant de les envoyer sur Terre ? C’est le projet de Varda Space, start-up fondée il y a moins d’un an et qui a déjà levé des dizaines de millions de dollars. La première des trois démonstrations à venir est prévue pour 2023.

Depuis le temps que l’on réalise des expériences de toutes sortes dans l’ISS et que rien n’en est sorti en terme de production à grand échelle, c’est quand même curieux qu’une société se lance dans une fabrication de « quelque chose » en apesanteur.

Côté business plan il faut admettre que c’est un peu léger.

Soit ils ont trouvé THE produit dont la vente au kilo couvre le cout de production dans l’espace + récupération, soit c’est juste pour profiter de la « nouvelle vague d’investissement » citée dans l’article, et donc c’est du vent (et dans l’espace, c’est un comble).

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Parfois il suffit d’avoir LA bonne idée à laquelle personne n’avait pensé. Peut être est ce le cas ici ou peut être n’est ce qu’un piège à investisseurs idiots. L’avenir nous le dira.
Je remarque tout de même que lorsqu’on veut donner une image de sérieux à un projet en lien avec l’espace on l’associe généralement à SpaceX, jamais à Blue Origin ou à Virgin Galactic. Bizarre non ?

Il y a des vents solaires, donc ça se tient.

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  • Oui allo bonjour, je suis bien chez Varda Space, j’appelle pour une livraison que vous venez d’effectuer.
  • Bonjour Monsieur, vous avez bien reçu votre bidule ?
  • Ah ben pour le coup, tout à fait ! Cependant il y a eu comme un léger souci : nous avons maintenant une belle aération dans la toiture et un petit cratère dans le salon.

Plus sérieusement, c’est une excellente idée selon moi pour la fabrication de biens nécessitant des conditions de propreté extrême de l’environnement, comme les micro processeurs par exemple. Mais pour automatiser des processus pareils, ça va être très long et complexe comme parcours …

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pour faire des microprocesseurs en orbite, ça va coûter cher la puce, et puis comme tu le dis si bien, pour automatiser tout le processus… je ne sais pas comment ils vont faire.:smile:

grosso modo ils veulent vendre le concept du « Made in Space », sa fait bien sur le papier et sa peut rapporter gros, tout comme certain smartphone avec les mêmes composants sauf ce qui change c’est le logo.

Remarque très pertinente !

Non, l’évolution actuelle va plutôt dans le sens de l’exploitation des ressources spatiales.

La colonisation d’autres planètes, il n’y a que quelques illuminés qui y croient. Déjà y avoir une présence durable de l’homme pour des missions scientifique, ça va être compliqué, alors une colonie…

On sait très bien les fabriquer sur Terre, alors pourquoi les fabriquer dans l’espace ?

En outre techniquement et humainement, ça serait impossible. La nouvelle usine que TSMC est en train de construire occupera un terrain de 900 000 m², au bas mot 100 fois la surface occupée par l’ISS, la plus grande structure qu’on ait été capables d’assembler dans l’espace (et qu’on a mis des décennies à assembler…).

Malgré une automatisation déjà importante, une telle usine emploie des dizaines de milliers de personnes, qu’il faudrait donc envoyer elles aussi dans l’espace. Donc il faudrait aussi en plus de l’usine de quoi loger, nourrir, blanchir et divertir au moins 10 000 personnes. 1000 fois plus que l’ISS.

En supposant des missions de 3 mois et en envoyant 10 personnes à la fois (on n’en a jamais fait autant d’un coup), ça nécessiterait en moyenne plus de 11 lancements par jour (et à ce train là, y aura pas mal de pertes humaines, parce qu’aucun lanceur n’est fiable à 99.9%…). Sans compter ceux nécessaires pour acheminer à l’usine les matériaux nécessaires (et notamment de grandes quantités d’eau, plusieurs dizaines de millions de litres par jour pour une usine ce semi-conducteurs).

Histoire de se faire une idée des proportions, satelliser 100 personnes par jour, c’est satelliser tous les 5 jours autant que sur toute l’année 2020. Satelliser 10 millions de litres d’eau par jour, c’est satelliser tous les jours 20 fois plus que sur toute l’année 2020.

