Depuis quelques années, Winamp réaffirme sa position sur le marché de la musique. Entre un monde tourné vers les abonnements streaming et la progression fulgurante de l’intelligence artificielle, l’artiste doit se placer au coeur, c’est en tout cas ce qu’affirme Alexandre Saboundjian, PDG de l’entreprise.
Aujourd’hui le gagne pain des groupes c’est la vente de goodies (Tshirt/Sweat etc etc)
Triste époque…
Quelle dépendance au streaming exactement ? Il faut faire littéralement avoir des millions d’écoutes pour commencer à tirer des revenus raisonnables des plateformes comme Spotify.
Après lecture de l’article, je ne comprends pas quel est le modèle économique de Winamp.
Quelqu’un m’explique ?
Je suppose que tout le monde a déjà eu l’idée ou rêvé d’être artiste connu étant ado. C’est très facile de créer et maintenant on peut se faire une vitrine sur le net grâce au streaming. Mais il y a autre chose qui différentie les vrais artistes de métier : c’est se produire en concert. Il est là le travail, véritablement. Ils sont là, les revenus directs recherchés. Alors, en avant les talents parce que moi, je n’ai aucune créativité même si j’ai été virtuose au piano.
C’est le moment de passer à autre chose, c’est inutile de faire perdurer la marque WinAmp qui n’a pratiquement plus de rapport à ce qu’il était il y a 25 ans. Les jeunes Créateurs n’ont même pas connu le player lui-même qui certes était iconique dans le début des années 2000.
Tout à fait. On gagne notre vie avant tout en nous produisant sur scène. Les revenus générés par les droits d’auteur et les plateformes de streaming sont dérisoires pour 99% des artistes. Ce système profite surtout à des « stars ». Or, il y a des milliers d’artistes / groupes rien qu’en France qui vivent de la musique, avec une notoriété relative, en se produisant sur scène.
Le régime de l’intermittence du spectacle en France permet à environ 300 000 artistes (via de nombreux métiers) de vivre, à condition qu’ils travaillent un minimum d’heures sur 12 mois pour ouvrir des droits d’assurance chômage (qui complète la rémunération l’année suivante). Cependant, ce régime est loin d’être parfait et il n’est pas, contrairement à la croyance de certaines personnes, fait pour les fainéants. Se lancer en tant qu’intermittent, c’est oublier totalement le confort doré du salarié pour créer ou rejoindre un ou plusieurs projets (créer un projet sans être payé, cela peut prendre des mois), puis lorsqu’on est prêt, prendre son téléphone, envoyer des mails, créer et alimenter des profils sur les réseaux sociaux, faire des photos, des clips, trouver des contrats, se créer un réseau. C’est comme se lancer dans la création d’entreprise, mais il faut aussi accepter une vie d’itinérance, le travail à n’importe quelle heure et n’importe quel jour (peu importe que ce soit férié ou le week-end), une mauvaise couverture maladie (et aucune dans certains cas !), ne pas compter ses heures (les journées de 20h de travail, ça arrive), et malgré tout viser un faible revenu au début (le SMIC). Ce n’est pas du tout la sinécure que certains imaginent. Il faut que ce soit une passion. Si on est débrouillard, doué, on peut vite monter en puissance et très bien gagner sa vie. Dans le cas contraire, ce sera très difficile (beaucoup abandonnent chaque année et retournent à une vie salariée).
Je suis réalisateur de films et musicien depuis 35 ans. A mon âge, les années de galère sont très loin, mais ça ne veut pas dire que c’est facile pour autant. Il y a des périodes difficiles, des projets sur lesquels on comptait qui avortent, on doit parfois braver la maladie (quel que soit son état) pour aller travailler, travailler bénévolement sur des projets en devenir (avec aucune certitude qu’ils fonctionneront). Aujourd’hui, loin de l’image Sexe, Drogue & Rock’n’Roll, les musiciens professionnels ont de plus en plus une hygiène de vie digne d’un sportif de haut niveau. On a besoin d’être en forme physique et mentale pour les shows, on a besoin de pouvoir enchainer les shows en ayant parfois peu dormi, on a besoin d’être performant et d’apprendre très vite, on a pas tellement le droit à l’erreur. Et à mon âge, malgré une hygiène de vie très saine depuis longtemps, le rythme imposé par les concerts devient difficile.
Non, tout le monde ne rêve pas ou n’a pas rêvé enfant d’exercer un métier artistique. Certaines personnes n’éprouvent aucun intérêt pour ces métiers, et d’autres développement cette envie sur le tard. La différence entre ceux qui le sont et ceux qui rêvent de l’être : les premiers se sont lancés à un moment donné. J’ai un ami musicien qui abandonne son métier depuis 20 ans et se lance professionnellement dans la musique à 40 ans. Il a une famille, il sait qu’il va gagner nettement moins au début, mais ça le démange depuis longtemps de tenter l’aventure. Il a cependant déjà un avantage : il a plusieurs musiciens professionnels de longue date dans son entourage, ce qui va sans conteste beaucoup l’aider.
Le problème du streaming c’est les modalités de calcul.
Je peux me retrouver à écouter 100 artistes sur un mois, ce qui devrait leur rapporter environ 10cts chacun (1% de mon abonnement), sauf qu’en pratique comme je suis « un des seuls » à les écouter, potentiellement ils se partagent 5cts à 100 et tout le reste part sur un artiste que je n’écoute même pas.