Commentaires : L’EPR de Flamanville est enfin branché au réseau, mais n’est pas encore très performant (et c’est normal)

Le plus puissant des réacteurs nucléaires français est enfin mis en service. L’EPR de Flamanvilla a été raccordé au réseau électrique ce samedi 21 décembre.

Ca fait cher la chaudière !!

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L’electricité produite sera la plus chère jamais produite en France. EDF nous augmentera t il ? Ce n’est pas indiqué sur le linkedln du responsable.

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On l’a déjà payée en grande partie cette centrale… espérons plutôt qu’au contraire, l’offre étant supérieure à la demande, cela fasse baisser les prix (on peut tjrs rêver).

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Ils auront peut-être droit à « ma prim’renov » :sweat_smile:

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Non. Malgré les surcoûts à la construction, le coût de production restera très largement inférieur à celui de toutes les centrales thermiques à flamme.

Le coût de la construction, sur ce réacteur qui devrait largement dépasser les 500 PWh de production au cours de sa vie, ça va faire de l’ordre de 2 cts par kWh.

Même en ajoutant le coût de fonctionnement ça restera largement en-dessous de la grosse dizaine de cts par kWh d’une centrale à fioul.

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Le prix du MWh d’une centrale nucléaire dépend très majoritairement du coût de la construction [1] et marginalement du coût de fonctionnement. Le coût de fonctionnement ce sont des cacahuètes.
C’est le contraire des centrales à charbon, gaz, fioul. Le prix du MWh dépend du prix du combustible.
Plus une centrale nucléaire est puissante, plus le coût du MWh est faible, d’où cette progression de la puissance dans le parc nucléaire.
[1] Plus exactement, il dépend du taux d’intérêt de l’emprunt fait par EDF. Si l’état prête à 2 % comme il l’a fait pour le parc nucléaire alors le coût du MWh sera faible genre 40 € / MWh dans le passé et dans le futur 2026-2040 60 € /MWh d’après la CRE. Après, il y a le prix du marché ARENH, ça, c’est autre chose.
En Angleterre le prix maximum du MWH garanti par le gouvernement auprès d’EDF serait de 200 €/MWh à cause d’un prêt à plus de 10 %.

500 PWh c’est 35000 ans de fonctionnement… il y’a une petite erreur d’un facteur 1000 dans votre calcul.
Cet EPR produira un peu moins de 100 000€ d’électricité par heure au soit disant prix de revient de 60€/MWh. 20 milliards divisé par 100000€ / 6000 heures par an = 35ans. Je vous laisse rajouter les charges opérationnelles d’un réacteur nucléaire… Le seul gain est la retour d’expérience pour les constructions futures. Cet équipement ne sera jamais rentable.

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A Taishan, il y a deux réacteurs EPR. Flamanvile 3 est donc le 4e réacteur de type EPR à être mis en service, merci de corriger votre article. Par ailleurs, dire que le réacteur n’est pas performant est faux puisqu’il produit en accord avec ce qui lui a été demandé. Certes, pour le moment, il produit peu en quantité d’électricité (phase d’essais, comme décrit dans votre article) mais cela démontre que les réacteurs nucléaires modernes sont bien pilotables et s’adaptent aux besoins du réseaux. Cette flexibilité est gage de performance car cela permet de tenir compte de la montée croissante des énergies renouvelables, nettement moins pilotables, déséquilibrant nos réseaux.

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On peut ajouter aux coûts de cette filière, l’uranium qu’Orano a du abandonner au Niger…sans compter les militaires et tout leur matériel qu’il a fallu rapatrier fissa…
La Cour des Comptes ne fait pas entrer dans ses chiffres les pots de vins et les militaires en OPEX!
Heureusement il nous reste le Kazakhstan… et la joint venture KATCO: Orano/Kazatomprom.
Ca me dit quelque chose ces boutiques qui finissent en « om »??? :thinking:

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Et n’oublions pas les coûts de démantèlement une fois sa carrière terminée

On est au pied du mur: si on veut conserver notre mode de vie sans réchauffement climatique on va transférer la demande sur l électricité décarbonée. La quantité est gigantesque, seul le nucléaire peut fournir sans intermittence cette quantité. Et si on ne veut pas dépendre d autres continents il nous faut investir et remaîtriser la filière. Cette centrale nous a permis d appendre, ce savoir faire a un prix

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le coût de production restera très largement inférieur à celui de toutes les centrales thermiques à flamme.

La Cour des Comptes estimait le coût de production de l’EPR de Flamanville à 110-120MWh, ce qui est déjà plus cher que tout ce qui existe. Aujourd’hui après 5 ans de retard de chantier en plus, il doit probablement atteindre les 150€…

Suivi d’une image ne donnant pas les coûts de « tout ce qui existe », puisque zappant les deux plus coûteux : gaz et pétrole… Or justement mon propos est de dire que Flamanville coûtera moins cher que le thermique à flamme, c’est-à-dire essentiellement le gaz en France (le charbon et le fioul, c’est prévu de les arrêter à brève échéance).