Et niveau coût, aujourd’hui on est encore à plus de 10 000$ par kilo envoyé en orbite. Les 10 millions de litres par jour, ça ferait donc 100 milliards de dollars par jour…

C’est bien parce que je suis au courant de toutes ces difficultés que je parle dans ma seconde phrase de parcours long et complexe et d’automatisation …

Toute infrastructure sera toujours plus simple à déployer sur Terre que dans l’espace. Mon raisonnement a consisté à chercher la plus value du made in space. Et pour le moment, je ne vois que la simplification de la maitrise de certains paramètres de l’environnement de fabrication.

Il ne faut pas sous-estimer ce point. Au Japon, on installe certaines usines dans des coins reculés et montagneux pour avoir l’eau la plus pure possible par exemple (et ils ne sont pas les seuls à penser à ce genre de « détails »). Cela tombe bien : 14 octobre = journée internationale de la qualité de l’air :wink:

Oui. C’est bien pour ça que la production dans l’espace ne peut être adaptée grosso modo qu’à des choses qui ne peuvent être produites QUE dans l’espace.

À partir du moment où quelque chose peut être fabriqué sur Terre, il n’y a quasiment aucune chance que les coûts prohibitifs de l’espace soient compétitifs. Et c’est particulièrement vrai pour des produits fabriqués en gros volume et nécessitant de grande quantité de matières premières, comme les CPU (dans leur cas, à cause de l’eau).

Pour moi la production dans l’espace ne se fera donc que pour des produits pour la fabrication desquels la micro-gravité apporte une plus-value importante (mais j’ai du mal pour l’instant à voir quels produits ça pourrait être… et pour cause, ils n’existent sans doute pas encore… d’ailleurs j’ai pas l’impression que Varda en sache beaucoup plus, même s’ils prétendent que « there is a world of products used on Earth today that can only be manufactured in space », ce qui ressemble surtout à un gros mensonge : à ma connaissance, il n’y a rien qui soit actuellement fabriqué dans l’ISS, et je vois pas d’autre endroit dans l’espace où on pourrait actuellement fabriquer des produits…) et des produits dont on aurait besoin dans l’espace mais trop fragiles pour résister aux contraintes d’un lancement spatial. À plus long terme, ça pourrait également concerner des produits à usage spatial moins fragiles mais produits à partir de ressources spatiales (ce qui éviterait un rapatriement sur Terre puis un renvoi dans l’espace).

@MattS32

Pour moi la production dans l’espace ne se fera donc que pour des produits pour la fabrication desquels la micro-gravité apporte une plus-value importante (mais j’ai du mal pour l’instant à voir quels produits ça pourrait être… et pour cause, ils n’existent sans doute pas encore…

  • C’est vieux, mais la de suite je n’ai pas d’autres liens.
    Il y bien plus de produits que cela et notamment dans la chimie si mes souvenirs sont bons.

@teepeeleven

Depuis le temps que l’on réalise des expériences de toutes sortes dans l’ISS et que rien n’en est sorti en terme de production à grand échelle

  • Pas directement de l’ISS, mais voila quelques exemples.
    Les plus connus sont bien sur la perceuse électrique sans fil et le stylo a bille.

https://www.nasa.gov/vision/earth/technologies/home_products.html

Merci. Ça fait quand même bien peu, surtout qu’il existe des alternatives pour les organes (implantation de cellules souche sur une matrice d’organe) et que l’un des 4 produits cités correspond à un usage dans l’espace, usage qui pour l’instant n’existe pas encore vraiment (mais effectivement, ça va peut être venir… restera à voir si pour nourrir les travailleurs spatiaux il sera plus rentable de fabriquer des steak artificiels dans l’espace ou d’en envoyer des vrais depuis la Terre…

Il ne s’agit pas de produits conçus et fabriqués dans l’espace, mais de produits conçus et fabriqués sur Terre pour un usage spatial.

