Commentaires : Haine en ligne : on sait quels sites, services et plateformes se verront imposer des obligations renforcées

Tu me cites pour me répondre mais as-tu remarqué que tu rejoints bien mes propos finalement sur la liberté et ses limites ? À moins que j’ai mal interprété tes propos, ou toi les miens ?

Quant à la référence aux années 30, là encore je répondais à notre VDD (je le « quote ») qui a ramené la question à cette époque précise pour la comparer à notre situation actuelle. Donc au lieu de remonter aussi loin à avancer une supposée absence de connaissances historiques, remonte juste de quelques posts pour constater que je n’ai fait que citer un VDD comme tu le fais avec moi.

Quant à ta dernière réflexion sur les Gafam, je crois que là également ton propos rejoint le mien non ?
Je suis peut-être devenu un « vieux », mais je trouve aussi que les jeunes semblent de plus en plus c***. Mais j’imagine que mes ainés avaient la même impression, quoiqu’avec les réseaux sociaux je pense que la regression de la jeunesse s’est faite sur une pente bien plus raide.

Juste une petite réflexion sur l’utilité scientifique du QI au passage : IQ is largely a pseudoscientific swindle | by Nassim Nicholas Taleb | INCERTO | Medium

Bref, j’ai voulu également te citer pour répondre à ton premier post de cette news sur lequel tu fais part de ta nostalgie d’un internet libre… Mais internet a-t-il déjà été libre ? As-tu déjà remarqué que dans tous les espaces d’expression (forums, espaces commentaires, réseaux sociaux…), tu ne peux t’exprimer qu’après une inscription finalisée par la validation de CGU t’intimant de limiter ta parole ? Internet n’a rien de libre (au sens liberté totale), et ne l’a jamais été.

Tu pestes également sur ton post de la contrainte faite sur la pensée alors que cette news fait référence à l’incitation à la haine contre une catégorie de personnes. Avoir une pensée haineuse est une chose, exprimer cette pensée haineuse en est une autre.

Après je te rejoints sur la définition relative de la haine. À quel point peut-on nous interdire de nous exprimer ? C’est une question trop vaste pour être débattue ici et ce n’est de toute façon pas le lieu.
Mais il suffit de se ballader sur certains sites pour constater certains propros objectivement litigieux ne serait-ce que par leur généralisation et l’incitation parfois aux actes : « tous les xxx sont des voleurs », « les xxx ne devraient pas exister », « tous les ennemis de la religion xxx doivent mourir et j’appelle donc à faire xxx », etc.

Effectivement, dès qu’il est question de modérer certains propos sur internet l’on trouve des personnes pour hurler qu’on bafoue leur liberté. Bizarrement on entend presque jamais ces personnes là sur d’autres sujets, ou alors c’est que leurs messages sont supprimés avant d’être lus.
Alors je vous livre un scoop : nous vivons dans un état de droit, avec des règles. Non !? Si. Ces règles protègent, notamment, les gens contre les agressions, qu’elles soient physiques, verbales ou écrites. Ces mêmes règles visent aussi à prévenir ces agressions en les rendant, sinon impossibles, du moins aussi difficiles que possible.
Vous tous qui vous plaignez d’être opprimés parce qu’on ne vous laisse pas crier votre haine de ceci ou de cela ou qu’on ne vous laisse pas donner libre cours à votre méchanceté naturelle, imposer vos frustrations et votre manque de retenue à des personnes qui n’ont rien demandé, j’aimerai qu’on puisse vous envoyer pendant un an dans un pays qui n’a pas ces règles, pour que vous puissiez voir si c’est tellement mieux.

Je reprends sur la question de l’internet libre.

À mon sens il ne l’a jamais été. Il a toujours été, comme tous les autres media, sujet à la loi. La différence avec les autres media est que la Justice a mis du temps à s’appliquer dessus au même titre que les autres « vieux » media.

Lorsqu’un particulier injure ou diffame sur un forum internet (ou ici pourquoi pas) ou un réseau social, il se retrouve soumis aux mêmes lois qu’un journaliste dans un journal papier, et donc à la même juridiction, à savoir celle sur la liberté de la presse.

Bien évidemment lorsque je parle d’internet libre, je fais référence à la parole. Il existe bien sur internet la notion de libre pour les logiciels mais là on touche à la propriété intellectuelle qui est un autre sujet (un logiciel libre existe bien contrairement a la parole libre).

Concernant les CGU, je t’assure qu’elles font référence à des interdictions de parole et engage ta seule responsabilité en cas d’infraction. Les responsables des sites internet (forums, réseaux sociaux…) se laissent le droit de te radier/bannier/etc si ils estiment que tu enfreins une règle.

On parle d’adresse internet quand tu vas sur un site (forum, réseau social…). J’aime bien cette notion car tu peux faire le parralèle avec la « vraie » vie (physique) : tu vas chez quelqu’un (personne morale ou physique), donc tu obéis à ses règles et tu restes soumis à la loi.

Après oui, chaque citoyen peut s’exprimer. Et sa parole n’a pas moins de legitimité, quelque soit sa classe sociale, son métier… Mais comme dans la « vraie » vie, ta parole est limitée. Il ne te viendrait pas d’insulter une personne gratuitement que tu croiserais dans la rue juste parce qu’elle apparatient à une catégorie (éthnie, sexe, aspect physique…) de personnes. Pourquoi en serait-il autrement pour ta parole écrite alors ?

Et par haine, il est fait référence aux paroles dicriminentes et surtout d’incitation à la haine (discriminente) et la violence. Oui tu peux avoir la haine et même le dire comme par exemple « je haïe les personnes dans les transports en commun qui montent dans la rame avant de laisser les autres voyageurs descendre ». Mais tu as aussi le droit de haïr une personne de façon discriminatoire, ce sont tes pensées personnelles et ton droit, mais pas fircément d’agir au sens de tes pensées (le dire publiquement, refuser un poste à une personne à cause de ses origines, appeler à la violence contre xxx, etc.).

1 « J'aime »

Merci au journaliste d’avoir mis le lien vers la loi. On y apprend que s’en est fini de l’anonymat sur les réseaux sociaux puisque pour avoir le droit d’écrire, il faut obligatoirement fournir son vrai nom au réseau. Ce nom est conservé, ce qui fait qu’il va être facile de retrouver l’auteur de n’importe quel message (c’est l’objectif de la loi : retrouver physiquement les auteurs de la haine en ligne).

En soit, ça ne me gène pas tant que ça, mais il y deux petits trucs très inquiétants :

  • en cas de fuite, la correspondance pseudo/vrai nom/adresse mail circulera dans la nature. C’est certain que tôt ou tard ça va arriver…
  • on va recevoir de la publicité ciblée en fonction de notre vrai nom qui indique bien souvent le sexe de la personne (Mohammed va recevoir de la publicité pour le cousous, Bélinda pour des tutos beauté, Paul pour des outils de bricolage, Marie pour des vêtements, Kevin pour des… etc. etc.). Il va être difficile de se cacher.

Autrement, pour le bouton « strike ce message » qui va nécessairement apparaître dans l’interface pour signaler (en réalité effacer directement), n’importe quel message de n’importe qui, je m’en moque n’étant pas spécialement rédacteur sur les réseaux.

1 « J'aime »