Avec son satellite placé au sommet d’une fusée Electron, la mission CAPSTONE a pu démarrer ce mardi 28 juin à 11 h 55 depuis la Nouvelle-Zélande. Le décollage réussi marque le début de six jours de manœuvres en orbite terrestre avant d’envoyer la petite sonde de 25 kg vers la Lune. Petite, elle ne manque pas d’ambition…
Autant je trouve le concept de Lunar Gateway très sympa, autant je doute de la pertinence du bidule. La station ne sera pas habitée en permanence, et les astronautes y seront soumis à de fortes radiations.
Est-ce que s’en passer et concevoir des alunisseurs capables de redécoller vers un vaisseau en orbite, comme lors des missions Appollo, ne serait pas plus pérenne dans l’idée d’avoir une présence semi-permanente sur la Lune ?
Je suis loin d’être un fin connaisseur mais les besoins pour alunir ou redécoller de la Lune sont très différents des besoins lors du trajet Terre-Lune ou inverse. De même que très différents aussi de l’atterrissage (sur Terre), alors avoir un véhicule capable de tout faire est sûrement plus difficile à concevoir que disons 3 véhicules qui ne feraient chacun qu’une de ces étapes.
Après, c’est vrai qu’il faut qu’ils puissent se rencontrer, communiquer, transférer leur contenu (personnels et équipements, etc.).
De ce que j’en comprends du le projet actuel, il y a un appareil A qui amène les astronautes vers la station lunaire G et un appareil L qui s’occupe de faire les allers-retours vers la lune.
Dans ce système, il faut ravitailler G et L avec A, puisque L est réutilisable. Ça veut dire carburant et entretien.
Si on se passe de G, il faut en effet à chaque fois amener L, mais qui n’a de ce fait plus besoin d’être réutilisable, on peut le ramener pour le ravitailler. Et le vaisseau A sert de base durant la mission. C’est plus simple puisque ça évite d’avoir à construire une station en orbite lunaire, mais ça implique des engins plus lourds à lancer à chaque fois.
La question est donc de savoir si il y aura assez de missions pour amortir le coût de construction de la station G.
J’imagine qu’une mission comme Capstone va permettre d’affiner les paramètres, même si il semble que la construction de Lunar Gateway est à peu près sûr.
Pour moi, la station orbitale lunaire permettra de préparer un voyage vers Mars.
C’est une question d’ingénierie. Tu ne peux pas amener plus de quelques tonnes sur la lune avec la technologie actuelle et les plus grosses et les plus performantes fusées (saturn v, falcon heavy, SLS). Ces fusées coûtent tellement cher (à l’exception de celle de SpaceX) que si tu devais monter tout l’équipement pour une base lunaire, ça reviendrait à un prix non réalisable (même pour ceux qui impriment la monnaie mondiale).
Du coup, la station en orbite elliptique est une très bonne solution:
- À son apogée elle est à seulement 3000km de la lune (un saut de puce)
- À son périgée elle est à 70 000km de la lune (soit 18% de moins à parcourir pour la fusée par rapport à un terre/lune de 384 000km, ce qui fait aussi 50% de moins en carburant, vu l’équation de Tsiolkovsky)
- Elle est autonome en énergie (par besoin de monter de l’énergie/carburant)
- Elle réutilise des technologies éprouvées (dans l’ISS) pour son autonomie et le support vie des astronautes
- Elle fourni une base de repli en cas de gros problème (bon d’accord, si la station elle même a un soucis, c’est tendu, mais bon, je suppose qu’il y aura une solution de secours)
L’inconvénient, évidemment, c’est l’augmentation du temps du trajet vu que tu ne dépends plus que de la mécanique orbitale qui « va moins vite » qu’une fusée. Mais ça reste vivable avec nos technologies actuelles.
Bref, c’est une sorte d’ascenseur gratuit utilisant l’énergie des planètes pour faire une grosse partie du trajet.