INTERVIEW Clubic – Dans le cadre de la Maddy Keynote 2020, Barbara Belvisi nous présente son projet de village autonome visant à développer, sur Terre, des technologies qui pourraient bien rendre possible la vie ailleurs.
C’est toute la différence entre un pionnier et un colon. Elle a ses chances si ça plait aux gens.
ça reste quand même du tout purement théorique.
y’a des brevets, des projets, mais ça reste de la grande fiction
Je dois dire que c’est tout un monde qui m’échappe ^^
Ça me parle un peu ce que tu dis, mais c’est « vraiment » un autre monde pour moi ^^
J’ai un voisin qui était un genre de commercial jauge pointure qui racontait comment il avait vu la télévision couleur bien avant les autres et c’était présenté au Japon je crois.
Toujours est il que les télés présentées n’étaient absolument pas destinées à être commercialisées par son entreprise, c’était des brevets.
Et donc il m’expliquait que le fond de commerce n’était pas le produit en lui même mais tout ce qui gravitait autour.
Et j’en déduis que c’est de ça qu’il est question.
Elle vend un rêve, un concept, un brevet.
Qui est de l’ordre du possible et potentiellement réalisable mais qui ne verra jamais le jour en l’état et que ça n’est absolument pas le sujet.
Elle vend du possible pour se monter en parallèle un autre projet tout autant « possible ».
Perso ça me dépasse absolument complètement.
Ça me rappel aussi des projets de ville, je vois en tête Angouleme avec un projet de Parc d’attraction. Ça a coûté une fortune en études, en études de financement, d’emplacement de trucs, de bidules et au final, ça ne voit absolument pas le jour car l’idée de base est saugrenue voir foireuse.
Alors après ça peut aller encore plus loin, toujours Angouelme que j’ai connu, ils ont carrément fait un musée du cinéma, tout construit installé, meublé, tout fait fini.
Mais qui n’a jamais ouvert et n’ouvrira jamais car ils se sont aperçu que ce ne serait pas rentable avec les frais d’entretien.
C’est véridique.
En attendant, l’argent circule, dans un vide sidéral, enfin pas totalement puisque chaque étape est soigneusement financé et l’argent va à des gens et partis d’autres gens.
voilà, j’entend, je vois et je lis.
Mais c’est d’un compliqué pour moi de saisir cette mécanique et comment elle s’entretient sans que jamais personne ne dise « on va se calmer et reprendre les choses à plat ».
Moi cette histoire de dôme et de bio régénération, la première chose qui me vient c’est « et s’il y’a un incendie, on fait quoi ? » voyez c’est du concret.
Je vois le bidule et je me dis « ok, où est stocké le caca, qui la ramasse ? Y’a 5 types qui s’occupent de gérer ça, ok… donc y’a pas de tout à l’égout, y’a pas de pluie puisque c’est un dôme fermé, on fait comment ? » que madame de 34 ans discute avec les pointures de Harvard, ok, très bien chapeau !
Mais c’est pas tout.
La station en antarctique, qui la construit, qui amène les matériaux, quels matériaux, comment est organisé le système de santé, de sécurité, de sûreté.
Et là, à part lire que le nom de la société est issu d’un film hollywoodien (excellent certes), bahhhh voilà, pour moi elle vend du vent et c’est hallucinant qu’elle arrive à mobiliser 1€ là dessus et que pleins de société et de milliardaires ont débutés et vive de ça. ^^
bonsoir !
Merci pour l’information, j’avoue ne pas savoir quoi répondre d’autre, c’est un sujet très intéressant qui mérite de s’informer
Barbara Belvisi a assuré une keynote aujourd’hui à la Maddy Keynote. Et je peux vous dire que le public (B2B) était extrêmement attentif… et l’auditoire quasi plein, ce qui n’est pas le cas de tous les intervenants.
Sa keynote était programmée à 13h30 (horaire pas facile d’ailleurs, du coup pas mal de gens écoutaient en backstage), donc théoriquement 3h30 après le démarrage.
Si je ne dis pas de bêtise, ça doit être pareil sur le live, aux alentours de 3h30 ?
Bon courage pour demain
Pour ceux que ça intéresse une approche plus scientifique de la chose, il y a les livres de Kim Stanley Robinson: Mars la Rouge, Mars la Bleue, Mars la Verte. Ici, c’est présenté comme une histoire de SF de base, mais les opérations scientifiques qui sont décrites dans les livres ont vraiment été calculées théoriquement. Seule l’échelle de temps est fausse (car bon, suivre 10 générations, c’est pénible pour un auteur), mais sinon, les principes sont à peu près valables.
Ce sont d’ailleurs ces livres qui m’ont fait comprendre combien la discipline des sciences des matériaux est fondamentale pour l’évolution de notre espèce, et combien elle est ignorée des prix « Nobel » et autre distinctions scientifiques.
Au départ, c’est habitat sous terrain et pressurisé, piles/réacteurs nucléaires pour l’énergie. Ensuite, les scientifiques arrivent à produire des CFC à partir des matériaux martiens. Le CFC ont un taux « d’effet de serre » 50x supérieur au CO2 (bien que le CO2 soit hyper présent sur Mars), et petit à petit, provoquent l’augmentation de la température de l’atmosphère Martienne. Lorsque celle ci dépasse, par moment, le seuil de la glace carbonique, c’est des tonnes de CO2 qui se retrouvent vaporisés, augmentant encore la pression atmosphérique. À la différence de la Terre ou Vénus, Mars est trop petite pour garder une atmosphère éternellement, mais sur l’échelle d’une civilisation humaine, c’est possible.
Ça c’est pour le début, la suite je vous laisse le lire par vous même.
C’est plus compliqué que ça. Mars a une atmosphère comme toutes les planètes. Seulement, n’ayant pas un cœur magnétique en rotation (dynamo), elle ne génère pas de champ électromagnétique protecteur contre le vent de particules solaires (qui est plus faible que sur Terre, vu la distance plus grande). Ce rayonnement/vent ionise les atomes légers de son atmosphère qui sont ensuite soufflés dans l’espace.
Mars pourrait garder une atmosphère à base d’hélium par exemple, car ces atomes sont peu sensible à l’ionisation stellaire, ou à l’opposé, des grosses molécules organiques qui seraient plus facilement retenues par la gravité plus faible de Mars. Pour terraformer Mars, il faut donc trouver un équilibre entre une atmosphère suffisamment lourde pour être retenue par la gravité, non ionisable pour ne pas être soufflée par le vent solaire, provoquant un bon effet de serre, tout en restant biologiquement neutre.
C’est justement un des points évoqués dans les livres que je vous invite à lire.
Après, modifier une atmosphère à l’échelle d’une planète, ça peut paraître irréaliste, mais il ne faut pas oublier que, d’une part, Mars est 3x plus petite que la Terre, et d’autre part nous l’avons déjà fait en 50 ans sur Terre (depuis 1970 en gros) malgré tous les rétroactions biologiques qui peinent à ralentir le changement (et qui n’existent pas sur Mars)…