Voilà une autre source pour les coûts en France, avec le gaz :

(rapport complet ici : https://cereme.fr/wp-content/uploads/2022/07/C-12-Comparaison-des-couts-complets-de-production-de-lelectricite_.pdf )

À 105€/MWh pour Flamanville, on est donc entre 3 et 5 fois moins cher que le gaz, en fonction des prix du marché du gaz. Je persiste donc : le coût de production restera très largement inférieur à celui de toutes les centrales thermiques à flamme (y compris en fait nos quelques centrales à charbon subsistantes : leur coût au MWh est très supérieur à la moyenne mondiale de la production au charbon qu’on peut voir dans ton image, du fait qu’elles ont un facteur de charge extrêmement faible, ce qui fait que les coûts fixes annuels pèsent très lourd par rapport à la production). Et ça restera vrai même si le coût de production montait finalement à 150€/MWh comme tu l’estimes.

Par contre mon estimation fait plus haut de 2cts/kWh pour l’amortissement du coût de fabrication a effectivement l’air d’être aux fraises. Mon erreur était d’être parti sans vérifier sur un coût de construction de l’ordre de 10 milliards, bien inférieur à la réalité. Le calcul de Cereme est pour sa part fait sur une base de 18.4 milliards pour le coût total d’investissement (incluant les intérêts et la provision pour démantèlement), soit assez proche du coût final.

Et comme le souligne android.vincent plus haut, il faut pas oublier aussi que l’expérience acquise sur Flamanville 3 devrait permettre de réaliser les nouveaux EPR2 pour un coût unitaire inférieur et une capacité de production équivalente (même puissance et mêmes objectifs en termes de durée de vie et de taux de disponibilité).

Il faudra au moins 60 ans et 200MD (si on se base sur l’estimation des Anglais qui ont provisionné 100MD pour démanteler leur parc deux fois moins important que le notre). Et EDF n’a provisionné que quelques MD qui circulent sur les marchés financiers…
Autant dire que nos centrales ne seront jamais démantelées et qu’elles resteront à jamais des zones dangereuses pour nos descendants.

Actuellement les EPR en activité dans le monde affichent un facteur de charge de seulement 60%… ce qui n’est pas mieux que l’éolien flottant.
Et aujourd’hui les décideurs du monde préfèrent investir massivement plus dans les renouvelables qui sont moins chères et bcp plus rapides à mettre en place.

Facteur de charge et pilotabilité, ce n’est pas tout a fait la même chose hein…

Une éolienne bien placée peut avoir un facteur de charge élevé, mais le fait est que sa disponibilité reste non contrôlable : s’il y a une demande d’électricité à l’instant t et qu’il n’y a pas suffisamment de vent à cet instant, elle ne pourra pas y répondre.

Une centrale nucléaire est par contre bien pilotable : en dehors des opérations de maintenance, qui la plupart du temps sont planifiées des mois ou des années à l’avance, elle est disponible à peu près tout le temps. Un facteur de charge faible signifie alors simplement que son propriétaire fait le choix de ne pas l’utiliser tout le temps où elle est disponible (quand par exemple en France la production nucléaire varie de 40 à 30 GW en quelques heures, c’est parce qu’EDF décide de réduire la production, pas parce que soudain y a 25% de capacité disponible en moins sur le parc nucléaire…).

Nos voisins allemands sont ainsi bien contents de pouvoir profiter de notre nucléaire pilotable quand leur éolien et leur solaire sont à la peine…

Attention Cérémé n’est pas une source du tout fiable.

Et miser notre avenir énergétique sur une technologie inconnue (l’EPR2), c’est juste de la folie furieuse… heureusement l’alternance politique y mettra fin.
Si aujourd’hui les décideurs du monde misent sur les renouvelables et non sur le nucléaire, c’est pour de bonnes raisons (c’est moins cher et bcp plus rapide à mettre en place).

Tout comme le miser sur des technologies dépendant de la météo, dont on ne sait absolument pas comment elle va évoluer avec le dérèglement climatique. Les régimes de vent vont changer, des zones aujourd’hui propices à l’éolien ne le seront plus, et inversement. Les régimes de précipitation vont changer, des zones aujourd’hui propice à l’hydraulique ne le seront plus et inversement. Et idem avec le solaire.

C’est pour ça qu’il faut bien mixer les sources, pour maximiser la résilience du système. Il serait aberrant de miser uniquement sur le nucléaire, mais il l’est tout autant de miser uniquement sur les renouvelables, à part pour quelques pays à la géographie particulièrement favorable. L’Allemagne l’a fait, elle s’en mord les doigts…

Ton « aujourd’hui », c’était en 2021… Depuis ça a pas mal changé hein. Des pays qui avaient décidé de renoncer au nucléaire reviennent sur leur décision, d’autres qui n’en ont jamais eu veulent s’y mettre, etc… Le parc installé pourrait doubler dans les 25 prochaines années.

Tu ne confondrais pas les MWh et les millions d’Euros ? :thinking: