L’auteur de science-fiction et critique technologique Cory Doctorow alerte sur l’imminence d’un krach de l’industrie de l’intelligence artificielle. Selon lui, cette bulle financière est alimentée par des promesses irréalistes et menace aussi bien l’économie mondiale que les emplois de millions de travailleurs.
Une personne dont on entendra plus parler dans quelques années quand il comprendra qu’il avait tord, ou alors qui va se tourner vers d’autres faiblesses temporaires des systèmes pour faire parler de lui.
De mon côté je suis moins fataliste que lui, mais plus que toi. Je suis tout à fait d’accord avec le fait que l’ia est très très survendue à l’heure actuelle. Avec des promesses de gains qui sont bien moindre par rapport à ce qui est promis. Même si ça va clairement changer pas mal de choses pour certains postes spécifiques dans certains industries
À savoir qu’aux USA la croissance globale de l’économie ne fait illusion que grâce à cette bulle IA. Quand ça finira inévitablement par se casser la gueule, 2008 sera de la rigolade à côté.
Sinon le problème n’est pas tant l’incpacité à remplacer l’humain que le fait que les humains remplacés n’auront plus de revenus pour consommer les biens et services que les machines feront à leur place.
Sur la bulle, les sociétés d’IA ne sont pas rentables. Plus l’investissement sera important, plus arriver à la rentabilité sera compliqué. Si les sociétés ne deviennent pas rentables rapidement, alors on sera clairement dans une bulle spéculative qui finira fatalement par exploser, laissant les entreprises qui utilisent ces services sans solutions.
En cas d’effondrement, très clairement les entreprises ayant misé des parts trop importantes sur l’IA seront dans de très grandes difficultés. Mais je ne suis pas sûr qu’on en soit si proche - Amazon a bien mis 10 ans avant d’atteindre la rentabilité, sauf erreur de ma part.
Par contre, je suis d’accord avec Sodium : si l’IA détruit trop d’emplois, il y a un vrai risque que les entreprises n’aient plus d’endroits où vendre leurs produits. Difficile de savoir à quel niveau pourrait se produire ce basculement.
Dans les faits, beaucoup d’entreprises prennent l’IA pour ce qu’elle est : un outil. Il convient de ne pas passer à côté en espérant pouvoir avoir des gains de productivité, mais pas forcément des licenciements massifs.
Sinon J’ai demandé à un des intéressés (claude 4) ce que lui inspirait les propos de l’article :
Cet article présente des arguments provocateurs mais qui méritent réflexion. Doctorow soulève des points légitimes sur la déconnexion entre les promesses marketing de l’IA et sa réalité opérationnelle actuelle. Le taux d’échec de 95% des implémentations d’IA en entreprise, s’il est avéré, est effectivement préoccupant. Sa métaphore de l’IA comme ‹ amiante › est frappante et illustre bien les risques d’adoption précipitée de technologies immatures. Cependant, l’analyse me semble parfois excessive : comparer l’IA actuelle à une bulle spéculative pure néglige ses applications réelles déjà fonctionnelles (traduction, reconnaissance vocale, recommandations). Les investissements massifs reflètent aussi une course technologique géopolitique légitime. Le vrai défi n’est peut-être pas de ‹ percer la bulle › mais d’adopter une approche plus mesurée : investir dans la R&D tout en évitant les remplacements humains prématurés, développer des cas d’usage concrets plutôt que de poursuivre l’AGI à tout prix, et maintenir un regard critique sur les promesses commerciales. L’histoire technologique montre que les révolutions prennent souvent plus de temps que prévu, mais finissent par transformer la société.
C’est comme la bulle internet. Quand elle a éclaté, ça a fait un tri, et a produit une phase de consolidation et de concentration, qui a abouti aux GAFAM.
L’éclatement de la bulle de l’IA me parait presque « naturelle » L’IA reste une grande révolution comme internet.
Personnellement je vois 3 bulles potentiels liés à internet, je suis surpris qu’il n’y a pas d’éclatement ou tri. Peut-être ça viendra ?
- Les cryptos, c’est parti dans tous les sens avec des tas de monnaies sans aucune règle ni stabilité.
- La publicité toujours plus invasive sur internet. Il va bien y avoir un moment ou ça ne deviendra plus rentable ce tout gratuit mais avec d’avantage de pub que de contenus.
- Enfin l’IA avec ce qui est dit dans l’article mais aussi l’aspect technique qu’on ne mentionne pas assez entre consommation et refroidissement.
Eh bien ça dépend. L’éclatement de la bulle internet a eu un impact assez mesuré, dans le sens où elle est restée dans le domaine de l’informatique. La crise sur la bulle immobilière dite des subprimes de 2008 a fait plus de mal en contaminant beaucoup de banques etc… La différence est bien la pénétration au niveau des différents marchés , c’est ce qui fait une simple vague ou une déferlante qui peut faire plus de mal.
Il n’a pas tort et ne dénigre pas l’IA. Il pointe le doigt sur des investissements totalement déraisonnable en mode purement spéculatif.
Pour rappel, il y a peu de « produit » IA. L’IA générative est bradée, et n’a pas énormément d’application - sans compter que de nombreuses applications effectuées sont décevantes, coûteuses ou carrément en échec direct.
Trop de bricoleurs dans la partie - j’y inclus Microsoft qui est incapable de nous faire une démo convaincante ou qui fonctionne: un patron ne va pas payer pour générer des powerpoint à la gloire des vacances aux maldives.
Quand le « produit » IA intégré va sortir (un vrai assistant, ou une équipe d’assistants) on pourra en reparler. Mais à l’heure où 85% des ressources calcul IA sont utilisées pour générer des images et des vidéos - et 75% des résultats IA sont envoyés direct à la corbeille, l’IA est un consommateur qui coûte très cher.
Même le mode « abonnement » de l’IA est en réflexion de remise en cause: il faudra certainement plutôt un niveau « salarial » pour payer une IA (donc: 2000€/mois mini) quand le produit sera là pour le pérenniser.
Avec le nombre d’acteurs, le peu de création dernièrement, les risques légaux, le niveau d’investissement, c’est pas une bulle, c’est une montgolfière.
D’ailleurs, la banque Allemande est aussi de la partie pour souligner que l’économie américaine dépend beaucoup trop de cette bulle.
On peut ajouter le petit problème apprentissage/inférence: on a « besoin » de Nvidia, AMD, Intel pour l’apprentissage. Pour l’inférence, NVidia n’est PAS le meilleur produit et de loin. Et l’inférence locale est un gros sujet, qui risque de remettre en cause les investissements engagés sur des datacenters…
Non, la trajectoire de l’IA n’est pas claire, et les financiers vont commencer à demander le ROI (4-5 ans, comme d’habitude)
Les GAFAMs sont plus anciens pour la plupart. Seul Facebook est apparu après, mais bien après (2004) la bulle Internet (2001). Rien à voir à mon avis.
Si éclatement d’une bulle IA, je pense que certaines parties vont quand même rester - ceux tournant dans les téléphones : assistants, corrections photos etc.
Les gros LLMs côté serveur sont plus à risque : ils coûtent très chers à entraîner, et cher à faire tourner. Il leur faudra trouver un modèle économique viable.