Commentaires : Galileo, les européens veulent garder le meilleur service de positionnement

OK merci, en effet ça a mis des applis mais ya pas gps test. Dans navigation ya que géo confidentialité et c’est tout.

Effectivement, si on parle surtout de la ionosphère, c’est par raccourci. Il faut dire, qu’elle pèse facilement autant que toutes les autres sources d’erreurs réunies (et dix fois plus que le reste de l’atmosphère) ! Grosso modo, sa contribution fluctue de 3 à 30 m ! C’est pourquoi les GNSS diffusent un modèle ionosphérique simplifié (pour GPS c’est celui de Klobuchar, pour Galileo c’est le NeQuick) permettant généralement de la contenir en dessous de 10 m.

Un des objectifs du futur service HAS de Galileo est justement de fournir un modèle atmosphérique autrement plus riche pour le territoire Européen. Mais face à une telle orgie de donnée, c’est bien les approches PPP qui seront les principales bénéficiaires. D’ailleurs, HAS ne remplacera pas EGNOS (qui passe en v3).

Les orbites de GLONASS étant plus inclinées (65° contre 55°), il est forcément un peu moins pertinent sous nos latitudes, d’autant plus que son signal L1C est difficilement exploitable lorsque ses satellites sont bas sur l’horizon (un peu comme pour le L1 de GPS). Par contre si tu as besoin d’envoyer un missile de croisière via le pôle nord (je dis ça au hasard, évidement sans aucune arrière pensée :innocent:), c’est plus mieux bien !

Pour les approches lentes (type PPP), c’est la loi de poison qui s’applique en première approximation, donc plus il y a de satellites (comprendre de variables indépendantes) disponibles et plus la convergence sera rapide (l’écart-type étant inversement proportionnel à la racine carrée du nombre de mesures). C’est précisément une des raisons pour lesquelles les données HAS seront bi-constellation (à la fois Galileo et GPS).

De manière générale, l’inter-opérabilité (au moins pour les fréquences, voir pour la structure des signaux) relève du Gros Bon Sens (le spatial étant un des rares domaines où le GBS fonctionne entre les grandes puissances). Car au fond, une trentaine de satellite, c’est beaucoup et peu à la fois. C’est beaucoup pour le porte monnaie du contribuable, mais peu lorsque l’on se retrouve sous la canopée, en montagne, ou au fond d’un canyon urbain…

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Incliné par rapport à quoi ? GLONASS a été en premier lieu érigé pour le territoire russe qui voit une grande majorité de son territoire approcher le cercle polaire, ce qui n’empêche pas que sa constellation permet une avancée énorme dans les précisions dans toute l’Europe depuis son avènement.
Le problème en pure pratique, ce sont les précisions annoncées. Autant en planimétrie, on peut arriver à respecter les précisions (constellation des satellites) autant en altimétrie cela devient beaucoup plus compliqué que n’importe quel ingénieur voudrait nous faire croire. Pourquoi ? la raison est simple : plus un un satellite « rase » le point d’observation, plus il pourra être précis en altimétrie. Mais la conséquence devient évidente : plus un satellite rase l’horizon, plus la probabilité de voir son signal se dégrader en traversant l’atmosphère est grande, mais aussi, plus le risque de rencontrer un masque sera grand.

C’est surtout plus compliqué qu’une compréhension empirique des GNSS… Mais qu’importe puisque expliquer comment les signaux tels que L2 ou L5 sont justement conçu pour faire face à ce genre de problématique sort un peu (beaucoup) de la cible de clubic.

Edit: Pour ceux que cela intéresse, voici un [lien] qui compare les signaux des principaux GNSS.

Idem, pour l’altitude (donnée à la fois géométrique et gravimétrique) qui est beaucoup plus abstraite (le géoïde ne pouvant pas être défini de manière univoque) que la déjà pas si simple élévation (donnée purement géométrique) fournie par la trilatération. Par exemple, il aura fallu des années de travail et des millions de dollars (merci la Chine) pour établir précisément l’altitude de l’Everest. Bref des données et des calculs absolument hors de porté pour un outil de poche qui (hors post-traitement) devra se contenter d’un modèle généralement très grossier, source d’erreurs parfois décamétriques (par exemple, 27 m avec l’EGM96) !