De plus, il est largement exagéré de considérer que ces produits de tous les jours sont le fruit de la recherche spatiale. Prenons la perceuse électrique par exemple. Alors que tous les appareils électriques de faible puissance et pour lesquels un usage sans-fil peut se justifier ont fini par être déclinés en version sans-fil sur batterie, il n’est pas sérieux d’imaginer que ça n’aurait pas été le cas pour les perceuse.

Quand au stylo à bille, son invention remonte à bien avant la conquête spatiale : c’est une invention de la fin du XIXème siècle, et le Bic à peu près tel qu’on le connait (et sous ce nom) est arrivé sur le marché dans les années 50. Le perfectionnement qui a été ajouté dans le cadre de la conquête spatiale, c’est un stylo à bille qui fonctionne sans gravité, grâce à une cartouche d’encre présurisée. Mais ce perfectionnement ne se trouve pas sur le stylo bille de tous les jours, qui a toujours une cartouche d’encre sous pression ambiante (sur les Bic classiques, cette cartouche n’est même pas fermée, l’encre est suffisamment visqueuse pour ne pas s’écouler de la cartouche). Grosso modo, à part si tu as un « Space Pen » de Fisher (qui coûte une 50aine d’euros quand même…), tu as toutes les chances que ton stylo à bille n’ait rien tiré de la conquête spatiale.

Et on peut arriver aux même conclusions concernant la plupart des produits listés sur le site de la NASA, qui cherche via cette page plus à justifier de son budget auprès du très grand public qu’à présenter de façon vraiment objective des choses qui n’existeraient pas sans l’exploration spatiale… À la limite, il y a les travaux sur l’isolation qui auraient peut-être vraiment mis longtemps à arriver sans les besoins de l’espace, et peut-être certains matériaux comme le Teflon, mais clairement l’outillage électroportatif et le stylo bille ne font pas partie des trucs qu’on peut mettre au crédit de la recherche spatiale.

Et surtout, tous ces produits ont été développés POUR l’espace, et non pas DANS l’espace.

Je suis D’accord avec vous sur ce point.
Cependant il faut bien commencer quelque part.
L’innovation n’est pas quelque chose de spontane et pour la provoquer il faut bien souvent construire d’abord des structures et process sans pour autant savoir si ceux-ci sont optimises adequatement au vu de l’objectif vise.

Quand a l’implantation de cellules souche sur une matrice, pour reprendre l’exemple cite en lien, cela n’est pas possible pour des organes tels que le cœur par exemple et l’exemple est cite dans l’article.

L’avenir nous dira si produire dans l’espace est pertinent.
Pour ma part, je pense qu’en effet les enjeux sont important surtout dans le cadre de missions longues voir tres longue, ou il peut etre necessaire de devoir reparer/construire en chemin ou une fois arrive a destination.

Oui. Mais quand on est une entreprise et qu’on cherche des investisseurs, le minimum ça serait quand même d’avoir quelques perspectives.

Non, ce que l’article dit impossible, c’est la fabrication de certains organes par impression 3D.
La production par implantation de cellules souche sur une matrice, ce n’est pas la même chose.

En gros, nos organes sont constitués de deux choses : des cellules et une matrice de collagène qui forme la structure de l’organe. Le principe de la culture cellulaire sur matrice, c’est de baigner un organe existant dans des produits qui vont attaquer les cellule et ne laisser que la matrice, puis de cultiver des cellules souches sur cette matrice pour former un nouvel organe.

Avec cette technique, sur le rat, on sait produire des cœurs, et même des poumons (pourtant très complexes, avec toutes leurs alvéoles) puis les greffer. Chez l’humain, ça a déjà été utilisé pour des organes simples.

@MattS32
« The heart, with its four empty chambers and highly organized muscle tissue made of different types of cells, is virtually impossible to print on the ground. On Earth, tissues printed with runny bioinks made of gel and human stem cells collapse under their own weight. Scientists must add toxic chemicals or a scaffold. »

Apres moi ce que j’en dit… je ne suis ni Dr en biologie ni scientifique.

Encore une fois, ça parle d’impossibilité de produire un cœur par impression 3D.

Moi je parle de cette technique : Un cœur humain quasi transplantable créé à partir de cellules souches | Slate.fr