Edit : Rien qu’entre le camp de base et le sommet de l’Everest, la différence de hauteur du géopotentiel est de l’ordre de 2 m (ce qui donne une idée du boulot qui reste à faire pour, je te cites, « atteindre des précisions décentes (centimétrique) » :

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Mon approche n’a rien d’empirique… tes liens ne ramènent à rien qui ne soient déjà connus (poster un article de 2019 et des bribes d’articles de recherche, crois-moi j’en ai croisé), et que chacun de sérieux connait déjà depuis des années. On explique même les calculs, ou carrément, on les fait, à nos niveaux de formation. C’est ça que je regrette sous nos latitude : invoquer le niveau « intouchable » d’ingénieur pour continuer à perpétuer le mythe.
Après je suis totalement d’accord concernant la notion de géoïde, mais c’est justement tous le charme du problème. Qui va bien au-delà de « calculs d’ingénieur » :wink:
P.S.: et justement sur ce problème d’altimétrie, l’IGN a calculé un nouveau RAF, le RAF18, et beaucoup dans le domaine exploitant un référentiel (comme le RAF09) ne le savent pas. En pratique, ça ne change pas grande-chose, sauf en milieu montagneux. Mais je trouve que c’est le genre de connaissance extrêmement intéressante qu’il est nécessaire d’expliquer et de communiquer pourquoi il est important de passer à la nouvelle version.

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Honnêtement, je ne sais pas si c’est le « incliné par rapport à quoi ? » ou le « plus compliqué que n’importe quel ingénieur voudrait nous faire croire » qui me fait le plus douter. Dans le premier cas c’est une question triviale, dans le deuxième cas c’est une affirmation diffamatoire…

Quand à mes liens, à moins que tu n’y aies trouvé des inexactitudes, je ne devrais même pas avoir à me justifier, même si je reconnais bien volontiers les avoirs « googlés » au beau milieu de la nuit depuis la caserne (car un ingénieur peut aussi être pompier volontaire). Certes, ce n’est pas la prose dont j’ai l’habitude, mais si cela permet de vulgariser certaines subtilités des GNSS, c’est certainement plus pertinent pour ce forum. Car le fait qu’un GPS de poche ne soit finalement pas plus précis qu’un altimètre correctement étalonné, ou que GLONASS ne casse pas trois pattes à un canard sous nos latitudes, ou encore que Galileo promet du 20 cm en moins de 100s en PPP, est le genre d’information qui devrait intéresser les clubiconautes.

Justement, autant donner un lien → grilles de conversion altimétrique ! :wink:

Pas de souci, je comprends ta volonté, mais un peu moins ta démarche. Ça me rappelle il y a des années de ça où je cherchais des solutions de positionnement sub-décimétrique pour ma boite. J’avais contacter 3GRT et le mec ne faisait que de balancer un maximum de jargons techniques avec un petit côté pédant et narcissique (qui me faisait douter d’ailleurs tout comme toi tu as douté) plutôt que de m’aiguiller correctement dans mes choix. Tu me diras c’est normal c’est un commercial (honnêtement je ne sais plus qui j’avais au téléphone) mais ces discussions m’ont rappelé cet épisode. Je n’ai rien contre toi et suis même prêt à continuer de ces sujets là avec toi.

Oui j’ai même sorti rapidement la comparaison avec la RAF09 (qui n’est plus proposé en téléchargement, heureusement j’avais des archives !) et présenté à ma boite on se retrouve avec des différences de plus de 4 cm bien entendu surtout en montagne, mais plus curieusement j’ai vu parfois en plaine, comme à Reims. Je n’ai pas cherché les explications mais ça serait intéressant de creuser.
Bon là on part un peu en HS.

C’est une problématique légitime, passionnante, et tout, et tout, mais bon… Par exemple, je n’ai rien contre le fait de parler du RAF18 (et de ses ratés qui montrent à quel point c’est difficile), mais il faudrait commencer par expliquer au clubiconaute passionné pourquoi son smartphone dernier cri et la carte TOPO25 qu’il a chargé dessus n’indiquent pas les mêmes altitudes ! Et comme Galileo peut lui apporter des améliorations bienvenues, autant les signaler ! Voila, c’est pourquoi j’ai parlé du bi-bande E1+E5a (qui est un avantage évident lorsque EGNOS est masqué) et pourquoi j’ai fourni ce lien qui montre que ces signaux « modernes » offrent justement une réponse satisfaisante au problème des satellites bas sur l’horizon (du moins à ce niveau de précision). Bon, évidement, ca ne règle pas le problème de la conversion altimétrique qui est généralement toute pourrie sur les appareils grand public (c’est pour ça que j’ai évoqué l’EGM96 et les déceptions qui vont avec), snif !